Bonjour à tous,
Il y a beaucoup de post répétitifs sur ce forum, parlant de 
sevrage aux 
opioïdes et demandant des conseils. Voici un résumé de tout ce que j'ai pu trouver.
Petit rappel :
- Le syndrome de 
sevrage est une manifestation physique et psychologie apparaissant à l'arrêt d'une consommation brutale d'un 
opioïde et témoigne toujours d'une dépendance. Il est précipité par des 
opioïdes antagonistes comme la 
naloxone ou par des agonistes partiels comme la 
buprénorphine.
- Le 
sevrage est l'arrêt de la consommation d'un 
opioïde.
- Chaque personne est différente et en fonction de son niveau de dépendance, de sa tolérance, de la méthode et de la voie de consommation ainsi que de sa motivation, elle expérimentera un 
sevrage plus ou moins intense.
- Si vous estimez être dépendant et ne pas pouvoir réaliser de 
sevrage seul, vous pouvez consultez un 
CSAPA ou un centre spécialisé en addictologie pour avoir accès à une Thérapie de 
Substitution aux 
Opioïdes (TSO).
Rappel : mode d'actionLes 
opioïdes sont des dépresseurs du système nerveux. Ce sont des agonistes complets du récepteur µ, provoquant une inhibition de la conduction calcique Ca2+ et potassique K+ ainsi qu'une diminution du taux d'AMPc dans le neurone. Ce sont les effets dépresseurs.
Dans la voie mésolimbique, ils apparaissent comme inhibiteur de la libération de GABA dans le Noyau Accumbens (NAcc) ce qui provoque l'hyperpolarisation des neurones de part et d'autre de la fente synaptique, la libération massive de 
dopamine et l'activation des récepteurs D1, à l'origine de l'extrême et intense euphorie.
La tolérance s'explique par l'augmentation du taux en surface de le membrane de récepteurs µ et de l'inhibition de la libération d'
opioïdes endogènes comme l'endorphine ou l'enképhaline.
La dépendance physique s'explique par l'inhibition d'
opioïdes endogènes et l'inactivation des récepteurs µ, massivement présent.
La dépendance psychique s'explique par la transcription massive de la protéine DFOS-B sur les récepteurs D1 des noyaux dopaminergiques du NAcc, et la libération continuelle de dynorphine, agoniste des récepteurs k et inhibant la libération de 
dopamine.
Sevrage : symptômesSymptômes physiques : nausées, vomissements, douleurs musculaires, écoulements nasaux, éternuements, diarrhées, fièvre ainsi que des difficultés à dormir.
Les symptômes psychologiques : dépression, phases de 
Craving (envies impérieuses de consommer) et une anxiété extrême accompagnée d’une forte nervosité.
Généralement, les symptômes physiques atteignent leurs paroxysmes au bout du 3ème jour et s'estompent au bout du 7ème parfois 2 semaines.
Cependant, les symptômes psychiques peuvent durer jusqu'à 1 ans, notamment pour les phases de 
Craving.
Conseils :Si vous ne parvenez pas à arrêter de consommer, voici quelques conseils qui vous permettrons de vous préparer voir d'entamer une phase de 
sevrage :
- Reprenez une activité physique : vélo, course à pied, etc... le système nerveux doit s'habituer à la synthèse naturelle d'endorphines. Cela permettra de lutter contre les symptômes de 
sevrages et contre les phases de 
craving.
- Changer de méthode d'administration : si vous consommer en parentérale (IV, SC, IM) ou en intranasale, changez pour la voie orale ou buccale (sublingual ou contre les muqueuses buccales).
- Changez d'
opioïdes : Si vous consommer de l'
héroïne, passez à l'
oxycodone ou à la 
morphine, en voie orale.
Faire son propre sevrageLe 
sevrage brutale est extrêmement difficile et très peu y arrivent. Mais une 
TSO sans suivi peut être réalisable.
Dans les premiers jours, vous devez trouvez une dose de 
tramadol qui vous stabilises. Pourquoi 
tramadol ? Il possède un effet antidépresseur très important pour vous motivez et surtout, une longue demi-vie, environ 6 à 8h. Attention tout de même à ne pas dépasser 400mg/j qui peut être fatal.
Une fois la dose trouvez, continuez à ce même dosage pendant une semaine. Puis, diminuez de 50mg toutes les semaines jusqu'à trouver un palier confortable. Si vous rencontrez des difficultés lors d'un palier, revenez à celui précédent. Habituez vous et restez-y jusqu'à ce que la baisse de 50mg soit possible.
Une fois une dose cible trouvé, commencez à espacer les doses le plus vite possible. Dès que la dose de 
tramadol est à une fois par semaine, vous pouvez arrêter et retrouver votre nouvelle vie.
Attention : cette méthode peut prendre des mois, des années. Il peut aussi être très difficile de se détacher du 
tramadol après cela.
Il existe aussi des risques de 
craving. Dans ce cas, prenez une dose de 75mg à 100mg de 
tramadol, ce qui aura pour effet de vous soulager très rapidement.
Ne lâchez rien. Coûte que coûte. Le jeu en vaut véritablement la chandelle.
Bonne chance à tous, si certains peuvent le faire, alors vous aussi !
Dernière remarque :
Si véritablement tout vos efforts sont vaincs, allez consultez un 
CSAPA ou un spécialiste en addictologie. Ne prenez jamais de 
buprénorphine ou de 
méthadone pour vous sevrez vous-même. N'utilisez jamais la 
naloxone pour vous sevrez.