"Elle" est revenue 



Elle est revenue.. Elle, c'est la soif* de défonce opiacée.

Avant-hier, j'ai volontairement omis de prendre mes 6mg de Subutex pour pouvoir en prendre 12 le lendemain et ainsi tester le potentiel récréatif de la molécule, sans trop y croire, et pourtant.

Et pourtant, j'ai eu droit à plusieurs heures d'une perche similaire à celle de l'opium pharmaceutique (que j'avais consommé il y a des années via de l'Izalgi).

Alors oui, ça manquait de coton, mais tout le reste était là : profonde anxiolyse, semi-sommeil délicieusement agréable, avec cet engourdissement si particulier quand on se "réveille".. c'était trop bon putain.

Ça faisait si longtemps, un siècle, ou quatre mois, je ne sais plus, que j'avais pas ressenti ça. Et j'en veux déjà plus. Alors qu'hier, au fond de mon canapé, je me jurais de pas recommencer avant un mois, aujourd'hui la soif est déjà là, et je pense déjà à recommencer demain, ou après demain.

Je crois que je vais devoir filer mes boîtes à ma coloc et faire comme à l'hôpital : recevoir la dose journalière de ses mains et les prendre sous ses yeux, sans ça je crains que je finisse par niquer mon TSO en augmentant ma dose de confort alors que jusqu'à présent je vivais très bien avec mes 6mg.


Moi qui pensais que le Sub avait définitivement tué la soif, il aura fini par la réveiller.

Cadavre de Subutex


EDIT : j'ai pris mes 6mg et tout va mieux, le craving a totalement disparu... ça aussi, ça fait du bien

*j'utilise le terme de "soif" à dessein, au XIXe s. on parlait de "soif de morphine" pour évoquer la dépendance, et je trouve que l'image que renvoie ce terme est très "parlante".

Catégorie : Tranche de vie - 14 septembre 2021 à  16:35

#buprénorphine



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