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Journal d'une pair aidante en addicto 



Il y a quelques années sur psychoactif j'écrivais : si j'avais su que ce premier shoot impacterai ma fille par un syndrome de sevrage je n'aurais jamais commencé..
Tu te bats bien mieux que ta maman face au manque... 
Aujourd'hui je pourrais écrire si j'avais su que ce premier shoot te mènerai a exercer un métier dans l'addictologie, je n'y aurais pas cru.
Et pourtant voilà 2 ans que je suis devenue pair aidante, et que mon "savoir experientiel" est devenu mon outils de travail. Quel métier difficile... Conseiller et guider les gens dans le rétablissement quand chez toi, tout est encore déconnant, se fondre dans ce système, cette société, quel exercice délicat.
Aujourd'hui j'accompagne des gens qui ont l'envie de mener une vie sans produits, l'abstinence est merveilleuse regardez moi, je suis épanouie, oui,la journée mais le soir, elle me manque, son étreinte destructrice et son goût amer me rendent nostalgique. Elle était ma meilleure amie,toxique mais indispensable.
Syndrome de l'imposteur bonsoir, je ne suis pas ravie de te rencontrer.
Et pourtant que j'aime mon métier...
Enchantée je suis pair aidante, et j'ai l'envie de vous partager mon quotidien.

Catégorie : Carnet de bord - 12 mars 2025 à  02:31

#Addictologie #héroïne #Pair aidante

Reputation de ce commentaire
 
Merci pour ton témoignage. A suivre.... je m'abonne ;)



Commentaires
#1 Posté par : pierre 12 mars 2025 à  21:38
Bonjour,

merci pour ton journal de bord, ca peut être riche, et la pair-aidance en addicto n'est pas tres documentée. Pour lancer la discussion, je vais me permettre de t'interroger sur ce qui me gène dans la pair-aidance que tu proposes.

Je dois dire que j'ai du mal avec la pair-aidance qui utilisent l'exemple de l'arrêt des drogues pour faire arrêter les autres. Ca renforce la vision dominante de l'usage de drogue, ou tu ne peux être bien qu'en arrêtant les drogues.

Pour moi, il y a deux types de pair-aidance. Celles qui fait de la RDR, et celles qui aide au rétablissement. Certaines personnes peuvent faire les deux (comme moi), mais pas dans ta version du rétablissement, qui est l’arrêt de drogue (ce qui fait un peu patient-expert ?). Mais le rétablissement n'est pas forcément l’arrêt de drogue. Ca peut aussi être bien vivre avec les drogues (à nouveau), en plus de faire de la RDR.

Sinon, je serais curieux de connaitre quels savoirs expérientiels mobilises tu dans ton métier  ? Tu l'as mis entre guillemet dans ton texte et ca m'interroge. Car un des gros problèmes des pair-aidants notamment du coté de l'abstinence/rétablissement, c'est qu'on ne veut pas vraiment leur savoir expérientiel, et qu'ils sont condamnés à recracher le savoir médical. Ca s'appelle l'injustice épistémique. Ou comment les personnes utilisatrices de drogue sont discréditées en tant que sachantes, et comment leur cadre de pensée est remplacé par la cadre de pensée des professionnels de l'addicto (surtout si ils sont seuls dans la structure)... Le pair-aidant se retrouve à être une version bas de gamme des professionnel de l'addicto, dans laquelle on lui demande de faire tout ce que ne veulent pas faire les autres professionnels (notamment l'accueil). Et en étant les plus mal payés, et sans aucune possibilité d'élévation de carrière. Ca peut être d'une maltraitance absolue !

Je ne veux pas être maltraitant également. Mais si on y fait pas attention, la pair-aidance va etre encore un autre moyen de domination sur les personnes utilisatrice de drogue par les professionnels de l'addicto (et ca en prends malheureusement le chemin).

Pierre, manager-pair dans un CSAPA et un ACT.

 
#2 Posté par : Chanaeyn 13 mars 2025 à  11:20

pierre a écrit

Bonjour,

merci pour ton journal de bord, ca peut être riche, et la pair-aidance en addicto n'est pas tres documentée. Pour lancer la discussion, je vais me permettre de t'interroger sur ce qui me gène dans la pair-aidance que tu proposes.

Je dois dire que j'ai du mal avec la pair-aidance qui utilisent l'exemple de l'arrêt des drogues pour faire arrêter les autres. Ca renforce la vision dominante de l'usage de drogue, ou tu ne peux être bien qu'en arrêtant les drogues.

Pour moi, il y a deux types de pair-aidance. Celles qui fait de la RDR, et celles qui aide au rétablissement. Certaines personnes peuvent faire les deux (comme moi), mais pas dans ta version du rétablissement, qui est l’arrêt de drogue (ce qui fait un peu patient-expert ?). Mais le rétablissement n'est pas forcément l’arrêt de drogue. Ca peut aussi être bien vivre avec les drogues (à nouveau), en plus de faire de la RDR.

Sinon, je serais curieux de connaitre quels savoirs expérientiels mobilises tu dans ton métier  ? Tu l'as mis entre guillemet dans ton texte et ca m'interroge. Car un des gros problèmes des pair-aidants notamment du coté de l'abstinence/rétablissement, c'est qu'on ne veut pas vraiment leur savoir expérientiel, et qu'ils sont condamnés à recracher le savoir médical. Ca s'appelle l'injustice épistémique. Ou comment les personnes utilisatrices de drogue sont discréditées en tant que sachantes, et comment leur cadre de pensée est remplacé par la cadre de pensée des professionnels de l'addicto (surtout si ils sont seuls dans la structure)... Le pair-aidant se retrouve à être une version bas de gamme des professionnel de l'addicto, dans laquelle on lui demande de faire tout ce que ne veulent pas faire les autres professionnels (notamment l'accueil). Et en étant les plus mal payés, et sans aucune possibilité d'élévation de carrière. Ca peut être d'une maltraitance absolue !

Je ne veux pas être maltraitant également. Mais si on y fait pas attention, la pair-aidance va etre encore un autre moyen de domination sur les personnes utilisatrice de drogue par les professionnels de l'addicto (et ca en prends malheureusement le chemin).

Pierre, manager-pair dans un CSAPA et un ACT.

Bonjour Pierre,

Merci pour ton message, je vais tenter de te répondre au mieux, le message que j'ai posté était un peu publié sous le coup de l'énervement, avec ce poids de l'abstinence qu'on impose aux pairs aidants dans mon travail, l'abstinence même bien ancrée n'est pas toujours simple hmm
Je suis pair aidante dans une EMSP, équipe mobile santé précarité, mon travail c'est faire du "aller vers", je vais a la rencontre de personnes, très isolées, souffrants d'addictions et d'autres pathologies, mentales bien souvent.
Ici on pratique aussi la RDR, je ne vais pas vers les gens en leur disant que l'abstinence est le meilleur des choix.
Mon but c'est ramener vers le soin, tenter de réveiller chez la personne une envie d'aller vers le rétablissement, ça passe par l'ouverture de droits communs, à l'accompagnement et l'orientation dans des Csapa ou autres établissements compétents, je suis en binôme avec un collègue intervenant social qui gère toute la partie administrative.
Ca peut être aussi, parler autour d'un café ou d'un repas thérapeutique, sortir la personne de son isolement et tenter de réveiller chez elle son pouvoir d'agir.
Je vais me servir de mon vécu expérientiel sans pour autant témoigner de ma propre expérience, mais plutôt en utilisant les outils qui m'ont été utiles, et surtout une écoute sans jugements, une relation horizontale et non verticale comme avec bien souvent, les autres professionnels.
Je peux également être, la voix de la personne accompagnée, l'interprète entre elle et les autres professionnels. Autant je peux aider la personne a se faire comprendre face a une assistante sociale parfois même un psychiatre, car oui addiction et santé mentale c'est la plus grande partie de ping pong jamais organisée... mais c'est un autre sujet , autant je peux expliquer a mes collègues pourquoi M. un tel à réagit ainsi, en tant que pair aidant on perçoit souvent plus de petites choses.
Le but premier dans mon poste étant la création de lien avec la personne, facilité par un vécu commun.
Je fais également actuellement une formation pour devenir counsellor, plus précisément, accompagnement en addictologie via le counselling.
C'est un type de relation d'aide spécifique qui vise a aider une personne dépendante à travers ses propres solutions pour une meilleure qualité de vie. C'est vraiment centrée autour de la personne.

C'est compliqué d'expliquer tout ça par écrit, mais n'hésite pas si tu veux échanger. Ton approche à l'air très intéressante, et la pair aidance est encore nouvelle, bien que les mouvements d'entraides soient très anciens. Trouver sa place de pair aidante c'est difficile, l'intégration des pairs aidants dans les équipes est toujours délicate, bien que j'ai des collègues géniaux qui m'ont toujours considérées comme professionnelle au même titre qu'eux.


 
#3 Posté par : pierre 13 mars 2025 à  16:21
Bonjour,

merci pour ta réponse, je continue de creuser le sujet.

Chanaeyn a écrit

Je suis pair aidante dans une EMSP, équipe mobile santé précarité, mon travail c'est faire du "aller vers", je vais a la rencontre de personnes, très isolées, souffrants d'addictions et d'autres pathologies, mentales bien souvent.

C'est chouette comme travail ! Bravo.

Chanaeyn a écrit

Mon but c'est ramener vers le soin, tenter de réveiller chez la personne une envie d'aller vers le rétablissement,

Donc c'est de ramener à l'abstinence, d'après ce que tu as dis plus haut ? (rétablissement = abstinence).

Chanaeyn a écrit

avec ce poids de l'abstinence qu'on impose aux pairs aidants dans mon travail, l'abstinence même bien ancrée n'est pas toujours simple

Ton équipe/institution t'impose l'abstinence, ca veut dire quoi ? Ca montrerait que ton role est bien de montrer le bon exemple de l'abstinence, pour "montrer que c'est possible et comme c'est bien aux autres PUD" ?

Chanaeyn a écrit

Ici on pratique aussi la RDR, je ne vais pas vers les gens en leur disant que l'abstinence est le meilleur des choix.

C'est pas vraiment ce que tu disais au dessus. Qu'entends tu par "pratique de RDR" ?

Chanaeyn a écrit

Ca peut être aussi, parler autour d'un café ou d'un repas thérapeutique, sortir la personne de son isolement et tenter de réveiller chez elle son pouvoir d'agir.

"un repas thérapeutique" ???? Ca veut dire quoi ? Manger ensemble ? Lui offrir un repas pour qu'elle t'écoute donner la bonne parole ? Ca fait tres partenaliste. Il faut se méfier de ne pas mettre thérapeutique à toutes les sauces. Dire que c'est un repas "thérapeutique", c'est une autre façon de prendre le pouvoir sur la personne aidée. Pourquoi dire que c'est thérapeutique, si ce n'est pour bien rappeler l'asymétrie de la relation entre les aidants et les aider.

Chanaeyn a écrit

mais c'est un autre sujet , autant je peux expliquer a mes collègues pourquoi M. un tel à réagit ainsi, en tant que pair aidant on perçoit souvent plus de petites choses.

Si tu peux j'aimerais des exemples concrets. Par ailleurs, le pair-aidant peut aussi expliquer aux professionnels qu'ils font de la merde et stigmatisent les PUD... Il me semble que le pair aidant doit se trouver aussi du coté des PUD face à l'armada de "mal-bienveillance" professionnelle.

Chanaeyn a écrit

Je vais me servir de mon vécu expérientiel sans pour autant témoigner de ma propre expérience, mais plutôt en utilisant les outils qui m'ont été utiles, et surtout une écoute sans jugements, une relation horizontale et non verticale comme avec bien souvent, les autres professionnels.

Ca vient texto de la formation "pair-aidant", mais ca ne dit pas grand chose.  Ce que tu dis, c'est un discours un peu convenu, c'est ce qu'on apprend à dire dans les formations "pair-aidant".  En magnifiant l'abstinence comme la seule solution face aux troubles de l'usage.... En oubliant qu'il peut y avoir d'autres manières de les aborder, comme les stratégies de gestions, la RDR, la lutte contre la stigmatisation....


Chanaeyn a écrit

C'est un type de relation d'aide spécifique qui vise a aider une personne dépendante à travers ses propres solutions pour une meilleure qualité de vie. C'est vraiment centrée autour de la personne.

Je trouve ca bien d'envisager une formation et de ne pas avoir envie de rester dans ce statut unique de pair-aidant (c'est bien aussi quand les compétences de pair-aidant sont accolées à d'autres compétences professionnels, comme chez moi dans mon CSAPA : j'ai un agent technique - pair aidant, ou moi même je suis manager-pair). Je te ferais remarquer qu'améliorer la qualité de vie des personnes, ce n'est pas forcément les faire arrêter les drogues. Ca peut etre faire de la RDR.


Bonne journée


 
#4 Posté par : Chanaeyn 13 mars 2025 à  20:46
Merci pour ta réponse

 
#5 Posté par : Chanaeyn 13 mars 2025 à  20:54

pierre a écrit

Bonjour,

merci pour ta réponse, je continue de creuser le sujet.

Chanaeyn a écrit

Je suis pair aidante dans une EMSP, équipe mobile santé précarité, mon travail c'est faire du "aller vers", je vais a la rencontre de personnes, très isolées, souffrants d'addictions et d'autres pathologies, mentales bien souvent.

C'est chouette comme travail ! Bravo.

Chanaeyn a écrit

Mon but c'est ramener vers le soin, tenter de réveiller chez la personne une envie d'aller vers le rétablissement,

Donc c'est de ramener à l'abstinence, d'après ce que tu as dis plus haut ? (rétablissement = abstinence).

Chanaeyn a écrit

avec ce poids de l'abstinence qu'on impose aux pairs aidants dans mon travail, l'abstinence même bien ancrée n'est pas toujours simple

Ton équipe/institution t'impose l'abstinence, ca veut dire quoi ? Ca montrerait que ton role est bien de montrer le bon exemple de l'abstinence, pour "montrer que c'est possible et comme c'est bien aux autres PUD" ?

Chanaeyn a écrit

Ici on pratique aussi la RDR, je ne vais pas vers les gens en leur disant que l'abstinence est le meilleur des choix.

C'est pas vraiment ce que tu disais au dessus. Qu'entends tu par "pratique de RDR" ?

Chanaeyn a écrit

Ca peut être aussi, parler autour d'un café ou d'un repas thérapeutique, sortir la personne de son isolement et tenter de réveiller chez elle son pouvoir d'agir.

"un repas thérapeutique" ???? Ca veut dire quoi ? Manger ensemble ? Lui offrir un repas pour qu'elle t'écoute donner la bonne parole ? Ca fait tres partenaliste. Il faut se méfier de ne pas mettre thérapeutique à toutes les sauces. Dire que c'est un repas "thérapeutique", c'est une autre façon de prendre le pouvoir sur la personne aidée. Pourquoi dire que c'est thérapeutique, si ce n'est pour bien rappeler l'asymétrie de la relation entre les aidants et les aider.

Chanaeyn a écrit

mais c'est un autre sujet , autant je peux expliquer a mes collègues pourquoi M. un tel à réagit ainsi, en tant que pair aidant on perçoit souvent plus de petites choses.

Si tu peux j'aimerais des exemples concrets. Par ailleurs, le pair-aidant peut aussi expliquer aux professionnels qu'ils font de la merde et stigmatisent les PUD... Il me semble que le pair aidant doit se trouver aussi du coté des PUD face à l'armada de "mal-bienveillance" professionnelle.

Chanaeyn a écrit

Je vais me servir de mon vécu expérientiel sans pour autant témoigner de ma propre expérience, mais plutôt en utilisant les outils qui m'ont été utiles, et surtout une écoute sans jugements, une relation horizontale et non verticale comme avec bien souvent, les autres professionnels.

Ca vient texto de la formation "pair-aidant", mais ca ne dit pas grand chose.  Ce que tu dis, c'est un discours un peu convenu, c'est ce qu'on apprend à dire dans les formations "pair-aidant".  En magnifiant l'abstinence comme la seule solution face aux troubles de l'usage.... En oubliant qu'il peut y avoir d'autres manières de les aborder, comme les stratégies de gestions, la RDR, la lutte contre la stigmatisation....


Chanaeyn a écrit

C'est un type de relation d'aide spécifique qui vise a aider une personne dépendante à travers ses propres solutions pour une meilleure qualité de vie. C'est vraiment centrée autour de la personne.

Je trouve ca bien d'envisager une formation et de ne pas avoir envie de rester dans ce statut unique de pair-aidant (c'est bien aussi quand les compétences de pair-aidant sont accolées à d'autres compétences professionnels, comme chez moi dans mon CSAPA : j'ai un agent technique - pair aidant, ou moi même je suis manager-pair). Je te ferais remarquer qu'améliorer la qualité de vie des personnes, ce n'est pas forcément les faire arrêter les drogues. Ca peut etre faire de la RDR.


Bonne journée

Merci pour ta réponse, effectivement l'idée et d'amener la personne à avoir une réflexion sur ses consommations et sur ce qu'elle cause dans sa vie, c'est un peu comme les conso/conséquences en communauté thérapeutique comme la maison de Kate.
Mais en aucun cas nous n'imposons le rétablissement ou le soin, on accompagne en respectant l'envie de la personne et ses besoins.
Quand je dis que l'on pratique la rdr, ça peut aller de conseiller la personne pour une consommation a moindre risque, l'aider à avoir du matériel propre ect.. a l'emmener au caarud si elle le demande.

Mon rôle n'est pas de montrer le bon exemple, lors des repas dit thérapeutique, on est plus sur de l'écoute active, je vais rarement aborder mon parcours, le repas nous sert souvent a créer du lien, a sortir la personne de son isolement, certain ne sont pas sorti depuis des mois, n'ont plus aucun contacts avec l'extérieur.
Le repas, c'est un partage et un moyen de mobiliser les compétences psycho sociales de la personne.
Ensuite on m'impose l'abstinence et je suis totalement ok avec ça, point de vue légal, je travaille dans une équipe mobile, je conduis et véhicule des personnes, je me dois d'être claire a ce niveau là, je ne pourrais pas consommer le soir en semaine.
Après le week end je fais ce que je veux en soit, plus clairement je suis sevrée du produit qui m'a mener a une addiction destructrice mais pas abstinente de tout.
Face aux personnes que j'accompagne, je ne prône pas l'abstinence, effectivement il y a d'autres options, je vais surtout suivre le souhait de la personne, si la consommation est une souffrance et que la personne exprime le souhait de stopper, la je ferais mon possible pour la conseiller et l'orienter au mieux.
Mais si elle souhaite continuer de consommer alors j'aiderai a ce qu'elle consomme en sécurité.
Je te rejoins sur la crainte d'être juste un faire valoir qui doit montrer l'exemple, mais je m'interdis de devenir comme cela, et jamais je n'ai été dire a quelqu'un que la vie sans produits est magnifique et que consommer c'est mal, ce serait un peu l'hôpital qui se fou de la charité lol mais parfois oui je pense que certains partenaires attendent cela de moi.


 
#6 Posté par : pierre 16 mars 2025 à  15:08
Merci pour ta réponse. C'est vraiment intéressant. Avec ton témoignage, nous sommes au coeur de la pair-aidance.

Chanaeyn a écrit

Mon rôle n'est pas de montrer le bon exemple, lors des repas dit thérapeutique, on est plus sur de l'écoute active, je vais rarement aborder mon parcours, le repas nous sert souvent a créer du lien, a sortir la personne de son isolement, certain ne sont pas sorti depuis des mois, n'ont plus aucun contacts avec l'extérieur.

Bien sur qu'un repas entre personnes est important pour créer du lien. C'est de l'appeler "thérapeutique" qui me gène et d'emblée sous entend un position de pouvoir (entre aidant et aider).


Chanaeyn a écrit

Merci pour ta réponse, effectivement l'idée et d'amener la personne à avoir une réflexion sur ses consommations et sur ce qu'elle cause dans sa vie, c'est un peu comme les conso/conséquences en communauté thérapeutique comme la maison de Kate.

Ce truc de "cause-conséquence" de la maison de Kate est juste horrible et stigmatisant, et c'est normal, ca vient du modèle Minnesota .... qui place l'abstinence avant tout, même avant la qualité de vie. "Cause conséquence", ca oublie juste que les produits ont une fonction, qu'ils ont des bénéfices meme pour les personnes addicts. Et que leur enlever sans savoir ce que ca leur apporte, c'est les mettre encore plus dans la merde.... On leur enlève un béquille sans donner de remplacement

Sur les savoirs expérientiels, pourrais tu me citer des exemples ou tu les emploies avec la personne ou avec les professionnels ? Car j'ai souvent l'impression qu'on parle des savoirs expérientiels des pair-aidant sans vraiment savoir ce que c'est ?
En gros, qu'elle sont les compétences et savoirs qui te différencie d'un educ ? Pourquoi on t'a engagé plutôt qu'un educ (à part l'effet de mode) ?

Bon week end
Pierre


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