Bonjour, j'ai un peu de temps pour vous mettre une étude sur l'allaitement et la consommation de
cannabis.
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Cannabis et allaitement
Cannabis et allaitement
Cannabis et allaitement
Le
cannabis (haschisch,
marijuana) est fumé pour ses propriétés hallucinogènes. Son principe actif est le delta-tétrahydrocannabinol (TCH). Les préparations naturelles ont des concentrations très variables de substance active (THC). C’est la plus répandue des drogues illicites, pour une consommation occasionnelle ou régulière.
Il est liposoluble, et très rapidement absorbé par le système nerveux central. L’analyse du lait de mères consommant régulièrement du
cannabis montre que ce dernier s’accumule dans le lait. Un enfant qui a été exposé au
cannabis par le biais du lait maternel pourra excréter du TCH dans ses urines pendant deux à trois semaines.
Son impact sur le foetus est controversé, les études donnant des résultats contradictoires. Des études effectuées chez les animaux ont mis en évidence des anomalies structurelles au niveau du cerveau et montré que le
THC abaissait le taux de prolactine. Le
THC est retrouvé dans le lait humain ; il est peu absorbé sous cette forme ; toutefois, un usage régulier peut rendre l’enfant léthargique. Et comme toutes les drogues, le haschisch peut altérer le comportement et les perceptions de la mère, et affecter sa capacité à s’occuper correctement de son enfant. Fumer du haschisch en présence de l’enfant l’expose à des risques supplémentaires.
L'excrétion lactée du
THC a été suivie chez 2 femmes qui ont allaité pendant respectivement 7 et 8 mois alors qu'elles fumaient régulièrement du
cannabis. La première fumait quotidiennement 1
cigarette de
cannabis. Le taux lacté du
THC était de 105 µg/l. La seconde fumait quotidiennement environ 7
cigarettes de
cannabis, et son taux lacté de
THC était de 340 µg/l ; le
THC et ses métabolites étaient retrouvés à des doses importantes dans les selles du bébé, ce qui montre qu'il en absorbait des doses élevées. Les deux enfants ont eu un développement normal. Une autre étude a suivi le développement pendant la première année de vie de 27 enfants allaités par une mère fumant régulièrement du
cannabis ; leur développement a été parfaitement normal pendant le suivi, ainsi que le déroulement de l'allaitement. Il n'existe pas d'études portant sur un plus grand nombre d'enfants.
L’impact à long terme du
cannabis sur l’enfant allaité est inconnu. Si la mère est grosse consommatrice de
cannabis, l’allaitement est déconseillé. Si la mère est consommatrice occasionnelle, la situation sera évaluée au cas par cas ; les problèmes que peut induire le
cannabis seront expliqués à la mère (sédation, hypotonie, succion faible) ; on peut aussi lui conseiller, dans ce cas, de veiller à ce que son enfant ne soit pas exposé à la fumée du
cannabis, et de s’abstenir d’allaiter pendant les heures qui suivent l’utilisation.
Bien qu’aucun effet secondaire n’ait été noté chez des enfants allaités par une mère consommatrice de haschisch, il est impossible d’en déduire l’inexistence d’effets à long terme. L’Académie Américaine de Pédiatrie le contre-indique pendant l’allaitement. Au vu des connaissances actuelles, un usage modéré de
cannabis par une mère allaitante ne semble pas induire d'effets néfastes chez l'enfant allaité, tout au moins à court terme, mais il convient de rester prudent, en particulier pour ce qui est des effets à long terme.
L’étude de 1997 de l’Organisation mondiale de la santé sur le
cannabis indique que les effets sur la concentration de testostérone, d’œstrogène et de prolactine dans le plasma observés lors d’expériences animales n’ont pas été reproduits de façon non équivoque lors d’essais cliniques faisant appel à des sujets humains. Chez les femmes, le
cannabis entraînait une baisse du taux d’hormone folliculo-stimulante (FSH) et d’hormone lutéinisante (LH), et pouvait agir sur le cycle menstruel, même si ces effets sont de toute évidence réversibles et disparaissent après l’interruption de la drogue.
(...) Lors d’une étude en laboratoire visant à doser les hormones sexuelles féminines après une administration de
cannabis, certains sujets ont présenté des concentrations plus faibles de prolactine, mais cet effet était de courte durée, et les concentrations n’étaient jamais sous la normale. Plus récemment, une étude portant sur des femmes appartenant à la population générale n’a pu mettre en lumière aucun effet du
cannabis sur une ou plusieurs hormones, même chez des utilisatrices fréquentes de doses élevées.
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