Désolée si c'est un peu long, mais il y a tant à dire que je n'ai pas pu faire plus court... En plus mon pc étant en rade depuis un moment, j'écris de mon portable et l'ergonomie n'est pas optimale... J'ai fait au mieux pour aérer mais je vous demande de m'excuser par avance pour le "pavé"!
Compliqué comme situation... Comme toutes celles de chacun d'entre nous... Pour nos proches aussi... Je dis ça d'un point de vue de "tox", mais aussi de proche, pour ma part mon homme est aussi UD... On a envie d'aider, de bousculer, de faire réagir... Parfois de contraindre... Mais il n'y a que l'écoute, l'absence de jugement, l'affection et le soutien continu et sans réserve de l'entourage, et surtout, surtout, le "déclic", la volonté de s'en sortir, l'acceptation qu'on a besoun d'aide, la confrontation aux conséquences de nos actes (là dessus je voulais rapidement, mais j'y reviendrai plus en détails plus tard, te donner mon point de vue, qui n'engage que moi, sur le fait que votre mère "finance" sa conso. Je crois que c'est un peu la facilité (si je puis dire...) pour lui, et je ne suis pas certaine que ça soit forcément l'aider. Certes ta mère tente de la protéger en lui évitant des dérives délinquantes et des ennuis avec la justice, mais il me semble que c'est aussi l'empêcher de vour les choses en face et prendre les choses en main. Car même si c'est difficile à admettre, se confronter à "la délinquance" pour être vaste, qui accompagne souvent la recherche d'argent pour financer sa conso, c'est aussi d'une certaine manière l'assumer et prendre ses responsabilités. Et bien que ça soit quelque chose de problématique, ne nous voilons pas la face, cette étape me semble nécessaire à une prise de conscience de ce que tout celà implique.
Le fameux déclic dont je parlais plus haut, intervient d'autant plus vite si on se confronte à la réalité des choses et aux conséquences de nos choix, ou du moins de la direction qu'on prend. Et je pense qu'il est plus difficile de prendre la décision d'arrêter les frais quand on est dans une situation "relativement" (j'insiste sur la nuance) confortable, ou du moins plus confortable. Je ne dis pas qu'il faut laisser les gens dans leur merde pour qu'ils réalisent ce qu'ils font non plus, je dis qu'en voulant lui éviter le pire, votre maman se fait inconsciemment complice de ses dérives... J'aimerais que d'autres partagent leur point de vue sur la question, histoire de confronter les avis/vécus de chacun, pour t'aider au mieux. Fin de ma (longue) parenthèse) pour pouvoir réaliser où on en est, réagir, vouloir changer les choses, réussir à mettre en place des actions dans ce sens.
Ça se passe en différentes étapes, chacun à un rythme différent, mais on ne PEUT pas, et j'insiste là dessus, se sortir d'une dépendance, pour "faire plaisir". Il faut que ça vienne de la personne elle même, c'est un long travail, mais arrêter pour de mauvaises raisons (il faut avant tout le faire pour soi), c'est risquer de replonger à la moindre occasion.
Il faut savoir que c'est un parcours semé d'embûches, de tâtonnements, de perte de motivation (d'où l'importance d'être entouré et soutenu par des personnes qui ne jugeront pas nos erreurs, nos choix (parfois ce ne sont pas les bons, mais on apprend aussi de nos erreurs, et c'est en en prenant conscience qu'on avance), nos difficultés, et nos rechutes, car il y en a quasi forcément (après on est tous différents). Si je dis ça, c'est que je sais qu'en tant que proche, on a tendance à être impatient de voir ceux qu'on aime progresser, qu'on veut parfois aller trop vite, faire les choses à leur place, parfois contre leur volonté... Mais que ça dessert la personne. Chacun évolue à son rythme, et je pense que contraindre la personne c'est briser la confiance, et c'est contre productif. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire, bien au contraire, mais il y a des choses qui marchent mieux que d'autres.
D'abord, je ne saurais que te conseiller de te renseigner sur le problème qui le touche ( la toxicomanie, et en particulier à ce que j'ai compris, les
opiacés) en demandant des éclaircissements à des spécialistes de la question ( addictologue,
CSAPA (structure d'accompagnement et de soin pour les UD), structures de prévention (AIDES,
CAARUD, assos d'usagers comme Asud, usagers eux même (comme tu le fais ici et c'est une excellente initiative). N'hésites pas à multiplier les sources, de manière à avoir différents points de vue (même les médecins ne sont pas tous d'accord sur tout), et avoir une meilleure connaissance du problème, prendre du recul, et surtout avoir les outils et les clés pour aider ton frère.
D'autre part, en cernant mieux la chose, tu pourras plus facilement entamer un dialogue avec lui, c'est le plus important à mes yeux, créer un dialogue autour de ça, de ses difficultés, et une confiance. S'il voit que tu sais de quoi il parle, il aura moins peur de se confier. Souvent on se ferme par peur du jugement. C'est le 1er pas pour pouvoir l'aider. Et puis il faut voir avec lui comment il voit les choses, ce qu'il pense envisageable de faire (il est alors nécessaire de se renseigner sur les différentes possibilités qui existent) et construire un projet avec lui, dans lequel il sera investit.
Par ailleurs je voulais te faire part de 2 remarques sur tes propos (mais c'est normal de ne pas savoir) :
La métha est ouverte à tous les dépendants aux
opiacés, qu'ils injectent ou pas, même si elle est particulièrement indiquée dans ce cas, ce n'est pas exclusif, et quelqu'un qui sniffe sa
came y a tout autant droit. Est-ce que le médecin est mal informé (généraliste, médecin de famille non spécialisé dans ce domaine?), ton frère a t il mal compris? Ou est-ce une manière de s'excuser, ou de minimiser son passage au shoot? Je n'ai pas de répinse à te donner, ce ne sont que des pistes.
Je t'invite sérieusement à consulter les différents articles de ce site, en particulier en ce qui concerne la
RDR (Réduction Des Risques) d'autant plus qu'il est passé au shoot, pour diminuer au max les risques pris... Et je t'incite à le diriger vers une structure type
CAARUD, s'il est proche d'une ville où il y en a, qu'il apprenne les bons gestes pour se mettre moins en danger. Essaies de te/lui procurer le "Manuel du shoot à moindre risque", ce sont des conseils simples à mettre en oeuvre, mais indispensables pour éviter de gros dégats (cf mon post sur la septicémie à cause du shoot, sans vouloir te faire peur, il faut savour ce que ça implique pour agir au mieux). Le manuel est consultable sur internet, sur le site d'Asud, et certainement même sur ce site, le contraire m'étonnerait! Sinon les
CAARUD en ont (comme Aides par ex, mais pas seulement eux), les
CSAPA aussi, et tu peux aussi te le faire envoyer par la poste si tu veux, essaies d'entrer en relation avec pierre, l'admin du forum qui fait aussi partie d'Asud, il devrait pouvoir t'aider.
Pour finir, je voulais te dire que le coup des démangeaisons, couplées au shoot, me font penser à la conso de
morphine (type
Skenan) qui a tendance à faire beaucoup gratter, surtout peu de temps après la prise. D'autres
opiacés (la plupart en fait) ont ce type d'effets, mais à différents degrés d'intensité en fonction des produits et des personnes, mais ça me fait penser à un effet bien particulier de la
morphine en shoot... Sans affirmer quoi que ce soit en ce qui concerne ton frère, c'est à titre d'info.
Je reviendrai réagir/compléter plus tard, j'attends aussi les réactions des autres, mais j'espère t'avoir aidée/éclairée... N'hésites pas à poser des questions, ici pas de tabous, on sait tous ce que c'est et le but est de s'entraider, se soutenir, pas se juger.
Dernière modification par Stelli (29 août 2012 à 06:55)