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Combien de temps vais-je prendre de la méthadone ?
C´est une des questions les plus souvent posées et il est très difficile d´y répondre.
Il y a deux approches sur la durée du traitement à la méthadone. La première considère le traitement à la méthadone comme un traitement de longue durée, peut-être même à vie, comme le traitement à l´insuline pour les diabétiques. Selon cette approche, la dépendance aux opioïdes est un trouble biologique et la méthadone est le médicament utilisé pour traiter cette condition.
La deuxième approche considère le traitement à la méthadone comme un traitement de courte durée. Selon cette approche, la dépendance aux opioïdes survient lorsqu´une personne tente de résoudre ses problèmes émotifs en prenant de la drogue. Lorsque la personne qui consomme des opioïdes apprend à résoudre ses problèmes de façon différente, sa vie devient plus stable et plus harmonieuse et elle est moins portée aux drogues lorsqu´elle a besoin d´aide. Le traitement à la méthadone est considéré comme une occasion pour la personne de se rétablir et de mettre de l´ordre dans sa vie. Une fois cela accompli, la personne peut diminuer graduellement sa dose de
méthadone et peu à peu vivre une vie sans drogue. Le traitement à la méthadone de courte durée dure habituellement de un à deux ans.
Il y a du vrai dans les deux approches. La dépendance aux opioïdes change réellement la façon dont le cerveau fonctionne en supprimant la production d´endorphines, les opioïdes naturels du corps humain. Les personnes qui arrêtent de consommer des opioïdes, y compris de la méthadone, peuvent se sentir « déprimées émotionnellement et peuvent avoir du mal à dormir pendant plusieurs mois après le sevrage. Il est également vrai qu´un bon soutien familial, un emploi stable et un profond désir de vivre sans drogue peuvent rendre la période qui suit le sevrage plus facile et réduire les risques de rechute.
Il faut savoir que les personnes qui arrêtent de prendre de la méthadone après un
traitement de courte durée sont plus vulnérables au risque de rechute que les personnes qui suivent un traitement de longue durée. C´est pourquoi de nombreux médecins et intervenants encouragent leurs clients à opter pour le traitement de longue durée. Rappelez-vous les dangers associés à l´injection de drogues, entre autres : risque élevé d´attraper le VIH et l´hépatite C, plus grande tentation aux activités criminelles et plus grand risque d´incarcération, et mort par surdose. Les effets du traitement de longue durée sont, en comparaison, minimes. Ce type de traitement n´affecte pas les organes internes ni la réflexion. Si la méthadone vous aide à mener une vie normale, active et heureuse, cela compense bien les inconvénients, les effets secondaires et l´attitude de ceux qui ne comprennent pas la nature de votre traitement.
« J´ai commencé le programme de traitement à la méthadone à la fin de la vingtaine. J´ai maintenant 53 ans. Je ne pensais jamais vivre si longtemps, encore moins prendre de la méthadone toutes ces années. Je ne me souviens même pas de ma vie avant le traitement. »
« Une fois que vous prenez de la méth(adone), vous devenez un fan ; elle devient votre meilleure amie. Je pense que si vous le pouvez, vous devriez essayer d´arrêter de prendre de la méthadone pendant que vous êtes jeune et fort. Plus le traitement est long, plus c´est difficile d´arrêter. C´est une drogue extrêmement accoutumante. » — Sandy, 53 ans, sous méthadone depuis 24 ans
« On a tous vécu une expérience différente. Une fois que je serai stabilisée, je veux juste qu´on diminue ma dose graduellement. Je ne pense pas que ça va prendre beaucoup de temps. Je veux commencer à vivre ma vie. » — Jill, 40 ans, sous méthadone depuis quatre semaines.
Être prêt à diminuer graduellement
Si vous pensez être prêt à arrêter le traitement, vous devriez vous poser certaines questions pour décider si vous devriez commencer à réduire votre dose. Les voici :
1. Avez-vous complètement arrêté de consommer des drogues illégales comme l´héroïne, la cocaïne et les amphétamines ? Oui Non
2. Pensez-vous pouvoir faire face à des situations difficiles sans vous tourner vers la drogue ? Oui Non
3. Travaillez-vous ou suivez-vous des études ? Oui Non
4. Évitez-vous le contact avec les toxicomanes et les activités illégales ?
Oui Non
5. Avez-vous jeté votre « kit de toxicomane » ? Oui Non
6. Habitez-vous dans un quartier où il n´y a pas beaucoup de toxicomanes et vous y sentez-vous à l´aise ? Oui Non
7. Vivez-vous dans un milieu familial stable ? Oui Non
8. Avez-vous des amis qui ne prennent pas de drogue avec qui vous passez du temps ?
Oui Non
9. Pouvez-vous compter sur l´aide d´amis ou de membres de votre famille au cours du processus de diminution graduelle ? Oui Non
10. Avez-vous participé à des séances de counseling qui vous ont été utiles ?
Oui Non
11. Est-ce que votre intervenant pense que vous êtes prêt à diminuer votre dose ?
Oui Non
12. Demanderez-vous de l´aide si vous vous sentez mal pendant le processus de diminution graduelle ? Oui Non
13. Êtes-vous stabilisé avec une dose relativement basse de méthadone ?
Oui Non
14. Prenez-vous de la méthadone depuis longtemps ? Oui Non
15. Êtes-vous en bonne santé mentale et physique ? Oui Non
16. Voulez-vous arrêter de prendre de la méthadone ? Oui Non
Répondez honnêtement à ces questions. Plus souvent vous répondez « Oui », plus grandes seront vos chances d´être prêt à diminuer graduellement votre dose de méthadone. Considérez chaque fois que vous répondez « Non » comme un facteur sur lequel vous devriez vous concentrer pour augmenter vos chances de réussir une diminution graduelle et un rétablissement.
« Ma prochaine étape est d´arrêter. Ça peut être très difficile d´arrêter la méthadone, même si ça ne fait pas longtemps qu´on en prend. La vérité, c´est que plus le traitement dure longtemps, plus c´est dur d´arrêter. Je sais que je peux y arriver, mais j´ai peur. » — Margaret, 41 ans, sous méthadone depuis 10 ans.
La diminution graduelle
Il vaut mieux décider de réduire graduellement la dose de méthadone avec votre médecin et intervenant et avec le soutien de vos amis et de votre famille. Si vous prenez de la méthadone depuis longtemps, vous avez peut-être arrêté de voir votre intervenant. Le moment est venu de faire de nouveau appel à ses services. La plupart des clients ont peur et sont angoissés vers la fin de leur traitement. Le risque de faire une rechute augmente. Il est important que vous vous prépariez à faire face au défi en créant un réseau de soutien.
Vous pouvez réduire votre angoisse en vous renseignant sur le processus de diminution graduelle. Plus vous en saurez sur le sujet, moins vous aurez peur. Le processus de diminution graduelle est le plus efficace quand la dose est réduite de 5 mg tous les trois à 14 jours. À ce rythme, vous devriez ressentir peu de symptômes physiques, même aucun. Une fois que la dose sera réduite à environ 20 mg, le processus de diminution devrait être ralenti pour permettre une réduction encore plus graduelle afin de limiter ou d´éliminer tout symptôme.
De nos jours, la plupart des dispensateurs de méthadone vous permettront de choisir le rythme de diminution de votre dose. Vous aurez ainsi un plus grand contrôle sur le processus et vous réduirez les symptômes de sevrage au minimum. Il faut accorder à ce processus le temps nécessaire : un minimum de six mois à un an. Peu importe la longueur de votre traitement à la méthadone et la dose que vous prenez, le processus est le même et c´est pareil pour les difficultés éprouvées lors du sevrage. Tous les clients trouvent que le stade le plus difficile est le stade final du processus. C´est alors que certains symptômes de sevrage se feront ressentir.
Le sevrage de la méthadone est plus lent et peut durer plus longtemps que le sevrage d´opioïdes comme l´héroïne ou l´oxycodone. Le processus de diminution graduelle devrait minimiser les symptômes de sevrage. Vous devriez cependant vous attendre à ressentir les symptômes suivants : douleurs, insomnie et perte d´appétit. Ces symptômes devraient disparaître en l´espace de 10 à 14 jours. Par la suite, vous éprouverez peut-être un sentiment de perte et de tristesse et vous aurez peut-être du mal à dormir pendant plusieurs mois.
C´est à ce moment que la rechute a généralement lieu. Il est important de reconnaître ce qui pourrait vous pousser à rechuter. Ne fréquentez pas vos anciens lieux de rencontre et vos anciens amis de l´époque où vous preniez de la drogue. Appelez des amis qui ne prennent pas de drogue, des membres de votre famille ou votre intervenant lorsque vous êtes déprimé, frustré ou stressé.
Rappelez-vous que vous avez cessé de consommer des opioïdes depuis un certain temps et que votre tolérance à leurs effets a diminué, c´est-à -dire que ce qui était autrefois une dose normale est maintenant une surdose. Ne devenez pas une triste statistique. Faites attention.
Changement d´idée
N´oubliez pas que vous n´êtes pas obligé d´arrêter de prendre de la méthadone. Vous
pouvez changer d´idée et recommencer le traitement à n´importe quel moment du processus de diminution graduelle. Vous n´êtes peut-être pas prêt ou vous le serez peut-être plus tard, peut-être même jamais. Pour certains, le meilleur choix est de continuer à prendre de la méthadone. C´est à vous de décider. Recommencer le traitement n´est pas un échec. Si vous avez le choix entre rester sous méthadone ou risquer une rechute dangereuse, optez pour la méthadone. C´est mieux pour vous et pour tout le monde.
Rédacteur en chef : Mustapha BENSLIMANE, Nova Dona, Paris.
Comité de rédaction : Dr Laurent MICHEL (Limeil-Brévannes), Dr Béatrice CHERRIH
(Charleville-Mézières), Stéphane ROBINET (Strasbourg), Dr Pierre BODENEZ (Brest),
Christine CALDERON (Paris), Dr Yves CAER (Nîmes), Dr Maroussia WILQUIN
(Abbeville), Dr Sophie VELASTEGUI (Clermont).
Comité de lecture : Dr Richard LOPEZ (Champigny-sur-Marne), Dr Pierre LAUZON
(Montréal), Dr Didier BRY (Avignon), François LAFRAGETTE (Paris), Dr Nelson
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LEDENT (Carvin), Dr Catherine PECQUART (Paris), Dr Colette GERBAUD (Nice).
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Pour finir, je me demande si il n'est pas mieux que je décroche de l'oxynorm (qui accroche moins que la méthadone d'après vos dires) plutôt que de m'embarquer dans une histoire sans fin.
Ou as tu trouvé ces "dires" ?
Il y a au contraire de nombreux postes et sujets qui pensent bien différemment, et qui démontrent pourquoi.
Malheureusement, comme presque tous au début, tu te laisses aller a écouter les légendes et mythes qui se développent dans le milieu des usagers.
Je te met un lien récent de notre "collègue" Ziggy qui m'évitera de ré écrire sur cet état des choses.
http://www.psychoactif.org/forum/viewto … 47#p140947
Tu remplaces l'oxynorm par l'héroine car c'est tout a fait comparable.
Sinon, tu as eu raison de prendre un rdv dans un CSAPA. C'est un "près requis".
En tout cas, merci pour ta présentation. Et ne t’inquiète pas, FIL le sage (53 ans ?) va passer par la...
Rico le presque sage....a presque 58 ans, mais moins que Fil. :)
Dernière modification par Ricoson (01 février 2014 à 16:54)
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Dernière modification par ziggy (01 février 2014 à 17:41)
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Dernière modification par Amarnath (16 février 2014 à 18:54)
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