Hello,
Vieux posts, mais toujours actuels. La métha, m'a libéré d'un énorme poids, après en gros une quinzaine d'année de sub (pris correctement sous la langue) ce produit me poursuivais chaque jour, en raison de son syndrome de manque hyper rapide, j'étais ces dernières années toujours en chevauchement d'ordos. puis j'ai rencontré ce gars dans la salle d'attente de mon toubib en attente por moi d'une nouvelle ordo (pour info :
temesta 4cpr de 2.5/jour plus 24 mg de sub /jour (+rivotril 4mg/j +
Prozac 2 cpr/j)
Et comme toujours dans les salles d'attente on se reconnait entre junkies (il faudra qu'un jour on m'explique pourquoi !!)mon voisin me chante les louanges de la
Méthadone.
Bref, lui venait pour son ordo de métha et il m'a fait prendre conscience que le
subutex n'était pas fait pour moi (plein de facteurs dont je vous parlerais une autre fois)
Donc, ni une, ni deux j'entre dans l'antre de mon géné, et je lui parle de la métha, on calcule les équivalences, je passe mes premiers jours de
sevrage (encore 1 fois XD) on monte à 80 mg, là mes supers pharmaciens (sans ironie aucune !) m'expliquent qu'il me faut passer par le sirop et un
csapa pendant 1 an avant de continuer à me délivrer la métha.
OK, je me rend au
csapa toujours avec ce manque latent à mes basques, là on me monte jusqu'à 150 mg de sirop (sept 2017) au bout de 6 mois, je suis lassée par ce
csapa chez qui je suis toujours positive à la
buprè après 4 mois, là, en plus, le
doc de service me dit, quand je vois des analyses positives et qu'un toxico me dit qu'il n'en prend pas, je crois les analyses. Aïe, gros coup de poignard dans le cœur, la confiance est rompue, mais je persévère ! Je sais que je ne prend plus de sub, le reste m'importe peu. Petit à petit le syndrome de manque se calme, après 7 mois environ, je retourne chez mon toubib de famille et il prend à son compte les prescriptions de métha, la pharmacie suit, me voilà enfin débarrassée de ce sub qui a toujours calmé mon manque physique, mais jamais le
craving et du
csapa et sa rigidité.
Alors, non, je n'ai pas fait de gâteries à mon
doc sous son bureau pour qu'il me délivre tout les 15 jours mon ordo, j'en suis à 50mg/jour au mois de mars, et je continue ma
descente vertigineuse pour être à ce jour à 10mg de métha, que je peux arrêter jusqu'à 4 jours avant les 1ers signes de
sevrages (Pierre, me dit que c'est normal, mais qu'au-delà c'est plus que risqué) je reprend ma gélule juste au début des 1ers signes (chez moi : salivation excessive et bâillements à n'en plus finir) et hop, la métha fait correctement son taf et me revoilà pimpante avec mes 10 mg. Ce médoc est une libération dans mon quotidien.
Et même si il me faut en prendre à vie, je m'en tape, il me convient. 51 printemps et enfin un répit...
Alors qu'après X
sevrages de sub, avec à chaque fois retour à la case départ, il ne me reste plus qu'à gérer le pire: les benzos, je parviens parfois à baisser un peu le dosage, mais après près de 30 ans d’addiction, je me méfie comme la peste de louper un jour, parce-que j'ai direct les crises convulsives qui en résultent, et mon esprit n'est pas forgé à la réduction progressive ; c'est tout ou rien, stupide n'est-ce pas ? Mais j'ai une peur viscérale du décrochage des benzos, c'est si long et si effrayant qu'à mon âge il n'est plus question de le faire seule. Donc, hop clinique psy (3 mois en moyenne) où je déguste un max.
Mais, autant je me sent de vivre avec la métha le reste de ma vie, autant, je ressents les ravages que font les benzos à hautes doses sur mon intelligence, ma mémoire, ma libido et, et, et...
Je suis tellement conditionnée à vouloir être clean, que j'ai enfin compris à l'aide de mon
Doc, qui me reproche sans arrêt de vouloir diminuer ma conso, est enfin aussi satisfait que moi, de me résigner à 10 mg, en sautant 1 ou 2 jours parce-que j'oublie. C'est un peu une nouvelle vie pour moi.
Un peu de lumière au fond du tunnel, c'est bon...
PS: je me fais bien entendu des petits extras de temps en temps, mais bon, je suis résignée à aimer la défonce et je ne changerais plus ! Le tout est de connaître ses propres limites et de faire les choses sciemment, et sans léser personne.. Un grand merci à la métha et à Pierre qui m'a prévenue juste à temps !