[ Gérer sa consommation ]
Appel à  témoignages : rester occasionnel avec l'Héroïne

Bonsoir Syam,
je trouve ton idée d'enquête super intéressante,  ton topic fait parti de ceux qui m'ont poussé a m'inscrire parmis d'autres, je suis nouveau sur psychoactif.
J'ai aussi eu une conso occasionnelle d'héroïne pendant bien deux ou trois ans mais étant tombé finalement dans les opiacés en général je me demandais si mon commentaire serait pertinent?
Si c'est le cas je passerais parler de mon expérience.
Amicalement Tetris.

Bonjours a tous , je me permets de prendre le train en marche et de vous apporter mon modeste témoignage.

Bien que je ne suis pas sur qu’il sois très pertinent, car je ne consomme que depuis peux de temps. (quelque mois)

J'ai été étonner au début , parce que j'avais toujours entendus dire que l’héroïne provoquais une dépendance très rapide, et j'ai été surpris de constate que , dans mon cas , je n'avais pas plus d’appétence que ça pour le produit.

Cela dis ça m'arrive de consommé plus que prévu ou alors que j'en avais pas l'intention.

Mais d'une façon générale ma consommation reste stable.

Je crois que c'est dut a un facteur assez claire , c'est que je laisse des intervalle conséquent entre chaque prise.

Il faut dire aussi que je me contente de la snifé, et bien-sur il y a parfois des problème d’approvisionnement.

Mais bon cela dit, c'est sur que ce n'ai pas toujours évident de "resté occasionnelle" avec ce produit ,c'est une chance dit arrivé .

Amicalement

Quelqu'un avait bien expliqué que faut consommer plus de gramme en sniff pour être accroché par rapport a l'IV a cause de la biodisponibilite différentes entre les deux pratiques.
Après d'une personne a l'autre on peut accrocher plus ou moins vite.
Ce que je pourrais donner comme conseil c'est d'acheter un ou deux grammes et de s y tenir, une fois le paquet terminé tu attends de nouveau quelques temps mais pas retourner chercher direct ou prendre 5 ou 10g pour avoir du rab et être tranquille.
C'est jamais bon d'avoir trop de stock, max de quoi taper le week end et basta je dirais.

Je sais très bien qu'on est accro aussi en sniff, je suis bien placé pour le savoir vu que je sniff des opiacés depuis 12 ou 13ans.

Je voulais juste dire taper 1g en IV et taper 1g en sniff est différent car en sniff la biodisponibilité est moindre.

Ça empêche pas de tomber accro en sniff, ni même de taper plus qu'un autre qui préfère l'injection.

Perso je dirais que l'héroïne mieux vaut taper bien une journée que un peu tous les jours si on veut éviter de se faire accrocher.

Je pense qu'on s'est juste mal compris.

JeRe : "Tu crois vraiment que tu deviens pas dependant qu'en sniffant ?"

Il a simplement suggéré que la dépendance est moins rapide ce qui est largement vérifié. C'est pas un délire, c'est un fait reconnu. Il est évident que cela ne protège pas de l'addiction, mais cela rend le processus moins rapide et peut-être aussi moins "inéluctable".

Dans l'optique de la RDR, il ne faut PAS dire que le sniff est aussi addictif que le shoot. C'est juste pas vrai, et se contenter du snif est assurément un moyen de réduire les risques que tu le veuilles ou non (voir le Wiki de Psychoactif).

Ce qu'il faut noter, c'est aussi que dans un shoot tu mets en général une plus importante quantité. Parce que le geste est plus compliqué et que tu espères le flash.
En rail, tu as effectivement des gars qui s'envoient des poutres d'un demi-mètre (j’exagère évidement) mais la plupart du temps ça reste dans de petites quantités. Si bien qu'effectivement tu peux avoir des prises nombreuses mais avec une quantité moindre.

il est vrai qu on preferera dire à  un nouveau usager de sniffer plutôt que shooter car la seringue demeure la bête noire de tous les professionnels de sante, et des gens lambda...on y voit la mort , ou la degradation irreversible pour beaucoup de la personne, de son style de vie etc...

mais..il y a souvent un mais en RDR...même en sniffant il ne faut pas oublier d apprendre aux nouveaux qu on peut être infecté par le VHC , virus de l hépatite C , pathologie grave et silencieuse du foie...le non partage de son materiel est important pour se preserver

vrai bighorse. A l'hosto y'a 2 semaines je lisais un truc sur l'hepatite C et apparement y'a une recrudescence du virus et pas que chez les injecteurs. l'article etait assez explicite sur le fait que beaucoup d'ud qui sniffent pensent qu'il ya aura pas contamination.
Y'a encore du boulot a faire.
Combien de fois on m' a demandé ma pompe j'ai beau dire j'ai le vhc  ça en freine pas quelques un et bien sur je casse l'aiguille car je veux pas avoir ça sur la conscience.

Le plug, j'ai essayé 3 fois, et pourtant le dope était bonne au moins pour les deux premières fois... Rien, si ce n'est une très légère sentations de vagues chaleureuses dans les premières minutes qui suivent le geste.

J'aimerai tant y arriver. Ce serait pour moi la ROA la plus appropriée, au vu de mes problèmes des santé

J'aimerai bien avoir un(e) infirmier(e) à  domicile. J'ai pas, c'est pour ça que j'essaierai bien le plug. Après effectivement avec l'acidité du mélange, vaut mieux que cela reste occasionnel

Bein le truc c'est que je m'attend pas à  un effet like shoot. Mais de là  a ne rien sentir.... J'imaginais comme le sniff mais un peu plus rapide. Le plus étrange c'est que je sens quelque chose au tout début, je ressens bien dans mon corps l'arrivée d'une molécule étrangère.

Faudra que j'essaie à  nouveau

Bonjour Syam

voilà  une étude qui m’intéresse!

ça fait plus de 25 ans que je me bats avec ce produit! avec des hauts et des bas.
Ca ne m'a pas empêché de faire des études et d'occuper un poste intéressant, de fonder une famille et d'avoir des amis n'ayant pas tous la même addiction que moi.

J'ai commencé l’héroïne comme souvent chez les femmes avec un homme.
J'ai été addict pendant 3 ans, véritablement addict ...toute ma vie tournait autour du produit.

Puis je me suis reconstruite j'ai mis de la distance avec l’héroïne. Je continuai d'en consommer, par période, sans TSO (à  l'époque ça n'existait pas, à  part le néocodion).
L'ennui c'est qu'avec mon passé, mon corps est rapidement en manque, plus d'un jour de suite de consommation et c'est l'enfer.
Avec le temps j'ai alterné subutex pour éviter le manque et héroïne. Et malheureusement les périodes de prises étaient de plus en plus longues. Ca a duré 10 ans comme ça.

Je dus rapidement me rendre à  l'évidence qu'une consommation occasionnelle était difficilement gérable.
Je suis passé sous méthadone.
Alors oui j'arrive à  gérer mieux avec la méthadone, et encore il y a des moments ou je glisse....

Parmi mes amis qui en ont pris comme moi en excès pendant une courte période, mais néanmoins tout les jours, aucun n'arrive à  gérer.

Certains ont fui dans des contrées ou le risque est tel que seule l'abstinence est la solution.

D'autres voyagent souvent, alternant ainsi les périodes de "prises" et les périodes d'arrêt. (le voyage est pas mal pour couper court au produit, avec la découverte de nouveaux pays le manque passe plus facilement)

D'autres encore (les plus nombreux) sont sous TSO et se débrouillent comme ils peuvent pour rester dans le récréatif.

Les plus "éclairés" n'utilisent les TSO que pour le manque et restent abstinents la plupart du temps. Mais ils ont plusieurs fois dans l'année des périodes de perte de contrôle.

Il peut se passer une année sans aucune prise, et puis un jour l'occasion...et là  c'est reparti!

En tout cas dans mon cas, bien que mon addiction ne m'ait pas empêché de construire une vie assez confortable, que je peux cesser d'en prendre pendant quelques mois lorsque je voyage sans que celà  ne me manque, sans même que j'y pense d'ailleurs...Dès que je reviens chez moi, à  ma routine, c'est reparti...une fois par mois juré promis on ne m'y reprendra plus!, puis ça devient une fois par semaine et là  l'objectif est de rester à  cette fois seulement par semaine (qui dure deux jours tout de même et très vite 3).

Pour ma part j'essaie d'arrêter la méthadone, je switch au subutex en ce moment, donc j'arrête l'héro. C'est un produit qui, je pense (ça ne regarde que moi) est difficilement contrôlable, quand on a été addict, et qui rend malheureusement très vite les gens addicts.

Je ne connais autour de moi aucune personne qui n'ait réussi à  rester dans le récréatif.

Donc je suis extrêmement curieuse de cette recherche.

Merci pour cette étude Syam et bon courage

trouver des gens qui consomment occasionnellement de l hero sans avoir jamais connu de dependance il y en a pas mal ; dejà  dans mes connaissances il y en a 4 ...
mais comment comptez vous les "recrutez"?

BigHorsse, si tu en sais plus sur leurs habitudes, comment ils considèrent le produit, est-ce qu'ils ont des stratégies pour se préserver de l'addiction, comment ils consomment, voilà  ce qu'on cherche à  savoir plutôt qu'à  recruter

Tetris, tu peux évidemment développer ton hypothèse.

Merci Hanzo, ce serait chouette que tu répondes aussi aux autres questions posées : comment tu consommes, comment tu ressens le produit etc (voir premier post). Et est-ce que tu en connais d'autres (des occasionnels).

Je note que j'ai la même bizarrerie que toi : si j'arrêtais quand j'ai plus de produit, je ressentirais ça comme un échec. Ca me dérangerait vraiment de tout finir. Curieusement j'avais la même relation avec le vin. Il fallait que je garde dans ma cave quelques bons crus. La coke je peux pas la garder, j'ai pas cet attachement. Du coup c'est moins amusant et même si j'adore ça et que je peux pas m'empêcher de tout finir, j'ai aussi paradoxalement beaucoup moins de motivation à  m'en fournir.

Ce que le produit symbolise pour nous a une grande importance dans notre conso. Par exemple en France l'héro était théoriquement disponible en abondance dans les années 70, mais à  part quelques élites parisiennes, personne n'en cherchait. C'est lorsque la propagande américaine en a fait un produit "subversif" que les français de la rue ont commencé à  vouloir en consommer et la conso a explosé.