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Traitement de la douleur chez les patients en TSO 



Je rencontre en ce moment un problème de santé, inconnu, je n'en sais pas la cause, ni la nature, mais c'est assez gore et douloureux. Assez pour que je courre les examens et chirurgiens, urgences et médecins, soins infirmiers à domicile, ambulance etc...

J'ai longtemps pensé au jour, ou quelqu'un qui prend 160mg de métha, et est sous TSO depuis 19 ans, avec une demie vie, de deux heures en métadonimie, comme moi, doit avoir une tolérance, aux antalgiques, qui sont presque tous opioïdes, associée à une tolérance aux dépressions respiratoires (peu de risque de surdose opioïde, avec 400mg de metha, je fais du footing et une conférence...), confrontés aux douleurs chroniques, et aiguës.

Bref, la douleur, a aussi un autre effet sur les patients en TSO c'est l'hyperalgie, hypersensibilté à la douleur. Que je n'ai jamais ressenti, ayant eu l'habitude de me blesser dans mon métier de cuisinier j'ai pu remarquer que j'étais à l'époque plutôt dur au mal.
Mais brûlures, fractures et rages de dent, sont très, très, très, dures, voir impossible à partir d'un niveau qui est atteint plus vite, tout en ayant (ça c'est plutôt rare) mis trop de temps à être sensible (je n'ai vraiment mal que quand c'est insupportable, au contraire de ce que dit l'étude, chacun est différent quant à son évaluation de la douleur, et sa sensibilité, plus ou moins exacerbée par les années de traitement, que la carie a attaqué l'os, ou l'abcès atteint 3cm ou 5 cm...par exemple.
Mon médecin ma prescrit du Lamaline, mais un par jour, 25mg d'opium, ou 2,5mg de morphine (10% c'est à dire rien, pour moi), ce qui veut dire que 500mg de paracétamol (par gelleule c'est toujours sur une base de paracétamol pour augmenter l'effet et empêchant la surdose de l'opium chez un sujet plus bierge à cause de la limite de 4 g par jour, mortelle, du paracétamol soit 8 x 500mg de doliprane et 100mg de poudre d'opium, contenant seulement 10 mg de moprphine (mais la thébaïne et d'autres alcaloïdes naturels du pavot sont là, dont on ne connaît pas tout du tout, toutefois c'est ,en tous cas, insuffisant, compensé par la poudre d'opium, certes mais, dans ce cas, pas par sa faible teneur en morphine, les récepteurs endo-morphiniques  sont déjà saturés par le TSO, au moins, ceux là, sans empêcher la douleur,  mais la présence d'autres alcaloïdes opiacés associés. Ca fait pas de mal, sur une douleur peu élevée, et donc ne laisse que peu d'espoir.
Sans parler de la réticence des docteurs, qui varie. Mais là j'ai enfin trouvé le PDF net, clair et précis à faire lire à votre médecin. Ou déjà prendre conscience et ne pas accepter du tramadol alors que même à dix boites, cela ne vous fera rien (me fera). Le paracétamol est plus efficace, et en ce moment on évite les anti inflammatoires...
Le problème est complexe mais les choix à faire sont clairs, lutter à tout prix contre la douleur, faute de perdre sur plusieurs pathologies, pour de mauvaises raisons, la confiance du patient, et une violence symbolique plus ou moins implicite, et intégrée par nous.

J'ai tout recopié, ci-dessous, car ce texte médical, scientifique, clinique basé sur l'expérience,  est vraiment ce que je cherchais et j'imagine n'être pas le seul sous TSO et malade, avec douleur.

Dépasser la culpabilité, contre productive, le patient est à soigner en entier, pas seulement par ci par là, c'est la première chose à faire, vous avez le droit à l'antalgie adaptée, même si c'est difficile, le risque d'OD n'a pas lieu d'être un frein, à l'augmentation (mais celle-ci peut augmenter la sensibilité, bizarrement, mais comme je l'ai dit j'ai plus peur que cela ne fasse rien, qui me prescrirait 300 ou 600mg de skenan associé à mes 160mg de métha?
Ca pourrait marcher? J'ai lu que oui mais qu'il y a des limites, et le dosage fait peur, pour rien puisque mon dosage quotidien enverrait ad patres trois enfants facile en 30 min...
Et même adultes...

Sachant que la morphine ne me procure aucun plaisir,  je n'ai jamais aimé ça, et qu'à part l'héroïne qui elle non plus ne faisait plus que me 'soigner', même si son principal défaut compensé par un effet plus apaisant et un léger sentiment de complétude absent d'une drogue 'triste' comme la métha, mais c'est la durée d'action qui fait tout...et la légalité. Je pourrais, théoriquement, mais il faut êter résident et dans les 200 choiis en UK ou Suisse,  à l'étranger, donc je bénéficier d'un traitement à l'héroïne, mais c'est compliqué et pas forcément adapté, mais il faudrait en avoir la liberté au lieu de multiplier les freins légaux en médecine,  d'au moins en parler et de tester.


Les freins le sont plus, pour raisons idéologiques que cliniques, et 17 ans de méthadone, je n'aime pas les opiacés, n'en prend pas pour me défoncer, plus depuis une lune de miel très ancienne, enfin je ne recherche pas le 'mésusage' à la limite un confort, et là on est loin du plaisir (même s'il n'y a pas de mal si c'en  est vraiment un...).

L'opioïde, j'en ai besoin, mais celui que je prends n'a pas d'effet dépresseur, je l'associe même à deux benzos, et ne suis pas endormi, mais alors pas du tout.
                Plutôt speedant, le TSO, seul, un peu moins avec valium, mais calme je ne le suis pas, et malade je souffre potentiellement autant, et plutôt plus tout en ayant moins de solutions et des barrières non scientifiques ni cliniques, parfois morales.

On a essayé, avec mon docteur, en  prenant les 160mg de métha en fractions de quatre fois quarante,  je diffuse ainsi, l'effet (faible mais réel) antalgique du produit (qui n'est pas pris pour cela) et ne dors plus, et cette voix ou plutôt ces yeux qui qui vous disent 'c'est bien fait pour ta gueule...'.

Donc je vais vous copier/coller le texte le mieux rédigé et clair pour tous, très utile dans la limite du possible...
Merci, si vous avez des témoignages ça m'intéresse!


Voici :
Gestion de la douleur aiguë chez les patients sous traitements de substitution aux opioïdes[/b]
Elena Manguzzi, Laura Wainstein, Jules Desmeules, Barbara Broers    Rev Med Suisse 2018; volume 14. 1280-1285
Résumé
La prise en charge de la douleur nociceptive aiguë chez les patients sous traitements basés sur la substitution (TBS) de la dépendance aux opioïdes représente un enjeu thérapeutique majeur. Les particularités cliniques de ces patients, notamment une sensibilité exacerbée à la douleur, tout comme les particularités pharmacologiques des TBS, imposent une prise en charge individualisée et adaptée au patient, à sa douleur et au TBS employé. Cet article, après avoir souligné les spécificités de la douleur chez ces patients et levé les barrières à une prise en charge efficace, propose une synthèse des stratégies thérapeutiques pharmacologiques possibles.

D’une manière générale, le principe est de maintenir le TBS et d’y associer une analgésie multimodale adaptée à l’intensité de la douleur et incluant des mesures non médicamenteuses, des antalgiques non opioïdes et/ou opioïdes si nécessaire, en sélectionnant adéquatement le type d’opioïde selon le TBS. Une prise en charge efficace implique, en outre, une collaboration entre les différents professionnels de santé impliqués dans le suivi de ces patients, et reste fondamentale afin de protéger cette population vulnérable des conséquences sanitaires négatives liées à une douleur insuffisamment soulagée.
INTRODUCTION
La substitution d’une dépendance est définie comme le remplacement d’une substance addictive et nocive par sa forme médicamenteuse prescrite par un médecin. Cette dernière est moins néfaste, mais a des effets identiques ou comparables. Dans le contexte de la dépendance aux opioïdes, la substitution par les opioïdes est aujourd’hui la seule démarche thérapeutique ayant démontré une utilité à long terme sur l’usage de la substance et ses conséquences négatives, ainsi qu’un effet préventif sur la transmission des maladies infectieuses.1 La substitution par les opioïdes n’est plus un cas particulier et s’est en effet imposée comme le traitement de choix dans les différentes recommandations internationales. Si la base légale permettant de traiter les patients avec une substitution (notamment la méthadone) existe dans de nombreux pays d’Europe depuis les années 1960-70, leur mise en place s’est véritablement développée au cours des deux dernières décennies devant la nécessité de faire face à l’épidémie de VIH et à la survenue de surdoses mortelles, mais surtout grâce à la volonté des professionnels sanitaires et sociaux du domaine au niveau international ayant milité pour la reconnaissance de ces traitements.2

Plusieurs terminologies existent dans la littérature pour nommer ce type de modalité thérapeutique ; l’une d’entre elles fréquemment utilisée est le traitement basé sur la substitution (TBS) de la dépendance aux opioïdes, que nous retiendrons donc dans cet article.

En Europe, cinq molécules sont aujourd’hui utilisées comme TBS de la dépendance aux opioïdes : la (R,S)-méthadone, la (R)-méthadone, la buprénorphine, la morphine retard orale et la diacétylmorphine ou héroïne.1 Ces molécules sont présentées dans le tableau 1. Le nombre de nouveaux patients sous TBS a diminué au cours des dernières années, mais globalement cette population est en constante augmentation en raison du vieillissement des individus, tant l’impact des TBS sur la santé bio-psychosociale et la prise en charge globale de ces patients est important. Ainsi en France, plus de 151 000 patients étaient sous TBS en 2017.3 En Suisse, plus de 17 000 personnes bénéficiaient d’un TBS en 2016 et près d’un tiers d’entre eux était domicilié en Suisse romande.4

Tableau 1
Traitements basés sur la substitution (TBS) de la dépendance aux opioïdes1,20,21


Toutefois, le soulagement de la douleur aiguë chez les patients dépendants aux opioïdes ou sous TBS reste encore un enjeu thérapeutique majeur ; celle-ci est en effet souvent sous-évaluée et parfois insuffisamment soulagée. L’absence de guidelines officielles rend la tâche des professionnels de santé d’autant plus difficile. Or, différentes études ont montré que la prévalence de la douleur chez ces patients serait deux à trois fois plus élevée que dans la population générale.5

[b]L’objectif de cet article est donc de permettre au médecin de premier recours de mieux appréhender la problématique de la douleur aiguë chez ces patients sous substitution pour un abus d’opioïdes et propose ainsi une synthèse des stratégies thérapeutiques médicamenteuses possibles.


LES PATIENTS SOUS TBS ONT UNE SENSIBILITE ACCRUE A LA DOULEUR
S’il est vrai que les patients sous TBS peuvent présenter de nombreuses comorbidités somatiques et/ou psychiatriques à l’origine d’une fréquence élevée de manifestations douloureuses, d’autres mécanismes ont été identifiés et bien décrits dans la littérature pour expliquer cette prévalence supérieure de la douleur.

Le principal réside dans le processus d’hyperalgésie induite par l’exposition prolongée aux opioïdes, décrite comme un état de sensibilisation du système de conduction de la douleur. Cette hyperalgésie se manifeste cliniquement par une augmentation de la sensibilité à la douleur, une aggravation et une extension de la douleur chez les patients traités par opioïdes, même à faible dose.6,7 Ce phénomène de sensibilisation existe parfois chez les patients traités par opiacés à visée antalgique comme chez les patients sous TBS, même s’il n’existe que peu de données estimant la prévalence de ce phénomène dans cette population.8,9

L’hyperalgésie serait en grande partie liée à une activation et une sensibilisation des systèmes pronociceptifs (impliquant notamment les neuropeptides anti-opioïdes et le système des acides aminés excitateurs via les récepteurs NMDA), en même temps qu’une activation des systèmes antinociceptifs, lors d’une administration d’opioïdes.10 Ce phénomène se réduit lors d’une diminution des posologies d’opioïdes et légitime parfois une rotation des opioïdes. (pas forcément  ndm)

Il est important de différencier le phénomène d’hyperalgésie du phénomène de tolérance. Celle-ci correspond à une diminution de l’effet antalgique lors de l’utilisation d’une même posologie d’antalgique ou à la nécessité d’augmenter la posologie pour obtenir le même effet. La tolérance n’est pas sous-tendue par le même mécanisme de neuroplasticité que celui à l’origine de l’hyperalgésie. Elle serait liée à une désensibilisation des systèmes antinociceptifs. Ainsi, si une augmentation des doses d’antalgiques peut compenser la tolérance, elle risque par contre d’aggraver l’hyperalgésie.11

Cette sensibilité exacerbée à la douleur chez les patients dépendants aux opioïdes n’est ainsi pas corrigée par les TBS et la prise en charge de la douleur n’en est que plus complexe. Or celle-ci est d’autant plus fondamentale lorsqu’on sait que sa mauvaise prise en charge chez le patient sous TBS expose à un risque de consommation autothérapeutique de substances psychoactives, de troubles du comportement, de rupture de traitement et/ou de conséquences négatives sanitaires ou psychosociales.

BARRIERES A LA PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR : LES CRAINTES ET IDEES REÇUES DES PROFESSIONNELS DE SANTE
La prise en charge de la douleur chez les patients sous TBS peut en outre être mise en défaut par certaines craintes ou idées reçues des professionnels de santé,12 qu’il est important de discuter.

Une crainte fréquente est celle d’entraîner une reprise du comportement addictif chez ces patients en leur administrant des opioïdes. Ce risque existe en particulier avec l’utilisation de certains opioïdes plus lipophiles (comme la péthidine ou l’oxycodone) et/ou si leur administration se fait par voie parentérale.

A l’inverse, plusieurs études montrent que le stress et l’anxiété liés à la douleur seraient certainement plus susceptibles de conduire à des comportements de recherche et de consommation de substances.13 Il n’en demeure pas moins que les patients sous TBS sont physiquement dépendants aux opiacés et tolérants, même s’ils ne présentent plus de comportement addictif.

Cette crainte est entretenue par les études épidémiologiques nord-américaines qui montrent un accroissement de la morbi-mortalité liée à l’usage des opioïdes. En effet, dans les années 2000 aux Etats-Unis, des campagnes de promotion pour l’utilisation des analgésiques opioïdes avaient entraîné une augmentation significative du nombre de prescriptions et de consommateurs chroniques d’opioïdes, générant en outre un accroissement des problématiques addictives. Par la suite, en raison d’un changement de politique de santé, la prescription des opioïdes a diminué notablement, avec pour conséquence le développement du marché clandestin de molécules opioïdes, dont le degré de pureté variable a conduit à une forte augmentation des décès par overdose.14 En Europe et en Suisse en particulier, il semble que le problème soit moins important qu’aux Etats-Unis, toutefois les données sont peu étayées. De plus, les quelques études européennes disponibles indiquent une réelle augmentation des cas de surdosage et/ou de décès liés aux opioïdes.15

Une autre crainte majeure des professionnels de santé est que la co-administration d’un TBS avec des doses élevées d’antalgiques opioïdes augmente le risque de dépression centrale et respiratoire. Ce risque est en effet bien décrit, mais il est en réalité plus théorique que réel pour deux raisons: d’une part, la douleur pourrait servir d’antagoniste naturel aux effets dépresseurs des opioïdes et, d’autre part, la tolérance aux effets dépresseurs respiratoires se développe plus rapidement chez les patients recevant des opioïdes que chez les patients naïfs. L’expérience clinique montre en effet que pour les patients oncologiques par exemple, chez lesquels de fortes doses d’opioïdes sont fréquemment nécessaires, la dépression respiratoire reste un phénomène rare.16,17 Une surveillance clinique rapprochée et une augmentation lente et progressive de la posologie d’opioïdes permettent dans la plupart des cas de prévenir un risque éventuel.

Enfin, nombre de professionnels de santé se demanderont si la plainte douloureuse peut être une tentative de manipulation du patient pour obtenir des opioïdes. Cette question place le professionnel de santé dans une position inconfortable et ambiguë, souvent d’autant plus marquée que ces patients peuvent avoir des réticences à évoquer leur parcours addictif. Il convient alors de se rappeler que ces patients sont plus fréquemment et plus intensément douloureux, qu’ils sont plus vulnérables et qu’une prise en charge insuffisante de leur douleur les expose à diverses conséquences négatives.

De plus, une stratégie adaptée de repérage et d’évaluation de la douleur, ainsi qu’une bonne connaissance des signes de dépendance, d’intoxication aiguë et de sevrage aux diverses substances psychoactives, permettent de guider les professionnels.

PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR AIGUË NOCICEPTIVE CHEZ LES PATIENTS SOUS TBS
La stratégie thérapeutique est conditionnée par l’étiologie, le type et l’intensité de la douleur, ainsi que par le TBS employé. Elle nécessite donc d’être individualisée. Certains principes généraux restent toutefois de mise, quels que soient la douleur et le TBS (figure 1).

Fig 1
Algorithme de prise en charge globale de la douleur aiguë nociceptive chez les patients sous traitements de substitution aux opioïdes (TBS)


Recommandations générales12,17–19
Il convient en tout premier lieu d’établir un diagnostic et donc d’évaluer le type de douleur et son origine physiopathologique (nociceptive, fonctionnelle et/ou neuropathique). Il faut également rassurer le patient sur la prise en compte de sa douleur et l’informer sur les possibilités de le soulager au mieux, afin de réduire l’anxiété et d’établir ou de renforcer la relation de confiance
.


Cette alliance thérapeutique est la pierre angulaire du bon déroulement de la prise en charge et permet aux professionnels de santé de clarifier auprès et avec le patient la différence entre le traitement qui relève de l’addiction et celui qui relève de l’antalgie. Selon certains auteurs, la mise en place d’un contrat de soins peut parfois représenter une mesure thérapeutique utile.

La prise en charge générale de la douleur aiguë chez ces patients comprend dans tous les cas le maintien d’un TBS et la mise en place d’un traitement antalgique actif, efficace et adapté à l’intensité de la douleur et à son origine. Comme pour tous les patients présentant une douleur aiguë nociceptive, un traitement étiologique, des mesures non médicamenteuses et l’utilisation d’antalgiques non opioïdes (paracétamol, AINS, stéroïdes, co-analgésiques, myorelaxants) peuvent être mis en œuvre et sont souvent utiles, notamment en cas de douleurs légères à modérées. En cas de douleurs modérées à sévères, les antalgiques opioïdes s’avèrent parfois nécessaires et doivent alors être débutés dans les meilleurs délais. Dans ce cas, afin de diminuer la consommation totale d’antalgiques opioïdes, une stratégie d’analgésie multimodale doit d’autant plus être déployée.

Compte tenu des phénomènes de tolérance, un contrôle adéquat de la douleur chez les patients sous TBS nécessitera généralement des posologies d’opioïdes plus élevées que chez les sujets naïfs.

Les prescriptions systématiques avec des doses de réserve devraient être préférées aux prescriptions en cas de besoin. En effet, permettre à la douleur de réapparaître avant d’administrer la prochaine dose provoque une souffrance et une anxiété inutiles et risque d’augmenter la tension entre patient et soignants.

FAITES TOURNER CES INFOS AUX PROS...

Dans la mesure du possible, il est préférable d’utiliser un opioïde à visée antalgique différent de celui utilisé comme TBS, afin de bien différencier ce qui relève de la substitution nécessaire au long cours, de l’antalgie temporaire.
Chez ces patients sous TBS, il semble en outre plus logique d’utiliser un opioïde de palier III de l’OMS. En effet, les antalgiques opioïdes de palier II (codéine, tramadol), du fait d’une plus faible affinité pour les récepteurs opiacés µ, risquent d’être moins puissants.

Il convient par ailleurs d’éviter la péthidine et ses dérivés à cause de leur fort potentiel addictogène, tout comme les opioïdes agonistes-antagonistes des récepteurs opiacés (nalbuphine) qui risquent de déclencher un syndrome de sevrage aigu.
La voie orale devrait être privilégiée, mais en s’autorisant à utiliser la voie parentérale lorsque la situation l’exige. Les molécules opioïdes les plus fréquemment utilisées, ainsi que leurs principales caractéristiques pharmacologiques, sont présentées dans le tableau 2.

Tableau 2
Principaux opioïdes de palier III utilisés pour la douleur sévère *Réduire les doses de 2 à 3 fois chez le sujet âgé et polymorbide; **Formes lentes et transdermiques réservées au traitement chronique de la douleur, à débuter après avoir obtenu une antalgie stable avec opiacé rapide. Dose journalière d’opiacé lent = dose journalière d’opiacé rapide.


(Tableau inspiré et adapté avec autorisation de l’auteur du document « Antalgie aiguë postopératoire : aide-mémoire pour les professionnels », HUG).

Enfin, il est fondamental de veiller à la bonne collaboration entre les différents professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de ces patients sous TBS en cas de douleur aiguë. En effet, si le prescripteur de l’antalgie est différent de celui du TBS, il conviendra d’aviser ce dernier au décours de l’épisode douloureux aigu, voire de solliciter son expertise au besoin. L’objectif est ensuite d’organiser le suivi clinique du patient à court et plus long terme et d’envisager la déprescription des antalgiques à distance de l’épisode douloureux.

Recommandations pour le patient traité par méthadone
La méthadone est un agoniste µ. La stratégie plus classique est de maintenir le TBS à la dose habituelle (traitement de la dépendance aux opiacés), en associant une analgésie multimodale adaptée à l’intensité de la douleur et comprenant des mesures non médicamenteuses, des antalgiques non opioïdes et, si besoin un antalgique agoniste opioïde µ de palier III, à libération immédiate à titrer, par voie orale, en prise pluriquotidienne.12,17,18 Dans le contexte d’une substitution par méthadone, l’oxycodone devrait toutefois être évitée en raison du risque d’interactions pharmacocinétiques via le CYP450.

En cas de douleur modérée et possiblement de courte durée chez certains patients à risque de mauvaise observance, une autre proposition thérapeutique pourrait être préférée afin de simplifier la thérapie. Celle-ci consiste en un fractionnement de la dose quotidienne de méthadone en trois à quatre prises par jour (car la durée habituelle de l’effet antalgique de cette molécule est de 6-8 heures), en augmentant éventuellement la dose. Cette stratégie doit alors être clairement expliquée au patient, en lui précisant que dès que la douleur et sa cause seront traitées, le TBS sera repris en une prise quotidienne.17,18 Toutefois, le retour au niveau antérieur de TBS peut être difficile et, de façon générale, la stratégie classique de maintien du TBS avec adjonction d’un agoniste µ opioïde semble plus simple.

A noter pour rappel que l’association de méthadone avec un agoniste-antagoniste opioïde, y compris la buprénorphine, est contre-indiquée compte tenu du risque de syndrome de sevrage.

Recommandations pour le patient traité par buprénorphine
Le traitement de la douleur chez les patients traités par buprénorphine est rendu plus complexe du fait de ses propriétés pharmacologiques. En effet, la buprénorphine est un agoniste partiel des récepteurs µ et un antagoniste des récepteurs. Elle possède ainsi une grande affinité pour les récepteurs µ et sera donc difficilement déplaçable de ses récepteurs par d’autres agonistes. Plusieurs possibilités antalgiques peuvent néanmoins être envisagées. Au vu de l’absence d’évidence, les propositions suivantes sont basées sur la pratique clinique.

Dans tous les cas, les principes de l’analgésie multimodale seront mis en œuvre. La stratégie qui consiste en un maintien du TBS avec adjonction d’un antalgique opioïde a été proposée par certains,12 mais reste plus délicate dans ce cas pour deux raisons. La première est que l’association de buprénorphine avec un agoniste µ puissant est une contre-indication formelle dans la monographie du produit ; le risque est en effet celui d’une overdose si la buprénorphine était malencontreusement diminuée ou arrêtée. La seconde est que l’antalgie pourrait s’avérer tout à fait insuffisante, du fait de la forte affinité de la buprénorphine sur les récepteurs, avec donc la probable nécessité d’utiliser des doses d’antalgiques opioïdes très élevées.

En conséquence, si la douleur est légère à modérée et de relative courte durée, il est possible, comme mentionné ci-dessus avec la méthadone, de fractionner la dose quotidienne de buprénorphine en trois à quatre prises par jour, en augmentant raisonnablement la dose si nécessaire. Là encore, malgré sa simplicité de mise en œuvre, cette stratégie pourrait n’apporter qu’une antalgie relative et le retour au rythme d’administration antérieur du TBS pourrait s’avérer difficile.

En cas de douleur sévère, la buprénorphine peut être arrêtée et remplacée par un opioïde fort à libération immédiate, qu’il conviendra de titrer progressivement afin d’éviter les symptômes de sevrage et d’atteindre une analgésie efficace. Une fois la douleur aiguë résolue, l’antalgique peut être arrêté et le TBS repris en suivant un protocole spécifique. Cette stratégie, réalisable en milieu hospitalier, impose des délais à respecter (souvent > 24 heures) à l’arrêt comme à la reprise de la buprénorphine et l’aide des spécialistes en addictologie est souvent nécessaire.12,17,18

Une dernière stratégie trouve sa place en cas de douleurs sévères chroniques ou de chirurgie douloureuse programmée nécessitant des antalgiques de palier III. Cette stratégie consiste à remplacer la buprénorphine par la méthadone, celle-ci étant plus aisée à manier comme évoqué ci-dessus. Ce remplacement de TBS peut alors être programmé et réalisé sans urgence par le spécialiste prescripteur du TBS.
IL MANQUE LES TABLEAUX JE VOIS, voir sources. ndm

Recommandations pour le patient traité par morphine retard orale
La morphine est un agoniste µ. La stratégie comprend donc la poursuite du TBS à la dose habituelle, en lui associant une analgésie multimodale adaptée à l’intensité de la douleur et incluant, de la même manière, des mesures non médicamenteuses, des antalgiques non opioïdes et des antalgiques opioïdes.12,17,18

On devrait préférer choisir un opioïde fort à libération immédiate différent de la morphine, afin de bien séparer le traitement de l’addiction du traitement de la douleur, mais l’utilisation de morphine à libération immédiate reste possible. Dans tous les cas, l’antalgique opioïde choisi sera titré progressivement et administré de manière pluriquotidienne.

Recommandations pour le patient traité par diacétylmorphine (pas souvent vu en France! ndm)
La diacétylmorphine (DAM) est un agoniste pur des opioïdes, disponible sous forme injectable ou orale. Après injection intraveineuse, la DAM a une demi-vie de quelques minutes et est rapidement métabolisée en 6-monoacétylmorphine (6‑MAM) dans le système nerveux central et les organes périphériques. Le 6-MAM a une demi-vie de 20 minutes environ et est également rapidement transformé en morphine, qui représente le métabolite actif d’une demi-vie plasmatique d’environ 3-4 heures. Les effets centraux du Diaphin sont dus à l’interaction de ces métabolites avec les récepteurs opiacés µ.

La littérature portant spécifiquement sur la prise en charge de la douleur chez les patients substitués par la DAM, dans le cadre d’une dépendance aux opiacés, est inexistante. A partir des données pharmacologiques, il est raisonnable de concevoir que les principes de prise en charge de la douleur aiguë chez ces patients devraient être identiques à ceux proposés chez les patients traités par morphine retard orale.

CONCLUSION
La prise en charge de la douleur aiguë chez les patients sous TBS est un véritable sujet d’actualité au vu de l’importante population de patients traités. Ces patients peuvent être plus sensibles à la douleur et sont devenus tolérants aux opiacés. Ils nécessitent donc une prise en charge antalgique adaptée et efficace, afin de mieux les soulager et d’éviter un risque de rechute addictive ou la survenue d’autres conséquences négatives liées à une utilisation inappropriée des analgésiques. Les principales craintes des professionnels de santé, par rapport à cette population de patients et leur prise en charge, peuvent être levées grâce à une information ciblée ainsi qu’une évaluation systématisée du patient, de l’origine de sa douleur, de l’efficacité et la tolérance de la stratégie thérapeutique choisie, tout en prenant en compte ses comorbidités, ses comédications et ses attentes.

Si certaines recommandations générales s’appliquent à tous les patients sous TBS, la stratégie thérapeutique reste conditionnée par le type de douleur, son intensité, ainsi que par le TBS employé. Dans la majorité des cas de douleur aiguë nociceptive, le TBS sera maintenu et une analgésie multimodale sera mise en œuvre, adaptée à l’intensité de la douleur. Celle-ci inclut des mesures non médicamenteuses, des antalgiques non opioïdes et/ou des antalgiques opioïdes en sélectionnant de manière adéquate le type d’opioïde et sa posologie, en privilégiant la voie orale et avec un suivi clinique et thérapeutique clairement établi.

Aujourd’hui, les opioïdes ne devraient donc plus faire l’objet d’une certaine « opiophobie » de la part des professionnels de santé, qui sauront les prescrire en cas de nécessité et qui participeront ainsi à une amélioration significative de la prise en charge de la douleur dans cette population spécifique et vulnérable. Enfin, les services et/ou consultations hospitalières spécialisés dans la douleur peuvent constituer une ressource importante pour le praticien de premier recours.

Conflit d’intérêts :
Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

Stratégies de recherche et critères de sélection
▪ Les données utilisées pour cet article ont été identifiées par une recherche medline des articles publiés en anglais et français depuis 1998 dans le domaine de l’addictologie et de la pharmacologie. les deux mots-clés principaux utilisés pour la recherche étaient : « addiction » et « pain management ».

Implications pratiques
▪ La prise en charge de la douleur aiguë chez le patient sous TBS (traitements basés sur la substitution) impose de maintenir la thérapie de substitution nécessaire au long cours (traitement de la dépendance) et d’y ajouter une analgésie multimodale adaptée à la douleur et au TBS (traitement antalgique)

▪ En cas de douleur sévère, le traitement peut nécessiter l’ajout d’un analgésique opioïde de palier III, qui sera choisi en fonction du TBS et titré selon la réponse clinique du patient

▪ L’alliance thérapeutique est la pierre angulaire du bon déroulement de la prise en charge de la douleur aiguë chez les patients sous TBS. la mise en place d’un contrat de soins peut représenter une mesure thérapeutique utile chez certains patients

▪ La coordination entre professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de la douleur chez les patients sous TBS est indispensable

▪ Le suivi clinique et thérapeutique du patient est essentiel à court et long terme afin notamment de dé-prescrire les antalgiques à distance de l’épisode douloureux aigu

Bibliographie
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CE. Inturrisi Clinical pharmacology of opioids for pain. Clin J Pain 2002 (18)
N * Authier P. Courty Douleur et addiction aux opiacés. Courrier Des Addictions 2007 (9)
C ** Victorri-Vigneau M Bronnec M Guillou Prise en charge de la douleur aiguë chez les patients sous traitements de substitution aux opiacés. Douleur Analg 2012 (25)
J ** Quinian F. Cox Acute pain management in patients with drug dependence syndrome. Pain Rep 2017 (2)
www.swissmedicinfo.ch/ Swissmedicinfo Online.
http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/ Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). Base de données publique de médicaments.
Abstract
La prise en charge de la douleur nociceptive aiguë chez les patients sous traitements basés sur la substitution (TBS) de la dépendance aux opioïdes représente un enjeu thérapeutique majeur. Les particularités cliniques de ces patients, notamment une sensibilité exacerbée à la douleur, tout comme les particularités pharmacologiques des TBS, imposent une prise en charge individualisée et adaptée au patient, à sa douleur et au TBS employé. Cet article, après avoir souligné les spécificités de la douleur chez ces patients et levé les barrières à une prise en charge efficace, propose une synthèse des stratégies thérapeutiques pharmacologiques possibles. D’une manière générale, le principe est de maintenir le TBS et d’y associer une analgésie multimodale adaptée à l’intensité de la douleur et incluant des mesures non médicamenteuses, des antalgiques non opioïdes et/ou opioïdes si nécessaire, en sélectionnant adéquatement le type d’opioïde selon le TBS. Une prise en charge efficace implique, en outre, une collaboration entre les différents professionnels de santé impliqués dans le suivi de ces patients, et reste fondamentale afin de protéger cette population vulnérable des conséquences sanitaires négatives liées à une douleur insuffisamment soulagée.

Catégorie : Actualités - 05 avril 2020 à  16:34

#catapressan #decarboxylation #douleur #méthadonedecarboxylation #morphine #Opioïdes #rdr #traitement #TSO



Commentaires
#1 Posté par : prescripteur 05 avril 2020 à  18:21
Très bon article. Toutefois quand tu dis que le risque d'OD ne doit pas empecher la prescription d'opiacés, c'est vrai mais le risque impose malheureusement des précautions !!! Donc c'est un exercice difficile.
Sur l'hyperalgesie la ketamine semble avoir un potentiel.

https://en.wikipedia.org/wiki/Opioid-in … peralgesia

Le PEA est peut etre une option. En France c'est un complément alimentaire.

https://en.wikipedia.org/wiki/Palmitoylethanolamide

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articl … cle_94.pdf



Amicalement
Reputation de ce commentaire
 
Merci pour l'info sur PEA / Blast

 
#2 Posté par : ismael77 05 avril 2020 à  20:20

Anonyme813 a écrit

prescripteur Aujourd'hui à  19:21

tout à fait!


 
#3 Posté par : Oaxaca-na 06 avril 2020 à  01:24
Merci pour cet article qui a répondu à bien des questions que je me pose

 
#4 Posté par : ismael77 06 avril 2020 à  10:58
Pour appuyer sur le fait que le problème est plus dans la non prescription et son mode d'usage, préconisé, contre un mésusage parfois créé par une insuffisance de prise en charge de la douleur.

Et ce pour des raisons, certes en théorie fondées, mais qui sont des risques faibles avec des patient et praticiens ayant une relation de confiance.

Qui peut être mise à mal, justement, par la négation d'une souffrance, ou la peur de la surdose, même dans des cas de patients comme moi, où celui-là est faible, et le pallier II ou même un dosage faible de morphinique ou opiacé, opioïde, hors TSO peut être inefficace, la dose qui le serait, faisant 'peur'.

J'ai des dizaines de cas comme ça, renseignés, tandis que les surdoses, sont plus liées à la non prise en charge et à l'automédication ou mésusage.

En attendant qu'on trouve d'autres molécules, prenne d'autres habitudes, comme l'usage de non opioïdes, qui reste l'étalon et le seul recours pour bien des pharmaciens et médecins. Faute de mieux. Et les échos des USA, n'améliorent pas les préjugés et les réticences fondées qui peuvent entrainer les non réponses auquelles j'ai été si souvent confronté. On m'a même dit que je n'avais qu'à prendre de la came, puisque ça marchait mais qu'eux ne me prescriraient rien (au moins 6 dentistes, et pour les fractures, en fait tous ont refusé  l'idée d'ajouter un agoniste puissant, ce qui se comprend, mais moins quand on a la connaissance du patient, médecin traitant addictologue, et des renseignements sur les retours des prescriptions et chiffres concernés, public, milieu, ancienneté, etc) et surtout de la donnée, subjective, de personnes facilement vues comme mythomanes, de l'intensité de la douleur.

Le panel et son utilisation n'est pas très vaste, il faut faire avec.  Jouer sur les différents médicaments et s'il le faut ne pas hésiter à donner la dose qui est efficace. Sous peine de mal soigner son patient. Ne rien généraliser pour autant.

Je n'ai, dans toute ma vie, 30 ans de produits, jamais fait d'OD d'opiacé, ou opioïde, même à des doses élevées, surtout depuis le TSO, et l'arrêt de l'héroïne, par contre à la cocaïne, deux.


Voici le lien suivi d'un bref passage qui m'intéresse particulièrement.

Aussi, je pense à contacter, sur le conseil de mon infirmier, qui vient deux fois par jour,  le centre anti douleur, dont j'ignorais, et ignore encore la compétence.
Mais je vois qu'en quelques années il y a une tentative de changer de braquet, qui n'empêche pas de me prescrire du tramadol 50, sur 160mg de métha, ce qui ne doit pas, en équivalent morphine, niveau antalgique, dépasser le centième de ce que ferait un skénan 100mg...

Enfin ce n'est pas très précis ce que je dis, mais on voit bien la réaction qui n'est pas celle de quelqu'un ayant lu les études publiées.
Dosage, qui en comparant avec les mêmes qualités recherchées, mais tenant compte de la méthadone, reste une dose peu forte en comparaison de l'opioïde, qui malgré sa qualité antalgique, n'est pas prescrit pour la douleur, mais pour la substitution.

Faisant de moi un patient, déjà trop passif, plus facilement en souffrance, au contraire de ce qu'on pourrait imaginer, et plus tolérant, donc nécessitant, le cas échéant les doses, à effet rapides, ponctuelles, en gardant deux opioïdes à usages différenciés, pas sans tenir compte de leur potentiels additionnés, mais non sans oublier, que l'antalgie et la substitution doivent être maintenue comme pour l'antalgie d'une personne sans TSO, tout simplement à un seuil efficace, le temps de la douleur, qui n'est pas forcément appelé à durer plus de 4h ou 3 mois, tandis que le TSO est là depuis 1 ou 20 ans. Et appelé à rester un bon moment.

Attention je ne parle pas de personnes qui sont soulagées par de la codéine, du propofan,ou du tramadol même par 300mg ou répondant aux paliers 2, facilement.

Il faut évaluer la douleur, comme avec n'importe quel autre patient sans préjuger d'un vice de la part du patient, à moins de le connaitre.

Car, et même connu, c'est plutôt l'inverse qui arrive, moins on est connu, plus le docteur va être prudent, et on le comprend, si c'est par raison et non par crainte, il faut donner la possibilité au patient de s'administrer le traitement au bon moment, comme pour les pompes à morphine, dont l'utilisation en self, a montré son bénéfice, moins de quantité consommée, et oui, car au bon moment et à la bonne dose et rapidité d'action, plus on a mal, plus la courbe de la douleur peut devenir verticale.

Je pense aussi au préjugé quand, les substitués à l'héroïne (comme en Suisse) finissent par en prendre moins, curieusement, quand ils sont honnêtes ou ne revendent ni n'exagèrent leur besoin, ce qui ne peut, la fraude,  être considérée à priori, comme comportement  attendu, relevant de la personne en demande, parce qu'elle est sous TSO. Discriminons mais pour le bon. Pas pour ne pas traiter.

La kétamine est un médicament, qui d'expérience, ne m'a jamais été proposé, et pourtant on l'utilise également pour la dépression (vaporisation je crois).

Bref, lisez Mickey, euh Plutôt :
https://www.rvh-synergie.org/images/sto … yer_60.pdf

Extrait :
2ème idée reçue – La prescription d’un antalgique opiacé peut entrainer des rechutes dans la
consommation d’héroïne
Une fois substitué, un patient dépendant des opiacés doit être tenu à l’écart de tout morphinique,
sous peine de redevenir « addict ». Il n’existe pour l’heure aucune preuve selon laquelle la
prescription d’un antalgique de pallier 3 à un patient sous méthadone ou BHD puisse entrainer une
rechute des consommations d’opiacés illicites.
A l’opposé, le lien entre prise en charge insuffisante de la douleur et rupture du suivi est
particulièrement bien documenté. L’étude et Bounes et al. dont les résultats ont déjà été évoqués
dans le Flyer n°58 montrent clairement que le risque de rechute est multiplié par 2,3 lorsque la
douleur du patient est négligée6
.
3ème idée reçue – L’association TSO et antalgique opiacé est contre-indiquée car elle peut
entraîner des dépressions respiratoires sévères
En théorie, l’association de multiples opiacés entre eux peut effectivement aggraver le risque de
dépression respiratoire. Les données publiées chaque année par le dispositif DRAMES nous
rappellent d’ailleurs que ce risque est particulièrement présent dans un contexte de mésusage (en
2012, le dispositif a comptabilisé 187 décès par BHD ou méthadone, principalement peut-on
supposer, dans un contexte de mésusage : baisse de la consommation d’héroïne et hausse de l’usage
de TSO hors-cadre de soin, mélanges, etc.).
Lorsqu’un patient prend régulièrement son TSO dans le cadre d’un suivi, ce risque est faible,
notamment du fait d’une tolérance croisée entre BHD/méthadone et les autres opiacés.
La possibilité d’une association à un antalgique morphinique sera cependant fonction de la
substitution employée :
- S’il s’agit de méthadone, le cadre légal nous rappelle que son association à un antalgique de pallier 3 n’est
pas contre-indiquée9
. Le niveau d’interaction est une association « à prendre en compte » avec toutefois un risque
réel. Mais lorsque la prescription respecte les règle de précaution (surveillance clinique, adaptation progressive des
posologies, etc.), la co-prescription d’un antalgique opiacé n’est nullement interdite si son usage s’avère nécessaire
et souhaitable pour la prise en charge de douleurs sévères.
- S’il s’agit de BHD, son association à un antalgique de pallier 3 est contre-indiquée, le Résumé des
Caractéristiques Produits est par ailleurs parfaitement clair à ce sujet10. Certains auteurs évoquent qu’en
théorie, il est possible d’augmenter très fortement la posologie d’antalgique morphinique associé. En pratique,
l’analgésie procurée est rarement satisfaisante, avec un risque grave de dépression respiratoire si la BHD est
diminuée ou stoppée.
Fin de l'extrait.
Tous les patients en TSO risquent de connaître des douleurs, et pour les brûlures, fractures et abcès dentaires, on ne m'a jamais rien prescrit d'autre que de l'ibuprophène et du doliprane. Ah si, de l'accupan, oui, déjà c'est pas un opioïde, sur un sucre, pour les dents.
Mais c'est très dur à chaque fois, souvent insupportable à se jeter par la fenêtre, et c'est toujours au dimanche matin 4h que c'est le pire, et que vous n'avez rien à vous mettre sous la dent, la langue, ou dans le corps, pour résiter, souffler, face à la souffrance, physique, et psychique, qui replonge dans le scéma freudien initial de la dépendance qu'il nomme 'hillosigkeit' (état initial de l'addiction, être sans aide, en besoin hilflos, du nourrisson déjà), et ce, tout viril ou courageux qu'on qu'on puisse être!

Le mal ne se soigne pas par le mal, et celui, ressenti est néfaste à long terme, comme à l'immédiat au traitement de l'addiction, alternant souffrance et soulagement, qui la renforce.

On doit donc chercher à agir sur la douleur, avant qu'elle prenne trop de place, et efface le bénéfice du traitement initialement mis en place, en TSO, et en triatement de la douleur, si inadéquat.

Personnaliser est le mot à garder en tête, tous les substitués ne sont pas les mêmes, et l'on peut faire mal son travail de praticien avec les meilleurs intentions. D'où l'intérêt d'avoir une voix, en tant qu'usagers, et soignés, et que celle-ci soit prise au sérieux,ce qui n'est jamais gagné.

Dur aussi, à demander, ce soulagement, et à être écouté puis encore plus, efficacement traité (après tout c'est sa faute, ça lui fera les pieds, et la douleur finit par passé, sauf que le passé du patient, lui, qui même au présent, sans traumatisme physique, est souvent déjà dans un inconfort, au minimum psychologique, tout en étant parfois très bien jusqu'à ce que, et c'est inévitable, il connaisse sa douleur!

Alors, il semblera plus facile, de passer par le marché noir, ce qui est justement le plus gros risque, rupture de soin, automédication, et là oui, surdose ou autres complications psycho-sociales peuvent dégénérer très vite.
C'est pourquoi c'est un sujet très important que les usagers doivent s'approprier, dans la RDR
Merci, la lutte pour nos droits continue!

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