Clodb168, filousky, syl20 et prescripteur,
Tout d'abord merci à tous de me répondre.
Je vous prie par ailleurs de bien vouloir m'excuser de faire une réponse commune mais j'ai pas dormi depuis une bonne trentaine d'heure et j'ai franchement envie d'aller me mettre au lit devant "More". Excellent film avec une super BO des Pink Floyd.
Clodb168, la psychose maniaco-dépréssive est une pathologie psychiatrique caractérisé par une succession de phases maniaques (euphorie, exitation intense, logorrhée, absence de sommeil, diminution de la fatigue, perte d'appétit...) et de phase dépréssive surtout caractérisés chez moi par un sommeil extrêment profond et long (j'ai la chance de ne pas avoir de mélancolie).
Aussi et même si nous autres psychotiques ou schizophrènes avons une image extrêmement négative auprès du public et ce grâce aux thrillers ou séries policières; seule de très rare cas sont potentiellement dangereux. Rassure toi je ne suis pas du tout un meurtrier en puissance comme 99% des psychotiques et schyzophrènes d'ailleurs.
Sinon, j'ai effectivement lu 2 fois il y a quelques années "Les confessions d'un mageur d'
opium anglais" de Thomas de Quiincey. Je l'ai d'ailleurs dans la même collection. C'est probablement le plus beau livre du XIXème siècle que j'ai eu l'occasion de lire. Pour répondre à ta question, je crois que Thomas de Quincey a commencé a prendre du laudanum suite à des douleurs gastriques liées à une sous alimentation. Néanmoins, étant donné que je l'ai lu il y a déjà quelques années ma mémoire me fait peut être défaut et cela reste donc à vérifier.
je te conseille également de lire la suite qui s'intitule je crois "Suspiria de Profondis" (elle est normalement jointe "Aux confessions d'un mageur d'
opium anglais" dans l'édition l'imaginaire de Gallimard). Dans ce second volet, Thomas de Quincey raconte avec énormément de poésie les visions oniriques
opiacés que lui procure la laudanum.
D'autre part je pense que nos épouses se rejoignent dans le sens ou ma femme a accepté avec beaucoup de soulagement l'introduction de mon traitement de
substitution à la
buprénorphine et l'accepte certes toujours je pense mais refuse catégoriquement toute hypothèse d'augmentation de dosage, de passage à la
méthadone, même de prise de
Valium.
Plus qu'elle n'accepte pas la dépendance, je pense qu'elle ne la connait pas ou mal tout au moins. Et je suis convaincu que sa grande peur c'est de me perdre. Par exemple, si je n'arrive pas à dormir et que je veux prendre de manière totalement sporadique un
Valium ou un
lexomil immédiatement elle me dit "tu peux pas, tu vas faire un arrêt respiratoire. Tu sais que tu ne dois pas mélanger les benzo et le BuBu". Et je suis obligé de la rassurer à chaque fois.
C'est la raison pour laquelle, je ne vois pas du tout d'un mauvais oeil, le fait qu'elle puisse m'accompagner éventuellement chez l'addictologue. Lui sauran je pense, la rassurer et lui expliquer que derrière mes demandes il y a un manque donc une souffrance quotidienne.
Filousky, Tu as mis le doigt sur l'un des problèmes majeurs de la dépendance: autrui. Je n'en peux plus de tous ces amis non toxico ou de la famille qui me font culpabiliser en mettant en balance mon amour et ma volonté de rester sous
substitution donc sous
opiacés toute ma vie. "Tu devrais arrêter pour elle, elle, elle t'aime". Pour résumer, toi tu es égoîste et tu l'aime pas si tu n'arrêtes pas.
Lorsque ma mère a appris que j'étais sous
Subutex, elle a foncé chez mon médecin traitant d'enfance qui s'est empressé de lui dire: "Ha là là ! Madame G. là ... là il est foutu. Il ne s'en sortira jamais".
Et c'est ce même médecin qui fournit depuis 30 ans ma mère en
Benzodiazépines, anxiolytiques divers, anti-dépresseurs, ou encore antalgiques de toute sorte. De toute manière c'est simple, aussi loin que je me souviennes ma mère a toujours pris des anxiolytiques, des
opioïdes de palier II pour un oui pour un non. Gamin, j'ai baigné au milieu des pillules du bonheur. Bref comme dirais Mark Renton au sujet de sa mère dans Trainspotting: "Ma mère est à sa manière une toxico dans les limites admises par la société". Et elle a le culot de me juger.
Mon père lui c'est carrément: "Dorian tu manipulateur, vicieux et toxicomane"
Et bien oui je suis un toxicomane, et je revendique mon staut de toxicomane. J'irais plus loin, j'en suis fier. J'aime les morphiniques, j'aime les
opiacés et j'ai envie de vieillir avec eux. J'ai pas envie de me sevrer. Je n'en ai pas envie !
Syl20, Je pense comme je l'ai dit plus haut que ma femme a besoin surtout d'une information clair et objective. J'essaye de la ménager le plus possible mais il y a un moment où il faudra qu'elle comprenne que plus le manque gagne du terrain plus le risque que la situation m'échappe augmente.
Je te remercie de me proposer de mettre nos femmes en contact, je lui en parlerai demain matin dès son retour.
Prescripteur, J'ai posé la question à mon médecin traitant et j'ai également déjà essayé de diviser la prise en 2 doses journalières. Bilan: je suis en manque toute la journée puisse que toujours sous dosé.
Voila, je vous laisse pour cette nuit.
Thomas de Quincey