Dans une boite de pellicule photo j avais mis une centaine de « tête d'épingle » , minuscules et tout rouges . en pleine montée de mon trip , je la renverse sur un tapis ..rouge et bien épais .
Pas de panique. Mes yeux sont « bioniques » …à peine regardé le tapis que les petites têtes me sautent aux yeux. En quelques minutes à peine ils ont tous rejoints leur prison..d' ailleurs je les entends crier …ça fait un bruit sourd dans la boite ; ils n'aiment pas le noir ; ils ont peur d après ce qu' ils disent…ils me promettent de se jeter à mes yeux si jamais ils en ont la possibilité…
Il faut que je les mette dans un endroit sûr pour ne plus les entendre….je mettrais quelques heures le lendemain pour les retrouver mais bon. Ils m'ont foutu la paix au moins
Dans ce trip là il manque les liaison entre les scènes…je passe du tapis à l'observation d'un mec qui vient d'arriver…on est dix dans la pièce, la musique bien forte ; pink Floyd … le mec , assez petit à un visage qui attire , pas par sa capacité de séduction naturelle, non , juste parce qu il me fait penser à un animal : un rat ; avec ses yeux de filou , son visage étroit, il n'inspire pas confiance ; en plus derrière lui ue énorme araignée monte sur le mur. Pour moi c'est son âme qui se montre ainsi …soudain elle disparait ; elle a grossit , elle enserre la pièce de ses pattes qu' on peut apercevoir par la fenêtre , et nous fait décoller. Je me perçois dans un cube, les autres ont comme disparu, et je vogue dans l'espace , avec une araignée géante ….
Un intense sentiment de solitude m'envahit ; ce genre de sentiment décrit par les philosophes , où l'homme est par nature seul au monde, et absolument mortel, ce qui rend sa vie si absurde.Je n'ai pas peur, mais ce constat m'attriste. Heureusement les autres sont là , on est assis par terre, sur le tapis rouge et Hendrix déchire l'air avec sa Gibson.
On decide à trois de sortir prendre l'air . Une fois dehors je constate que les deux qui devaient sortir sont remplaçés par deux autres…je suis incapable de leur dire …d'ailleurs ils marchent comme s'ils etaient constitués de chewing gum ; ils ondulent avec leurs jambes ; ils grandissent aussi…je préfère les laisser, je cours je cours et ça fait du bien . le printemps est là , ça se sent dans les odeurs de feuilles vertes, de fleurs endormies, je me retrouve dans un parc où les arbres majestueux me saluent ; c est bien la première fois qu'ils daignent se manifester ! par contre, ils ne me diront pas leurs secrets, eux les témoins de siècles passés. Je m'allonge sur une
herbe à peine née , la pauvre, et là trou noir..j'ai vu les étoiles dansées , les branchages murmurés , on dirait qu'il y a fête chez les végétaux …
Je marche dans la ville, le soleil ne va pas tarder à se lever … on rentre tous en même temps
Plus tard ils affirmeront qu'on ne s'est pas quitté ; que j'etais chiante à vouloir courir devant ….