Fanzine 5 : PUD, numérique et régulation des usages ->>
<<- Les résultats de l’enquête sur la communauté Psychoactif en 2021
Catégorie : Actualités - 11 mai 2022 à 03:38
professionnel.le.s
Je suis contre le bull shit que je viens de citer. L'écriture inclusive, moi vivant, c'est mort. A voté. Je vais devoir avaler cette pilule amère dans le cadre de mon taff alors si même sur psychoactif je dois être bien pensant, je dit NON.
g-rusalem a écrit
professionnel.le.s
Je suis contre le bull shit que je viens de citer. L'écriture inclusive, moi vivant, c'est mort. A voté. Je vais devoir avaler cette pilule amère dans le cadre de mon taff alors si même sur psychoactif je dois être bien pensant, je dit NON.
Amère comme tu dis, oui. Alors que la langue française regorge de possibilités autrement plus lisibles pour que toutes les personnes se sentent inclues. Après j'ai réussi à esquiver cet écueil quotidiennement dans mon taf, ça se fait très bien et on m'a jamais reproche de pas être inclusif.
T'y arriveras aussi t'inquiète.
Psilosophia a écrit
on m'a jamais reproche de pas être inclusif.
Pour l'instant...car on ne choisit pas ce qui peut nous être reproché, qu'il y ait ou non motif à cela.
D'ailleurs, pour faire une image si mauvaise qu'on pourrait me la reprocher, j'en vois 6 millions qui n'avaient rien à se reprocher et pourtant il y a eu reproches et représailles.
Échec Scolaire a écrit
Psilosophia a écrit
on m'a jamais reproche de pas être inclusif.
Pour l'instant...car on ne choisit pas ce qui peut nous être reproché, qu'il y ait ou non motif à cela.
D'ailleurs, pour faire une image si mauvaise qu'on pourrait me la reprocher, j'en vois 6 millions qui n'avaient rien à se reprocher et pourtant il y a eu reproches et représailles.
Ce point Godwin du seigneur.
Psilosophia a écrit
Ce point Godwin du seigneur.
Merci.
Mister No a écrit
comment on nique le législateur ?
Un plaisir de voir une interrogation vers une autre problématique fondamentale, merci Mr
g-rusalem a écrit
je dit NON.
T'inquiète tu fais comme tu veux. Pour moi l'important c'est que tu te sentes incluse
En relisant la discussion complète, je me poses la question si ceux qui s'en foutent de cette question de terminologie ont eu l'expérience de porter les stigmates d'un usage "réprouvé par les biens pensants" (ex: dépendance, injection, ...) et d'être assigné.e à la place de "celui qu'il ne faut pas être" par le langage? Sans préjuger de rien, par curiosité....
Anonyme813 a écrit
En relisant la discussion complète, je me poses la question si ceux qui s'en foutent de cette question de terminologie ont eu l'expérience de porter les stigmates d'un usage "réprouvé par les biens pensants" (ex: dépendance, injection, ...) et d'être assigné.e à la place de "celui qu'il ne faut pas être" par le langage? Sans préjuger de rien, par curiosité....
Oui, j'ai été assigné à cette place de nombreuses fois. Je n'ai en revanche jamais considéré cela comme un stigmate, je laisse ça volontiers au Christ.
Plotchiplocth a écrit
et d'être assigné.e à la place de "celui qu'il ne faut pas être" par le langage?
Je ne comprends pas bien.
Ce qui éventuellement nous assigne, c'est la pensée de l'autre, une pensée construite depuis longtemps, et autour de représentations du monde qui ne sont pas forcément les nôtres.
Sans vouloir faire de relativisme, l'autre considère que ses idées sont meilleures que les tiennes.
C'est directement contre les représentations qu'il faudrait lutter, je veux dire en matière de drogues.
Et franchement, croire qu'on y arrivera avec des points de détail compréhensibles uniquement par les utilisateurs du site et des points médians qui n'ont rien à voir en RDR, j'ai un doute.
Je rejoins plus l'idée de Mr.No, autant s'attaquer directement au législateur ou du moins envisager des modes d’actions plus réalistes, et avec un délai d'impact plus court. Je n'ai par contre aucune idée de la façon dont il faudrait s'y prendre d'une façon globale. A titre personnel je me défend en apprenant à bien connaître mon ennemi, ce qui donne des moyens efficaces de lutte.
Enfin, et c'est le plus important, il faudrait prouver définitivement que la manipulation du langage, telle que tu l’envisages, modifie les concepts liés à la drogue. Ce qui n'est pas une évidence. Il y a sûrement des thèses et des bouquins d’activistes dans le milieu étudiant, mais des études à ma connaissance il y en a peu.
Bonne soirée.
Échec Scolaire a écrit
Il y a sûrement des thèses et des bouquins d’activistes dans le milieu étudiant, mais des études à ma connaissance il y en a peu.
il y a au moins à ma connaissance le travail de Pierre Bourdieu qui étaye ce rôle du langage, notamment dans "langage et pouvoir symbolique"
la 4ème de couverture de ce bouquin: "Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d’ordre. Mais la force qui agit à travers les mots est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s’exerce leur pouvoir ? Il faut intégrer des traditions théoriques fictivement opposées pour construire une théorie du pouvoir symbolique, outil indispensable pour comprendre son terrain d’exercice privilégié, celui de la politique. Mais la politique n’est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d’autant plus pernicieux qu’il s’exerce dans et par son invisibilité : seule une forme très particulière d’analyse du discours peut le débusquer là où l’on s’attendait le moins à le trouver"
Plotchiplocth a écrit
Échec Scolaire a écrit
Il y a sûrement des thèses et des bouquins d’activistes dans le milieu étudiant, mais des études à ma connaissance il y en a peu.
il y a au moins à ma connaissance le travail de Pierre Bourdieu qui étaye ce rôle du langage, notamment dans "langage et pouvoir symbolique"
la 4ème de couverture de ce bouquin: "Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d’ordre. Mais la force qui agit à travers les mots est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s’exerce leur pouvoir ? Il faut intégrer des traditions théoriques fictivement opposées pour construire une théorie du pouvoir symbolique, outil indispensable pour comprendre son terrain d’exercice privilégié, celui de la politique. Mais la politique n’est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d’autant plus pernicieux qu’il s’exerce dans et par son invisibilité : seule une forme très particulière d’analyse du discours peut le débusquer là où l’on s’attendait le moins à le trouver"
Je m'attendais à plus précis mais ça ne m'étonne pas que tu invoques Bourdieu.
Je ne sais pas ce qu'il aurait dit des drogues.
Si tu as pu finir un seul de ses livres, mes félicitations.
Si tu penses y avoir compris quelque chose, tu es bien plus fort que moi.
Mais c'est un de nos plus grands intellectuels, alors je m'efface devant l'autorité.
Anonyme813 a écrit
Mais c'est un de nos plus grand intellectuels
C'est vrai qu’il ne passait pas les portes. Les huisseries prennent en grippe symboliquement mais font des ravages
.
Psilosophia a écrit
Je n'ai en revanche jamais considéré cela comme un stigmate, je laisse ça volontiers au Christ.
Oui c'est sympa pour lui, il ferait quoi sans...
Plus sérieusement, je pensais à son sens tel que mis en lumière par Erving Goffman
Le stigmate n'est pas un attribut en soi : il se définit dans le regard d'autrui comme évoqué plus haut. Il renvoie à l'écart à la norme : toute personne qui ne correspond pas à ce qu'on attend d'une personne considérée comme « normale » est susceptible d'être stigmatisée. Le stigmate s'analyse donc en termes relationnels.
La stigmatisation a pour effet de réduire l’identité de l’individu à une seule facette, celle marquée par la « déviance ».
Cet article aborde la question des salles de consommation à moindre risque en tant qu’objet cristallisant un certain nombre de tensions. Ce dispositif expérimental, contribuant à une politique de réduction des risques, doit également faire la preuve de son acceptabilité sociale. La sociologie interactionniste, et plus particulièrement celle d’Erving Goffman, permet d’éclairer les paradoxes auxquels se confrontent les pouvoirs publics, mais également les usagers injecteurs eux-mêmes1. Le concept de stigmate permet de décrire et d’analyser des enjeux relatifs à un compromis fragile entre la gestion d’un groupe à risques et un nouvel arrangement entre « normaux » et stigmatisés. Plus largement, l’article pose la question du statut du sujet stigmatisé, dans le cadre d’une société faisant appel à la pédagogie de la responsabilisation tant en ce qui concerne la capacité de la personne à créer du lien social que sa volonté de soigner ou de prendre en charge ses troubles pour diminuer ses effets sur l’environnement social. Ce, dans un contexte où la décriminalisation des drogues reste encore absente de l’agenda politique français.
IV. Quel statut pour le sujet stigmatisé ?
L’expérimentation des SCMR réactive la question de l’approche des drogues en tant que question sociale, médicale, versus politique et répression. On peut faire un parallèle avec la recherche que nous avons menée avec Lise Demailly où des psychiatres médecins chefs de secteur dénonçaient, lors d’entretiens de recherche, le rôle des médias dans la diffusion, auprès de la population générale, de représentations sociales négatives relatives à la psychiatrie. Ils soulignaient également l’inflation de la demande sociale de psychiatrie (eu égard aux liens historiques entre psychiatrie et criminologie), dans le cadre de la prévention de la récidive, notamment en ce qui concernait l’expertise du professionnel quant à l’évaluation de la dangerosité du patient40.
Si les programmes de réduction des risques font évoluer la place de la personne consommatrice des drogues vers un statut de malade, tant les représentations des acteurs publics, des professionnels que de l’opinion publique ne sont pas monolithiques. Ce d’autant plus que l’approche des drogues reste criminalisée. Les usagers injecteurs peuvent être encore assimilés à des délinquants, en même temps qu’il existe une injonction à ce qu’ils soient acteurs de « leur prise en charge ».
L’usager injecteur des SCMR évolue donc à l’intersection de frontières fragiles entre illicite et licite. Porteur d’une identité souillée où il a fait l’expérience, par le biais d’une carrière morale, de son illégitimité, il lui revient pourtant de maintenir, d’activer le lien social là où les « normaux » rejettent la différence, et où il risque l’incrimination qui viendra attester de son statut d’étranger à l’environnement humain et social. Individu à l’identité amputée par le stigmate, il est tenu de reconnaître la légitimité de ses juges et de perdre son caractère d’étrangeté en se fondant dans le décor au risque, sinon, d’être rejeté au rang de personne déshumanisée. On voit ici combien sont difficiles les termes du pari de sortie de la carrière d’usagers de drogues sans modifications des représentations sociales.
La question du statut reconnu au sujet stigmatisé a évidemment des incidences sur sa trajectoire, et donc sur la reconnaissance de la place sociale qu’on lui octroie et qu’il peut/qu’il accepte d’occuper, mais également sur son désengagement de la carrière. Ce d’autant plus, pour reprendre Goffman, que, même si l’individu stigmatisé a tendance à partager avec ceux qui connaissent le même sort un certain nombre d’expériences communes quant à la réaction sociale, ce n’est pas pour autant qu’ils constituent un groupe unique, comme l’illustre le concept de carrière morale. Certains peuvent par exemple, en professionnalisant leur stigmate, devenir les porte-paroles de leur groupe.
À travers des programmes tels que TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) ou SINTES (Système d’identification national des toxiques et des substances), des usagers consommateurs des drogues contribuent à la recherche. De même, certains d’entre eux investissent leur expertise sur le soin et la dépendance dans des activités de pairs aidant et/ou de formation. Dans leurs trajectoires de consommation et de soin, des usagers développent des savoirs particuliers, entre autres, en se réappropriant des connaissances professionnelles relatives à leurs traitements. L’expérience peut acquérir un statut d’expertise et le récit des personnes témoignant d’une trajectoire singulière peut se diffuser dans le discours public.
Redonner une place et une crédibilité au discours de ces usagers, à leurs expériences, leurs connaissances et compétences contribuerait, sans nul doute, à dépasser des représentations afférentes à un sujet social, produit d’une subjectivité contemporaine, pour accéder à un sujet qui se dit ailleurs que dans une rhétorique capacitaire relevant davantage des catégories prescrites de l’action publique que d’une véritable volonté politique d’accompagner un sujet stigmatisé au-delà ce qu’il est convenu d’appeler une pédagogie de la responsabilisation. Le dispositif expérimental des SMCR, dans ce qu’il représente de la réponse à un problème public, me paraît être un bon analyseur des modalités selon lesquelles ces questions se discutent au carrefour d’une question sociale (consommation des drogues en tant qu’effets négatifs sur l’environnement), des logiques sanitaire et pénale.
Psilosophia a écrit
Échec Scolaire a écrit
Pour l'instant...car on ne choisit pas ce qui peut nous être reproché, qu'il y ait ou non motif à cela.
D'ailleurs, pour faire une image si mauvaise qu'on pourrait me la reprocher, j'en vois 6 millions qui n'avaient rien à se reprocher et pourtant il y a eu reproches et représailles.Ce point Godwin du seigneur.
Pour UD vs PUD, j'ai une ou deux questions...
Déjà, à l'oral on présente ça comment? péhudé ou pude?
"Pude" ça fait un peu moche je trouve, je sais pas si j'arriverais à le "vendre" aussi bien que "Udé", terme que beaucoup de mes connaissances IRL on fini par adopter, pas parce que je les menaçais de les dénoncer comme collabos anti-LGBT&UDs , mais tout simplement car c'est pratique comme appellation.
On l'a d'ailleurs importé de l'Anglais car c'était pratique, et qu'on n'avait pas mieux dans notre belle langue de Voltaire , donc hop on taxe les anglos discrétos
Les autres termes franchouillards, que ce soit drogué, tox, junkie, stonard, fumeur-occasionel-avec-des-potes etc etc, ciblent des catégories d'UDs particulières...
et "UD" c'est bien ça met tout le monde dans le même sac et on est pas obligé de faire des exceptions, comme quand les gens parlent de prods et ne peuvent pas s'empêcher de parler de "drogues ET alcool/tabac"
Mon autre question, alors attendez faut que je retrouve l'OP...
Avoir recours à ce nouveau terme, PUD, a aussi un autre avantage.
Il permet d'utiliser un mot épicène qui englobe les femmes, les hommes, et toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans des constructions de genre binaires. Parler d'«usagers» de drogues, invisibilise - à travers une grammaire qui porte les stigmates d'une société non égalitaire - les consommatrices femmes.
Voilà, heu ptêtre un "moment blond" de ma part, mais j'ai toujours cru qu'UD englobait déjà les hommes et les femmes
Genre si une femme se qualifie d'UD, dans ma tête ça voulait dire "usagère de drogues", pas "usager" ... mvoyez?
Et pour les non-binaires, je trouvais que le terme UD était déjà inclusif car justement le "U" est neutre et on peut en faire ce que l'on veut.
Si ça se trouve c'est usager, si ça se trouve c'est usagère, tant qu'on ne le précise pas c'est comme le chat de Schrödinger peinard dans sa boite, tant qu'elle reste fermée on se fait pas griffer
(calmos calmos on a déjà atteint le point Godwin plus tôt dans le thread, du coup je peux bien faire rentre discrétos notre catboygirl préféré des jeunesse hitlériennes? )
DONC!
Comme quand des gens désirent qu'on utilise "eux" pour parler d'eux, ils sont contents quand on utilise un terme qui peut désigner soit un homme, soit une femme, soit le pluriel, personne ne peut savoir!
Nan?
MT
Mammon Tobin a écrit
Déjà, à l'oral on présente ça comment? péhudé ou pude?
Et UD tu dis pas Ude... tu dis U.D. C'est pareil avec P.U.D
Et puis je ne vais pas refaire le débat, mais UD tu oubli la personne.
Je vous signale aussi que cet édito va etre repris par un des principaux magazines des professionels de l'addiction, Le Flyer.
J'ai aussi pas mal de retour par mail, de professionnels, qui me disent que maintenant ils utiliseront ce terme PUD, et dont l'un m'a signalé d'ailleurs que maintenant ce terme est utilisé à l'international en anglais.
Dans le milieu anglo-saxon international, ca fait belle lurette qu'il n'utilise plus DU (Drug User), mais "PWUD" (People who use drug). Avec la meme démarche que nous. Comme quoi... des fois on se pense avant-gardiste, mais on se met juste à niveau...
Le combat ne fait que commencer !
Mychkine a écrit
J'poste pas souvent mais j'ai envie d'apporter mon grain de sable. Ce qui ma frappé c'est que le débat porte plus sur la validité du combat que celle du terme utilisé en ce sens : plutôt rare dans un milieu militant. J'espère juste que je taperai pas trop à côté, mais c'est ma spécialité, d'ailleurs je suis nul au cricket (je fais exprès car c'est un sport d'aristo).
Ce que je vois, c'est un ex-toxicomane qui s'enorgueillit de sa marginalité rudement acquise, qui aime à faire valoir les nombreuses barricades morales érigées entre lui-même et gens de bien comme autant de reconnaissances de sa singularité, qu'il porte très heureuse. Je ne trouve pas tellement de traces de réactance, ou alors sous une forme dérivée (car consciente), dans ce discours.
Zénon, t'es juste en train de défendre ta culture underground, punk, dark ou anarchiste, en tentant d'y entrelacer la conso de drogues comme un sigmate historique propre à révolter en choeur ménagère, flicaille et start-uper. J'ai rien contre en soi, mais là les modes, publics, habitudes et circonstances de consommation sont en train de changer, ou peut-être pas, peut-être que certaines minorités se font juste plus audacieuses et expressives, j'en sais rien, je suis dans le milieu psychonyme nouveau, retardataire, néophyte, ou même arriviste, voire naïf, comme tu voudras.
Et donc, les images et représentations bougent, que tu le veuilles ou pas, en partie grâce au taf des gens de Psychoactif et de ceux qui comme eux veulent que les UD n'aient plus à avoir honte d'eux-mêmes, qu'on puisse à la fois appartenir à n'importe quelle entité au sein du grouillement humain et assumer son traitement à la métha ou sa conso d'héro.Zénon a écrit
Par contre, dès qu’on a commencé à me traiter de « technicien de surface » ou de « kitchen porter » au lieu de « dishwasher », là, je l’ai eu mauvaise. La vague impression qu’on te prend pour un con.
Mais y'a une différence de taille entre l'euphémisme dilatoire et le néologisme à visée militante...
Dans le premier cas la dénomination a pour fonction de masquer la domination sociale exercée par quelques-uns sur d'autres, en atténuant la connotation humiliante d'un terme, donc de nier la réalité pour ne pas avoir à s'y confronter, et encore moins la changer.
En l'occurrence et tu l'as compris personne ne cherche à se soumettre, à s'effacer ou à nier son identité, mais bien à détruire les opinions infondées que beaucoup entretiennent quant à la psychoactivité. Même si tu - en connaissance de cause - et le reste de la population - par ignorance - pense qu'elles doivent coller à la peau.
Tout le monde n'a pas le cuir aussi dur que toi pour porter le mépris des autres en cocarde. Tant mieux si tu tiens à tes victoires mais n'en veux pas aux autres d'utiliser les armes dont ils disposent.
Si c'était si facile, pourquoi ne pas t'être approprié aussi sec ces expressions qui te hérissent ?
Admets donc que les objets de la fierté, qui se niche parfois dans des lieux inattendus, sont
loin d'être homogènes d'un individu à l'autre.Pourquoi réclamer la reconnaissance de la part d’une société que l’on considère comme gangrénée, demander à nos bourreaux la permission de consommer ?
Parce que nos bourreaux sont aussi nos parents et nos frères, nos proches, conjoints ou amoureux ?
Parce qu'on se fout de la permission, mais pas de la légitimité (au sens social, pas transcendant) ?
Parce que encore une fois la plupart d'entre nous appartenons (au moins en (bonne) partie) à la société et ne sommes pas prêts à abandonner tout ce qu'elle implique. En termes de culture, droits, espace, relations humaines, commodités, coopération...Y'a de bonnes choses à prendre, non ?
J'arrive après la bagarre, j'enfonce des portes ouvertes, bon... Au moins j'aurai écrit un peu, vaguement dérouillé ma syntaxe, repris un bain de foule. Et puis au fond, je pense que tu connais ce que je veux dire plus précisément que je ne l'ai exprimé ici, donc je vais pas tout repeindre, t'auras qu'à remplir les blancs.Par délit de bonne foi, tu vas démocratiser donc assassiner nos bien-aimés toxiques en les transformant en vulgaires produits de consommation, légaux et trouvables chez Leclerc, rayon fromage au lait pasteurisé, juste à côté du Caprice des Dieux.
Merci de m'avoir fait sourire par ton message. Comme je suis en dépression, y'a plus de petites joies (ou plutôt c'est les grandes qui deviennent petites).
Ah que l'air est pur sur les marches du 3e degré...
Mais t'inquiète Diogène, on n'y sera pas avant longtemps, et d'ici là si ça arrive la société aura tellement changé que tu ne la reconnaîtrais pas si tu la voyais. Peut-être même qu'elle te ressemblerait et que tu en aurais honte, qui sait ? Et puis tu t'en fous, tu serais mort. Moi aussi.
Regarde ça nous fait déjà un point commun.
En plus j'adore les pastèques, alors, tu vois.
Je suis pas vraiment d'accord avec toi mais je contre argumente dans le post que j'ai déjà écrit et que je t'invite à lire mais de toute façon un Mychkine ne pourra que comprendre un Prince Idiot !
Décès par surdose de drogue aux États-Unis dans le top 100 000 par an
Pour diffusion immédiate : 17 novembre 2021
Contact : CDC, Centre national des statistiques sur la santé, Bureau de la communication (301) 458-4800
Courriel : paoquery@cdc.gov
Les données provisoires du National Center for Health Statistics du CDC indiquent qu'il y a eu environ 100 306 décès par surdose de drogue aux États-Unis au cours de la période de 12 mois se terminant en avril 2021, soit une augmentation de 28,5 % par rapport aux 78 056 décès au cours de la même période l'année précédente.
Les nouveaux documents de données qui ont estimé les décès par surdose d'opioïdes sont passés à 75 673 au cours de la période de 12 mois se terminant en avril 2021, contre 56 064 l'année précédente. Les décès par surdose d'opioïdes synthétiques (principalement le fentanyl) et de psychostimulants tels que la méthamphétamine ont également augmenté au cours de la période de 12 mois se terminant en avril 2021. Les décès liés à la cocaïne ont également augmenté, tout comme les décès dus aux opioïdes naturels et semi-synthétiques (tels que les analgésiques sur ordonnance).
Les données provisoires présentées dans cette visualisation comprennent : les nombres provisoires rapportés et prédits (estimés) de décès dus à une surdose de drogue survenant à l'échelle nationale et dans chaque juridiction ; une carte américaine des variations en pourcentage des décès provisoires par surdose de drogue pour la période de fin de 12 mois en cours par rapport à la période de 12 mois se terminant le même mois de l'année précédente, par juridiction ; et les décomptes provisoires signalés et prévus des décès par surdose de drogues impliquant des drogues ou des classes de drogues spécifiques survenant à l'échelle nationale et dans certaines juridictions.
Les chiffres provisoires signalés et prévus représentent le nombre de décès dus à une surdose de drogue survenus au cours des périodes de 12 mois se terminant au cours du mois indiqué. Ces comptages incluent toutes les saisons de l'année et sont insensibles aux variations saisonnières. Les décès sont déclarés par la juridiction dans laquelle le décès est survenu.
Le tableau de bord Web interactif est disponible à l'adresse : https://www.cdc.gov/nchs/nvss/vsrr/drug … e-data.htm .
Amicalement
Thenesplayer a écrit
Bonjour à toutes et tous.
Quand on m'appelle drogué, je trouve ça plus honnête et franc que "PUD".
Mes collègues de boulot n'avaient pas à accepter mes endormissements répétés et mes pertes de mémoire terribles ; et encore moins à se plier à une nouvelle formulation dans le but de ne pas me heurter quand ils parlaient de moi entre eux.
Non en effet, le propos n'est pas d'accepter tous les comportements des "PUD", à moins que j'ai mal saisi la teneur du message.
Thenesplayer a écrit
un autre collègue qui était alcoolique, on disait qu'il était alcoolique et non "Personne sujette à l'usage abusif et impulsif d'alcool" PSUAIA.
Oui, si il était bien alcoolique, autant l'appeler alcoolique en effet.
Thenesplayer a écrit
Et je n'y vois rien de dégradant à décrire la réalité. je trouve ça juste, que quand tu ne répond pas aux standards, tu sois jugé différent. Qu'il y a t il de mal à être différent ?
Je ne suis pas candide, je sais qu'en me droguant, je m'exclue de la société, qui plus est si je consomme un produit illégal.
La drogue c'est personnel, au même titre que le sexe ça ne regarde que moi. Alors fachez vous comme vous voulez, je m'en fout. appelez moi PUD, PRuDe, PEDALO OU PRUD'HOMME, à la fin de la journée j'ai quand même le nez qui saigne.
"Quand tu ne répond pas aux standard"... . Tout dépend du standard, par qui il est fixé, et pourquoi.
Donc ce serait normal, mettons, de discriminer toutes les personnes de moins de 1m75 par exemple ? Pour la seule raisons qu'elles ne "répondraient pas aux standards" ?
Après peut être que TOI tu t'exclus de la société, mais ce n'est pas le cas de tous les UD, bien au contraire .
Par exemple, je ne suis absolument pas exclu de la société, marginal ou autre, perso. Je gère mon taff, ma "vie de famille" etc. très bien, et personne n'imagine une seconde que je suis sous prod quand je le suis dans ces contextes.
Puis souvent, c'est la société qui les exclus, et "par principe". Sans comportements problématiques comme les tiens. Si tu dis que tu consommes X drogues, une partie des gens vont te juger négativement d'office, alors même que tu ne te comportes pas différemment d'eux.
Aussi, le fait qu'un truc soit illégal en soi n'a aucun sens, il faut savoir analyser si c'est justifié, logique, ou pas. . Et pareille pour la répression associée.
En fait pour moi, le terme "PUD" sert justement à désigner toute la population des utilisateurs de substances psychoactives ; dont beaucoup ne sont pas des "toxs", des "drogués", ou des "camés" ; du moins pas dans l'acceptation générale de ces termes.
Mais juste des UD. Litérallement Utilisateurs de drogues, terme non péjoratif et descriptif.
Ça n'empêche pas pour autant d'appeler un alcoolique "alcoolique" ou un toxicomane un "toxicomane". A condition que ça recouvre une réalité, et que ce ne soit pas pour souligner son mépris envers cette personne.
Sinon à ce compte la, on appelle encore les noirs "nègres", les arabes "bougnoules", "bicots", les asiatiques "face de citron écrasé" ou "grain de riz", les pauvres "sans-dents", les gays "grosses pédales" ou "tantouzes" etc. Etc.
Bref, que des termes péjoratifs pour bien exprimer tout son mépris ? J'ai du mal à voir le truc j'avoue
Sans dire pour autant qu'il faille utiliser la "nov' langue" genre "LGBTQIA+" (perso je suis resté à LGBT), "Personnes racisées", "personnes appartenant à la classe populaire" ...
Mais au moins des termes neutres et non péjoratifs.
Thenesplayer a écrit
En quoi devrions nous forcer les PNUD à nous appeler différemment ?
A mes yeux, on ne résout rien en changeant les mots. On serra toujours vu comme des camés... Et le plus important, c'est qu'on consommera toujours !
Et oui les amis, la novlangue n'est pas un bon outil de rdr.
Cordialement, et avec toute la bienveillance que je peux apporter à ce site qui m'a aidé et qui m'aide encore. ❤️
Plutôt d'accord la dessus UD ou consommateur de drogue c'était deja des termes non péjoratifs.
Et oui, à mon avis un changement sémantique ne sert à rien avant un changement général de legislation et de communication au sujet des drogues et des UDs.
Pour reprendre cet exemple, les "technicien de surface", c-a-d les hommes/femmes de ménages, sont toujours traités comme de la merde malgré le changement sémantique opéré.
prescripteur a écrit
Pour aller plus loin avec nos amis canadiens. Amicalement
https://www.camh.ca/fr/info-sante/guide … s-prejuges
Parlons des préjugés
Par préjugés, on entend des attitudes negatives (opinions préconçues) et un comportement négatif (discrimination) envers les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale.
Avoir des préjugés, c’est :
avoir des idées figées et porter des jugements: par exemple, penser que les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie et de santé mentale ne sont pas normales ou ne sont pas comme nous ; qu’elles ont causé leurs problèmes ; ou qu’elles peuvent vite régler leurs problèmes si elles le veulent vraiment ;
craindre et éviter ce qu’on ne comprend pas : par exemple en excluant les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale des activités courantes de la vie (avoir un emploi ou un endroit où elles peuvent vivre en toute sécurité).
Nos attitudes et nos jugements ont une incidence sur la façon dont nous percevons les gens qui nous entourent et dont nous nous comportons en leur présence. Lorsqu’on parle d’attitudes et de comportements négatifs envers une personne en raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de sa culture, de sa race ou de sa religion, on appelle cela avoir des opinions préconçues et faire preuve de discrimination à son endroit.
Il ne faut pas avoir peur de dire ce que sont vraiment les préjugés
Les effets des opinions préconçues et de la discrimination
Les opinions préconçues et la discrimination ont pour effet d’exclure les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie des activités auxquelles d’autres personnes peuvent se livrer. Cela limite la capacité des personnes :
de décrocher et de garder un emploi ;
de trouver et de garder un logement sécuritaire ;
d’obtenir des soins de santé (y compris un traitement pour leurs problèmes de toxicomanie et de santé mentale) et d’autres services de soutien ;
de se faire accepter par leur famille, leurs amis et leur collectivité ;
de nouer des liens d’amitié et d’autres relations à long terme ;
de participer à des activités sociales.
Dans bien des cas, les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie intériorisent les opinions préconçues et la discrimination dont elles font l’objet. Cela les mène :
à croire les messages négatifs que d’autres personnes et les médias transmettent à leur sujet (auto-préjugés) ;
à manquer d’estime de soi parce qu’elles éprouvent de la culpabilité et de la honte.
Les opinions préconçues et la discrimination font en sorte que les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie cachent leurs problèmes. Par conséquent :
elles évitent de chercher l’aide dont elles ont besoin ;
il est moins probable que leurs problèmes de santé mentale ou de toxicomanie s’atténuent ou disparaissent.
Faire une différence
Voici 7 mesures très importantes que vous pouvez prendre pour réduire les opinions préconçues et la discrimination à l’égard des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie:
1. Renseignez-vous.
Renseignez-vous sur les problèmes de toxicomanie et de santé mentale : ce qui les provoque, les personnes les plus susceptibles d’en avoir et les moyens de les prévenir ou d’en atténuer la gravité.
Apprenez à distinguer les faits des mythes.
2. Soyez conscient de vos attitudes et de vos comportements.
En grandissant, nous avons tous été exposés aux opinions préconçues et aux jugements véhiculés par la société et renforcés par la famille, les amis et les médias.
Mais nous pouvons changer notre façon de penser et nos perceptions : les gens sont des êtres humains uniques, et non pas des étiquettes ou des stéréotypes.
3. Pesez vos mots.
Les mots que nous employons peuvent influencer la façon de penser d’autres personnes et les propos qu’elles tiennent.
Utilisez des mots précis qui ne blessent pas lorsque vous parlez de personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie.
Par exemple, au lieu de parler d’un « schizophrène», utilisez l’expression « personne vivant avec la schizophrénie ».
4. Sensibilisez les autres.
Trouvez des occasions de communiquer les faits sur les personnes ayant un problème de toxicomanie et de santé mentale, et une attitude positive à leur égard.
Lorsque des gens ou les médias donnent des renseignements erronés, confrontez-les aux mythes et aux stéréotypes qu’ils véhiculent. Dites-leur comment les mots négatifs et les descriptions inexactes qu’ils utilisent affectent les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale et renforcent les idées fausses qu’on se fait de ces personnes
5. Mettez l’accent sur les aspects positifs.
Les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie apportent une contribution importante à la société. Leurs problèmes de santé ne sont qu’un aspect de leur vie.
Nous avons tous entendu les histoires négatives. Mettons l’accent maintenant sur les histoires positives. Par exemple, saviez-vous que Ron Ellis vivait avec une dépression au sommet de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey ?
6. Accordez votre appui.
Traitez les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie et de santé mentale avec dignité et respect. Pensez-y : comment aimeriez-vous qu’on vous traite à leur place ?
Si des membres de votre famille, des amis ou des collègues de travail ont des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale, appuyez les choix qu’ils font et soutenez les efforts qu’ils déploient pour se rétablir.
7. N’excluez personne.
Au Canada, la loi interdit aux employeurs et aux fournisseurs de services toute discrimination à l’endroit des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. En empêchant ces personnes d’obtenir un emploi, un logement ou des services de santé, par exemple, que les autres tiennent pour acquis, on enfreint les droits de la personne.
Les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie ont le droit d’être traitées de façon égale par la société. Faisons en sorte que ce soit le cas.
Bonjour,
On ne peut qu’approuver (avec quelques réserves), et aller dans le sens du texte.
Mais pour revenir au sujet, de la théorie à la réalité il y a un monde. Et pour moi ce n'est pas l'utilisation de PUD ou non qui y changera quelque chose, je veux bien modifier les fausses représentations des gens, seulement ici ça me semble ridicule si on dézoome un peu. De plus, je ne voudrais pas qu'il soit insinué que la personne qui n'utilise pas ”les bons termes” stigmatise par défaut, ça fait bizarre.
Comme vous l’avez vu, PUD rebute déjà dès le départ certains usagers, sans vraiment pouvoir l'expliquer clairement. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu ce débat avec UD. A mon avis ca ne présage rien de bon pour l'avenir du concept.
Je sais qu’à titre personnel je ne l'utiliserai pas, mais bonne chance à PUD après tout, il y a eu un bon débat.
Bon dimanche.
thenesplayer a écrit
Quand on m'appelle drogué, je trouve ça plus honnête et franc que "PUD".
Mes collègues de boulot n'avaient pas à accepter mes endormissements répétés et mes pertes de mémoire terribles ; et encore moins à se plier à une nouvelle formulation dans le but de ne pas me heurter quand ils parlaient de moi entre eux.
Alors amha. Si tu as une conso excessive qui a des retentissements sur tes relations ton travail et/ou le reste de ta vie, pour moi il y a un ou des problème.s quelque part. Qu'est ce qui t'amène à cette situation là ? Tu ne t'y mets pas volontairement, tu connaissais les risques mais c'était pas le but, généralement, de finir addict.
Dit-on de quelqu'un qui fait de la narcolepsie que tout est de sa faute, que c'est un moins que rien etc? Pourquoi un addict, ou toxicomane, le serait?
Cette connotation péjorative n'est en RIEN justifiée.
Du coup pour moi tu es une personne avec / qui a de la toxicomanie, comme n'importe qui aurait /serait avec un autre trouble quel qu'il soit. Ça évite amha de te coller une étiquette injustement stigmatisée associée à ton identité, à ce que tu es ("tu ES un tox").
A mes yeux, on ne résout rien en changeant les mots. On serra toujours vu comme des camés... Et le plus important, c'est qu'on consommera toujours !
Shame on us, nous consommons, c'est forcément un problème pas vrai? XD Donc avec l'alcool et les clopes, 80% de la population a un problème qu'il faut à tout prix règler?^^ Ho wait, c'est "pas pareil", ce ne sont pas des drogues, elles n'ont aucun potentiel nocif ni addictif donc eux tous, ils ont le droit et on les laisse tranquille, normal. (Par contre, pour pousser la réflexion jusqu'au bout, le LSD c'est très addictif et nocif, là il faut donc pointer du doigt ses usagers^^).
En quoi devrions nous forcer les PNUD à nous appeler différemment ?
Heu, je sais pas toi mais perso je ne vais pas leur mettre un pistolet sur la tempe "DIS-LE, DIS-LE è_é"
Par contre c'est en l'utilisant nous même qu'il pourra, peut-être, doucement entrer dans l'usage commun, comme de nombreux nouveaux termes se propagent en général d'ailleurs.
leprinceidiot a écrit
Personnellement je me considère comme un drogué, un toxicomane et je trouve que ces deux mots sont bien plus précis et exacts que ud ou pud qui finalement rendent confus des notions simples.
Si le mot drogué ou toxicomane sont stigmatisés ils n'en sont pour rien les pauvres. En soit ils n'ont rien d'insultant. Ce qui est problématique c'est ce que la société a associé à ces notions. Ne nous trompons pas d'ennemis. Ce ne sont pas ces mots notions les problèmes, mais le manque d'éducation de la société face à l'addiction et à l'usage de drogue.
Hé oui mais du coup il faut faire avec. La société ne semble pas prête du tout à déstigmatiser ces termes. Du coup si les employer n'est effectivement pas stigmatisant pour toi, super mais une personne en face avec ce préjugé va garder exactement sa même grille de lecture qu'avant car pour elle ces mots ne signifient pas du tout la même chose que pour toi! Et si tu te dis avec neutralité "je suis un drogué", l'autre en face va se dire "ha il reconnait qu'il est un sale drogué". Dans la communication il y a le message que tu envoies, et ce que l'autre reçoit/interprète !
Donc continuer a utiliser ces termes même en se les accaparant et les destigmatisant dans nos esprits à nous, on entretient la vision injustement déshumanisante que les autres ont de nous, malheureusement.
Parce que votre UD OU PUD s'ils se répandent vont très vite devenir eux aussi pleins de préjugés ! Il faut éduquer, changer les mentalités pas les mots.
C'est toujours possible, mais ça reste peu probable parce qu'il y a le terme "personne" dedans, avec tout ce qu'on a expliqué que ça implique.
Roland-de-Gilead85 a écrit
On se trompe de combat la AMHA
Tu as lu le topic? pas seulement l'édito he veut dire... qui prouve que non justement psychoactif ne se trompe pas.
meumeuh a écrit
Roland-de-Gilead85 a écrit
On se trompe de combat la AMHA
Tu as lu le topic? pas seulement l'édito he veut dire... qui prouve que non justement psychoactif ne se trompe pas.
Non bien sûr tu as raison, j'ai mal formulé.
Et oui j'ai lu le topic.
Je voulais dire qu'à changer de termes pour nous designer j'ai l'impression qu'on ne combat pas les préjugés ou tout du moins les gens qui jugent mais plutôt qu'on lisse notre image pour se faire accepter et être plus politiquement correct.
D'où les exemples que j'ai donné, j'ai jamais trouvé que changer une dénomination avait amélioré les conditions de vie ou la considération qu'avait le public envers les personnes concernés par ce changement.
C'est donc sur la forme que je tique.
Mais sur le fond bien sûr que le combat est judicieux.
Et bien sûr que votre association a le mérite de le mener ce combat, si vous n'étiez pas la personne ne le ferai.
Je te remercie donc de m'avoir repris, mon propos précédent n'avait pas pour but de dénigrer votre travail.
D'où les exemples que j'ai donné, j'ai jamais trouvé que changer une dénomination avait amélioré les conditions de vie ou la considération qu'avait le public envers les personnes concernés par ce changement.
Bonjour, comme je suis âgé j'ai pu constater la disparition dans l'espace public des dénominations insultantes envers les homosexuels, les noirs, les italiens, les femmes etc.. (Il y a encore un usage privé mais l'usage public est vite signalé et attaqué).
Et, pour mois ça a accompagné le réduction de la discrimination à leur égard.
https://www.cairn.info/revue-cahiers-du … ge-163.htm
Amicalement
prescripteur a écrit
envers les homosexuels, (Il y a encore un usage privé mais l'usage public est
Et pour rebondir sur le début de cet article de psychanalyste, j'ai une remarque sur le signifiant qui corrobore ce que dit l'auteur (il me semble qu'il n'y a pas d'exemple dans le texte pour ça).
Je ne suis pas homosexuel moi-même mais j'ai beaucoup d'amis (d'un certain âge) qui le sont.
J'ai remarqué que mes amis s'appellent entre-eux ”pédés” ou ”nous les pédés”, avec quelques variantes.
Par contre, je ne semble pas autorisé à parler de la sorte, sinon tout le monde se tait tout d'un coup.
Ça m'a toujours intrigué et je n'ai jamais osé demander pourquoi, mais je suppose qu'il s’agit de s'approprier la stigmatisation, un peu comme aux US les blacks peuvent entre eux s’appeller ”nigger”. Dans ”tox” aussi je trouve qu'il y a des finesses, ce n'est pas exactement ”drogué”. C'est stigmatisant peut-être, mais mine de rien c'est riche.
On arrive ainsi à créer un mot qui stigmatise dans la bouche de certains mais qui est un signe d'appartenance à un groupe pour d'autres, par une sorte de retournement de situation.
Un signe d'appartenance mais aussi un mot pour la colère.
En effet, ces mots restent des insultes ou le sont devenues.
Cependant, je ne comprendrais jamais pourquoi bannir le mot ferait changer les mentalités, ce n'est pas le mot qui crée la pensée mais il en est juste le reflet. Il peut être vite être remplacé par d'autres tant la langue évolue.
Ça serait beaucoup réduire un être humain que de penser qu'en lui interdisant un mot on va réussir à le réhabiliter, il y a tellement d'autres déterminants, des schémas de pensée tellement puissants chez nous, des représentations faussées qui remontent à l'enfance ou à de mauvaises expériences. Pour moi c'est à ça qu'il faudrait commencer par s'attaquer, par exemple en manifestant clairement.
Je ne sais pas en quels termes, par quels moyens, l'on peut mesurer l'efficacité de cette méthode de bannissement et de l'impact général que cela peut avoir. Peut-être que les psychanalystes de Cairn y arrivent, mais c'est par l'exercice de la pensée seule.
J'ai lu certes un peu vite, il y a du Freud et du Lacan, il y a aussi des réflexions intéressantes mais c'est un peu fumeux comme de coutume en psychanalyse.
En tout cas j'ai pas vu de preuves ni rien de bien concret.
Je ne suis plus tout jeune non plus, mais je ne suis pas aussi sûr que vous que les mentalités aient changé parcequ’on ne dit plus ”rital” ou ”portos”, je ne suis même pas sûr qu'elles aient changé tout court, ou alors si peu, sinon il n'y aurait pas tous ces débats.
J'aimerais que ça marche mais ça me semble tellement tiré par les cheveux...
Bonne journée, merci pour l'article.
Roland-de-Gilead85 a écrit
Je te remercie donc de m'avoir repris, mon propos précédent n'avait pas pour but de dénigrer votre travail.
Ah mais pas de soucis,
Puis c'est toujours enrichissant d'avoir un échange de points de vue différents mais constructif...
on accepte la critique constructive donc pas de soucis de ce côté là
Amicalement
MM
prescripteur a écrit
D'où les exemples que j'ai donné, j'ai jamais trouvé que changer une dénomination avait amélioré les conditions de vie ou la considération qu'avait le public envers les personnes concernés par ce changement.
Bonjour, comme je suis âgé j'ai pu constater la disparition dans l'espace public des dénominations insultantes envers les homosexuels, les noirs, les italiens, les femmes etc.. (Il y a encore un usage privé mais l'usage public est vite signalé et attaqué).
Et, pour mois ça a accompagné le réduction de la discrimination à leur égard.
https://www.cairn.info/revue-cahiers-du … ge-163.htm
Amicalement
Alors la je suis tout à fait d'accord avec toi.
Mais toxicomane est une vraie définition.
Tout comme noir ou homosexuel ou même obèse. (Pour l'exemple)
Negro, bougnoule ou pédale ou gros tas la c'est discriminant et condamnable.
Perso qu'on me dise que je suis toxicomane ça me dérange pas puisque c'est vrai et correctement formulé.
Qu'on me dise que je suis un drogué je me dérange pas non plus puisque je me drogue.
Après si vous pensez que ça peut faire avancer les choses de changer de dénomination même si celle ci est juste qualifiante et non discriminante pourquoi pas.
Mais pour moi c'est un peu comme l'écriture inclusive, ça fait du bien qu'aux personnes concernées (et encore , je traine pas mal avec des LGBT et la majorité s'en fout totalement) et ça ne change pas le regard ou la conception des choses des gens qui discriminent.
Après comme tu dis ça pose un cadre a la limite.
Et poursuivre les abus devient plus facile.
Mais ça ne fait en rien changer les mentalités, sanctionner n'a jamais remplacé l'éducation et l'information.
D'ailleurs a notre position de toxicomanes nous le savons très bien.
Mais ça reste mon avis
Cordialement
Sansan a écrit
Franchement,qu’est-ce que j’en ai à faire de comment ont nous appelle,c’est pas ça qui vas régler notre problème!
Vous vous prenez vraiment la tête pour des mots!
Oui mais c'est à la mode dans les milieux militants, là c'est clairement se battre contre des moulins à vent que de vouloir en discuter ici. Il s'agirait désormais de tirer les bonnes leçons de ce qu'écrivait Georges Orwell il y a 80 ans dans son célèbre roman, 1984:
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."
Psilosophia a écrit
Sansan a écrit
Franchement,qu’est-ce que j’en ai à faire de comment ont nous appelle,c’est pas ça qui vas régler notre problème!
Vous vous prenez vraiment la tête pour des mots!Oui mais c'est à la mode dans les milieux militants, là c'est clairement se battre contre des moulins à vent que de vouloir en discuter ici. Il s'agirait désormais de tirer les bonnes leçons de ce qu'écrivait Georges Orwell il y a 80 ans dans son célèbre roman, 1984:
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."
@Psilosophia.
Si tu savais au combien ça me fait du bien de te lire et de savoir que tu es toujours actif sur le net.
Merci pour ton intervention au combien judicieuse.
Cordialement
Roland-de-Gilead85 a écrit
Psilosophia a écrit
Oui mais c'est à la mode dans les milieux militants, là c'est clairement se battre contre des moulins à vent que de vouloir en discuter ici. Il s'agirait désormais de tirer les bonnes leçons de ce qu'écrivait Georges Orwell il y a 80 ans dans son célèbre roman, 1984:
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."@Psilosophia.
Si tu savais au combien ça me fait du bien de te lire et de savoir que tu es toujours actif sur le net.
Merci pour ton intervention au combien judicieuse.
Cordialement
Merci de ton retour, mais on se connait d'avant de PA ou sur Psychonaut?
Psilosophia a écrit
Roland-de-Gilead85 a écrit
@Psilosophia.
Si tu savais au combien ça me fait du bien de te lire et de savoir que tu es toujours actif sur le net.
Merci pour ton intervention au combien judicieuse.
CordialementMerci de ton retour, mais on se connait d'avant de PA ou sur Psychonaut?
Oui on se connait.
De PN a la base.
Le dino de Mario te salue mon ami.
Roland-de-Gilead85 a écrit
Psilosophia a écrit
Merci de ton retour, mais on se connait d'avant de PA ou sur Psychonaut?
Oui on se connait.
De PN a la base.
Le dino de Mario te salue mon ami.
Ah bordel c'est bon je te remets, ça fait plaisir de voir que t'es là!
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."
Je pense plus à complotiste qu'à PUD. Mais je suis d'accord, quel plaisir de croiser Mr Gilead ici.
Mister No a écrit
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."
Je pense plus à complotiste qu'à PUD. Mais je suis d'accord, quel plaisir de croiser Mr Gilead ici.
J'ai peut-être mal compris, mais tu analyses mes propos comme complotistes ou je suis à côté de la plaque?
Psilosophia a écrit
Sansan a écrit
Franchement,qu’est-ce que j’en ai à faire de comment ont nous appelle,c’est pas ça qui vas régler notre problème!
Vous vous prenez vraiment la tête pour des mots!Oui mais c'est à la mode dans les milieux militants, là c'est clairement se battre contre des moulins à vent que de vouloir en discuter ici. Il s'agirait désormais de tirer les bonnes leçons de ce qu'écrivait Georges Orwell il y a 80 ans dans son célèbre roman, 1984:
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."
J'approuve.
Ce qui prouve bien qu'il ne s'agit ici pas de novlangue, vu qu'il s'agit clairement d'introduire, penser et réfléchir des nouveaux termes...
:)
cependant a écrit
Salut,
Psilosophia a écrit
Oui mais c'est à la mode dans les milieux militants, là c'est clairement se battre contre des moulins à vent que de vouloir en discuter ici. Il s'agirait désormais de tirer les bonnes leçons de ce qu'écrivait Georges Orwell il y a 80 ans dans son célèbre roman, 1984:
"L'appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et on ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. La novlangue était destinée, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but."J'approuve.
Ce qui prouve bien qu'il ne s'agit ici pas de novlangue, vu qu'il s'agit clairement d'introduire, penser et réfléchir des nouveaux termes...
:)
Oui mais non.
La on a juste rajouté le P a UD.
Personne.... C'est pour nous différencier des végétaux et des minéraux ? (Quoi que je crois pas qu'ils consomment eux)
Ça pourrait aussi vouloir dire que l'usager ou le consommateur qui ne se reconnaît pas dans cette définition ou qui n'y adhère pas n'est pas une personne ?
Et puis il y a la langue française.
On dit un usager de la route ou des transports en commun.
On pourrais définir de dire personne utilisatrice de la route ou des transports en commun..... Mais ça change quoi ?
Et si le "personne" change tant la donne, pourquoi pas juste "personne toxicomane" PT (je l'aime bien celui là)
Ou "Personne droguée" PD (celui ci je l'aime encore plus)
Et puis quitte à définir d'un nouveau terme, autant en prendre un qui ait de la gueule.
Explorateur de la psyché. EDLP
Personne qui aime se défoncer. PQASD
Licorne du Turfu. LDT
Bon j'arrête mes conneries et j'espère me tromper, que ça va faire bouger les choses.
Vous avez au moins le mérite de tenter, et ça a par PA personne ne le fait.
Roland-de-Gilead85 a écrit
Et si le "personne" change tant la donne, pourquoi pas juste "personne toxicomane" PT (je l'aime bien celui là)
Ou "Personne droguée" PD (celui ci je l'aime encore plus)
Ah c'est malin! Bon, Jerry quand même
(content de te lire, au passage )
J'ai eu mon RDV bimestriel
(tous les 2 mois donc, à ne pas confondre avec bimensuel, comme Astrapi)
à mon CSAPA adoré hier, où j'ai pu discuter de cette proposition de remplacement d'UDs par PUDS et c'était sympa d'avoir un avis externe.
Vu que PUD c'est un peu moche, car à moins de l'écrire systématiquement avec des ptits points entre chaque lettre, ça va forcément être prononcé comme "pude", mon médecin suggérait, attention les yeux => UUD©
(usager ou usagère de drogue, prononcé hu-hu-dé)
Bon du coup on exclu les personnes qui ne sont ni hommes ni femmes, mais à priori ils ont des problèmes plus importants que de ne pas être inclus proprement dans des groupes de guédros
Plus sérieusement, c'est en effet une problématique importante, et je suis 100% pour l'utilisation de mots épicènes.
C'est juste ce "PUDE" en particulier que je ne trouve pas très vendeur, et je pense qu'on peut trouver un acronyme/sigle plus séduisant...
Bisous!
MT
J'ai peut-être mal compris, mais tu analyses mes propos comme complotistes ou je suis à côté de la plaque?
Ni l'un, ni l'autre.
Je trouve que la citation illustre à merveille le néologisme ou plutot la distortion du mot complotiste, mais pas UD, PUD.
Complotiste c'est ce qui permet d'exclure du débat toute forme de réflexion.
Toxicomane est un mot qui ne décrit pas vraiment un individu, et qui peut permettre de corrompre le débat, ou le faire disparaître, tout simplement en annihilant ma possibilité de débat, de réflexion.
Désigner une personne en utilisant le champ lexical de la médecine n'est pas innocent.
Quand à l'écriture inclusive, c'est une souffrance cognitive infligée à de nombreuses personnes usagères ou pas de drogues. (La fin de cette assertion, bien qu'au féminin inclut aussi les hommes au passage.)
Quand je dis souffrance cognitive, je suis sincère, mais cette souffrance n'est pas gratuite ou infligée sciemment, la démarche est noble.
On dirait que Mr de Gilead a été remercié, c'est dommage, je pense qu'en arrondissant les angles, il aurait pu apporter beaucoup à la commu, son absence est privative.
Dernière modification par Mister No (30 juin 2022 à 21:04)