salut prescripteur,
je viens remettre mon grain de sel, avec MON avis et Mon ressenti, par rapport a MON experience:
mes addictions etaient pour moi un "symptome" d'un probleme plus profond, que maintenant (enfin!) on considere comme une maladie : la depression (avec grosses tendances a l'auto destruction)
pour ce qui est des "limites", j'ai tout eu! de l'hospitalisation d'office (apres de tres grosses conneries) où on m'a fait COMPRENDRE qu'on faisait ca pour M'AIDER, a la chambre d'isolement (quand j'echangeai les medocs et faisais rentrer des prods' dans l'hosto) où on m'a fait COMPRENDRE que si j'etais là c'etait pour que j'aille MIEUX et que partout y'a des regles a respecter (ca pour le passage de prods') en passant par les tests "positifs" (oups) avec l'addicto, qui me faisais COMPRENDRE que bah non, c'est pas bien, je vais pas vous felliciter, MAIS n'oubliez pas que si vous venez en
csapa, c'est parce que JE l'ai decidé, que J'AI demandé de l'aide, et que finalement, oui ma toubib pouvait s'en tenir a me filler une ordo, et point.....mais que c'etait MOI qui y perdait le plus, en ME detruisant......
bref, les "sanctions" etaient NECESSAIRES pour M'AIDER A COMPRENDRE le vrai but de ma demarche de soins, et surtout, ne pas l'oublier, et ne jamais lacher!!
ma toubib addicto, comme ma psychiatre, se sont "permises" de me donner de temps en temps, quand c'etait necessaire, une bonne "claque", parce qu'il y avait eu beaucoup de DIALOGUES entre nous, et qu'elles savaient ce dont j'avais BESOIN: la meme chose qu'une gosse a qui on mettrait une fessée si elle s'approche d'une falaise, d'une digue, d'une route, n'importe quoi de dangereux!! normal quoi!!
a preciser quand meme qu'apres chaque "sanction" negative, une fois que c'etait fait, ben JAMAIS ce n'etait de nouveau remis sur le tapis! c'etait FINI! un faux pas, une chute, on se releve et on se remet a marcher sans boiter.....
par contre, TOUTES les "limites" positives elles, revenaient systematiquement!! a chaque rendez vous, des encouragements, des petites remarques du genre "vous voyez, vous etes capable de ....", et meme en cas de rechute, c'etait des "c'est deja arrivé, n'oubliez pas que vous avez la force de remedier a tout ca, puisque vous l'avez deja fait/prouvé"
le "soigné" n'est pas toujours forcement lucide quant a ce dont il a BESOIN (comme un enfant), et je pense, pour repondre "enfin" a ta question, qu'un bon soignant doit etre en mesure via LE DIALOGUE de savoir quand mettre des limites et quelle facon sera la plus adaptée.....chaque personne est differente.....
et pour terminer, je pense que pour "eduquer" les soignants, il faudrait faire ce que tu fais en postant ce sujet : faire une sorte de sondage du point de vue des usagers, de leurs besoins et de leurs attentes....qui peux mieux y repondre??
d'ailleurs, j'ai devant moi un document venant de mon
csapa (evry) qui concerne un séminaire Oppelia qui doit se derouler le 28 novembre, auquel je me suis inscrite; le titre : "Dialogues interdisciplinaires autour des addictions et savoirs experientiels des usagers" (avec stipulé en dessous "les usagers de vos structures sont les bienvenus")!!
c'est JE pense LA solution pour "apprendre" aux soignants : qu'ils puissent rencontrer et ecouter les soignés, afin de les comprendre, et de savoir comment "gerer" les differentes situations......
en esperant n'avoir choqué personne avec mon point de vue qui pourrai passer pour limite maso (l'UD qui apprecie de se faire remettre a sa place)
et precisant que ce n'est que MON point de vue, et que pour MOI c'etait NECESSAIRE....(me connaissant bien, mes toubibs auraient frolées la non assistance a personne en danger en ne "reagissant" pas)
allez, je sors.....