Bonjour à tous!
Premier message sur ce forum, je vais me présenter un peu :)
Moi c'est Pierre, j'ai 18 ans. Je suis en première année (mais je ne vais pas en cours en ce moment et je risque d'arrêter pour cette année, je vous expliquerai pourquoi après). Consommateur d'
héroïne, puis de
morphine (sken) à partir de la première, ça m'a permis de vaincre les pensées... Bizarres et les idées noires qui se faisaient de plus en plus présentes. J'en avais jamais parlé à personne jusqu'à il y a quelques mois.
Seulement, pour en revenir à ces "soucis", ils ont été multipliés pendant les vacances (entre la 1ere et la Tle), suite à une rupture amoureuse très difficile et aux histoires de famille qui ont éclaté (tromperie, chantage, etc). Je n'en pouvais plus, je passais par des moments de délire, ce qui m'a forcé à en parler à mon généraliste, qui m'a envoyé illico au CMP de ma ville; là , un psychiatre m'a pris en charge, le contact passait bien.
Seulement, grosse dépression aux allures psychotiques, avec des crises de schizoprénie...
Psychotrope sur
psychotrope, antidépresseur bien sûr, mais aussi benzos, neuros à haute dose (typiques et atypiques)... Comportement très suicidaire, plusieurs tentatives, dont une qui m'a mené en soins intensifs psychiatriques...
Les benzos ne me soulageaient pas sauf à des doses énormes (style 4-5mg d'
alprazolam), les neuros me mettaient dans une situation extrêmement désagréable de lutte contre moi même, un vrai "carcan", une "camisole chimique". La seule chose qui me soulageait, c'est les
opiacés... Mais je n'osais pas en parler à mon toubib.
Et puis un jour, suite à une prise d'une forte quantité de
tramadol (Topalgic, j'en avais retrouvé qui datait de mon opération du genou), j'ai fait un
syndrome sérotoninergique, car le
tramadol se marie très mal aux
ISRS (aux
IMAO aussi d'ailleurs). Donc je me suis dit que c'était pas grave, que j'allais faire une croix sur les
opiacés. Vient alors la semaine du bac. Le deuxième jour, je suis pris d'une vraie crise de manque aux opi

Alors j'ai du tout avouer à mon psychiatre...
Après en avoir beaucoup discuté, il m'a prescrit une prise de
Subutex pour terminer la semaine d'exams. Pas d'effet secondaire, et c'était mon premier contact avec la
buprénorphine: c'était reparti. D'ailleurs pour la petite histoire j'ai eu mon bac (S) mention très bien.
Constatant le bénéfice thérapeutique colossal des
opiacés dans mon cas, et constatant l'échec cuisant des thérapies conventionnelles, il me prescrivait du
Subutex, je consommais 2x0,4mg une à deux fois par semaine. Et ça allait. Mais récemment, crises d'angoisse et attaque de panique dans les lieux publics (train, tram, amphi à l'IUT) malgré des doses énormes de
benzodiazépines, on a du y remédier.
La toxicomanie n'étant pas son domaine de prédilection, il m'a envoyé vers un généraliste assez spécialisé là -dedans, qui a accepté de me mettre sous Actiskenan (malgré le fait que la
morphine à libération immédiate n'ait absolument pas l'AMM pour ça). Puis, le vendredi, mon psychiatre m'a revu, bourré d'idées noires et vraiment prêt à en finir, comme si je venais lui dire "adieu". Pour tenir le weekend, il m'a presque ordonné de prendre autant de
morphine qu'il en faudrait pour tenir. Ce que j'ai fait, et le lundi, j'étais encore là , c'était l'essentiel.
Suite à ma demande de rester à la
morphine, il m'a mis, pour une semaine puisqu'il partait en vacances et que j'avais un rendez vous en psychiatrie adulte dans une semaine (demain, en fait), sous
Skénan, en me laissant choisir le dosage (c'est pas tous les toubibs qui auraient fait ça...), on est parti sur 2x100mg par jour. Là , ça va faire une semaine, j'oscille entre 100 et 200 mg en fait, tantôt une prise, tantôt deux.
MAIS JE NE ME FAIS PAS D'ILLUSIONS, à ce rythme, la dépendance ne tardera pas à pointer le bout de son nez, et je réfléchis déjà à un
TSO. C'est la raison pour laquelle je vais ouvrir un topic dans la rubrique qui va bien, histoire de ne pas tout mélanger! :)
Aujourd'hui, je dois l'avouer: les
opiacés m'ont sauvé la vie a maintes reprises, et me permettent aujourd'hui d'avoir une vie presque normale, de m'intégrer au reste du monde, au lieu de m'isoler et de couper tous les ponts... Ah, quand à mes troubles schizotypiques, la thérapie ayant avancé, on en sait un peu plus: ils viennent d'un trouble névrotique (et non psychotique) extrêmement intense avec une profonde haine d'une part de moi même, qui vient des multiples difficultés rencontrées dans mon enfance...
Merci à ceux qui ont pris la peine de me lire, et j'espère à très bientôt!
Dernière modification par Phoenix (07 novembre 2012 à 18:30)