Bonjour,
J'ai été diagnostiqué.e autiste cette année. J'ai souffert d'une décompensation énorme. Mon cerveau ne veut plus tolérer certains déclencheurs ou certaines situations depuis. Mon TSA se voit beaucoup plus, autant pour moi que pour les autres. J'ai commencé à déprimer, à rejeter mon diag, à me traiter d'incapable et d'imposteur. J'ai tiré sur la corde longtemps durant des mois, voire des années (avant le diag), m'imposant un rythme de vie et une sociabilisation intenses, mais en profond conflit avec ma nature autistique.
Ce qui devait arriver est arrivé : un magnifique burn-out autistique, avec toutes les galères que ça entraîne, les meltdowns incontrôlables, l'anxiété décuplée à me rendre parano, intolérante au moindre changement. Cerveau lourd, dans le brouillard, incapable de récupérer ou de fonctionner, si ce n'est pour m'enfoncer, puis apparition de migraines et de crises d'épilepsie partielle (diag à confirmer en septembre).
Alors, j'ai commencé à prendre des drogues pour "fonctionner" et calmer mon anxiété de performance (qui elle aussi s'est décuplée). J'ai un peu tout pris :
cannabis,
LSD,
cocaïne,
MDMA. Pas dans des quantités énormes, mais je commence à devoir augmenter les doses. Je sais toutefois m'en passer. En repos chez moi, loin de tous mes déclencheurs (sociaux, bruits, lumières), je n'y pense même pas. Mais je m'interroge sur le lien entre autisme et usage de drogues. Notamment en société. Je connais plusieurs autistes qui ont développé un alcoolisme mondain. Ils ne boivent que pour se désinhiber. Je le fais parfois aussi. J'ai l'impression que ça permet à mon cerveau de faire les basses, mais je n'aime pas l'
alcool tant que ça. Je n'éprouve aucun plaisir ou soulagement à boire, et si je le fais, c'est uniquement pour atteindre cette impression d'être "neurotypique".
De tout ce que j'ai pris, je préfère largement le
LSD, et je me suis lancé.e dans le microdosage. J'ai remarqué une amélioration significative de mon humeur, un regain d'énergie, moins de dysfonction exécutive, et moins de rigidité cognitive (je ferai peut-être un blog là-dessus). La
MDMA est aussi intéressante sur cette question, mais n'a pas ma préférence. La
cocaïne, quant à elle, m'a rendu.e très volubile, mais a exacerbé tous mes traits autistiques (tout en me débarrassant de cette gêne constante que j'ai, liée à l'incompréhension des codes sociaux ou à la peur de prendre trop de place). Et c'était plutôt reposant sur le coup, mais trop court, et surtout, cette drogue finit par me donner sommeil (vraiment bizarre). Le
cannabis me rend anxieuse, parano, et me dépersonnalise depuis que j'ai été déclaré.e en burn-out autistique, donc je n'en prends plus pour l'instant.
Aujourd'hui, j'ai regagné du poil de la bête. Je fais une pause des drogues, mais elles feront toujours partie de ma vie (elles ont été identifiées comme l'un de mes intérêts spécifiques par ma psy, surtout l'aspect
RDR et politique).
Avez-vous des expériences similaires ? Si vous êtes autiste, qu'est-ce que la drogue vous apporte ? Je suis intriguée par le fait que nos cerveaux puissent réagir différemment (ou pas) aux substances.
Merci