qui a peur de mourir si il arréte de prendre de la came ??

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filipe
Psycho sénior
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Moi je consomme du sken depuis de très longues années et j'avoue que le plus flippant pour moi c'est le sentiment (a tord ou a raison) que si j'arrête demain ben ma mort suivra assez rapidement ...Du coup forcement même parfois avec de véritable envies j'ai reculé après réflexion uniquement parce que la peur de mourir me tenaillais le bide........
Est ce que je suis le seul a qui cela arrive  ??Tenez moi au courant !!

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages
Jolie conversation qui s'engage... la peur... (de mourrrir)

Physiologiquement parlant, je te promets que tu ne risques rien. Malin celui qui viendra dire le contraire... Té dépendance aux opiacés n'engage pas ta vie en cas de rupture de stcok à  moiins d'avoir déjà  une pathologie associée présentant un risque vital...

Mais... car il y a un mais... à  mon sens.... le physiologique n'est pas le psychique... Et qu'est-ce qui importe le plus des deux ?

@ suivre.... j'attends comme toi les réactions...

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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maybe femme
Psycho junior
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410 messages
Pas moi en tout cas, je n'ai jamais ressenti de peur de mourrir à  l'arrêt  de la défonce.. au contraire stopper lça ne peut qu'améliorer ta santé..
C'est de l'angoisse

La pire drogue, c'est l'amertume, elle empoisonne la vie, mais conserve son homme.   
                              [Pierre Baillargeon]

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The Turtle
Banni
Inscrit le 09 Dec 2009
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Filipe,

Les angoisses sont irrationnelles et incontrôlables au possible.
Tu as peur de mourir si tu stop…?

C´est l´inverse, d´autant plus avec ton hépatite, donc non, l´arrêt ou même la diminution du sken ne pourraient te faire que le plus grand bien... avec déjà  le traitement que tu te tapes...interféron (suis pas sûre de l'orthographe) qui met déjà  bien HS...

Après il y aurait sûrement un vide à  combler, celui du shoot, en somme un deuil à  faire.
Vivre sans..
Et combler le vide que ces moments disparus pourront laisser.
A toi de trouver d´autres occupations, même si tu es bien ancré dans le bénévolat et la rdr en teuf et en général.

Et puis, voilà , je te propose de continuer à  faire tes nœuds, tu vas t´améliorer dans ce domaine, plutôt que sans celui du taquet...que de gloire n'est-ce pas??
Ne cherchez pas à  comprendre c´est codé…

Mais Philippe, tu as tout à  gagner en diminuant ou arrêteant, et sûrement pas le risque de mourir!!

Bien à  toi

"Drôle de chemin, drôles de problèmes". Java

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bighorsse femme
Banni
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8506 messages
c'est bien la premiere fois que qqun aborde une telle question! or celle ci s'est bcp posé il y a plus de 20 ans quand la came etait si bonne que l'on était si accro qu'on arrivait pas du tout à  envisager l'arrêt sans risquer d'en mourir..pas de l'arret en lui même, mais l'après arrêt...bcp de mes potes ont mis des années à  arreter à  cause de cette peur là  qui etait pratiquement une certitude
aujourd'hui je peux dire que ces craintes là  n'etaient pas fondées puisque la plupart d'entre eux sont tjs en vie, mais bcp sont tjs substitués!! l'arret total , de tout prod leur parait tjs aussi impossible , pensant que leur corps trop habitué à  vivre sous prod se mettra à  dysfonctionner et risquerait alors de provoquer une mort prématurée
quant à  moi je suis aussi persuadée que si j'arrete la métha je déclinerais bien plus vite; ma santé s'est barrée avec l'arret de la dope, alors je n'ose tenter l'arret définitif de la substitution

l angoisse est le vertige de la liberté

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filipe
Psycho sénior
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je vois que je ne suis pas le seul apparemment!!je repasserai plus tard ... mais allez y je vous ecoutes ...


*pour les nœuds t'inquiète je bosse dur !!(message codé laissez tomber !!)

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Jeanne123
Nouveau Psycho
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82 messages
tu en es où par rapport au shoot fil?

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filipe
Psycho sénior
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jeanne123:
j'essaie d'arréter complétement ... mais je galère ... et du coup par moment je part "en vrille " et j'éclate ma conso ... mais la de tout façon je pense que je vais me faire hospitaliser v... genre maison de repos ou un truc comme ça .....pis je dois aller voir un "expert"  de la secu a limoges pour le remboursement de mon sken du concerta et l'interferon...on verra bien ...



pour les autres:
heuuuuuuuuuu je crois que cette question a laquelle personne ne participe (a part ceux plus haut évidement) me laisse songeur ... est ce que ma question étais complétement barré ou bien est ce que cette question fait si peur que personne (ou presque ) n'ose répondre ?

Dernière modification par filipe (22 décembre 2010 à  14:26)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages

filipe a écrit

....pis je dois aller voir un "expert"  de la secu a limoges pour le remboursement de mon sken du concerta et l'interferon...on verra bien ...

Bon courage... cool sur Limoges... Si tu le veux bien, filipe, tiens-nous au courant... J'expliciterai si besoin est, et j'espère (pour toi) que non. Je parle bien de la ville sus-citée...

Quant à  ta question d'ouverture, j'ai déjà  répondu... brièvement certes, mais in fine je n'ai pas grand chose à  ajouter. Si ce n'est depuis ta dernière intervention que toi seul peut sentir si oui ou on tu peux le supporter...


Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

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empathy homme
Psycho junior
Inscrit le 18 Oct 2010
253 messages
Filipe

Si l'on me privait brutalement de mon haut dosage de méthadone, j'aurai peur qu'une crise cardiaque m'emporte assez rapidement. D'autant plus que je risque de perdre mes quarante kilos de trop, brutalement aussi et je n'y survivrai peut-être pas. Alors cette peur est certainement totalement infondée mais pourtant bien réelle, je l'avoue. Ce n'est peut-être que de l'angoisse ou du stress, mais ceux-ci ne peuvent-ils pas avoir des conséquences désastreuses sur l'organisme ? Enfin bon, voila ce que je peux dire spontanément sur le sujet.

Je trouve ta question intéressante, pour moi il n'y a pas de tabou.

Si la société ne peut t'intégrer et t'en tient rigueur, réjouis-toi d'être un homme et non un rouage. R. Guilleaumes.

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jo
Nouveau Psycho
Inscrit le 16 May 2010
81 messages
Perso, c'est plutot quand je consomme trop que j'ai peur de mourir....peut etre parcque il y a eu trop de fois où c'est pas passé loin. L'arret des prods et de la substitution, moi je l'envisage plus comme un combat pour "la vie", mais je pense de ttes facons que si on est pas dans cette optique de survie, à  quoi bon arreter.

Donc pour moi, jamais eu peur d'arreter, mais souvent eu peur d'aller trop loin et de pas en revenir.

°°°Lift your skinny fists like antennas to heaven°°°

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empathy homme
Psycho junior
Inscrit le 18 Oct 2010
253 messages
Aussi. Mais la pulsion domine souvent la raison.

Si la société ne peut t'intégrer et t'en tient rigueur, réjouis-toi d'être un homme et non un rouage. R. Guilleaumes.

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Desmundo2
Psycho junior
Inscrit le 11 Aug 2010
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Intéressante kestion qui s'adresse forcément à  des gens qui ont des "décennies" dedans.

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Mammon Tobin homme
Modéranimateur à  la retraite
Inscrit le 07 Sep 2007
5574 messages

Alain Will a écrit

Physiologiquement parlant, je te promets que tu ne risques rien. Malin celui qui viendra dire le contraire... Té dépendance aux opiacés n'engage pas ta vie en cas de rupture de stcok à  moiins d'avoir déjà  une pathologie associée présentant un risque vital...

Exact, les opiacés ont cet avantage: on ne meurt pas-directement- du manque (contrairement à  l'alcool, aux benzodiazepines ou aux barbituriques).

Après c'est pas pour autant que ça ne peut pas être source de phobies.... genre l'arachnophobe (c'est moi ça ^^ enfin plutôt "ex" vu qu'à  force de jouer avec les tarentules d'un pote, ça a fini petit à  petit par passer) qui a une araignée non-venimeuse/mortelle qui lui coure sur le bras, il aura beau se raisonner, se dire que ça risque rien... rien à  faire T__T

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
je pensais t'avoir répondu?
plus clairement dit: je pense pour ma part que je mourrais si j'arretais la métha...c mieux comme ça? plus clair?
mais toi! comment te dire si oui ou non tu risques de mourir? toi seul sens ton corps, ce qu'il peut ou non encore encaisser....
moi dès que je diminue, je tombe malade..alors je n'ose plus trop "jouer" avec ça ..je sors d'operations éprouvantes et ne me sens pas d'arreter la métha

l angoisse est le vertige de la liberté

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filipe
Psycho sénior
Inscrit le 20 Apr 2009
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ce n'était pas pour toi big mais je pensais au "autres" ... mais apparemment plusieurs autre on réagis depuis ... merci a tous .. moi je suis toujours dans l'expectative... je vous en parlerai un de ces quatre!!

Dernière modification par filipe (23 décembre 2010 à  15:26)

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melanie&frederic
Psycho junior
Inscrit le 28 Oct 2010
264 messages
Moi,c'est plutot mon copain qui me dit toujour que si il se retrouve un jour sans metha (il prend 120mg),il fonce au urgence car il pense qu'il en creverai.Bon ça fais quand meme 8ans qu'il est sous metha et presque 15 ans qu'il comsomme donc c'est normal de flipper des effets que pourrais avoir le manque.Mais moi, non, j'en ai pas peur du tout

Le passé a fui,
Ce que tu espères est absent, mais le présent est a toi...

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
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Mon opinion personnelle qui n'engage que moi, a déjà  été quotée par Mammon. Il n'y a aucun risque vital sur de la méthadone uniquement, même à  un dosage élevé. Je vais compléter : lorsqu'on fait un sevrage, il faut des jours et des jours avant que l'organisme puisse libérer les réserves de méthadone accumulée durant une période de TSO... Le manque se fait souvent par "vagues", le maintien permanent du malaise relève souvent du psychisme qui l'emporte largement sur le physique. Une simple caresse, une main dans la main suffit parfois à  calmer ce qui ressemblerait presque à  une crise d'épilepsie pour un néophyte qui ne saurait pas à  quoi il s'affronte. Le manque de sulfate par exemple est beaucoup plus violent pour moi (ressenti personnel, dans tous ces propos).

On ne crève pas d'un keum de métha en trois jours. C'est raide, je suis d'accord. C'est mauvais, déstabilisant, et ruinant psychologiquement parlant. Mais on n'en meurt pas, je le répète. Sauf consommations associées, en particulier l'alcool. Un Delirium Tremens peut être fatal. J'en ai déjà  vu malheureusement (mal pris en charge ; normalement, on peut perfuser de l'alcool, mais c'est HS).

Big a répondu : il n'y a que celle ou celui qui essaie qui saura s'il peut tenir sans opiacé. Chacun d'entre-nous qui avons fait des sevrages - forcés à  l'arrache ou en plein confort et sécurité - savent ce qu'ils ou elles ont ressenti. Avoir du produit à  sa disposition facilement même après un épisode de manque ne facilite pas les choses non plus pour prendre du recul, humble avis perso.
C'est peut-être davantage notre psychisme que notre corps qui ne suit pas toujours. Car chacun(e) d'entre-nous a des capacités phénoménales. Bien trop cachées parfois... Il ne suffit de pas grand chose pour surmonter des obstacles et soulever des montagnes...

En manque, j'ai déjà  cassé avec mes tous petits muscles, (je suis un petit gabarit), un lit entre autres... Je n'en suis pas mort ; d'ailleurs je n'ai jamais pensé à  mourir à  cet instant, à  ces instants. Je "ne sais pas", je n'ai pas la science infuse. Et je ne suis pas *les usagers*. Je donne juste mon témoignage personnel.

Finalement, maintenant, cela va faire bientôt deux ans que j'ai arrêté la méthadone. Les conditions ne sont pas les plus favorables étant donné ma santé. Mais je ne souffre pas outre mesure. Il est possible que je reprenne des opiacés forts. C'est en cours de réflexion. Pour vivre mieux. Un confort finalement "bien mérité", et sans tabou. Ce ne sera pas une substitution, ce sera une "analgésie". Reste à  gérer ça niveau psychologique... étant donné mes antécédents. J'en parlerai peut-être sur le forum lorsque le moment sera venu.

Désolé et mes excuses pour le hors-sujet...

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filipe
Psycho sénior
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t'excuse pas alain, c'est intéressant et on vois bien combien chacun ressent les choses de façon  différente, je precise que bien évidement je sais que "logiquement" cela devrais être meilleur pour mon corps d'arréter de prendre des opiacés ... mais je sais aussi que le cerveau est capable de chose très étonnante , comme de rendre malade un enfant qui refuse d'aller a l'ecole par ex , et aucun medecin ne mettra en doute que le fait d'avoir bon moral aide a la guérison de n'importe qu'elle maladie (guérison ou pour le vih,vhc,vhb la non complications des choses ...)Je pense sincérement que mon cerveau ma sauvé la vie il y as quelques années quand on ma dis que j'étais a quelques mois de la mort ou d'une greffe...)J'ai décidé a un moment de ne plus me prendre la tete et d'en profiter au maxi ...) hé bien messieurs les hepatos salut (et mesdames) :JE SUIS ENCORE VIVANT ET J'ESPERE POUR UN MOMENT ENCORE !!!fume_une_jointmerci-1

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reskaper
en route pour le soleil
Inscrit le 27 Apr 2007
3346 messages
intéressante discutions filipe
je crois pas que cela  la mort  soit un  problème majeur   ..a part pour ceux qui reste wink
la mort ne peux qu apporter la paix   a celui qui la reçoit ,
mais celui qui ne la connait pas est un sot et un inconscient .(inconscient des autre surtout )

je comprend très bien que cela soit une angoisse pour ceux qui on longtemps baigné dans les opiacés ,j ai moi même eux ce genre de réflexion suite a mon arrèt de méthadone et la subite aggravation de mon hépatite.

tu as raison le cerveau a une très grande part d action dans le processus de guérison .
c est pour cette raison que  pour certaine personne après un sevrage  tous va rentrer dans l ordre  , mais pour d autre qui on de longue période de substitution derrière eux , c est l enfer qui peut commencer..et le dire ce n est rien .

décréter qu il n y a aucun danger a arrèter sa substitution autre que quelque petit problème d humeur que l on peut assouplir d une poignée de main est réèlement en peu simpliste.

c est oublié en peu vite que le psychisme gouverne le physique et inversement :)


croyez moi la mort n est rien a coté de ce que peut être une vie de confusions et de maux .
beaucoup de personne on cru pouvoir arrèter les opiacé sur un coup de tète après 20 ans de défonce  et s en mordent les doigt .


je pense qu il faut  surtout rechercher  la stabilité et non absolument vivre comme ceux  qui croient avoir tous compris le définissent en temps que modèle a suivre.
Pour cela la prohibition ne crée que confusion

la mort n est rien face à  la folie et la maladie , a part une libération des sens .
une étape de chacun et chacune

La mort est une amie pour les vivants qu'elle libère (Citation de Pierre Gélinas)



je suis tombé sur un article qui explique très bien les problème rencontré lors de sevrage brutaux et les enjeux que cela induits

-Favoriser le maintien de la qualité de vie et des acquis par une cure de méthadone à  long terme, voire à  vie , pourquoi en avoir peur ???

paru dans la revue THS n°17, mars 2003
Dr Jean-Jacques Déglon, médecin-directeur

sourcehttp://www.hepatites.net/index.php?name=PNphpBB2&file=viewtopic&p=114373

Depuis un certain temps, nous relevons les risques parfois très graves liés à  lŽarrêt de la méthadone pour de nombreux patients.
Cette année encore, nous avons dû reprendre en cure plusieurs anciens patients très détériorés qui avaient pourtant terminé dans de bonnes conditions leur traitement de méthadone après un sevrage lentement dégressif dŽune durée de plusieurs mois.
Il faut remarquer que la plupart dŽentre eux se sentaient culpabilisés par leurs prises répétées de méthadone et encouragés au sevrage par leurs proches, amis, conjoint ou famille. Il nŽest pas rare dŽentendre des remarques de parents du type : « si tu veux nous faire plaisir, cela serait de finir ta cure pour Noà«l ». Un père a même dit à  son fils : « jŽespère que je pourrai mourir en te voyant sevré ».
Cette pression exercée par lŽentourage pour encourager lŽarrêt de la méthadone se révèle malheureusement assez vite dramatique pour beaucoup avec des conséquences trop souvent fatales.
Elle est le résultat dŽun regrettable malentendu et dŽune mauvaise connaissance des bases génétiques et neurobiologiques des addictions.
Pour les parents, lŽabus des drogues représente une déviation perverse de leur enfant, une recherche de plaisir quŽil sŽagit dŽéradiquer par un sevrage rapide. La méthadone est pour eux une drogue de substitution qui maintient ce plaisir et qui doit donc être prise au dosage le plus bas et pour une durée aussi limitée que possible.
Pour les experts, les drogues ou lŽalcool représentent une façon souvent désespérée que trouvent un certain nombre de jeunes pour calmer une souffrance physique ou psychique, atténuer des troubles affectifs, des perturbations de lŽhumeur, des problèmes relationnels, des inhibitions cognitives.
La méthadone est un médicament anxiolytique, antidépresseur et antipsychotique particulièrement efficace pour équilibrer les dysfonctionnements en partie génético-neurobiologiques à  la base de ces troubles et/ou consécutifs à  lŽabus de lŽhéroïne.
Correctement dosée, elle ne procure pas de plaisir.
Elle permet des réflexes psychomoteurs et des capacités dŽattention et de concentration tout à  fait normales. Elle rétablit une qualité de vie équilibrée.


LŽaddiction sévère aux drogues, une maladie le plus souvent chronique, qui nécessite une prise en charge de longue durée

Mais chez la plupart des sujets, lŽarrêt de la méthadone, comme celui de lŽhéroïne, particulièrement sŽil est effectué rapidement, entraîne un état déficitaire avec anxiété, stress exagéré, fatigue générale, perturbation de lŽhumeur, troubles du sommeil, diminution des facultés cognitives (attention, concentration, mémoire).
Cet état, souvent de longue durée, est dû en partie au dysfonctionnement neurobiologique des systèmes neuro-hormonaux du cerveau (opioïde, dopaminergique, sérotoninergique, noradrénergique, etc.) lié à  lŽabus chronique des drogues.
De plus, les problèmes physiques et psychiques sous-jacents à  la toxicomanie, sŽils existent, réapparaissent en dessous dŽun dosage minimal de méthadone. Au même titre que les convulsions dŽun épileptique reprennent en dessous dŽune certaine dose de son médicament stabilisateur.
LŽaddiction sévère aux drogues, à  lŽalcool, à  la nicotine, est maintenant considérée comme une maladie le plus souvent chronique et qui nécessite une prise en charge de longue durée.
CŽest pourquoi, nous ne nous étonnons plus de voir bien de nos anciens patients, dans un délai plus ou moins court, rechuter dans lŽhéroïne, la cocaïne, lŽabus des médicaments ou fréquemment développer un alcoolisme foudroyant.
CŽest une façon pour eux de calmer cet état déficitaire de longue durée dont ils souffrent après le sevrage des opiacés.
Les risques mortels sont multiples. Les nombreuses et sérieuses évaluations internationales confirment la difficulté de la majorité des patients au lourd passé dŽhéroïnomanie de réussir sans difficultés majeures un sevrage de la méthadone et surtout de maintenir une abstinence durable et leur bonne qualité de vie acquise durant le traitement.


Favoriser le maintien de la qualité de vie et des acquis par une cure de méthadone à  long terme, voire à  vie

CŽest pourquoi, après bientôt 30 ans de prises en charge de plusieurs milliers de toxicomanes, deux évidences sŽimposent à  nous.
Tout dŽabord, le succès des traitements et la bonne, voire excellente, qualité de vie de la majorité de nos patients tant que dure la prise de méthadone.
De nombreux sujets en cure depuis 10 à  20 ans occupent maintenant avec brio et de façon stable des postes à  responsabilité dans les banques, lŽadministration, la justice, les transports publics et privés, les médias, etc. Nous suivons sous méthadone des éducateurs, des pharmaciens, des médecins, des informaticiens, etc., qui mènent une vie privée et professionnelle tout à  fait exemplaire. Certains anciens toxicomanes, à  lŽépoque déjà  excellents dans le trafic de drogues en ville, réussissent de brillantes carrières commerciales en maintenant leur traitement.
En revanche, nous ne comptons plus les désillusions, les crève-cœur et les coups de déprime en constatant lŽévolution de bien de nos anciens patients sevrés de la méthadone. Seule une minorité de ceux qui ont connu une dépendance importante à  lŽhéroïne semblent aujourdŽhui bien aller et maintenir un bon équilibre psychique en dehors des drogues et de lŽalcool.
Ils mériteraient dŽêtre mieux étudiés.
La plupart des autres sont à  nouveau en cure chez nous ou ailleurs, après une rechute plus ou moins rapide et une détérioration plus ou moins grave de leur qualité de vie. Certains ont connu la prison.
Trop sont morts du SIDA, dŽautres complications médicales, dŽoverdose dŽhéroïne ou de cocaïne, dŽaccidents ou dŽincendies liés aux drogues et par suicide.
Nous en rencontrons dŽautres clochardisés, alcooliques, invalides psychiques. En comparant leur qualité de vie durant la cure de méthadone, nous en venons à  regretter le fait quŽils ne soient pas restés en traitement de méthadone au dosage adéquat.
Ces données cliniques répétées et une meilleure compréhension des perturbations neurobiologiques liées aux addictions expliquent notre politique actuelle de favoriser le maintien de la qualité de vie et des acquis par une cure de méthadone au dosage adéquat à  long terme, voire à  vie, plutôt que la rapidité du sevrage.
Particulièrement, chez tous les patients présentant de lourds antécédents sociaux, pénaux et toxicomaniaques, résultant souvent dŽune comorbidité psychiatrique sous-jacente avec une implication génétique de plus en plus évidente.


De la nécessité de dédiaboliser la méthadone auprès du public

Une meilleure information du public sŽavère essentielle pour dédiaboliser la méthadone et la faire considérer comme ce quŽelle est, cŽest-à -dire un médicament normal, un équilibrateur nécessaire sur une longue durée, au même titre que dŽautres médicaments équilibrant des maladies chroniques telles que le diabète, lŽépilepsie, lŽhypertension, lŽhypothyroïdie, etc., produits qui nŽont jamais posé de problèmes.
Une évaluation plus précise des centaines de patients qui ont été suivis à  la Fondation Phénix toutes ces années passées serait un travail passionnant, certainement déprimant, mais très utile pour mieux comprendre cette pathologie des addictions et définir une politique plus adéquate concernant les sevrages de la méthadone.
En attendant, associons bien à  lŽarrêt de la méthadone la notion de danger. Soyons prudents. Préférons le maintien de la qualité de vie de nos patients à  la rapidité du sevrage.
Essayons de faire comprendre cette problématique aux intéressés, à  leurs proches et aux personnes concernées.
CŽest une tâche qui sŽavère particulièrement difficile, au vu de lŽimportance des préjugés et des malentendus qui persistent encore dans ce domaine.

source http://www.hepatites.net/index.php?name … p;p=114373

Dernière modification par reskaper (25 décembre 2010 à  10:23)


une goutte d eau dans un océan..

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empathy homme
Psycho junior
Inscrit le 18 Oct 2010
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Merci Reskaper pour ce texte.

Pour ma part, je m'y retrouve totalement : notamment pour l'état déficitaire (insupportable pour moi) qu'entraîne le manque de métha sans parler de l'arrêt et aussi cette "invalidité psychique" déjà  sous-jacente et révélée par les prods.

Si la société ne peut t'intégrer et t'en tient rigueur, réjouis-toi d'être un homme et non un rouage. R. Guilleaumes.

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
voilà  un texte qui entre en raisonnance avec ce que je ressens , et dont je suis persuadée depuis longtemps!
ce n'est pas irectement l'arret de la métha qui tue, ce sont les effets plus à  long terme: tout le système nurologique, biochimique, bref tout ce qui releve de la chimie du cerveau est modifié
de plus on peut se provoquer de sales états physiques suite à  l'arret de la métha
pour mon cas les médecins ne souhaitent pas me vois arreter, car trop fragile ..on voit bien là   que la maladie peut s'aggraver si on arrete les traitements ....
il ne faut pas rever! 20 ou 30 ans sous opiacés ne s'effacent pas d'une baguette magique!

l angoisse est le vertige de la liberté

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The Turtle
Banni
Inscrit le 09 Dec 2009
615 messages
Coucou reskaper,

Cela est plus qu'interessant!!

Car le texte résume, explique,  et répond à  beaucoup de questions que l'on peut se poser, nous, UD, ou EX ud..

Merci, vraiment

"Drôle de chemin, drôles de problèmes". Java

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filipe
Psycho sénior
Inscrit le 20 Apr 2009
945 messages
super intéressant reskaper !!!Merci il me semble qu'il existe aussi des résultats d'une étude sur la prescription d'heroine médicalisée ou les usagers sont bien plus nombreux a réussir leurs sevrage avec l'hero que avec tous les autres produits de substitution ..ceci dis ce n'est pas si étonnant quand on constate que a chaque nouveaux produit miracle (l'hero pour decro de la morphine .. la cc pour décrocher de la morphine et la metha pour décrocher de l'hero ou le subu ou pour le moment nous n'avons pas assez de recul ), a chaque nouveaux produit donc on nous annonce des solutions formidables avant de s'apercevoir que en réalité ben souvent les soins sont pire que le mal (je parle d'une hero qui serai pure et sans coupe ce que la prohibition entraine )....................
Alors comme cadeaux de noà«l  est ce qu'un politique courageux  ne voudrai  pas autoriser l'hero médicalisé??:bravo:hein ... non ?? personne ??....dommage!!!mur

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
9618 messages
plus-un (Merci Reskaper !)

ps : au sujet de ce que j'ai écrit précédemment, je parlais d'un arrêt ponctuel d'une prise de méthadone (quelques jours, voire quelques semaines au pire). Je ne parlais pas de l'arrêt définitif du traitement. Ce sont deux choses bien différentes. Et je suis tout à  fait d'accord perso sur le fait que des usagers sous TSO au long terme ont bien souvent plus de difficultés à  envisager et supporter un sevrage même progressif qu'une personne ayant des antécédents de consommation d'opiacés de quelques mois ou de quelques années.

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empathy homme
Psycho junior
Inscrit le 18 Oct 2010
253 messages
Je suis vraiment heureux de pouvoir communiquer avec des personnes qui réfléchissent, qui partagent leurs expériences et qui parlent "vrai". Une vrai thérapie pour moi. Merci au forum et à  tous ceux qui le font vivre "à  hauteur de leurs qualités humaines" comme qui dirait un certain forumer. bravo

"Le passé a fui, ce que tu espères est absent, mais le présent est à  toi..." comme qui dirait un autre. bravo

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synchro
anarchaotique
Inscrit le 15 Apr 2009
1705 messages
salut tout le monde ça fait un bail!!!

J pense que comme c'est dit plus on sait que le manque d opiacé ne peut tuer directement, mais personnellement j crois que je prefere crever que subir de satané manque de métha, déjà  je me suis mis a la metha parce que le manque de came était devenu trop fort,..

Puis plus tard, j ai appris que le manque de métha était encore (2 ou 3fois) pire que le manque de came... Bref si je me décide à  arreter c'est pour de bon, mais arreter contre mon grés c'est trop dur.

De toutes façons métha, came ou rien l essentiel c'est être bien dans ses pompes... C'est déjà  assez dur comme ça pour encore se rajouter des problemes.. La vie c'est du bonus, on peux mourrir, ou survivre de bien des manieres... JE ne pense pas qu on puisse faire 1 lien comme vérité universelle...

Mais des fois "on a besoins d EXISTER" a travers sa consommation .. c'est 1 fil conducteurs qui nous donne une raison de vivre, et d autres fois cela nous donne envie se jeter sous un  train...

Voilà  ce que je deteste c'est qu avec la metha on n 'est ni sobre ni défoncé, on est entre les deux, comme dépendant d une certaines sobriété, alors arreter la métha non, j ai pas peur au contraire.. SI je dois mourrir demain se sera surement pa de ne pas avoir de métha.

desolé pour les fautes j ecrit avec un clavier qwerty du coup j galere

Dernière modification par synchro (28 décembre 2010 à  21:48)


Je ne sais pas où je vais. Oh ça, je ne l'ai jamais bien su.
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus... roll
(La Rue Ketanou.)
Intel dual ou extrem kore

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
salut tu vas bien?

l angoisse est le vertige de la liberté

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sofie
Nouveau Psycho
Inscrit le 14 Nov 2010
95 messages
je te souhaite bonne chance je suis pas sure que le mot convienne vraiment mais c avec le coeur
tu compte faire comment?

Dernière modification par sofie (28 décembre 2010 à  22:13)

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synchro
anarchaotique
Inscrit le 15 Apr 2009
1705 messages
oui ça va bien et toi ça va? j espere que toute ta petite famille va bien... J en profite (quitte à  etre HS...) Bonjour a alain, mammon, PAI (hey PAI,ça va j espere si tu lis ça?),,Lloigor, las vegas, biscott, psykott( oups j t avais oubliée!!) et tous les autres, moi ça va j ai juste eu un bug informatique, et j ai perdu windows (RIP) avec mon identifiant qui marchait de partout, j suis deg..

Quand j aurai reinstallé mon PC j trouverai bien une façon de me connecter, la manip pour se connecter sur n importe quel wifi ça s appelle de l INJECTION de paquets, ça me fait toujours sourir....  tongue

Je ne sais pas où je vais. Oh ça, je ne l'ai jamais bien su.
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus... roll
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