[ CSAPA ]
Un CTR ouvert

#1 
Oriane femme
Nouveau membre France
12 octobre 2021 à  14:56
Bonjour,

Je suis éducatrice spécialisée et je travail dans un Centre Thérapeutique Résidentiel pour les personnes ayant des conduites addictives (avec ou sans produit).

Cela fait 2 ans qui nous travaillons sur un nouveau projet qu'il me semble important de présenter directement aux consommateurs qui ne sont pas forcément suivi par des professionnels.

La particularité de notre CTR est que nous proposons un accompagnement court (2 mois en résidentiel). Ce projet se veut ouvert sur l'extérieur. Cela signifie qu'après 2 semaines au CTR, vous pourrez sortir seul pendant vos temps libre, et certains week-end. Puisque le consommation se travail également en dehors du centre, nous proposons un 3ème mois où vous n'êtes plus hébergé au CTR mais vous continuiez de participer en journée aux ateliers dont vous avez besoin. L'objectif est d'expérimenter petit à petit le retour à votre domicile, tout en maintenant un lien avec l'équipe du centre.

Que vous soyez dans une gestion ou un projet d'abstinence, nous souhaitons valoriser votre expertise et expérience des consommations. Nous travaillons aussi beaucoup sur le renforcement de vos compétences (connaissance de soi, gestion des émotions, relations aux autres...). La notion de plaisir est présente et se traduit par la mise en place d'activités artistiques et sportives.

N'hésitez pas à m'appeler sur le portable de la structure (07.63.99.18.25), moi ou mes collègues seront ravie de vous détailler ce programme.

En espérant que je n'ai pas été trop longue !
Oriane

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#2 
Super Bulot homme
Educ Spé CSAPA France
12 octobre 2021 à  15:57
Bonjour Oriane!

J'ai cherché votre numéro de tel dans google on tombe sur le CTR de Clamart. Ce n'est pas un CTR pour jeunes?

"Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis"

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#3 
avatar
pierre
Web-Administrateur
12 octobre 2021 à  22:02
Bonjour,

nous aimerions en savoir un peu plus du projet, avec un programme un peu plus détaillé.

Et puis quel est ce CTR ?

Merci
Pierre

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#4 
Oriane femme
Nouveau membre France
14 octobre 2021 à  15:31
Hello,

Je travail bien au CTR de Clamart de l'association Oppelia, plus précisément le "Trait d'Union", c'est un service du CSAPA de Boulogne-Billancourt.

En effet, à la création du projet nous pensions à un public jeune de 18 à 25 ans (ce qui montre que nous proposions vraiment quelque chose de différent des autres CTR) mais nous avons enlevé cette limite d'âge pour pouvoir accueillir plus de monde, et on c'est surtout rendu compte qu'il y avait des personnes plus âgées qui avaient aussi besoin de ce type de programme !

Je suis entrain de travailler sur un document plus sympa qui présente le CTR, mais en attendant je vous met en pièce jointe la plaquette de présentation "officielle" qui présente plus en détail le programme :)

septembre-2021-plaquette-v4-ctr-clamart-a5.pdf

Merci pour vos questions,
Oriane

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Oriane a écrit

Hello,

Je travail bien au CTR de Clamart de l'association Oppelia, plus précisément le "Trait d'Union", c'est un service du CSAPA de Boulogne-Billancourt.

En effet, à la création du projet nous pensions à un public jeune de 18 à 25 ans (ce qui montre que nous proposions vraiment quelque chose de différent des autres CTR) mais nous avons enlevé cette limite d'âge pour pouvoir accueillir plus de monde, et on c'est surtout rendu compte qu'il y avait des personnes plus âgées qui avaient aussi besoin de ce type de programme !

Je suis entrain de travailler sur un document plus sympa qui présente le CTR, mais en attendant je vous met en pièce jointe la plaquette de présentation "officielle" qui présente plus en détail le programme :)

septembre-2021-plaquette-v4-ctr-clamart-a5.pdf

Merci pour vos questions,
Oriane

Et bhe moi qui connais très très bien clamart n’avais jamais entendu de cette infrastructure, c’est associé au centre de santé Jean Jaurès ?


La piraterie n’est jamais finie

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merci pour le partage. ca m ammene des questions que voici

Oriane a écrit

Ce projet se veut ouvert sur l'extérieur. Cela signifie qu'après 2 semaines au CTR, vous pourrez sortir seul

donc ca veut dire pas de sortie les 2 premieres semaines? si on est dans un projet de gestion de conso comme indiqué, comme ca se passe alors: il faut arriver avec ses 20g de XXXX pour les 2 premières semaines qui seront consommables sur place?


Analyse à distance-recherche DigiTraj
"Needles protect the neon logos from pigeon shit", Sleaford Mo

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#7 
Oriane femme
Nouveau membre France
18 octobre 2021 à  10:56
Bonjour,

Nous ne sommes pas affilié au centre Jean Jaurès et nous sommes très discret dans Clamart, si vous passez devant chez nous vous vous douterez jamais que c'est un CTR !

En ce  qui concerne la consommation au CTR, pour les deux premières semaines nous proposons  d'expérimenter  l'abstinence  (une cure peut être demandé avant selon le produit et sa consommation), après les consommations sont possibles seulement à l'extérieur du CTR, après les ateliers et activités, l'idée est que ça n'impact pas votre suivi du programme  et la vie en collectivité.


N'hésitez pas si vous avez d'autres questions !

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#8 
Oriane femme
Nouveau membre France
22 novembre 2021 à  15:48
Voici notre nouvelle plaquette, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
oct-21-v2-flyer-ctr-clamart-usagers-2.pdf

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Salut,

je trouve que le point soulevé par Plotch pose problème :

plotchiplocth a écrit

donc ca veut dire pas de sortie les 2 premières semaines? si on est dans un projet de gestion de conso comme indiqué, comme ça se passe alors: il faut arriver avec ses 20g de XXXX pour les 2 premières semaines qui seront consommables sur place?

Je comprends que ça doit être bien compliqué dans un cadre institutionnel d'envisager des consos (chose qui est toutefois concevable dans les CAARUD par exemple, avec des séances AERLI par exemple), mais c'est vrai qu'il y a contradiction entre le fait de proposer une maîtrise des consos et les deux semaines d'abstinence.

Je ne remets pas en question que les pauses de consos peuvent être un moyen de gestion de sa conso (et ça l'a été pour moi, assez longtemps), mais ça dépend du niveau de dépendance de chacun (et des choix et stratégies personnelles). Et cela renvoie à une conception « ancestrale » de l'addicto, où la maitrise de la conso n'était pas envisageable, seule l'abstinence était prônée...

Bien évidement cela n'empêche pas de proposer un accompagnement pour les personnes souhaitant d'interrompre pour deux semaines leurs consos (car en effet ça peut être un pas pour gêrer mieux pour la suite), mais une obligation dans ce sens, à mon avis ne peut qu'être contreproductive et finalement, excuse-moi les mots un peu virulents, assez hypocrite.

C'est in fine la contradiction entre une vision pro/institutionnalisée de l'accompagnement et une qui prend vraiment en compte les pratiques et les exigences des usagers.

Il est extrêmement intéressant de proposer des ateliers

teliers d’Aide à la Gestion, Expérientielle de l’Addictions (sans projet d’abstinence obligatoire)

mais si dans les faits ça oblige à passer par deux semaines au moins d'abstinence et à se précariser pour consommer en dehors du centre sad
J'imagine que ça risque d'avoir bien plus d'impacts négatifs sur la vie collective une recherche de prods et de lieux de consommation en dehors du projet (avec peut-être des retards, la difficulté à être en ligne avec la vie communautaire si celle-ci est "clean").
Penser au prod sans consommer, prendre du temps pour aller le chercher, trouver un endroit pas trop précarisant (qui n'expose donc pas à des risques judiciaires liés à la répression des consos, etc)...je ne sais pas si ça m'aiderait à maitriser mes consos, car celles-ci n'auront pas de place dans mon quotidien réorganisé, mais en seront à l'extérieur.
Puis ça m'est arrivé du coup de "récupérer", par exemple si je chope un gramme et je sais que je ne peux pas le garder (et du coup, justement gérer ma conso) là où je suis accueilli, bah, j'aurais tendance à tout prendre avec un résultat qui est diamétralement opposé de la gestion intégré à un nouveau départ d'un quotidien.
Si je chope un gramme et je sais que je pourrais tranquillement le consommer plus tard, dans un contexte apaisé, ça m'est arrivé de pouvoir le garder, fractionner les prises et mieux gérer...

Le fait d'avoir la possibilité de consommer au quotidien m'amène aussi à me poser la question d'adapter mes prises pour pouvoir assurer les tâches collectives. Je vais donc moins consommer ou repousser la conso pour pouvoir assurer...ou rajuster si je trouve que ça m'empêche de fonctionner. Mais si j'en ai pas la possibilité, ça cultivera l'opposition clean/j'assure - défoncé/je fais n'imp, alors que ce n'est pas vrai, c'est souvent les contraintes liées aux contextes qui mènent à ça pour moi (ou vice-versa des moments sous prods apaisés, mais qui se passent en dehors et des moments douloureux sans à l'interieur).

Après je conçois que même pour des raisons légales ça ne doit pas être simple à gérer, mais je m'interroge juste sur la contradiction (bienveillante dans votre cas !) entre une proposition de gestion de la conso qui est tout à fait louable et souhaitable et la réalité qui mène encore une fois à passer par une abstinence pas forcément choisie à 100%.

Vous pourrez pas par exemple envisager des partenariats avec des CAARUD ou autres pour offrir un contexte quelque part "protégé pour les consos et ne pas les exclure du projet, pour une vraie reprise en main de la gestion, venant des personnes concernées ?

Voilà mes réflexions en tant qu'usagère...


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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cependant a écrit

Voilà mes réflexions en tant qu'usagère...

Je me permets d y ajouter d'autres réflexions d usager :)
La période d abstinence pour une revendication d accompagnement des consos, dans la formule proposée ci dessus, continue de me poser question...
C est le lien entre périodes d abstinence et augmentation du risque d overdose qui me questionne ce coup ci. On sait que de nombreuses overdoses ont lieu notamment dans un moment où les repères (surtout tolérance, mais aussi qualité du produit,...) sont modifiées. On a ainsi par exemple dans de nombreux parcours des overdoses après libération de détention et de son sevrage souvent contraint.
Comment ces questions sont elles prises en compte dans l accompagnement intégrant les consos?
Si l objectif est un maintien l usage, ne peut il pas être délétère de commencer par en supprimer tous les repères d autocontrôle dans un accompagnement censé les renforcer?
J ai un regard plutôt bienveillant vers l approche experientielle de la gestion de l addiction, même si je pense que serait parfois plus pertinent une approche de la gestion de l usage, mais ai du mal à saisir pourquoi elle passe par une précarisation de l usager dans ses usages?

Dernière modification par plotchiplocth (23 novembre 2021 à  08:08)


Analyse à distance-recherche DigiTraj
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#11 
avatar
Stelli femme
Modératrice - Dinosaure de PA France
23 novembre 2021 à  10:26
J’ai les mêmes questionnements que mes collègues, je ne comprends pas vraiment le sens d’imposer 2 semaines d’un sevrage qui ne dit pas clairement son nom, et d’accepter les consommations mais elles doivent rester « cachées » et par la force des choses précaires (en extérieur, sécurité ? hygiène ? nuisances pour les riverains ? quid en cas d’overdose ?). De plus j’ai moi aussi été interpellée par le risque majoré de surdoses après une période d’abstinence (même de seulement 2 semaines). Je comprend tout à fait que ce soit compliqué d’intégrer les consommations en interne, ne serait-ce qu’au niveau légal, et la difficulté de gérer l’impact des consommations des uns vis à vis des autres. Cependant je repense au cas d’une structure aux Pays Bas, qui tolère les consommations tant qu’elles se font dans un cadre privé (dans la chambre du résident). Ça évite d’exposer les autre sur résidents à une tentation trop forte et limite les risques de cession. Je pense aussi que l’exposition au produit fait aussi partie des paramètres à gérer dans le cadre de la gestion des consommations.

Je reviendrai compléter plus tard car je suis au boulot ^^

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#12 
Oriane femme
Nouveau membre France
03 décembre 2021 à  14:09
Merci de partager vos réflexions, je comprends tout à fait vos interrogations et je vais essayer d’y répondre au mieux smile

L’objectif principal de notre CTR n’est pas d’accompagner les consommations comme peut le faire un CAARUD mais plutôt de profiter de l’hébergement pour faire un pas de côté, prendre le temps pour soi,  sortir de son quotidien, de son environnement et de ses consommations pour avoir un meilleur regard sur ce qui nous arrive. C’est dans un second temps, grâce au travail thérapeutique et au fait de ne pas faire du produit un tabou que va émerger ou non le souhait de la gestion de la consommation.

S’il y a gestion avant de venir au CTR, la consommation n’est pas suffisamment importante pour mettre les personnes en difficultés physique lors des 15 premiers jours. Si elle est, les personnes doivent faire un sevrage avant car nous n’avons pas de médecin sur place (c’est pour ça que nous ne pouvons pas parler de sevrage chez nous puisque c'est un acte médicale).  Il me semble alors que le plus grand risque d’overdose à lieu avec des usagers qui ne sont justement pas accompagnés après un sevrage, et que cela arrive moins à des usagers qui ont l’habitude d’être dans une gestion.

Dans l’idée nous ne voulons pas créer une bulle où les personnes pourraient consommer tout en étant protégé mais plutôt de travailler avec l’environnement, avec les partenaires (CSAPA, CAARUD, médecin généraliste) pour s’inscrire dans le parcours de la personne. Nous trouvons que le retour de leurs expériences de conso dans leur environnement habituel (chez soi, en teuf, dehors, dans un bar…) plus intéressant pour travailler sur ce qu’ils vivront à la sortie du CTR.

Je rappelle que les personnes sont informés de ces étapes au moment de l’admission et qu’elles peuvent à tout moment partir de la structure, non fonctionnons sur le principe de la libre adhésion.

En ce qui concerne le quotidien, en effet le programme va demander aux personnes dans une gestion de leur conso de changer leurs habitudes mais c’est aussi l’objectif de faire bouger ses limites, découvrir de nouvelles routines, avoir du plaisir dans d’autres activités... Nous restons dans une progression du retour dans leurs environnement avec les temps libres, sorties le WK avec nuit possible, et surtout avec le 3ème mois  où les personnes viennent juste aux ateliers/activités qu’ils trouvent intéressant pour eux et plus adapté à leur conso.

Avec vos retours je me rends bien compte de certains paradoxes que nous pouvons amener, ce n’est peut-être pas la bonne solution pour tous mais c’est une proposition qui peut convenir pour certaine personne et à certains moment de vie je pense smile

PS : je garde en tête l’idée d’un partenariat plus privilégié avec un CAARUD de proximité ça peut être très intéressant merci !

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