« Car sûrement lorsqu’en sa tombe il disparut
Ni son corps ni son Cœur ne s’étaient rassasiés,
Et il a fait – lui pauvre, malade et ignorant,
Lui jamais invité aux fêtes de ce monde,
Enfant d’un remiseur aux manières de rustre –
Le plus beau chant du monde. »
– W.B. Yeats, « Ego Dominus Tuus », à propos de John Keats.
« Il sera donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre. »
– Jean-Luc Godard, JLG/JLG – Auto-portrait de décembre
« Agir en primitif et prévoir en stratège. »
– René Char, Feuillets d’Hypnos
Je ne suis pas obligé d'haïr mes ennemis, je n'ai pas à me sentir obligé de questionner le néant, je n'ai pas à imaginer que je suis issu du désert et du vide, il me faut trouver coûte que coûte un nouvel élan. Où sont les Anciens ? Une frontière nous sépare t-elle ? Je suis plongé dans une nuit d'éclairs, la peur désormais est tout ce qui dirige ma pauvre vie. Je dois laisser un témoignage avant de partir, car mon temps est compté. Un cyber-punk qui sent venir l'heure du débranchement. Je n'ai pas à tenter de combattre les images obscènes envahissantes de mon esprit, je dois les laisser s'écouler dans l'in-tranquilité. Entre une et deux secondes il y a un monde. La vie n'est pas qu'un flot absurde où règnent en maîtresses misères et mystères et violences. Un flux monstrueux de rapports de forces. Je n'ai pas à me sentir obligé de cracher sur la politique sous prétexte que je ne maîtrise rien. Je n'ai pas à me justifier que je ne comprends pas. La parole est corps. Le signifiant est entrelacement. Où sont les Anciens ? Dans nos souvenirs ? Aurons-nous un jour parfaite connaissance du passé ? Dois-je penser en tant que membre d'une espèce vivante ? Faut-il encore des sacrifices ? Que recèle l'archaïsme ? La lumière est musique, dois-je revenir en arrière ? Dois-je tout désapprendre sous prétexte que rien n'est jamais acquis ? Quel est le rôle de la haine sinon combattre le silence de la paix ? Je peux voir, je peux imaginer l'éveil, je peux voir, je peux imaginer le zen. Disparaître sans un mot. Le crime était presque parfait. Le satori ne peut être atteint. Maintenant je saisis mieux pourquoi ils/elles disent que lire Nietzsche est puéril. Je veux me construire une raison, non la détruire. Il n'y a pas d'avenir dans l'autodestruction. Chaque jour je mesure l'étendue de mon ignorance et de ma bêtise. Les âmes guerrières sont réduites à l'isolement. Recyclage perpétuel. Imaginer une couleur nouvelle. J'ai simplement mauvaise conscience.
Ce n'est pas nous qui interrogeons l'univers. C'est l'univers qui nous interroge. Et nous ne savons toujours pas répondre. Ce n'est pas nous qui écoutons l'univers. C'est l'univers qui nous écoute. Et nous ne savons toujours pas chanter ni entendre. Réunifier l'âme et le cosmos. Combien de ponts avons nous brisé ? Combien de tours se sont effondrées ?
Même le suicide est vain. J'ai raté ma jeunesse. Je vais brûler par les deux bouts ma vieillesse. Choquer, secouer, malmener ne m'intéresse pas. Je suis dans tous les sens du terme pathologiquement désintéressé. Qu'est ce que j'ai à dire à la face du monde que j'ai connu ? Oublie-moi. Sois juste et oublie-moi. Moi je ne t'oublierais pas. En vrai j'en ai rien à battre. Pourquoi tu veux que l'on poursuive ce misérable combat ? Tout est fake. Ce monde n'est qu'une falsification. Plus je suis connecté plus je suis déconnecté. Où sont les Anciens ? Où sont celles et ceux qui nous ont quitté ? Je ne suis qu'un quarantenaire de plus qui s'interroge sur la nature du mal et de l'extase. Je suis un anti-influenceur. Je ne souhaite interférer dans la vie de personne. Je suis un fantôme, depuis toujours je ne ressens qu'un vide immense. Je ne suis pas ça, ni ça, ni ça, ni ça, ni ça, ni ça, ni ça, mille fois, un million de fois. Je suis autre. Quel jeu grotesque. Mascarade sans limites. Est-ce que la gloire, l'amour et le succès les ont rendus plus heureux ? L'amour n'est qu'un shoot. Ont-ils réussis à ne plus être envahis par leurs rêves dérisoires ? Ont-ils réussis à ne plus croire que le monde est un miroir ? Tu ne veux pas mourir par toi même ? Alors commence par comprendre que tu n'es le centre de rien. Les étoiles ne tournent pas autour de toi. On t'aime et on te déteste, le lot ordinaire des gens ordinaires. Redescend, l'influence est un fléau. S'ils venaient à me dire : "tout ce que tu crois est faux", je le jure, j'aimerais dire : "ouf... tant mieux". Mais en vérité je répondrais : "croire ? qu'est ce que croire ??"
Donne moi seulement un trip... et je me confondrais avec le tout. Il n'y aura plus ni individualité ni multitude. Ni hétérogénéité ni homogénéité. Le torrent que j'ai créé en moi est en train de m'emporter. Tu te sens malade, car tu as conscience que le nihilisme ronge ton esprit. "Au niveau de conscience des premiers punks". Je détourne le regard. Mieux vaut être critiqué par deux esprits brillants qu'être ovationné par une foule de crétins...
Donne moi seulement un trip, et j'embrasserais des deux yeux ce qui nous unis tous et toutes. Il ne te reste plus qu'une carte à jouer. La dernière. Évolution accélérée, changement déjà programmé, je crois entendre les pensées des gens. Rien à jeter, rien à garder. Déception brulante. La lumière est musique. La lumière est esprit. Cours bouffon. Bouffon. Bouffon. Mais un bouffon qui persiste à rester dans l'ombre n'en est pas un. Ton prénom est rase-les-murs.
On reste anonyme et sans grade, d'accord ? On reste confidentiel, ok ? Syd Barrett. Le rêve déchu éternel... Tu dois continuer d'écrire, car ton heure est loin d'être arrivée. Tu dois continuer d'écrire, car tu dois continuer de vivre. XP étrange, aussi mort qu'un clou de porte, prendre de la hauteur et se contenter du peu, se concentrer sur le peu, après tout... ça n'est pas si mal que ça. Après tout...
Plus j’apprends moins je sais.
Pour paraphraser "Usual suspect" : "Je ne crois pas aux anges. Mais j'avoue qu'elles/ils me font du bien".
Sans des personnalités comme les vôtres, sœurette, frérot, la vie serait véritablement insipide.
J'ai découvert la "vraie vie" dans les free-partys.
Advienne que pourra...