Bonjour à tous,
J'ai 40 ans et je suis sous
subutex depuis 11 ans.
J'ai été substituée au départ pour des prises de
codéine, notamment suite à un risque d'hépatite fulminante après l'absorption de plusieurs boîtes de Codoliprane (à l'époque je ne savais pas que le
paracétamol était potentiellement mortel !).
J'ai aussi un passif alcoolique puisque j'ai bu de mes 17 à mes 30 ans (sevrage
alcool le 22 juin 2011, abstinence depuis).
J'ai commencé à 2 mg de
subutex par jour, en
CSAPA. C'était en 2010.
Les 6 premières années, j'ai plutôt bien géré mon traitement; je le prenais aux doses prescrites et j'ai même réussi à baisser à 1mg en 2015.
Mais voilà à partir de 2016 ça a commencé à partir en vrille, j'ai commencé à rechercher un petit "plus" de défonce et je me suis mise à prendre de plus en plus de
Subu.
J'ai continué à aller au
Csapa, ils ne voulaient pas me prescrire plus de 6 mg donc j'ai commencé à compléter les prescriptions par du
Subu de rue et ça a été le début de la vraie merde !!
Pour faire bref je suis passée de 1 mg à 24 mg de sub en quelques années.
J'ai fait 6
sevrages, le dernier en date remonte à mars 2021, j'ai réussi à descendre à 4mg en quelques semaines... pour remonter à 24 au bout d'un mois. Pendant tout ce temps je continuais à voir mon psy du
Csapa, qui me prescrivait 4mg que je complétais par le
subu de rue. Il savait que je prenais en plus mais me disait que je devais essayer de m'en tenir à la prescription, que j'étais capable si je m'en donnais les moyens, que lui ne me prescrirait jamais autant, que j'avais besoin de limites etc. J'ai entendu ce discours pendant 6 ans, prescription à 4, consommation réelle entre 10 et 24 voire 32. Je n'ai jamais cessé de voir un psy et j'ai également été placée sous antidépresseurs plusieurs fois (actuellement je prends
Effexor 150 depuis 1 an et ça m'aide bien).
Aujourd'hui je prends 24mg le matin et parfois encore 8 mg le soir (je sais ça sert à rien, 99% des récepteurs sont saturés à partir de 12mg...).
Je tiens à préciser que depuis tout ce temps je ne prends plus aucune autre drogue illégale en dehors des
AD et benzos prescrits, pas même un verre d'
alcool.
J'ai décidé en septembre dernier de quitter le
Csapa où j'étais suivie depuis 2010 pour voir un psychiatre en ville. Je le vois une fois par semaine et la 1° chose qu'il a faite c'est de me prescrire les 24mg de sub que je prends afin que je n'aie plus de contact avec la rue. Je suis donc plus ou moins stabilisée à 24 et je n'augmente plus les doses. Le
subutex ne me fait plus aucun effet depuis longtemps (pas le moindre petit high même si je prends 3 x 8mg d'un coup) mais je ne sais pas pourquoi, je fais un blocage à ce dosage et dès que je descends les doses (au prix de symptômes de manque parfois sévères), je ne tiens pas le coup et je retourne à mes 24.
Récemment, le psy en ville m'a proposé de passer à la métha.
Vu que je suis totalement coincée dans ce haut dosage de
subu, que j'ai déjà essayé plusieurs
sevrages, que les autres médicaments adjuvants ne m'aident pas à baisser les doses, j'ai décidé d'accepter de switcher.
Je n'ai jamais eu d'addiction à l'
héro, j'ai pris très peu d'
opiacés dans ma vie (en dehors de ma courte période
codéine et de ma longue histoire passionnelle avec le Sub). Je flippe un peu.
Il existe une loi qui fait qu'un psy de ville ne peut enclencher un traitement de métha, il faut passer par un
Csapa pour la première phase d'administration et la recherche du juste dosage.
Donc aujourd'hui je suis retournée à mon "vieux"
Csapa et le médecin de là-bas m'a expliqué comment ça allait se passer. Dès qu'on aura trouvé le juste dosage (au bout de quelques jours je crois), c'est le psy de ville qui assurera la prescription de métha.
Je flippe à mort parce que déjà le
Csapa veut que je reste 72h sans
subu avant la 1ere prise de métha mais je ne sais pas du tout comment je vais y arriver, je n'ai jamais passé plus de 24h sans sub... Il m'a demandé de prendre mes derniers 24mg le vendredi matin pour une prise de métha le lundi 10h. Ca me semble totalement ingérable - le samedi, je vais juste avoir froid et bâiller, le samedi soir je vais commencer à galérer, le dimanche midi ça va devenir insupportable mais alors le dimanche nuit ?? comment je vais faire ?
Par ailleurs il m'a prescrit 40mg de métha pour le lundi matin alors que d'après ce que j'ai vu, la dose d'entrée compte-tenu de mon historique et de ma tolérance se situerait plutôt autour de 60-80mg, non ? Donc déjà que je vais arriver en serrage total le lundi matin au
Csapa, s'ils me renvoient chez moi avec 40 de métha jusqu'au lendemain est ce que je ne vais pas m'accrocher aux rideaux ??
Bref, j'aimerais bien avoir votre avis sur tout cela avant de retourner au
Csapa...
Je vous remercie.
La Biatch