Bonjour à toute la communauté,
Je suis nouveau sur la plateforme, c'est sans doute la première fois que je m'inscris sur un forum. Je suis un lecteur des discussions et des publications de Psychoactif.org, lesquelles me paraissent intéressantes sous pas mal d'aspects. Donc me voilà
Je me présente brièvement : Je suis un jeune homme de 26 ans ayant commencé à fumer des
cigarettes à 14 ans, de la
weed et de l'
alcool à 16 ans, de la
cocaïne à 19/20 ans, de la
MDMA à 20 ans et des
benzodiazépines en voulez-vous en voici depuis l'aube de mes 21 ans.
Une partie de mon histoire :
Après presque 10 ans de tabagisme à hauteur d'un paquet par jour, 8 années de consommation journalière excessive de
cannabis, 2 ans de
cocaïne sniffée sans mesure et 7 mois de
MDMA avec foi mais sans lois (l'
alcool était uniquement festif à cette époque mais je festoyais à lourde fréquence) j'ai décidé d'arrêter tout ça en entrant à l'Université et après avoir passer mon été à consommer du
Xanax.
J'ai donc mis un terme brutalement à toutes ces consommations, seul et silencieux.
Étant anxieux depuis que j'ai de la mémoire autant vous dire que mon chamboulement psychique fut violent, j'ai tenu 2 mois à l'Université avec 2-3h de sommeil par nuit, une angoisse de plus en plus invalidante qui s'est soldée par une anxio-dépression, et une agoraphobie. De sérieux problèmes de concentration, de cognition et de coordination psychomotrice sont apparus à ce moment (et sont toujours présent aujourd'hui).
J'ai pensé que le meilleur choix serait de prendre une année de césure pour éprouver mon
sevrage entouré de ma famille, j'étais littéralement épuisé. Mon objectif était de nettoyer mon corps des substances ingérées en adoptant une meilleure hygiène de vie, c'est devenu une véritable obsession. En plus d'avoir tout arrêté j'ai modifier mon alimentation pour me tourner vers une nourriture plus saine, et je me suis mis à faire beaucoup de sport quand l'énergie fut de retour. Je suis passé d'un extrême à l'autre.
J'ai tenu 1 an le rythme 3x12km de footing par semaine, des jus de légumes et de fruits maison le matin, du VTT en campagne, des randonnées en montagne, un peu de lecture, enfin bref vous voyez le truc quoi. Physiquement je me sentais beaucoup mieux mais sur le plan mental pas tellement... J'été angoissé comme pas possible, je n'arrivais plus à marcher correctement dans la rue, je bégayais, devenais parano, et j'ai fini par m'isoler complètement. Et je culpabilisais au moindre écart de conduite.
À cette époque j'étais aller voir un psychiatre sur injonction de mes parents au quel j'avais expliquer que je ne voulais pas démarrer de traitement avant d'avoir éliminer un maximum de toxines, il m'a proposé un
AD et j'ai répondu que je reviendrai le voir dans 1 an et que si je n'étais pas arrivé à m'en sortir seul j'envisagerai un traitement. Je l'ai vu 3 fois pour discuter - un chouette type, super sympas et bienveillant ; je l'ai senti inquiet de mon cas quand même -, et à coté je voyais un psychologue lequel m'avais déjà aidé pour des problèmes d'énurésie étant petit mais à part des discussions intéressantes mon état mental et global on peut dire ne s'améliorait pas du tout.
Je ne dormais très mal, beaucoup de terreurs nocturnes et mes capacités cognitives restèrent inchangées voire diminuées.
Go chez un autre psychiatre encore sur décision de mes parents, j'étais tellement en panique en allant le voir que j'ai du être très confus dans mon discours, je n'ai pas du tout accroché avec lui et au bout de cinq rdv il m'a prescrit un
neuroleptique. L'année sans substances n'était pas écoulée et puis cette classe de médicament ne me plaisait vraiment pas (et c'est toujours le cas aujourd'hui) je ne suis jamais allé à la pharmacie chercher la prescription.
Et au bout d'un an, au lieu de retourner voir mon premier psychiatre pour constater avec lui mon échec, après la plus grosse crise d'angoisse de ma vie j'ai recommencé à prendre du
Xanax. J'avais quelques contacts qui revendaient leurs prescription alors je me suis installé dans une frénésie d'achat de
Valium, de
Lexomil, de Tranxène, de Rivotril, de
Skenan, de Gardenal et de
Stilnox. En totale auto-médication toujours dans l'excès jusqu'au à la période de Noël 2020 où j'eu la mauvaise idée de mélanger un peu toutes ces molécules avec de la bière... C'était la première fois que je mettais du
skenan du gardenal dans l'équation... hop réveil à l'hôpital deux jours après... Une de mes hantises se présentait à moi : l'HP. J'aime la solitude mais l'idée d'être enfermé me terrifie.
On me demande de choisir un établissement sur une liste, ce que je fais, et qui je retrouve en arrivant à la clinique psy ? Le premier psychiatre que j'avais visiter. J'étais complètement perché et content de tomber sur lui, quelle chance dans cette mésaventure !
Je pensais naïvement, un peu comme un enfant, que j'étais enfermé là-bas jusqu'à au bon vouloir d'un collectif de psychiatres que je ne verrai jamais en totalité. J'étais un électron coincé dans un protocole psychiatrique.
Après avoir constaté mon état de manque, mon psychiatre m'a prescrit de la
sertraline de 50mg pour finir à 200mg, avec du
Valium 10mg 3 fois par jour, puis 4 fois par jour avec 2 IM de 10mg en plus si besoin (donc 60mg/j), avec 3
Xanax 0,5 par jour, puis 4, puis 6.
J'ai recommencé a fumer
cigarettes et
joints à la clinique et à manger ce que je voulais (j'avais 8kg à reprendre donc je me suis fais plaisir).
J'y suis resté trois mois et demi en tout, sans sortir de ma chambre pendant les 15 premiers jours (période covid on mangeait dans les chambres). C'était bien moins traumatisant que ce que j'avais en tête, j'ai rencontré plein de personnes intéressantes tant du côté des soignants que des autres patients. Certains furent de vrais médicaments sur pattes :)))
Bon voilà maintenant plus de 2 ans que je suis sortis, j'ai diminuer par palier l'
AD jusqu'à l'arrêter complètement à cause des effets secondaires notamment la transpiration nocturne excessive et permanente, et une altération très négative de ma libido (tant sur le désir que sur le plaisir - j'ai testé trois autres
AD (paroxetine,
venlafaxine,
sertraline et mirtazapine et ma libido est lourdement affectée avec chacun d'entre-eux, je sais que ça ne le fait pas à toutes les personnes traitées mais moi j'y suis très sensible).
Donc quand je suis senti mieux, après plus d'un an de traitement j'ai ralenti pour arrêter complètement, j'ai fais ça sur 2 mois et ça s'est bien passé.
J'ai voulu faire la même chose avec les benzos mais c'était trop violent, j'ai tenu 3 mois et puis j'ai du reprendre.
Aujourd'hui je ne bois plus, je ne fume plus mais je prend 40mg de
Diazépam et 2mg d'
Alprazolam par jour en essayant de sauter le plus de prises et de diminuer de manière progressive.
Bonne fin de journée à tous :)
Dernière modification par Piolok (06 mai 2023 à 18:40)