Voici un article evocateur sur l'injection de 
suboxone.... dont la sortie en France a été reporté sine die...
Pas de diminution du risque d'injection de la 
buprénorphine après l´introduction de l´association 
Buprénorphine/Naloxone sur le marché malaisien.
Bruce RD, Govindasamy S, Sylla L, Kamarulzaman A, Altice FL. Am J Drug Alcohol Abuse 2009 Feb 12:1
Commentaires du Dr Andrew BYRNE, Australie
(envoyés par mail le 20 mars 2009) et disponible en anglais sur 
www.redfernclinic.comChers collègues,
Dans cet article très intéressant, le Dr Bruce de l´'Université de Yale, a démontré qu´il n´'existait pas de diminution des quantités injectées lorsque la 
buprénorphine seule était remplacée par la forme combinée (Suboxone). Plus inquiétant encore, le partage des aiguilles d´injection augmenterait chez une proportion élevée de patients qui avait rapporté des symptômes de manque à  la suite du changement de médicaments.
Le Dr Bruce et son équipe ont questionné un groupe de 41 injecteurs de 
buprénorphine illicite à  Kuala Lumpur, au sujet de l'injection de la forme simple et de la forme combinée à  la suite du changement de  politique gouvernementale dont l´'objectif était de décourager l'injection. La 
buprénorphine seule est interdite contenue des consommations abusives généralisées (de même qu´en Nouvelle Zélande depuis 1991). Elle est remplacée par l´'association 
buprénorphine-naloxone (Suboxone). Comme cela a été démontré dans de précédentes expériences, (Robinson 1993), le fait de remplacer la 
buprénorphine par cette association médicamenteuse n'est pas associé à  une élimination ou à  une réduction considérable des consommations abusives. 
La moitié de l'échantillon (20) a indiqué éprouver des symptômes de manque après le changement de traitement, pourtant cela ne les a apparemment pas découragé de l'injection. La consommation quotidienne moyenne a augmenté de 30% (de 1.9 à  2.5mg par jour). Le partage des aiguilles était beaucoup plus répandu chez ceux qui avaient également rapporté des symptômes de manque (15 sur 20 ou 75% chez le sous-groupe « en manque »). Les 41 sujets ont utilisés d'autres médicaments comme la 
méthadone (4), la 
kétamine (10), l'
amphétamine (6) ou les 
benzodiazépines (13). Les auteurs pensent que ceux-ci étaient utilisés dans certains cas pour soulager le manque. Ils déclarent également qu'aucun des sujets n'a semblé consommer de le 
buprénorphine en tant que drogue récréationnelle mais bien afin de maintenir l´'activité initiale des 
opiacés dans l´'organisme (en 
substitution). 
Cet article n'est pas conforme aux affirmations sur l´'efficacité du 
Suboxone sur la réduction des comportements d'´injection. Tandis que le fabricant a toujours été modeste dans ses déclarations, d'autres ont réalisé des rapports exagérés sur la propriété alléguée de cette association de 
buprénorphine-naloxone afin de prévenir le détournement. Il s'avère que le médicament a été approuvé par la FDA américaine et mis sur le marché sans études comparatives rigoureuses. L'association agoniste/antagoniste peut sembler convaincante en théorie mais elle n'a jamais été démontrée dans le domaine en dépit d'un important recul (la 
méthadone et la 
naloxone ont été pour la première fois utilisées ensemble il y a 30 ans). Maintenant, après un recul de 15 ans et avec des dispositifs très différents, deux études sérieuses sur la 
buprénorphine ont montré des résultats comparables et conformes.  
Comme le Dr Bruce en Malaisie, le Dr Robinson en Nouvelle Zélande s´appuie sur ce même schéma dans lequel la 
buprenorphine est largement mésusée dans la communauté. Le gouvernement et le fabricant ayant remplacé la 
buprénorphine par un médicament contenant de la 
naloxone (Suboxone®), le Dr Robinson a ainsi pu interviewer des patients s'inscrivant dans son programme de 
substitution opiacée (opioid treatment program) à  Wellington (NZ). Il a rapporté de nombreuses caractéristiques démographiques et de consommation de drogue avant et après modification. Le Dr Robinson a constaté que le médicament était encore plus largement consommé de manière abusive. En effet, pour 59% des usagers, la 
buprénorphine reste le médicament de choix - et la plupart du temps elle est injectée. 
Ce qui est intéressant à  souligner c´est que les malaisiens sont remarquablement fermés à  la publication d´une comparaison entre la forme simple de la 
buprénorphine et la forme combinée. Dans une petite étude préliminaire, l´équipe de Belland a constaté que des augmentations substantielles (en moyenne de 50%) des posologies étaient nécessaires afin que presque tous les 17 participants soient stabilisés après être passés de 
Subutex à  
Suboxone. J´ai également appris dans ma recherche que le facteur principal qui conduisait les usagers à  s´injecter était financier. En effet, comme la prise sublinguale exige une dose bien plus élevée du fait d´une bio-disponibilité inférieure, toutes les doses doivent être payées par le patient dans ce pays.
Commentaires par Andrew Byrne
References: 
Robinson GM, Dukes PD, Robinson BJ, Cooke RR, Mahoney GN. The misuse of 
buprenorphine and a 
buprenorphine-naloxone combination in Wellington, New Zealand. Drug Alcohol Dependence (1993) 33;1:81-6
Bell J, Byron G, Gibson A, Morris A. A pilot study of 
buprenorphine-naloxone combination tablet (Suboxone®) in treatment of opioid dependence. Drug Alcohol Rev (2004) 23;3:311-318