Suis je accro ?

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Latortue
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Je prends une à  deux fois par semaine un oxy lp 15mg. Ça me fait un bien fou et me premet de faire face aux difficultés de la vie. Je souhaiterait arrêter mais je n'y arrive pas. Il me reste quelques boîtes après le cancer de mon fils (qui en est decede) et le quotidien est parfois tellement difficile que j'ai besoin de cette pose. J'ai essayé de résister à  ne pas en prendre mais je n'y arrive pas. Et moi qui ai toujours été dépendante de quelque chose j'ai peur de ce que je pourrais faire après. 
J'ai besoin de savoir si à  de si petites doses le corps peut être accroché ou non.... merci de votre aide
Je précise que je suis sous traitement médical tercian 200 et seresta 150

Dernière modification par Latortue (16 juin 2017 à  11:06)

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Bonjour,

J'ai essayé de résister à  ne pas en prendre mais je n'y arrive pas

C'est la définition même de la dépendance

J'ai besoin de savoir si à  de si petites doses le corps peut être accroché ou non

Le corps probablement pas encore mais la tête oui !!
Je ne le dis pas pour te décourager mais pour que, voyant la situation comme elle est, tu puisses mieux réagir, par exemple consulter ton médecin traitant et/ou un CSAPA. Je pense que tu as besoin d'aide et si possible la moins "médicamenteuse" possible. Il existe bien des approches non médicamenteuses qui pourront te faire du bien = psychothérapie de soutien, sophrologie etc..

Amicalement


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Latortue
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Merci de ta réponse.
C'est ce que je craignais.

J'en ai parlé à  mon psychiate et à  ma psychologue. Ils ne m'ont pas jugés et vont m'aider à  espacer les prises ou à  couper les médocs en deux.
Oxycontin et Moscontin sont des molécules proches ? La tolérance à  l'un entraîne une tolérance à  l'autre ? Désolée de ces questions sans doute naïves mais je suis bien seule dans ce chemin de la dépendance personne n'est au courant mis à  part mes psy. 

Si des personnes ont été dans mon cas je veux bien votre témoignage. ..

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Le Moscontin est de la morphine, l'oxycontin un opiacé ayant à  peu près les mêmes effets que la morphine mais distinct chimiquement (et pour certaines propriétés,notamment  la puissance multipliée par 2 et le métabolisme).
La tolérance à  l'un entraine la tolérance à  l'autre mais il arrive que le changement soit "positif" ou négatif, notamment quand l'un ne calme plus bien les douleurs. C'est le principe de la rotation des opiacés, appliqué essentiellement dans le traitement de la douleur.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Latortue
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Merci pour ta réponse !
J'en ai pris hier car journée chargée et très fatigante.  Ben ça ne m'a fait aucun effet. Je pensais que n'en prenant peu le seuil resterait bas mais en fait non. Je suis drôlement emmerdée.  Ça veut dire accoutumance et ca veut dire dependance
Il va falloir que je fasse quelque chose ... que jespace encore plus les prises. Ça va être dur. J'ai peur de ressentir les douleurs atroces que j'ai connu lors d'une crise de manque quand j'étais sous codéine pour raison médicale et que j'avais fait une gastro carabinée je ne pouvais plus rien avaler.
Il faut que je mette ma réserve de côté et que je n'y touche plus. Arghhh ça va être difficile !

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Recklinghausen
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Salut,

15mg à  Libération Prolongée alors que le,cerveau connaît la molécule... Ce n'est pas étonnant que tu ne ressentes plus aucun effet.

Pour ce qui est des premières manifestations du manque avec l'oxycodone, pour ma part, se sont des douleurs qui s'accentuent dans les membres inférieurs puis supérieurs.

Généralement, au bout d'un peu moins de 24 heures suivant la dernière prise.

Cependant, j'ai la sensation qu'avec des comprimés à  Libération Prolongée, il faudra un peu plus de temps pour que ce genre d'effets négatifs se manifestent ( à  quelques heures prêt ).

J'ai déjà  fait des manques avec la codeine et avec ''oxycodone, je n'ai pas trouver de grandes similitudes en ce qui concerne les premières manifestations du manque.

Plutôt que de consommer la molécule sous la forme LP et qui va agir pendant 12 heures, j'aurais tendance à  penser qu'il serait bien de broyer le comprimé et de le séparer en trois afin de prendre des doses de 5 mg qui ne feront effet " que " pendant 4 à  5 heures.

Et d'espacer les prises à  raison d'une par semaine, puis d'une par quinzaine et ainsi de suite pour arriver à  une consommation mensuelle... Jusqu'à  épuisement des stocks ou jusqu'à  que tu te sentes prête à  ramener le surplus à  la pharmacie.

Vu que tu connaîs le manque d'opiacés, j'ai tendance à  penser que si la tentation est trop forte et que les stocks arrivent à  néant, un passage par un TSO sera peut-être la bonne solution pour éviter la souffrance tant physique que psychologique dues à  l'arrêt de la consommation de cette molécule.

Prends soin de toi,


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Latortue
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Merci de tes bons conseils. J'ai aussi quelque comprimés doxynorm 5mg que je prends parfois par deux. Mais la je les garde pour quand j'arriverai à  diminuer. J'en ai pris vendredi dernier et dimanche, la on est samedi et je ne vais pas en prendre aujourd'hui.  Pas de manque en vue. Et mon cerveau ne me le réclame pas à  corps et à  cri. J'en profite pour sauter cette prise.
Il me reste zussi du Moscontin 10mg mais ils m'intéressent beaucoup moins que l'oxy.
Quelle saloperie.... si je n'avais pas perdu mon fils, si je n'avais pas cette douleur chevillée au corps je n'en serais pas arrivé là .

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Recklinghausen
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Salut,

Plus aucun rapport avec la drogue mais il me paraît important que tu puisses parler de la,mort de ton fils à  un professionnel. C'est à  dire un psychologue ou un psychiatre.

Voir un ( bon ) sophrologue si tu as les moyens financiers.

Le décès d'un enfant est la pire des choses que peut ressentir une maman.

Il est important de pouvoir exorciser par la parole tout ce qui s'est passé. Car j'imagine que le remord et la culpabilité sont des sentiments que tu maîtrises assez bien.

L'oxy doit effectivement t'apporter une paix intérieure.

Le soucis principal, c'est que les stocks vont aller en s'amenuisant et qu'il va être important de trouver une alternative car cette réponse à  ton mal être ( qui doit fonctionner assez bien ) ne peut s'étaler dans le temps.

Sois de toutes les façons rassurée... Si jamais tu étais accrochée à  cette molécule, il y aurait moyen de passer via un TSO pour pallier à  cette addiction.
Mais comme en plus, ce n'est pas le cas... J'aurais tendance à  penser que de ce côté là , tout va bien super

La reconstruction prend du temps.

Ma mère est décédée ( ça fait très longtemps ) d'une " longue maladie " comme il est traditionnel de dire. Je ne dis pas que j'oublie mais j'ai appris à  vivre avec en laissant passer les années.

Ton pseudo est tout à  fait approprié, la tortue ne se déplace pas vite mais... Elle va loin !


Courage,


Reck.

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Latortue
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J'en parle déjà  je suis suivie par un psychiatre et une psychologue.
Je suis sûre que c'est cette douleur qui me fait plonger. Au final cette semaine j'en ai pris deux fois et du coup aujourd'hui j'ai des douleurs dans les jambes et je ressens fortement l'envie d'en prendre. J'ai un second fils qui est suivi lui aussi et pour lequel il faut que je fasse des efforts. Ce soir j'ai à  marcher du coup j'ai pris de la codéine.  C'est vraiment une merde cet oxycodone. Je compte sur nos vacances en août pour me décrocher un peu de tout ça.  Mon mari n'est pas au courant et je veux vite arrêter.  Je ne suis pas véhiculée et je ne peux donc pas aller dans un centre d'addicto. C'est un peu la merde la ...
En attendant j'ai parlé de mon addiction au psychiatre il a été tout à  fait bienveillant et à  compris pourquoi j'en prenais : trop de souffrance, mon fils longue maladie aussi ou nous avons du l'accompagner plusieurs années avec des hauts et des bas mais surtout des bas. Il m'a dit de diminuer doucement les doses. Pas facile. J'ai peur de tomber derrière dans une autre addiction car dans ma vie je suis passé de l'un à  l'autre.  La clope, l'alcool,  la codéine,  la morphine et maintenant l'oxy ..

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Recklinghausen
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Salut,

Je compatis pour les douleurs marquées au niveau des membres inférieurs et supérieurs.

C'est vrai qu'elles sont particulièrement marquées avec cette molécule.

Par contre, cela signifie également que la dépendance physique s'est installée.

S'il te reste des stocks, tu peux effectivement tenter une décroche douce.

Ou simplement passer par un Traitement de Substitution aux Opiacés.

La buprenorphine pourra t'être prescrite par ton généraliste ou même le psychiatre qui est au courant de ta consommation d'oxy.

Avec ce traitement, tu ne risqueras pas une déprime post consomation d'oxycodone et tu pourras envisager une baisse progressive tranquillement et sans pression une fois stabilisée.

En plus, je pense que tu devrais avoir un petit dosage au vu de ta consommation actuelle.

Par contre, ce médicament n'est pas une merde wink

D'ailleurs, il t'a permis de ne pas trop decompenser et tu y a trouver des avantages à  un moment donné.

Il serait peut-être intéressant d'en parler à  ton mari ?

Il pourra être d'un grand soutien psychologique dans ton désir d'arrêt.

Et je pense qu'il est capable de comprendre la,situation sans te juger défavorablement au vu de votre situation.

Je t'engage à  surveiller ta consommation d'alcool. Quelquefois les usagers ayant stoppés leur consommation d'opiacés ont tendance à  compenser.

Et je ne pense pas que tu serais gagnante en switchant de dépendance.

J'avais une petite question ( intéressée ) :

La codeine fait le travail pour ne pas être en manque ?

Car je t'avoue que je suis en train d'exploser mon traitement médical. Et que juste pour pas être trop en manque, il devrait me manquer une semaine de traitement ( sur les 28 jours ).

Histoire de savoir si je dois faire le tour des pharmacies pour investir dans du paderyl wink

@ +


Reck.

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Latortue
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Je ne sais pas trop pour la codéine mais hier soir quand j'en au pris cela m'a soulagé les douleurs aux membres. Mais je n'ai pris que une petite dose encore une fois, trois codolipranes.

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Syam
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La Tortue, voyant à  quelle vitesse tu t'es accrochée à  cette molécule, il faut que tu saches que tu fais partie des personnes extrêmement vulnérables aux opiacés. L'approche proposée par ton suivi est bonne : diminuer les doses et attention de ne pas compenser en augmentant la fréquence.

Maintenant une personne qui accroche si vite que toi, je dirais qu'elle doit ensuite se tenir loin des opiacés. Si tu dérapes ça peut être très mal. si tu en venais à  une consommation quotidienne, il est probable que tu serais incapable de ne pas augmenter les doses rapidement.

Evidemment je n'ai pas les moyens de lire l'avenir, je ne peux que me baser sur les connaissances statistiques qu'on a du phénomène. Mais à  ta place je prendrais ce risque très au sérieux.

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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Latortue
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Syam a écrit

La Tortue, voyant à  quelle vitesse tu t'es accrochée à  cette molécule, il faut que tu saches que tu fais partie des personnes extrêmement vulnérables aux opiacés. L'approche proposée par ton suivi est bonne : diminuer les doses et attention de ne pas compenser en augmentant la fréquence.

Maintenant une personne qui accroche si vite que toi, je dirais qu'elle doit ensuite se tenir loin des opiacés. Si tu dérapes ça peut être très mal. si tu en venais à  une consommation quotidienne, il est probable que tu serais incapable de ne pas augmenter les doses rapidement.

Evidemment je n'ai pas les moyens de lire l'avenir, je ne peux que me baser sur les connaissances statistiques qu'on a du phénomène. Mais à  ta place je prendrais ce risque très au sérieux.

Merci pour la mise en garde. J'ai été longtemps accro à  la codéine sans le savoir et suite à  une maladie douloureuse chronique j'ai augmenté les doses puis encore et encore... j'ai été consulté un centre d'addicto on m'a remplacé la codéine par une petite dose de morphine pour supporter les douleurs.  Puis les douleurs ont passé et j'ai stoppé la morphine. Mais suite au cancer de mon fils j'ai eu un stock à  la maison de morphine et doxy. Je n'ai pas résisté. J'accroche effectivement très vite à  ces molécules car elles me procurent un intense bien être.  Ça me change des journées que je passe dans la douleur morale d'avoir perdu un enfant.
Mais il faut il faut que je stoppe.  Je le dis mais je ne le fais pas. J'ai trop peur.

Ma mère me filait très souvent du phenergan quand j'étais petite le soir, car je tous sais beaucoup et pour me faire dormir aussi. Ceci explique peut être aussi le fait que j'ai vite accroché. ..

Dernière modification par Latortue (30 juin 2017 à  17:09)

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Le phénargan n'est pas un opiacé, donc il ne semble pas y avoir tellement de rapport. Selon les recherches américaines sur le sujet, la prédisposition est physiologique en grande partie avec une origine souvent génétique : quand on manque de récepteur mu, on est très sensible aux opiacés et on accroche à  vitesse grand V. Mais tu as quand même réussi à  arrêter la codé à  l'époque et maintenant tu arrives à  te discipliner.

C'est bien, mais fais juste très attention : l'oxy est à  la codéine ce que la dynamite est à  un pétard. Je veux dire si tu fais la même erreur avec l'oxy que tu avais fait avec la codéine, ça peut aller très vite très loin! Là  on jour avec le feu donc garde bien tes limites. Avec les opiacés, la frontière est souvent mince entre ceux qui ont connu les merveilles du trip, s'y sont enrichis et on été capables de renoncer à  en vouloir plus... Et ceux qui ont connu les merveilles du trip, qui y ont claqué tout leur fric, ont renoncer à  plein de belles choses pour en avoir plus tout en voyant quand même le plaisir leur échapper! La frontière entre les deux tient parfois à  une petite erreur d'un soir, un coup de tête un jour de spleen...

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Latortue
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Merci de ton soutien.
Cette semaine j'ai réussi à  ne pas en prendre hier. Mais ce matin j'avais l'impression que passer la journée reviendrait à  gravir l'evèrest tellement j'étais fatiguée et triste. Alors j'ai pris un 15mg doxy lp. J'ai ainsi pu passer ma journée bien.
Demain je vais essayer de ne pas en prendre. J'espère que je vais tenir. C'est pas chose facile .... demain mon mari sera au boulot et moi à  la maison avec mon fils et son pote. Il faut absolument que je ne sois pas fatiguée.  Cette fatigue m'abat me fait du mal et me pousse à  la consommation.
Je souffre de stress post traumatique de multiples angoisses très fortes en plus de mon deuil. Mon psy me dit que cette immense fatigue est normale et de lutter ainsi contre ces angoisses est épuisant.  Mais je ne sais pas comment faire.... vous faites comment vous ?

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Syam
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Comment je fais moi?
Dans mon cas les douleurs physiques sont trop fortes, je ne peux me passer complètement des opiacés que très occasionnellement, lorsque j'ai à  la fois une période de calme sans rien à  faire d'important, et les douleurs qui se calment. Donc notre situation n'est pas forcément comparable.

Mais enfin elle est suffisamment comparable pour que je puisse te dire ceci :
Tant que tu considères que tu dois assurer parce que c'est ton devoir vis à  vis des autres, tu vas être coincée. Comme c'est le cas pour moi. Dans mon cas il m'a fallu apprendre à  exprimer, sans me plaindre mais sans tergiverser non plus, que cette douleur+fatigue extrême qu'elle cause, est un handicap, invisible mais cruel, et apprendre à  dire "non", apprendre à  me forcer à  avoir des journées tranquilles même si moi j'ai tendance à  vouloir aider le monde entier et à  vouloir donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais. Il a donc fallu aussi que j'apprenne a accepter ce handicap et à  renoncer à  faire tout ce que j'ai envie. Si je n'avais pas fait ce travail, je serais forcé de prendre les opiacés sans interruption, de voir ma tolérance exploser etc.

L'autre leçon de mon expérience, c'est que même avec un traitement souvent ininterrompu pendant des semaines, ma tolérance n'a pas trop augmenté grâce à  la rotation des opiacés. Quand on les alterne, on a à  efficacité égale moins de tolérance qui se développe. Idéalement je fais par exemple hydromorphone le matin, oxycodone l'après midi et tramadol le soir. Le lendemain héroïne le matin, codéine l'après midi et huiles essentielles le soir. Dans la pratique c'est pas aussi parfaitement planifié, mais avec une telle direction, je constate que j'ai la chance de pas avoir vu mes doses monter beaucoup depuis le début de mon traitement.

Mais pour toi si l'addiction est forte comme ça se peut que la bonne solution soit de prendre un traitement de substitution. Il faut que tu vois si les fatigues sont dues au deuil (suites psychologiques) ou si elles ont une cause physique douloureuse, si oui il faut la soigner et ensuite pour l'addiction opiacée, personnellement je te recommanderais de ne plus te prendre la tête avec la culpabilité, la peur de l'addiction et tout le bazar : tu pointes chez un addictologue (par exemple au CSAPA) et tu te fais suivre avec un traitement de substitution aux opiacés. Probablement que la buprénorphine serait satisfaisante pour toi. Tu auras l'avantage de ce soutien des opiacés qui te permet de ne pas te sentir abattue, tu te retrouveras avec un produit qui est moins soumis aux risques de de dérapage (beaucoup plus facile de garder une consommation raisonnable car durée d'action longue) beaucoup moins de risques d'overdose (oui parce qu'avec l'oxy ça existe) et la possibilité de diminuer les doses par toutes petites touches SI TU EN AS ENVIE pour mettre fin en douceur à  l'addiction.
Je précise que demander un traitement oxy et diminuer les doses n'est pas totalement impossible, mais tellement plus dur qu'avec le TSO, que c'est probablement se faire beaucoup de mal pour rien.

Après le TSO a un inconvénient : certains pharmaciens peuvent avoir des préjugés "toxico", pour éviter ça tu peux expliquer que tu as eu un traitement opiacés pour des douleurs et que l'arrêt était trop difficile d'où le TSO.

Maintenant la buprénorphine haut dosage n'est pas la panacée, certaines personnes la supportent mal (quelques effets secondaires, besoin de prévoir pour voyager etc). Mais beaucoup de personnes dans ton cas y ont trouvé un soulagement complet, car ça donne un nouvel équilibre, ça remplit la fonction des opiacés avec moins de risques.

Je te conseille vraiment de voir un addictologue (au CSAPA c'est gratuit et anonyme) et d'en parler. Il y a vraiment des solutions. Le danger est de rester dans son coin et de faire du bricolage au lieu de tout mettre à  plat avec un traitement adapté.

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Latortue
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Le week end dernier je n'en ai pris qu'un comprimé et hier je nais rien pris du tout. On  verra tout à l'heure si j'arrive à m'en passer !
Merci bien pour vos longues reponse.

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Recklinghausen
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Salut,

Si tu as réussi à ne pas consomer pendant une semaine sans avoir de soucis de douleurs ( principalement au niveau des membres inférieurs et supérieurs ), que tu n'as pas eu de manifestations style nez qui coule et que tu ne bailles pas souvent, c'est que la dépendance physique ne s'est pas installée.

Il existe peut-être d'autres phénomènes de manque pour cette molécule mais je ne te parle que des symptômes que je ressens lorsque je n'en consomme pas pendant une douzaine d'heures ( mon traitement est en LI pour la majorité et de toute façon je croque les comprimés LP pour les rendre LI ).

Il se peut que tu ressentes une baisse de moral ou une déprime accentuée.

Mais au vue des événements tragiques que tu as traversé, ce ne sera pas forcément dû à la prise d'oxycodone.

J'aurais tendance à penser que la mise en place d'un TSO ne parait pas spécialement nécessaire.

Mais c'est au vu de tes écrits alors je t'engage à être vigilante quand à ton état psychologique.

Si tu ressens des difficultés, n'hésite pas à te rendre chez ton medecin traitant afin de lui faire part de tes difficultés.

Peut-être qu'il serait bon de ramener les restes d'oxycodone à la pharmacie pour ne plus être tentée de consommer à nouveau ?

Prends soin de toi,


Reck.

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Syam
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Elle parle juste je pense du week end mais en semaine elle a du consommer pour affronter les journées. Enfin je l'ai compris comme des "pauses" le week end.

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Mascarpone
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Recklinghausen a écrit

Peut-être qu'il serait bon de ramener les restes d'oxycodone à la pharmacie pour ne plus être tentée de consommer à nouveau ?
Reck.

Spoiler
Pour le reste, je plussoie mes petits camarades, prends soin de toi dans ces moments difficiles et n'hésites pas à te faire aider par des pros si tu ne t'en sors pas seule....

Dernière modification par Mascarpone (09 juillet 2017 à  11:21)


Qui pète plus haut que son cul, fini par se chier dessus!
Le pire con, c'est le vieux con, car on ne peut rien contre l'expérience!
Ce qui est bien chez les félés, c'est que de temps en temps ils laissent passer la lumière!

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Latortue
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Syam a écrit

Elle parle juste je pense du week end mais en semaine elle a du consommer pour affronter les journées. Enfin je l'ai compris comme des "pauses" le week end.

Non non je ne consomme pas du tout en semaine . Juste un comprimé le week end pour arriver à suivre les sorties ou recevoir des amis ... ou bien le samedi ou mon mari travaille pour faire passe ma douleur morale qui me bouffe ...

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Syam
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Ah d'accord alors c'est assez normal de ne pas avoir plus de problèmes que ça pour arrêter.
Pour moi une consommation du week-end stable d'un palier 3 indique qu'on n'est pas si durement accroché que ça, mais effectivement c'est pas une raison pour tenter le diable en continuant.

Du coup Dimanche tu as pu t'en passer ou tu as finalement consommé?

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Latortue
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Syam a écrit

Ah d'accord alors c'est assez normal de ne pas avoir plus de problèmes que ça pour arrêter.
Pour moi une consommation du week-end stable d'un palier 3 indique qu'on n'est pas si durement accroché que ça, mais effectivement c'est pas une raison pour tenter le diable en continuant.

Du coup Dimanche tu as pu t'en passer ou tu as finalement consommé?

Du coup dimanche dernier j'ai pu m'en passer. Et aujourd'hui samedi je n'ai pas l'envie ou le besoin d'en prendre. J'espère que ça va tenir toute la journée !

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Recklinghausen
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Salut,

Maintenant que tu es certaine de ne pas avoir de dépendance physique à cette molécule, le plus sage serait vraiment de ramener les boîtes restantes à la pharmacie.

Tu connaîs le potentiel addictif de cette molécule et tu sais que tu ne pourras pas prêtendre à une prescription de celle-ci sur un moyen terme ( voir même sur un court terme ).

Il suffirait d'une baisse importante de moral pour que la tentation prenne le dessus sur la raison.

Le cerveau a tendance à vite oublier les inconvénients pour ne retenir que ce qui l'arrange, à savoir le bien être que t'apporte ce médicament.

Ce n'est évidemment qu'un humble conseil.

Prends soin de toi,


Reck.

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Sylvie01
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1 message

Latortue a écrit

Je prends une à  deux fois par semaine un oxy lp 15mg. Ça me fait un bien fou et me premet de faire face aux difficultés de la vie. Je souhaiterait arrêter mais je n'y arrive pas. Il me reste quelques boîtes après le cancer Simulation de rachat de crédit de mon fils (qui en est decede) et le quotidien est parfois tellement difficile que j'ai besoin de cette pose. J'ai essayé de résister à  ne pas en prendre mais je n'y arrive pas. Et moi qui ai toujours été dépendante de quelque chose j'ai peur de ce que je pourrais faire après. 
J'ai besoin de savoir si à  de si petites doses le corps peut être accroché ou non.... merci de votre aide
Je précise que je suis sous traitement médical tercian 200 et seresta 150

Oui, c'est ça être accro

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Latortue
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Latortue a écrit

Syam a écrit

Ah d'accord alors c'est assez normal de ne pas avoir plus de problèmes que ça pour arrêter.
Pour moi une consommation du week-end stable d'un palier 3 indique qu'on n'est pas si durement accroché que ça, mais effectivement c'est pas une raison pour tenter le diable en continuant.

Du coup Dimanche tu as pu t'en passer ou tu as finalement consommé?

Du coup dimanche dernier j'ai pu m'en passer. Et aujourd'hui samedi je n'ai pas l'envie ou le besoin d'en prendre. J'espère que ça va tenir toute la journée !

Bon hier j'ai craqué j'ai pris de l'oramorph, 10 gouttes ça m'a filé mal au crâne et pas apporté d'aide particulière.  Je pense que la morphine n'est plus pour moi en tout cas pour un usage qui fait planer. L'oxy est bien plus efficace pour ça ...
Aujourd'hui je ne vais rien prendre.
Merci à vous pour votre soutien qui m'est précieux !

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Latortue
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Je vois que le temps à passé,  je prends toujours une à deux fois par semaine morphine ou oxy.
Depuis quelques semaines cela me donne des cauchemars atroces. Hier contrairement à d'habitude je n'en ai pas pris, et  hier soir j'étais mal, insomnies et impatiences dans les jambes. Je voudrais ne pas en prendre aujourd'hui.  Je n'ai plus de morphine. Il me reste un peu doxy. Clairement sevrage obligatoire. Mais punaise que c'est dur !
Et surtout le plus difficile ce sont ces cauchemars. Ça me rappelle trop mon fils qui en prenait par nécessité en fin de vie et qui dormait d'un sommeil agité. Je me dis que le pauvre à du bien souffrir ...

En attendant il faut que je tienne la journée.  Je commence à avoir des douleurs dans les jambes... je n'apporte pas grand chose à grand monde avec mon histoire mais il fallait que je le pose quelque part.

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Bonjour et courage,
Tu sembles faire ton "traitement" toi même. Ce serait bien que tu en discutes avec ton médecin ou avec un CSAPA. Je pense qu'il vaudrait mieux une diminution continue que ces sevrages à répétition. Et peut etre une consultation de la douleur si celles ci persistent.
Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Latortue
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MÉric pour vos conseils. J'en ai parlé à mon psychiatre, j'en ai parlé à mon mari qui n'était pas au courant. Ils me soutiennent.
Je vais aller consulter un addictologue je pense. C'est la meilleure solution.
Faut que mon psy fasse un courrier et m'indique les coordonnées de la personne avec qui il est en lien.
J ai passé un coup de fil au cmp hier, j'attends la réponse. 
En attendant je ne peux pas me résoudre à me séparer des 7 cachets qu'il me reste.
Le problème c'est que j'ai très peur de les remplacer par de l'alcool.  Il me faut clairement cette consultation en addicto.

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Latortue
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Inscrit le 16 Jun 2017
37 messages
J'ai vu l'addictologue qui a bien conscience de mon mal-être. Il m'a dit qu'une prise par semaine ne rendait pas pharmacodependant.  Après il y a le côté  psy. Je lui ai dit que c'était la seule chose qui me soulageait.  Il a évoqué une prise de se nan tous les 3 jours à discuté avec mon psy. Sa décision n'est pas arrêtée pour l'instant.  On verra bien. Voilà les dernières news ça peut servir à d'autres.  Bonnes fête de fin d'année.

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