[ Arrêt & Sevrage ]

Méthadone gélules: baisse par 1 mg en vue d'un arrêt

Bonjour,

Après hésitations, j'ai décidé d'essayer de recommencer à  baisser. Aujourd'hui 12 mg... Comme "garde-fou", j'ai de la rachacha, en cas de craving. Dans ces cas là , je ne prendrais pas de métha, et de la rach à  la place.

Finalement, le bilan de cette baisse estivale n'est pas si négative que je l'ai pensé d'abord:
j'ai appris des choses sur la métha et sur moi-même:

- Il est possible de descendre la métha milligramme par milligramme sans souffrance physique.

- J'ai toujours des envies de consommation, qui apparraissent et m'omnubilent.
Je ne parviens pas a me convaincre que ses envies vont passer si je laisse un moment: je me débrouille pour être en situation de consommer quand l'envie arrive au lieu d'attendre que l'envie passe.

J'ai donc un désir ambigu:
        - d'un côté, la plupart du temps, je souhaite ne plus rien consommer: je suis lassée d'être dépendante d'une molécule, j'ai l'impression d'avoir fait le tour de tout ce que pouvait m'apporter les opiacés.
         - D'un autre côté, j'ai du mal à  laisser tomber, c'est un sentiment intérieur étrange, comme l'appréhension de laisser tomber un vieil ami, ou de renoncer à  mon "doudou".

J'ai du mal a expliquer ce sentiment. Ca s'apparente à  renoncer à  une sorte de sécurité intérieure...

Je pense que si je veux vraiment arrêter, il faut que je travaille là -dessus. Il y a chez moi une émotion déplaisante qui est annonciatrice du craving, car la prise d'opiacés l'apaise.

Aussi loin que je remonte dans mon histoire, je n'ai jamais été une personne insouciante. Timide voire sauvage étant enfant, j'étais terrifiée par mes congénaires (je suis restée fille unique jusqu'à  11 ans). J'étais plutôt solitaire, malgré moi. Toujours première de la classe... Enfin, vous voyez le genre. En plus, j'étais terrifiée par ma mère qui criai beaucoup. Je vivais dans la terreur de la décevoir. Je me sentais souvent menacée.

A l'adolescence, en 4ème, j'ai eu comme un déclic, je ne sais pas si ça a un lien avec la naissance de ma soeur, mais j'ai sacrifié mes notes et j'ai eu envie de rejoindre les "cancres" qui avaient à  mes yeux toutes les qualités. J'avais besoin d'un "truc" pour faire illusion.
Ca a commencé par un bracelet vert jaune rouge, le vol d'une boulette de shit chez mon oncle, puis une curiosité éfrénée pour tout, "du chocolat à  la morphine", tout ce qui était susceptible de modifier la conscience.
Un long et méthodique dérèglement des sens... J'ai pris beaucoup de trips, très (trop) jeune, d'extas, je fumais beaucoup: j'étais la reine des bangs (!), je dealais. Parallèlement et précocément aussi, j'ai fait l'acquisition d'une bonne réputation de salope en couchant très jeune avec le mec le moins fréquentable de mon quartier...
Il ne manquait plus que le rock'n'roll pour compléter le tableau. J'ai commencé par la techno, j'ai agité mes fesses et mes neurones un certain temps dans des free parties devant les enceintes des basses coté hard core puis j'ai découvert l'indus et de fil en aiguille: le punk. Johnny thunders et Richard Hell ont remplacé dans mon coeur Rimbaud et Verlaine, le long et méthodique dérèglement des sens c'est transformé en un long et méthodique apaisement des sens.

Aujourd'hui, je ne suis ni morte, ni devenue ni une Star du rock'n'roll.
Je suis aujourd'hui coincée dans l'absurdité de la vie quotidienne. Je suis mariée, je travaille, je suis tout ce qu'il y a de plus ordinaire: une partie de moi apprécie cette vie posée et tranquille: cette partie aimerais même avoir un enfant.
L'autre partie prends de la méthadone tous les matins et s'enfonce une pompe dans le bras de temps à  autre. Comme une manière de ne pas abandonner tout à  fait cette vie mouvementée, cette vie ou chaque moment pouvait être définitif.

L'âge adulte me fait chier, mais malgré moi je suis adulte.

Dernière modification par Eva Brown Sugar (13 septembre 2009 à  14:10)

Eva, je viens de découvrir ce topic que j'ai lu avec attention hier, j'ai découvert toutes tes escapades de décro pendant l'été...

Tout d'abord Bravo pour avoir su anquiller tout les palliers les uns derrière les autres, sans suer ni trop souffrir. Finalement tu t'es aperçu que c'était pas si dur... j'espérai lire ta libération, j'espérai vraiment de message en message que tu tiendrais ton objectif... et puis l'extra, la lassitude, la volonté qui chute et les 50 mg de métha qui vienne fracturer tout l'investissement consacré depuis des nuits et des nuits. Quel drôle de sport...

J'étais triste pour toi puis ça m'a fait sourire, la prochaine sera la bonne (je me répète ça tous les jours) cela me paraissait quand même vraiment rapide en terme de descente de dosage... et du coup le retour du baton, tu l'as pris version mentale. Et c'est souvent ce qui m'arrive aussi.

Au début de l'année je sevrai sec la marron, résultat gros craving impitoyable qui commence dès que le corps va un peu mieux et qu'on a de nouveau de l'energie. La seule fois de ma vie où j'ai réussi à  gagner contre les cravings , il m'a fallu me battre 15 jours avec des boules au ventre d'ultra-frustration, genre l'envie de nicotine multiplié par cent... Mais un copain m'avait dit de pas m'étonner que c'était normal, que c'était physique, que le cerveau réagissait, qu'il fallait laisser couler. J'ai été curieux et je me suis dit "voyons voir"...  Je suis arrivé au bout de ce tunnel là .... et je n'avais plus du tout envie de came... Je suis resté abstinent un temps record pour moi (genre un mois), j'ai eu accident de cheville sur un saut de para, 3 tendons arrachés, bien douloureux... 10 mg de sken puis 30 mg puis 50 mg puis 150 mg... à  peine la pompe réamorcée j'ai retrouvé intact les cravings qui m'assiégeaient, intensité tellement forte que c'est perdu d'avance.


Au même moment où je t'écris je ne peux pas m'empecher de piller un sub... très con et très inutile, hors phase avec mes objectifs.

Bonsoir,
C'est amusant comme nos parcours sont parallèles... Moi non plus je ne regrette rien.

Ce qui est difficile pour moi aujourd'hui, c'est qu'à  travers l'idée d'un sevrage définitif et d'un renoncement aux extras, j'ai l'impression d'enterrer la hache de guerre et de me résigner à  une vie "réussie" qui me fais chier.

Comme si le dernier sursaut de rébellion adolescente était la came, et y renoncer accepter mon sort de mouton de la classe moyenne.

Par exemple, j'ai longtemps refusé d'arrêter de fumer car les non fumeurs moralisateurs m'indisposent. Souvent les ex-UD deviennent des emmerdeurs militants qui ont découvert la vérité, très peu pour moi.

J'aime le côté obscur de la force, j'aime être pessimiste, ironique, voire cynique: les bons sentiments me font vomir.

Ce qui se joue pour moi en ce moment va bien au-delà  d'une histoire de molécules. C'est une lutte intérieure, que personne entre moi et moi ne veut perdre: je veux toujours avoir raison !

Aujourd'hui 10 mg.

Dernière modification par Eva Brown Sugar (14 septembre 2009 à  21:50)

très chouette texte que tu nous a pondu là  Eva Brown Sugar texte auquel j'ai pu m'identifier et ce sur de nombreux points...

comme quoi nos parcours ont très souvent de nombreuses similitudes

@Lilith mais toi je n'ai jamais eu l'honneur de te voir en face alors que EvaBS oui. meme pas de photos de toi, lilith, tu la fous mal.

sacrée lilith, toujours la même..... pas la cam mais la comode...

mMichelpiccoli a dit:

"LA VIE EST ELLE MIEUX AVEC OPIACES ou SANS OPIACES?"


   Je crois que ça dépend des gens, c'est effectivement à  chacun de se poser la question... et de trouver sa propre réponse.

Dernière modification par caméléa (15 septembre 2009 à  17:56)

y'a deux trucs qui m'ont toujours mis mal:
-essayer d'être ce que je ne suis pas
-et essayer de ne pas être ce que je suis

En dehors de ça, dans l'ensemble ça va!

               

caméléa a écrit

y'a deux trucs qui m'ont toujours mis mal:
- Essayer d'être ce que je ne suis pas
-et essayer de ne pas être ce que je suis

En dehors de ça, dans l'ensemble ça va!

               

Pour moi ça serait plutôt un idée d'adaptation caméléonesque (comme un caméléon, pas une caméléa )à  l'environnement:
- Etre l'illusion des désirs des autres ou jongler avec les stéréotypes : Montrer ce que je ne suis pas, être ce que je ne montre pas: un jeu amusant !

Reskap', je vois bien les choses comme ça aussi: la vie est bien quand on ne la subit pas. Parfois avec opiacés, parfois sans.

Bertrand, pour l'après on verra après.
Pour l'instant, je n'avais pas encore envisagé l'après.
Je n'arrive absolument pas a me projeter dans un "après" comme je ne me souvient pas non plus d'avant.
Est-ce que vous croyez que le dernier mg derrière moi la beaufitude va me pousser comme ça, derrière l'oreille ?
Est ce que vous croyez que je vais me mettre à  aimer TF1, les boites de nuits, les coupons de réduc' carrouf ? Que je vais pensez à  ma retraite, prendre une assurance vie ? Me mettre à  sortir des remarques nulles sur les arabes, les noirs, les jeunes, les artistes, les fainéants et ....les drogués ?
Seigneur protégez-moi ! Je vais aller mettre un cierge à  St Rita...
Ah ! vous voyez ça commence: j'invoque déjà  le bon dieu alors que je suis encore à  10 mg

Non mais quand même, c'est angoissant cette histoire d'après !!!

Aujourd'hui 10 mg.

Dernière modification par Eva Brown Sugar (15 septembre 2009 à  20:57)

Dans l'avenir, j'espère que tout ira mieux.
Que mon chéri n'aura plus trop de problèmes de santé,
que je tomberai à  nouveau enceinte rapidement 
que mon nouveau BB sera en bonne santé.
que j'arriverais a refermer la porte des opiacés, 
que je parviendrais à  la garder fermée
que j'arriverais même un jour a avoir envie de jeter la clé, et finalement de la jeter
que je deviendrais pas aigrie par la vie,
que je ne ferais jamais rien "pour le principe",
que je ne detesterai jamais les gens par catégorie,

Des espérances et des envies pour l'avenir, je pourrais en lister encore et encore. Les opiacés ne m'ont jamais empêchée d'avancer parfois même, souvent, je pense qu'ils m'ont aidée, au moins a être plus sereine.
J'ai envie d'être mère aujourd'hui car je pense que c'est une expérience intéressante de la vie et qu'il serait dommage de passer à  côté.
J'ai aussi envie de passer du temps sans opiacés à  titre d'expérience. Il y a des chances que je devienne un infernale emmerdeuse sans, car je crois me rappeller que j'étais comme ça avant. Mais peu être que j'ai juste changé ?
Comme on dis au poker "Je paye pour voir".

10 mg + 1/2 stilnox... Bonne nuit les petits.

et même avec du lsd..... pour faire halluciner nos petit soldats..... ohhhhh le bonhomme a explosé, c'est tout rouge, c'est booooooooooooooooooooooooooo........ argl.

ça me plairait assez de m'ballader en pleine ville, toulon par exemple, avec un AK 47 sous trip 400 mcg et tirer sur tout s'qui bouge, meme s'ki bouge pas !! :)

très chaud  les gaz d échappement du AK 47  m 43..à  1300 mètre seconde :)
peu prècis le AK  47 est surtout fait pour blesser et occuper l ennemis

http://video.google.com/videoplay?docid … 5072902952

origine 5.45x40 petite cartouche c est une balle méchante
un vide dans la balle (entre les deux couche intérieur ) favorise la fragmentation lors de l impact  (la balle pivote )et blesse  le soldat ...2 autre sont obligé de s en occuper
comme dit papjum pas assez rigide et pas de récupération de gaz comme les nouveau PM


mais il faut pouvoir trouver l original pas le AK 90 actuel en 222..mais l original ça va pas être de la tarte de trouver la munition  5.47


pour la précision sig  sauer SG 551-SWAT ou sig sauer ssg 3000 /(suisse)


je recommande le fass 90 lègé  et prècis (suisse aussi )

ou riot gun a canon rayé..précis.. cal 12 brenneke/Sib

ou mieux une Mag/l7A1 7,62
ou alors H&K MP5
ou famas..
Galil 222
ou m16 (ou patriot 5.56 idem en petit )

en arme de poing
je dirai le desert eagle 44 magnum ...puissant ..trop puissant pour être prècis ..arrache toute les serrures


ou


glock 17 (L)rapide et fiable ..même sous l eau ,chéri de  nombreux policier
http://video.google.fr/videoplay?docid= … &hl=fr

UZI crosse pliante ça plante trop facilement

source /action gun

a part 4a cela ne me viendrait pas à  l idée de me faire des carton dans la rue
mais dans un stand c  est une passion intéressante et qui demande plein de qualité et de concentration
un sport que j aurai aimé pratiquer
c est pas les armes qui sont dangereuse , mais la fa4on de les utiliser

Dernière modification par reskaper (16 septembre 2009 à  19:27)

Bonsoir,
Hé bien, vous avez des envies de meurtre on dirait.

Aujourd'hui les emmerdes recommencent, mon chéri est à  l'hopital pour une "bursite du genou" inflammation du genou très douloureuse, parce qu'il s'assoit a genou comme un gosse pour regarder ses disques... Je déteste les hopitaux. J'étais super angoissée en partant, j'ai demandé un truc pour dormir, il m'ont meme pas donné 1/2 stilnox. Y'avait une femme qui c'était pris de l'essence dans la gueule unes agression: il lui ont donné 10 petits mg de morphine... c'est vraiment des enculés.

Aujourd'hui 10 mg

Hello,

En fait je prends rarement des benzo ou des 'inducteurs de sommeil. Il m'arrive de prendre du "donormyl" un médoc sans ordo dont l'effet est surement plus psychologique qu'autre chose, mais sur moi ça marche...
Par contre comme toi Papajumba, j'ai une pharmacie bien garnie, ça me rassure.

Aujourd'hui, 9 mg.

Je crois que j'ai compris le gout de mon extra, la came est meilleure quand on ne prends plus de métha. Fallait que je vérifie l'effet que ça faisait, depuis le temps, je vivais sur un souvenir !