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Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 08 janvier 2023 à  19:55

Bonjour, il ne faut pas oublier, par exemple pour les opiacés, que leur usage est aussi ancien que celui de l'alcool et était largement pratiqué jusqu'au début du XX eme siècle. Certes il ya eu des addictions (De Quincey par ex) mais aussi des millions d'usages. Nous avons donc une vision déformée qui n'était pas celle de nos ancêtres.

https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_2010_num_97_365_22139

Amicalement

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 08 janvier 2023 à  13:42

Bonjour mon dernier post du blog, sauf réponses à des réponses.

[b]Préambule[/b]

Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun. (Boris Vian)

Voir le livre de Kahnemann sur ce sujet

https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=-wIXAwAAQBAJ&oi=fnd&pg=PR5&dq=well-being:+the+foundations+of+hedonic+psychology+pdf&ots=ZqwVlbdhf6&sig=gdXpA7gLNqR5hEObhbdShASMOVk#v=onepage&q&f=false

ou ces articles un peu plus tardifs

https://pubs.aeaweb.org/doi/pdfplus/10.1257/089533006776526030https://pubs.aeaweb.org/doi/pdfplus/10.1257/089533006776526030

https://pubs.aeaweb.org/doi/pdfplus/10.1257/089533006776526030

[b]Mesurer le bonheur[/b]

La première difficulté est de définir le bonheur et, notamment le différencier du plaisir. C'est évidemment une question difficile qui pourrait conduire à noircir des pages entières.
Nous prendrons donc le parti de ne pas opposer formellement le bonheur et le plaisir. Là encore je me dérobe au débat philosophique (pour lequel je ne suis pas compétent) pour le reduire à une approche purement pragmatique)

https://www.philofacile.com/plaisir-et-bonheur.html

[quote]Nous nous efforcerons tout d’abord de montrer qu’il paraît impossible de dissocier plaisir et bonheur, dans la mesure où le bonheur semble résulter de la volonté de faire durer le plaisir. Néanmoins, nous en viendrons ensuite à montrer que cette conception hédoniste du bonheur correspond en fait à une confusion entre bien-être et bonheur, de laquelle il paraît possible de distinguer un véritable eudémonisme à portée morale, loin de l’urgence de l’hédonisme passionnel. Il nous faudra toutefois mettre en question cette dissociation, en montrant qu’elle relève d’une volonté d’imposer un code moral par nature étranger à la nature de la satisfaction de l’homme, et qui ne peut produire qu’un artefact de bonheur, entretenant l’homme dans une conception illusoire de son existence.[/quote]
Par contre, dans la lignée du Guide de l'OCDE nous exeminerons plutot la notion de bien être subjectif, dont le bonheur est l'une des composantes.
https://www.oecd.org/wise/oecd-guidelines-on-measuring-subjective-well-being-9789264191655-en.htm

[quote]Qu'est-ce que le bien-être subjectif ?
La mesure du bien-être subjectif est souvent supposée se limiter àmesurer le "bonheur". En fait, le bien-être subjectif recouvre un éventail plus large de concepts
que le bonheur.
Aux fins des présentes lignes directrices, une définition relativement large du bien-être subjectif est utilisé. En particulier, le bien-être subjectif est considéré comme étant :

Les bons états mentaux, y compris toutes les diverses évaluations, positives et négatives, que les gens font de leur vie et les réactions affectives des gens à leurs expériences.
Cette définition se veut inclusive, englobant l'éventail complet des différents aspects du bien-être subjectif communément identifiés par la recherche dans ce domaine.

Il comprend d'abord et avant tout des mesures de la façon dont les gens vivent et évaluent leur vie dans son ensemble.
Cependant, les directives fournissent également des conseils sur la mesure de l'expérience des personnes et évaluations de domaines particuliers de la vie, tels que la satisfaction de leur situation financière ou la satisfaction à l'égard de leur état de santé, ainsi que des mesures de «signification» ou de «but»dans la vie (souvent décrits comme des aspects « eudémoniques » du bien-être subjectif).

Cette définition du bien-être subjectif englobe donc trois éléments :

● Évaluation de la vie - une évaluation réflexive sur la vie d'une personne ou sur un aspect spécifique de celle-ci.,
● Affect - les sentiments ou les états émotionnels d'une personne, généralement mesurés en référence à un moment particulier.
● Eudaimonia – un sens et un but dans la vie, ou un bon fonctionnement psychologique.

Les lignes directrices ne traitent pas des mesures subjectives de concepts objectifs, comme la santé auto-évaluée ou qualité de l'air perçue.
Alors que les outils de mesure pour les questions sur ce sujet sont "subjectifs", le sujet étudié ne l'est pas, c'est-à-dire qu'il peut être observé par un tierce personne.
Certains conseils sont toutefois fournis pour mesurer les évaluations des personnes sur des sujets spécifiques ou domaines de la vie, comme leur satisfaction à l'égard de leur situation financière ou de leur état de santé.
Ce qui est spécifique au concept de bien-être subjectif tel que présenté dans ce rapport, c'est que seule la personne faisant l'objet de l'enquête peut fournir des informations sur ses évaluations, ses émotions
et le fonctionnement psychologique - ce sont les propres opinions des gens qui sont le sujet d'intérêt.[/quote]
L'OCDE recommande donc d'explorer indépendamment ces trois dimensions du bien-être, certes fortement correlées mais ui ne peuvent pas être confondues.
L'evaluation de la vie est souvent désignée comme "la satisfaction à l'égard de la vie"
L'affect est plutot assimilé au "bonheur". Mais les affects peuvent être positifs (plaisir) ou négatifs (anxiété, souffrance).
L'eudaimonia est souvent, et c'est excatement sa traduction, comme le sentiment "d'une bonne vie".

Le fait que l'affect soit positif ou négatif entraine qu'elle est mesurée non sur une echelle de 0 (ou 1) à 10 comme la satisfaction à l'egard de la vie ou l'eudémonie mais sur une echelle équivalent à -10 à + 10.


La qualité temporelle de chaque subdivision est différente. L'eudaimonie est souvent un ressenti stable, comme, mais à un moindre degré, la satisfaction à l'égard de la vie. Alors que le resenti affactif est très variable d'un moment à l'autre et on aura des résultats différents si la question est "Etes vous heureux maintenant, hier, dans le mois ou dans l'année ?"
L'OCDE aborde ce point mais il faut constater que le bonheur subjectif au cours du temps est un problème de mémorisation et de prioritarisation des souvenirs et non une moyenne mathématique. Certains garderont longtemps la mémoire d'un événement heureux ou malheureux, sans le confronter aux moments "ordinaires", alors que d'autres feront "une moyenne" et les événements exceptionnels ne seront plus qu'un vague souvenir.

Mais, en fait, nous ne suivrons pas l'analyse "simple" d'un plasir temporaire (lié à la Dopamine) et d'un bonheur durable (lié à la serotonine) mais une analyse de "systeme complexe" sur le plan du ressenti comme sur le plan neurobiologique, produisant le bien être et le bonheur comme des qualités ou propriétés emergentes. Quelque chose qui est plus que la somme des partes et qui souvent n'est pas du même domaine.
Ainsi le flash de bonheur de Marcel Proust face à sa madeleine n'est pas de même nature que la degustation de la patisserie.
De même le flash "dopaminergique" entrainé par une source de plaisir est il "simple" (sur le plan du ressenti comme celui de la neurobiologie) mais il s'insère dans un réseau complexe et sa qualité emergente, le plaisir-bonheur n'est pas du même domaine.


https://amaninthearena.com/systemes-complexes/

Un système complexe a les caractéristiques suivantes :

Il implique un grand nombre d’éléments qui interagissent entre eux.
Ces interactions sont non-linéaires : des changements mineurs peuvent avoir des conséquences majeures disproportionnées.
Il est dynamique et possède des propriétés émergentes : le tout est plus grand que la somme des parties.
Le système a une histoire, et son passé influe sur le présent ; les éléments évoluent les uns avec les autres mais aussi avec l’environnement. Cette évolution est irréversible.
Même si un système complexe peut sembler ordonné et prévisible a posteriori, on ne peut rien conclure a priori parce que les conditions externes et le système lui-même changent constamment.
Au contraire des systèmes ordonnés (où le système contraint les agents) ou des systèmes chaotiques (où il n’y a pas de contraintes), dans un système complexe, les agents et le système se contraignent respectivement avec le temps. D’où l’impossibilité de prévoir ou de prédire ce qui va se passer.


https://organisologie.com/approche-systemique/

https://www.revmed.ch/view/493989/4083121/RMS_idPAS_D_ISBN_pu2012-18s_sa10_art10.pdf

[b]Nous prendrons comme exemple[/b] une Enquete menée au Quebec
https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2014-2-page-389.htm

[quote]Résumé. – L’article analyse les données d’une enquête menée au Québec en 2013 sur le sentiment de bien-être, le bonheur ressenti et les inégalités. L’enquête montre que la mesure du bonheur et la mesure de la satisfaction à l’égard de la vie menée ne sont pas complètement interchangeables, bien que fortement corrélées.
Ainsi, le cas de figure des enquêtés heureux mais insatisfaits devant la vie menée caractérise une fraction de la classe moyenne et des immigrants. Il apparait ensuite que la relation bien établie entre le revenu et le sentiment de bien-être, qui est aussi observée dans l’enquête québécoise, ne peut pas être analysée sans prendre en compte la représentation sociale que les acteurs sociaux se font de leur situation. Le niveau de revenu ne détermine pas à lui seul l’atteinte du bonheur, mais son effet est médiatisé par le sentiment de privation et les aspirations des enquêtés.
Enfin, l’enquête confirme l’importance de prendre en compte le sentiment de justice dans l’estimation du bien-être, en distinguant le jugement porté sur sa situation person-nelle et le jugement posé sur la société dans son ensemble. Elle montre la pertinence de distinguer les principes d’équité et d’égalisation des ressources.
Les résultats de l’enquête québécoise confortent les observations faites en France et appuient la nécessité de prendre en compte l’étude du sentiment de justice sociale dans les analyses portant sur le bien-être dans les sociétés développées.[/quote]
L'influence du sentiment de justice concerne ici la justice des revenus mais l'étude aborde aussi la perception que la société est juste d'une part et que le sondé est traité avec équité d'autre part.
Ce qui a son importance dans les pays où la "drogue" est réprimée de façon vue par beaucoup comme inéquitable.

Il faut noter que l'article ne parle pas de la neurochimie. Mais celle ci n'apparait que dans la dispersion des mesures, pas dans les moyennes dont l'écart est d'ailleurs relativement resséré. Il est malheureux que cette dispersion n'ait pas aussi été analysée.

La dispersion des valeurs peut néanmoins être évaluée TRES approximativement (notamment il faudrait tenir compte des effectifs) en calculant l'ecart type des moyennes présentées dans les différents tableaux et en multipliant par la racine carrée du nombre de sondés (2727). On obtient une moyenne de 7,1 et un écart type d'echantillon de 2,5. 95% des sondés sont dans la tranche 2 à 10. Mais 135 ont des valeurs plus extremes (inferieures à 2).



J'attire aussi l'attention sur le tableau de la page 401 qui montre que le "bonheur" n'est pas lié positivement au revenu mais négativement à la difficulté à boucler son budget, même chez ceux qui ont les plus hauts revenus.
Ceci rejoint un peu l'idée du bouddhisme qui voit le désir comme source de la souffrance. …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 08 janvier 2023 à  13:38

Bonjour,

à Mychkine,

Ma démarche est plus simpliste et pragmatique. Je ne discute pas des limites de la volonté etc.. mais je dis simplement que la démarche de la société vis à vis de l'alcool est la moins inefficace vis à vis des effets nefastes de l'alcoolisme, comme elle le serait vis à vis des "drogues" si elle y était étendue. Mais que que si une meilleure methode était identifiée, ... elle serait meilleure.
Personnellement je pense que la meilleure prevention de l'addiction passerait par une société moins anxiogène, moins violente, moins contrainte et plus "confortable". Sur le modèle de la phrase attribuée à Voltaire "J'ai choisi d'être heureux car il parait que c'est bon pour la santé".
nb= En fait il a écrit "je suis gai...", ce qui n'est pas exactement la même chose.

Quoi qu'il en soit c'est bien d'avoir un débat et que les forumers puissent se faire leur opinion..

A blablablubli

J'avais renvoyé à plus tard les questions de définition. Et, en effet, c'est un problème mais aussi parfois une source de confusion.
J'ai pris la mesure du bien être de l'OCDE (qui est une structure économique) qui comprend le bonheur mais pas que et qui me parait répondre à plusieurs définitions en montrant leur caractère parfois porteur de confusion.

Et j'ai introduit la notion de propriété emergente qui rejoint ton propos.

[quote]Je pense que le bonheur est tellement personnel que l'atteindre demande de faire un chemin différent pour tout le monde. On trouvera heureux des choses différentes, et peut-être que le bonheur n'est pas enviable pour tout le monde, la complexité ( a contrario la plénitude ) peut être le but de certains.[/quote]
C'est l'objet du post suivant, que je n'avais pas mis à cause de certaines critiques mais qui me parait ici necessaire.
Là encore merci pour le débat.

Amicalement …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 07 janvier 2023 à  08:46

Bonjour, je renomme en bonheur neuro-chimique , puisque il semble lié en grande partie à la chimie du cerveau et à sa determination génétique.
Par contre je m'interroge sur les relations des psychotropes avec cette chimie , puisqu'ils agissent sur les mêmes éléments (neuro-transmetteurs, endocannabinoides etc..) . Notamment le caractère anti-hédonique des neuroleptiques de première génération est bien connu.
Mais c'est juste un questionnement.
Amicalement

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 06 janvier 2023 à  18:30

Bonjour, l'exemple de l'alcool me parait justement très pertinent.
Il y en France une liberté totale d'acheter ou consommer de l'alcool (sauf les mineurs). Et, comme tu le souligne, certains deviennent addicts et font leur malheur et ceux de leurs proches. Avec une proportion d'environ 10% qui est proche (ou superieure) de celle de la plupart des "drogues".
Mais que fait on ? On fait de la prévention, on propose des soins, on réglemente la consommation dans l'espace public (notamment au volant) et on recourt, rarement, à la contrainte en cas de danger imminent (hospitalisation sous contrainte).
Les résultats ne sont pas mirobolants mais l'episode de la Prohibition aux USA a montré que c'est plus acceptable ou efficace que la contrainte policière. Et, sur le plan national, ces mesures ont permis une stabilisation de l'addiction à l'alcool, voire une reduction.

Pour les "drogues" on interpelle, on juge, on emprisonne, même pour un simple usage. Sans "avantage" prouvé sur la santé des usagers. Et sur le plan sanitaire on observe , au contraire de l'alcool, une [b]augmentation[/b] des cas d'addiction.

Si l'on considère que l'alcool et la plupart des drogues ont une dangerosité équivalente, alors on a deux populations

Les usagers heureux. Des millions de français prennent du plaisir à boire du vin ou d'autres alcools et ça fait partie des plaisirs de la vie. Mais alors pourquoi ne pas admettre que ce peut être aussi le cas, pour une majorité de personnes, avec la plupart des autres produits illégaux ou légaux (sucre, sport etc..) ?
C'est , je crois, le fond de l'argumentation de carl Hart.

Les usagers malheureux, le plus souvent addicts. Et l'exemple de l'alcool est que la moins mauvaise solution est de les aider à aller mieux, par des soins appropriés.

Je termine en signalant que le cout social de l'alcool est beaucoup plus élevé, en France, que celui des drogues, 120 milliards par an contre 9 pour les drogues, la majeure partie allant à la repression.

Evidemment ce serait bien que l'on puisse mieux prevenir cette souffrance de millions de personnes, mais jusqu'ici rien n'emerge comme plus efficace que ce que l'on fait. Mais il est clair que la repression actuelle sur les "drogues" est bien moins efficace, sur le plan individuel comme sur le plan collectif.
Mais evidemment je soutiendrais avec enthousiasme toute technique plus efficace. Mais les chiffres présentés montrent qu'il faudrait commencer par l'alcool et le tabac !
Et, comme le sujet est celui du bonheur, je souligne à nouveau le bonheur généré par une consommation contrôlée d'alcool, d'aliments etc.. et, comme le suggère C Hart de "drogues". Et par contre, la sévère atteinte au bonheur générée par la répression, même chez les usagers heureux.

https://www.academie-medecine.fr/le-cout-social-des-drogues-licites-et-illicites-en-france/


[quote]Résumé

Le coût social des drogues en France mesure le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues légales (alcool et tabac) et illégales. Le coût social est composé du coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production) et du coût pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées, et recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac). Les paramètres de calculs suivent les recommandations du Rapport Quinet en 2013 et les données sanitaires ont été collectées dans la littérature scientifique. Le « coût social » de l’alcool et celui du tabac sont proches de 120 milliards d’euros, suivi par les drogues illicites (8,7 milliards d’euros). Le coût social engendré par le tabac peut être rapproché des 13,4 millions de fumeurs et le coût social de l’alcool des 3,8 millions « d’usagers à risques d’alcool ». Les drogues illicites engendrent un faible « coût social » total, en comparaison de l’alcool et du tabac, parce qu’elles sont moins consommées. Le « coût externe » représente l’essentiel du « coût social » pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites (respectivement 96,1 %, 86,4 % et 67,9 %). L’importance de cette composante s’explique par le nombre très important de vies perdues (respectivement environ 49 000, 79 000, 1600) et par la valeur de l’année de vie perdue (115 000 euros) qu’il est recommandé d’utiliser en France dans les calculs socioéconomiques. Le « coût externe » de l’alcool est 8 % plus élevé que celui du tabac bien que le nombre des décès par le tabac soit plus important que ceux engendrés par l’alcool. Cette différence s’explique par un âge moyen au décès plus jeune pour l’alcool que pour le tabac (63 ans vs 71 ans) et par le fait que de nombreux décès accidentels engendrés par l’alcool interviennent précocement. Le « coût des drogues pour les finances publiques » est élevé (1,0 % du PIB). Chaque année, l’État doit payer respectivement pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites, 3,9 milliards, 13,8 milliards et 2,4 milliards d’euros. Ainsi, 33 % du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques. Les recettes de taxation sont inférieures au « coût des soins » (respectivement 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool tandis que les taxes sur le tabac sont également insuffisantes à couvrir le coût des soins engendrés par ce dernier et représentent 40 % des recettes de taxation.[/quote]
Amicalement …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 06 janvier 2023 à  11:53

Suite du Blog !
La déclaration d'Indépendance des USA défend le droit à la vie , à la liberté et à la poursuite du bonheur. Je crois que le texte sur le livre de hart n'a pas à être corrigé ni commenté. Amicalement

nb= traduction google parfois en défaut. Toutes mes excuses

https://en.wikipedia.org/wiki/Life,_Liberty_and_the_pursuit_of_Happiness

[quote]La Déclaration d'indépendance des États-Unis a été rédigée par Thomas Jefferson, puis édité par le Comité des Cinq, qui se composait de Jefferson, John Adams, Benjamin Franklin, Roger Sherman et Robert Livingston. Il a ensuite été revu par le Comité plénier du deuxième Congrès continental le 4 juillet 1776. [3][4]Le deuxième paragraphe du premier article de la Déclaration d'indépendance contient l'expression « Vie, liberté et poursuite du bonheur ».

La première version du texte d'origine de Jefferson est exposé à la Bibliothèque du Congrès. [5]Cette version a été utilisée par Julian Boyd pour créer une transcription du projet de Jefferson, [6]qui se lit comme suit :

Nous estimons que ces vérités sont sacrées - indéniables; que tous les hommes sont créés égaux - indépendants, que de cette création égale ils tirent des droits inhérents - inaliénables, parmi lesquels la préservation de la vie, - la liberté, - la poursuite du bonheur;

Le Comité des Cinq a édité le projet de Jefferson. Leur version a survécu à d'autres modifications par l'ensemble du Congrès intact, et se lit comme suit :[7]

Nous estimons que ces vérités vont de soi, que tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, que parmi ceux-ci sont la Vie, la Liberté et la poursuite du Bonheur. -

Un certain nombre de sources possibles d'inspiration pour l'utilisation par Jefferson de l'expression dans la Déclaration d'indépendance ont été identifiées, bien que les chercheurs débattent de la mesure dans laquelle l'un d'entre eux a réellement influencé Jefferson. Le plus grand désaccord vient entre ceux qui suggèrent que l'expression a été tirée de John Locke et ceux qui attribuent plus fortement à Jean-Jacques Rousseau.[/quote]
https://www.nytimes.com/2021/01/12/books/review/drug-use-for-grown-ups-carl-l-hart.html
[quote]Ici, Hart va un peu plus loin. Il étudie la neurochimie de différentes drogues depuis des années, y compris le crack et la méthamphétamine. Il résume les résultats de ses recherches de cette manière: «J'ai découvert que les effets prédominants produits par les médicaments discutés dans ce livre sont positifs. Peu importait que la drogue en question soit le cannabis, la cocaine, l'héroine, la méthamphétamine ou la psilocybine. Les effets positifs que cite Hart incluent plus d'empathie, d'altruisme, de gratitude et de sens donné à la vie.[/quote]
https://www.npr.org/2021/01/15/955631394/drug-use-for-grown-ups-serves-as-an-argument-for-personal-choice

[quote]Le livre "L'usage de drogues pour les adultes" explique que les personnes ont le droit de consommer des drogues si elles le souhaitent. Comme Hart le voit, il serait préférable que les drogues soient légales, parallèlement à la réglementation gouvernementale, aux tests de pureté et au soutien social de ceux qui en ont besoin. Ce que nous avons aujourd'hui, au lieu de cela, c'est l'incarcération de masse raciste et la honte sociale qui prévalent (et la drogue à peine rares de toute façon).[/quote]
https://medium.com/the-straight-dope/does-the-pursuit-of-happiness-extend-to-recreational-drugs-ae8a3fdadca8

[quote]17 octobre 2020
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La recherche du bonheur s'étend-elle aux drogues récréatives?

Dr. Carl Hart n'a jamais rencontré de drogue récréative qu'il n'a pas aimé. Tous ont leurs aspects très positifs pour lui. Ils réduisent le stress, sensibilisent et induisent le respect, la coopération, l'empathie et l'intimité. Et puis ils s'usent. Il appelle à un retrait du gouvernement du secteur de l'interdiction de la drogue. Ses droits constitutionnels empêchent l'ingérence du gouvernement, dit-il. Son livre, Drug Use for Grown-Ups, est la distillation d'années de recherche, ainsi que des conférences, des discours et des commentaires d'eux. Cela ressemble à un cas solide.

Hart était président du département de psychiatrie de l'Université Columbia à New York. Les deux résultaient et continuaient de lui permettre de mener des études sur toutes sortes de drogues pour toutes sortes de raisons. Il pouvait déterminer leurs effets sous de nombreux angles. Il a découvert qu'ils ne sont pas des tueurs. Il a découvert (comme beaucoup d'autres) que seulement 10 à 30 % des toxicomanes sont considérés comme des toxicomanes. Dans ses voyages mondiaux en tant qu'universitaire respecté, cela a été soutenu et confirmé par ses pairs dans d'innombrables panels et conférences.

Hart en a fait son travail de vie. En grandissant dans une zone noire de haute criminalité à Miami, entourée de problèmes de drogue, il voulait faire partie de la solution - c'est-à-dire l'élimination de toute prise de drogue occasionnelle. Des décennies d'intenses recherches l'ont conduit à la position opposée. Tout au long du livre, il avoue continuellement que ses suppositions étaient fausses. Et il en va de même des déclarations générales des soi-disant experts.

En plus des études, Hart se sert lui-même de banc d'essai. Lui et sa femme les essayent, notent leurs pouvoirs et passent aux autres. Il admet maintenant librement qu'il l'a fait dans le monde entier dans toutes sortes de contextes. Pour lui, les drogues sont sans aucun intérêt. Les Harts consomment des drogues pour soulager le stress et en tirer plus de la vie. Ils ne peuvent pas s'arrêter. Des millions d'Américains ressentent la même chose. Ce sont des adultes pleinement opérationnels qui, en raison de l'ingérence du gouvernement, doivent rester dans le placard au-delà de leur consommation de drogues. Leur capacité à cacher totalement leur consommation de drogue est une preuve supplémentaire à Hart que la dépendance paralysante n'est pas un résultat nécessaire, et 80% ne deviennent pas dépendants.

Les drogues qu'il décrit sont les amphétamines, les méthamphétamines, la cocaine, l'héroine et la marijuana. Il décrit leurs structures chimiques et leurs effets sur lui. Il parle d'impuretés dans la fabrication, en particulier de drogues fabriquées illégalement. Et des conditions physiques des utilisateurs qui pourraient conduire à la dépendance ou à la mort. Ce n'est pas une relation simple ou directe, comme il le dit tout au long. Beaucoup moins de causalité que de hasard.

Les lecteurs pourraient penser que la crise des opiacés serait la fin de la théorie de Hart, ce qui avec 40 000 décès par an dus à la dépendance. Mais Hart est à la hauteur du défi. Il montre que les opiacés ne causent pas de dépendance ou de mort chez la grande majorité des consommateurs. La dépendance se produit lorsque les utilisateurs ont d'autres faiblesses, comme une maladie psychiatrique, une dépression ou une autre maladie qui pourrait les avoir sur d'autres médicaments ou simplement des défenses abaissées. Cela affaiblirait l'organisme de sorte que les opiacés ont plus d'effet que prévu. Les Meds ne peuvent pas être simplement combinés sans conséquences imprévues. De même, les comorbidités comme le diabète ou d'autres maladies pourraient conduire à la dépendance et pire encore. La condamnation générale des opiacés comme cause de l'addiction, dit-il, est tout simplement erronée. Dans chaque cas qu'il examine, il s'avère que les drogues n'étaient pas la cause du décès, même si les médias le rapportent de cette façon. Hart dit : « Les gens ne meurent pas à cause des opiacés ; ils meurent à cause de l’ignorance. » Combiner un morphinique avec de l'alcool, un anticonvulsif, un antihistaminique, une benzodiazépine, ou un autre sédatif, et la vie elle-même est en danger.

Inévitablement, la race joue un rôle majeur dans le livre. Hart est noir, et les Noirs sont des résidents scandaleusement disproportionnés des prisons américaines pour leur consommation de drogues. Dans le monde des bustes de drogue, White signifie victime et Noir signifie toxicomane/criminelle. À Baltimore de 2015 à 17 ans, il dit qu'il y a eu 1514 arrestations pour possession de marijuana. Parmi ces 1 450 étaient noirs, soit 96 %.

Pour faire valoir ses droits à la fois sur la race et la drogue, Hart examine un certain nombre de crimes racistes célèbres commis par la police, où les flics ont prétendu que les victimes étaient sous la drogue, et ils craignaient donc pour leur vie. C'est le syndrome noir fou de la drogue, une fausse accusation faite par les Blancs pendant des décennies. Dans l'affaire Trayvon Martin, par exemple, Hart explique le rapport de toxicologie sur Martin. Il montre qu'il n'était pas haut et qu'il n'avait même pas consommé de marijuana pendant un jour ou deux avant son meurtre. Néanmoins, le jury a acheté l'argument de la drogue, et le tueur, prétendant être un substitut de la police pour son quartier, et craignant pour sa vie, est devenu libre.

Race frappe aussi Hart où il vit. Dans un événement de discrimination de race impliquant l'école privée de son fils (où Hart paie 50 000 dollars par an pour l'enseignement), l'administration a refusé d'accepter le blâme et l'a ensuite exaspéré en demandant aux Harts de réécrire les politiques de l'école pour eux. C'est une vieille astuce qui est aussi insultante qu'insensible. Pour faire face au stress, les Hart ont pris des drogues pour qu'ils puissent traiter avec sens et empathie avec leur fils. Bien sûr, ils n'ont pas impliqué leur fils dans leur consommation de drogue pour l'aider à réduire son propre stress dans la même situation qui l'a affecté en premier lieu, un peu d'hypocrisie parentale que Hart ne voit même pas.

La comparaison des drogues avec l'alcool est ancienne. Hart dit que les effets négatifs de l'alcool l'emportent de loin sur ceux des drogues, pourtant l'alcool est légal, et il en va de même pour la boire jusqu'à la mort. Pendant la prohibition, le gouvernement lui-même a exigé le laçage d'alcool avec du méthanol, dans le but de dissuader les buveurs. Au lieu de cela, jusqu'à dix mille personnes sont morts. Le gouvernement n'est pas compétent pour gérer la consommation occasionnelle de drogues, est à la disposition de Hart.

L'interdiction large et complète par le gouvernement des drogues à usage récréatif remonte à l'héroine avant la Première Guerre mondiale. Les utilisations médicales de l'héroine sont bien connues, et Hart, qui l'utilise pour le plaisir, dit que les effets sont merveilleux. Mais le gouvernement ne bougera pas. Même ses essais ne sont pas autorisés aux États-Unis.

Tous les types de médecins et d'autres autorités témoignent continuellement que les drogues tuent, causent une rage incontrôlable et d'autres maladies infâmes. Ils n'ont aucune preuve scientifique derrière leurs affirmations, mais les médias les soutiennent, toujours à l'affût de l'angle de la drogue pour lier une histoire et l'oublier. Hart les appelle quand il le peut, mais la société américaine a tellement enracinée que les drogues sont mauvaises que les fraudes sont sans aucun doute crues. C'est l'un de ces « tous les faits », continuellement renforcés par ceux au pouvoir.

En 1937, lorsque la marijuana fut interdite, Fiorello LaGuardia commanda en commandite. Le rapport a conclu que «les individus qui fument de la marijuana pendant une période de plusieurs années n'ont montré aucune détérioration mentale ou physique qui peut être attribuée à la drogue», et que les préoccupations concernant les effets catastrophiques étaient infondées. Mais l'interdiction est restée et demeure. Et des millions ont été emprisonnés pour ça.

L'échec total de la « guerre contre la drogue », qui, selon Hart, a coûté aux contribuables 1,5 milliard de dollars en 1981 et coûte maintenant 35 milliards de dollars par an, l'ennuie. Malgré toutes les dépenses et les conditions de détention, il y a un menu beaucoup plus large de choix de drogue et beaucoup plus d'Américains les utilisant, avec succès et en secret. Hart est indigné par tous les aspects de cet état de choses. Il veut que le gouvernement se sorte de cette affaire.

Au lieu de cela, le gouvernement double. Il interdit les nouvelles drogues à usage récréatif dès qu'il peut les définir et les nommer. La liste s'altère chaque année. Le menu est beaucoup plus grand que jamais, car les drogues synthétiques, qui ne sont plus simplement dérivées de l'opium, ont explosé sur le marché. Hart présente une liste de nouvelles interdictions à partir de cette décennie, au cas où les lecteurs pourraient vouloir suivre ce qui est nouveau et chaud.

Une autre raison des décès dus à la drogue est l'impureté. Hart dit que l'illégalité des drogues signifie qu'il n'y a pas de contrôle de la qualité. Les impuretés dans la drogue peuvent tuer. La lacage de l'héroine avec du fentanyl peut l'améliorer, mais il tue. Si l'utilisateur sait qu'il est là, il peut prendre une dose plus petite, mais personne ne sait jamais ce qu'il achète quand c'est illégal pour commencer. C'était la même histoire avec la gin de baignoire et le hooch pendant la prohibition. Rendre les roquettes illégales et risquer d'être tirée. N’arrête personne, et des vies seraient sauvées si le gouvernement arrêtait de sa poursuite défaillante, incorrecte et inutile.

Même les drogues légales peuvent tuer. Hart dit que seulement deux jours de trop d'acétaminophène peuvent causer une maladie du foie. Tout cela est très compliqué, et on ne peut pas s'attendre à ce que les utilisateurs connaissent tous les résultats possibles grâce à des combinaisons de médicaments, et encore moins les effets secondaires.

Il souligne que le livre parle vraiment de liberté, et non d'un guide de l'usageur de drogues pour des choses plus grandes et meilleures. Mais le message de liberté est simple et facile à absorber. La base du livre est la vaste connaissance de Hart sur ce que les drogues font et ne font pas, seul et mélangé avec d'autres. C'est pour cela qu'on se souvient de lui, et pour lequel on s'en sert.

Et bien que Hart ait certainement raison - les drogues à usage récréatif ne devraient pas être interdites par la loi - il est clair que tout le monde ne peut pas les gérer aussi rationnellement et en connaissance de cause que lui. Il en sait plus sur eux que les sociétés pharmaceutiques (et les laboratoires) qui les fabriquent. Il est donc l'exception qui prouve la règle.

David Wineberg

(Utilisation de la drogue pour les grands-entreprises, Carl Hart, janvier 2020)

Pour une autre prise très positive sur les drogues à usage récréatif - cette fois psychédéliques - voir https://medium.com/the-straight-dope/michael-pollans-brain-on-drome-b5bcef59994e[/quote] …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 04 janvier 2023 à  20:05

Bonjour, il est clair que chacun reagit à sa manière et le but du Blog est de permettre d'evaluer en qui et chez qui certains produits conduisent au bonheur, ou pas. Donc merci de ta contribution. Amicalement

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 04 janvier 2023 à  17:28

Bonjour, merci pour l'article dont je place ici la traduction du dernier chapitre.

[quote]De nombreuses années plus tard, des expériences chez les humains ont révélé que la plupart des expériences dans nos vies que nous trouvons transcendantes -- que ce soit des vices illicites ou des pratiques sociales et rituels socialement sanctionnés aussi diverses que l'exercice, la prière méditative, ou même le don caritatif -- activent ce circuit de plaisir dans le cerveau. Shopping, orgasme, apprentissage, aliments très caloriques, jeux d'argent, prière, danse jusqu'à ce que vous abandonniez, et jouer sur Internet : ils évoquent tous le signal neural qui convergent sur ce même circuit cérébral activé chez les rats de Olds et de Milner et dans le Patient B-19. Ces circuits de plaisance consommant de la dopamine peuvent également être cooptés par certaines substances psychoactives, comme la cocaine, la nicotine, l'héroine, la marijuana ou l'alcool. L'évolution nous a, en effet, câblé pour attraper un plaisir bourdonnant d'une grande variété de substances et d'expériences allant du crack au cannabis, de la méditation à la masturbation, du Bordeaux au bœuf.[/quote]
Oui, bien sûr le titre de bonheur chimique doit etre vu comme une image et non comme une limitation. D'ailleurs je prefererais "l'Ecole du Bonheur" mais ça sera pour un prochain Blog. En effet, je pense que le bonheur ne viendra probablement pas d'une surdose de tel ou tel neurotransmetteur ou neurostimulation mais d'un [b]equilibre[/b] entre eux et avec l'experience de vie. Dans l'experimentation que tu cites (nb susciter par des electrodes un desir heterosexuel chez un homosexuel) je doute que la personne ait été veritablement heureuse.
Et donc l'Ecole du Bonheur devrait aider chacun à trouver son equilibre, avec ou sans drogue, avec ou sans sexe etc.. Cette Ecole pourra remplacer avantageusement la plupart des traitements de l'addiction.
Amicalement …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 04 janvier 2023 à  11:53

Bonjour, la suite du Blog sur Aldous Huxley.
Dans le Meilleur des Mondes il imagine une société où les pouvoirs publics imposent la consommation d'une drogue zenifiante, le Soma.
Le Roman date de 1932 donc les connaissances étaient assez limitées. Notamment on ne sait pas à quelle sorte de produit il pensait mais ça parait proche des opiacés.
Il faut savoir qu'autant le Soma est vu comme négatif, autant la mescaline (qu'il a beaucoup expérimenté) lui parait la base d'une nouvelle société , avec la Méditation. Son Roman"Ile" expose cette thèse.

Aldous Huxley est à l'origine du mouvement psychédélique américain et beaucoup de ce qui s'est passé ensuite fait reference à ses oeuvres.
Amicalement

https://fr.wikipedia.org/wiki/Soma_(drogue_fictive)

https://www.menshealth.com/entertainment/a33322972/what-is-soma-brave-new-world-peacock/

[quote]Soma dans le "Meilleur des Mondes" daté de 1932
Il a été discuté et disséqué depuis la publication du roman d'Aldous Huxley, il y a près de 100 ans.


"Soma" est le nom d'un médicament apparemment à usage universel utilisé dans la nouvelle série Brave New World.
Le médicament, qui a figuré dans le roman du même nom de l'Aldous Huxley de 1932, a également été référencé dans les écrits et la culture pop au fil des ans.
Brave New World est maintenant diffusé (gratuit) sur Peacock.

C'est un grand moment pour NBC/Universal, qui vient de lancer une nouvelle plateforme de streaming importante - Peacock - avec une nouvelle émission de science-fiction importante de sa propre chaîne, Brave New World. Basé sur le roman Aldous Huxley de 1932 du même nom, Brave New World raconte l'histoire d'une future société utopique où la monogamie, la famille et la vie privée sont toutes interdites pour créer une société qui fonctionne sans problème. Comme le montre le premier épisode, cela conduit également à des événements bizarres : personne n'est autorisé à avoir des relations sexuelles avec le même partenaire pendant une longue période, et, eh bien, les orgies semblent être une forme assez standard de récréation.

Mais une autre façon pour les gens de New London - la société artificielle que Brave New World dépeint - à travers les choses est en faisant continuellement sauter une drogue appelée "Soma". Soma peut sembler familier parce que, eh bien, le matériau de base de Huxley a près de 100 ans et il a été référencé un peu. (Il y a déjà eu des adaptations cinématographiques télévisées en 1980 et 1998; à un moment donné à la fin des années 2000, il y avait un plan pour un long métrage théâtral où Leonardo DiCaprio jouerait et Ridley Scott réaliserait, mais ces plans ne se sont jamais concrétisés en film).

Mais maintenant que le Brave New World de Peacock a fait le monde - les deux premiers épisodes sont en streaming maintenant pour libres - il est impératif de comprendre ce qu'est Soma, et comment il s'intègre dans deux mondes différents : Brave New World 's, et le nôtre.


Qu'est-ce que Soma dans Brave New World ?

Même pour les gens qui n'ont pas lu le livre de Huxley, l'émission donne suffisamment de contexte clair pour être en mesure de rassembler ce qui, exactement, est, Soma : une drogue qui engourdit toute sorte d'inconfort, de l'anxiété au stress en passant par le malaise général. Et comme nous le voyons tout au long des premiers épisodes de la série, Bernard Marx (Harry Lloyd) le distribue comme des candys, en offrant des pilules de type M et M à des adultes et des enfants, soit à partir d'un grand écran dans son bureau, soit d'un petit distributeur qu'il transporte.


Soma est un aspect clé de la vie pour les élites de New London - la société utopique présentée dans la série - mais tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde en ce qui concerne l'utilisation. Alors que la culture dominante a généralement des gens qui la prennent pour soulager tout inconfort éventuel - la rencontre de Bernard dans le premier épisode avec Wilhelmina (Hannah John-Kamen) dans le premier épisode a essentiellement « prendre un Soma » comme réponse à chaque problème - d'autres de la société ne sont pas aussi enthousiastes à l'égard de celui-ci. Dans la séquence d'ouverture du premier épisode, lorsque la scientifique Lenina Crowne (Jessica Brown Findlay) se voit offrir un Soma par Bernard, elle décline l'offre, insistant sur le fait que « ses niveaux sont bons ».

Pendant ce temps, il y a un autre groupe de personnes dans Brave New World qui ne croient en aucun des bonheurs de New London, induits par la drogue, sans monogamie - et ce monde les appelle les sauvages. Parmi ce groupe figure John (joué par Alden Ehrenreich) de Solo et sa mère, Linda (Demi Moore). Les sauvages rejettent le nouveau mode de vie londonien, et cela inclut de prendre Soma pour engourdir quoi que ce soit.

Dans l'épisode 2, après une confrontation entre Lenina (une bêta) et un jeune garçon dans un bus (un Alpha; New London classe les gens, et leur valeur, par l'alphabet grec alphabétique. La classe la plus basse dont nous entendons est "Epsilons") dans le parc d'attractions "Savage Land", Bernard voit que les gens dans le bus sont invendus et sur le bord. Il prend les choses en main, à ce stade, distribuant Soma à tous ceux qui le veulent, marchant de haut en bas de l'allée du bus.
brave new world soma peacock
Pébé

Le médicament lui-même est décrit comme un « tranquillisant sans gueule de bois », ou un opiacés. Et à bien des égards, l'écriture de Soma par Huxley en 1932 était prédictive de la façon dont beaucoup dans la société dépendent aujourd'hui des médicaments sur ordonnance pour fonctionner. Dans un grand article sur LitHub, le parallèle est en panne, ce qui illustre à quel point le texte de Huxley était prédictif. L'article fait référence à une citation de The Tranquilizing of America, le livre de non-fiction de Richard Hughes de 1979 en regardant la dépendance croissante de l'Amérique à l'égard des médicaments sur ordonnance.

"[Le fabricant de produits pharmaceutiques Hoffman-LaRoche a créé l'idée - et les médecins l'ont achetée - que vous pouvez mieux vivre grâce à la chimie", a écrit Hughes. "Ils ont créé ce qu'Aldous Huxley envisageait dans Brave New World. Ils nous ont donné soma, et il s'appelle Valium. "

Pourquoi ai-je déjà entendu parler de Soma ?

Étant donné que Brave New World de Huxley a été publié en 1932, vous avez probablement déjà entendu des références à Soma dans d'autres œuvres de la culture populaire. En 1993, Smashing Pumpkins publie une chanson intitulée Soma sur leur album Siamese Dream. Cette chanson comportait des références subtiles à la drogue de Brave New World de Huxley, et au chanteur Billy Corgan - qui dit que la chanson parle d'une ex-petite amie - a dit dans des notes de pochette d'une réédition de l'album en 2011 indiquant qu'il s'agit directement de la drogue de Huxley.

"Depuis le livre d'Aldous Huxley Brave New World, c'est le narcotique dont nous avons besoin pour nous appuyer sur tout ce que nous ne pouvons pas voir dans d'autres", a-t-il écrit. "Ou nous-mêmes. Un amant trahit son autre. Il glisse dans la nuit.

Vous pouvez voir ses références voilées dans certaines des paroles de la chanson :

Fermez les yeux et dormez
N'attends pas pour moi
Tiens maintenant, ne parlez pas
Pour moi

J'ai emballé ma douleur en toi
Et j'ai pris mon abri dans cette douleur
L'opiacés du blâme
Est-ce ton cœur brisé, ton cœur, ton cœur
Soma

Moins d'une décennie plus tard, The Strokes s'intitule à la chanson Soma sur leur premier album Is This It. Leurs références lyriques sont un peu moins subtiles que celles des Smashing Pumpkins, composant directement dans les références au médicament « Soma » qui existe dans le monde de Huxley.

En tant que chanteur Julian Casablancas, croons dans le premier couple de la chanson :

Soma est ce qu'ils prendraient quand
Les temps difficiles ouvraient les yeux
J'ai vu la douleur d'une nouvelle manière
Des enjeux élevés pour quelques noms
Course contre les rayons de soleil
Perte contre les figuiers
Dans tes yeux

Si quelqu'un était un fan de Strokes et n'avait jamais bavardé avec le roman Brave New World (ou aucune de ses précédentes adaptations film/télévision), l'ouverture de cette chanson a probablement beaucoup plus de sens maintenant.[/quote]
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldous_Huxley

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_potentiel_humain

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_(roman)

https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2012-4-page-95.htm

[b]Le Roman "Ile"[/b]

https://www.noosfere.org/livres/niourf.asp?numlivre=2146563598


[quote]Quatrième de couverture
     À supposer que la faim, la maladie et la guerre soient définitivement bannies de notre planète, à quel genre de bonheur les hommes accéderont-ils ? On n'a pas oublié la réponse à la fois brillante et accablante qu'Aldous Huxley a donnée à cette question dans Le Meilleur des mondes. Le tableau de cette humanité conditionnée, anesthésiée, diminuée, bref abrutie par les « miracles » de la science et de la technique, pouvait faire croire qu'Huxley entendait tourner le dos résolument à l'avenir. Or voici que, dans un nouveau roman, il nous peint une société située dans un avenir éloigné dont l'éthique constituerait une réussite humaine idéale. Une sublimation de l'esprit et du corps obtenue par une méthode qui tire la quintessence aussi bien de la philosophie occidentale que de la sagesse orientale et des enseignements de la physiologie et de la chimie conduit à « l'ultime lumière », à la « félicité lumineuse ». A un stade ultérieur, l'absorption d'une drogue à base de champignons permet à l'être de se fondre avec le cosmos dans une extase supra-humaine.
     Mais l'île interdite où se déroule cette sublime expérience est condamnée à une destruction complète. Si nous pénétrons son secret à la suite d'un journaliste, c'est pour assister à la découverte d'un gisement de pétrole qui va amener le retour du « progrès » et obliger les adeptes de la nouvelle religion à se disperser.
     En dépit de ces vicissitudes, le nouveau roman d'Aldous Huxley ajoute à la sombre construction du Meilleur des mondes une aile lumineuse et aérée. Ses dernières méditations et les expériences récentes auxquelles il s'est livré ont appris à l'auteur qu'il existe un état supérieur auquel il n'est pas chimérique de vouloir accéder. Et ce n'est pas le moindre paradoxe du grand sceptique anglais que son dernier roman soit en même temps un livre de vie et de salut.[/quote]
. …

Le blog de prescripteur » Le Bonheur neuro-chimique » 03 janvier 2023 à  13:21

Merci de ta mise au point. Mais je mesure que le sujet pourrait prendre des dizaines ou des centaines de pages. Donc ce n'est que le début ! :dab::dab::dab:
Amicalement

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Préjugés contre les PUDs: la chasse est ouverte ! » 16 décembre 2022 à  08:53

Oui, je suis d'accord avec vous deux. Il s'agit de données d'OD brutes, toutes causes confondues, y compris le caractère non pharmaceutique de l'heroine.
Mais dans la situation actuelle, ça montre quand même une echelle des risques, même si elle pourrait dans l'ideal (et souhaitons le dans le futur) être corrigée par la mise à disposition d'heroine de qualité pharmaceutique.
Amicalement

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Préjugés contre les PUDs: la chasse est ouverte ! » 15 décembre 2022 à  23:20

Bonjour, il faut quand même dire que, face au risque d'OD, les opiacés ne sont pas égaux. Donc je comprend qu'elle détaille les opiacés par produit. Evidemment ici (ci dessous) ce sont les chiffres absolus , qui doivent etre interprétés, mais le Subutex est beaucoup plus utilisé que la Methadone, ce qui montre son caractere moins dangereux (35% vs 9% d'OD). De même les 10% d'OD à la Morphine (qui est quand même pas mal prescrite medicalement) vs 22% pour l'heroine me semble indique un risque accru avec l'heroine.


https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/heroine-et-autres-opiaces/

[quote]Les décès

Les opioïdes sont fortement impliqués (seuls ou en association) dans les décès par surdose dont le nombre a nettement augmenté ces dernières années (données Enquête DRAMES 2019, CEIP-A Grenoble-ANSM). Sur les 503 décès par surdoses documentés en 2019 par le dispositif DRAMES, la présence des opioïdes est stable et concerne 77 % des surdoses mortelles. La méthadone est depuis plusieurs années le premier produit en cause (35 % des cas en 2019), devant l’héroïne (22 %). Les autres cas de surdoses se répartissent entre les médicaments antalgiques opioïdes - principalement la morphine - (10 %) et la BHD (9%).[/quote]
Amicalement …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Préjugés contre les PUDs: la chasse est ouverte ! » 13 décembre 2022 à  08:51

[quote]C'est l'usager qui fait l'usage et non pas l'usage qui transforme l'usager ![/quote]
Belle phrase mais il faut aussi tenir compte de la repression ou des préjugés (notamment des soignants) qui peuvent transformer (contraindre) l'usager. Raison de plus de lutter contre la stigmatisation.
Amicalement

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Préjugés contre les PUDs: la chasse est ouverte ! » 11 décembre 2022 à  16:37

Bonjour, comme le dit un auteur que je cite ailleurs, pour faire un delit penal d'un acte sans victimes (consommer) il a fallu inventer un potentiel anti-social "justifiant" la repression. Pour cela on a étendu la notion de perte de contrôle mental temporaire de certains usagers et avec certains produits au vécu H24 de tous les usagers. Avec efficacité car pour la plupart des gens la "folie" fait peur. Et, malheureusement, de nombreux usagers internalisent cette notion.
Alors que s'il faut chercher une "folie" induite par un usage, l'alcool concentre la quasi totalité des cas.


https://www.psychoactif.org/forum/2022/12/07/deconstruction-stigmatisation_67811_1.html#divx

[url=https://www.psychoactif.org/forum/uploads/documents/167/ribeiro.pdf]ribeiro.pdf[/url]

[quote]Introduction
L’usage de drogues étant une infraction sans victime1 , sa criminalisation a nécessité une construction politique, légale et médiatique ; son association à la marginalité sociale2, au crime et à l’aliénation3 a permis de justifier un traitement pénal del’usager.
Alimentée par la construction criminelle, l’étiquette « toxico-dépendant »
emporte avec elle la discrimination et la réprobation générale ; l’usager de drogues est porteur d’un stigmate au sens goffmanien du terme, « un attribut qui jette un discrédit profond » 4 , « un marqueur social de la déviation par rapport à la norme » 5 .
Les recherches en sciences sociales nous aident à tempérer la construction pénale de l’usager de drogues. Si nombre d’auteurs se sont intéressés aux réalités d’une toxicomanie dont la source et les conséquences s’inscrivent dans un contexte de précarité matérielle et émotionnelle6, d’autres se sont intéressés à l’usager intégré socialement7[/quote]
.
Amicalement …

Le blog de Anaya » Réflexions et questions » 28 novembre 2022 à  08:18

Il y a clairement 2 Anaya, celle que tu montres aux autres (avec succès) et celle que tu te montres à toi. Malheureusement les circonstances (notamment pression sociale sur "la drogue") font que les deux ont des interêts divergents.
Le travail est donc de les rendre moins divergents. Je dirais que le mieux serait de mettre ton moi intime au service de ton moi social, en ne le gênant pas (ce que tu fais). Donc consommer non seulement avec mesure mais aussi avec discrétion. Si ton homme pouvait t'autoriser un peu plus de liberté, ce serait tout de même bien.
Amicalement

Le blog de Astralys » Je ne sais pas » 11 novembre 2022 à  13:24

Bonjour, excuse moi de te le dire un peu brutalement, tu as un peu "foutu le bordel" mais tu le sais bien.
Il te faudra donc un peu de temps pour remettre tout ça en ordre et il est important que tu n'abandonne pas.
Vois avec ton medecin. Mais au dela il te faut probablement un "coach" pour te guider qui peut être un medecin, un psychologue ou un Monsieur tout le monde de ton entourage, avec qui tu te sentes en confiance. Un CSAPA peut probablement t'aider, avec des consultations de psychologue (gratuites).
Je pense qu'en plus cela pourra diminuer la tension avec tes proches, en pouvant leur dire que tu as trouvé de l'aide de ton côté.
Amicalement

Le blog de leaner » purple drank ou lean ou code ... la Recette » 17 octobre 2022 à  10:47

Bonjour voici quelques renseignements sur les produits

https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/phenergan-7730.html

Le phenergan est deconseillé si on doit conduire.

[quote]Attention

Ce médicament présente des effets atropiniques. Il peut provoquer un glaucome aigu chez les personnes prédisposées : œil rouge, dur et douloureux, avec vision floue. Une consultation d'extrême urgence auprès d'un ophtalmologiste est nécessaire.

Des précautions sont requises en cas d'épilepsie, de maladie cardiaque, d'insuffisance hépatique, d'insuffisance rénale et chez la personne âgée, notamment en cas de constipation chronique, de tendance aux vertiges ou aux baisses de tension.

La prométhazine est susceptible d'entraîner des réactions de photosensibilisation : évitez toute exposition au soleil pendant le traitement.

Évitez les boissons alcoolisées : augmentation du risque de somnolence.

Attention : conducteur Ce médicament peut induire une somnolence, parfois intense chez certaines personnes. Cette somnolence peut être augmentée par la prise d'alcool ou d'autres médicaments sédatifs.[b] La conduite et l'utilisation de machines dangereuses sont fortement déconseillées, surtout dans les heures qui suivent la prise du médicament[/b].[/quote]
Pour l'euphon il semble que la composition du sirop (en codeine) soit totalement cachée et inaccessible aux recherches Internet.


https://sante.lefigaro.fr/medicaments/3748331-euphon-sp-300ml

Amicalement …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Le système de santé stigmatise les Personnes Utilisatrices de Drogues » 22 septembre 2022 à  15:50

[quote]Par contre, est-ce qu'ils parlent d'une honte nuisible née du côté sociétal, ou créé par l'usager lui-même, de façon totalement rationnelle, par la vue de la perte de contrôle qu'il subit sur ses décisions de vie ? Auriez-vous des articles à ce niveau ?[/quote]
Bonjour, il est difficile de répondre précisément mais plusieurs études montrent l'effet négatif de la stigmatisation et de la perte de l'estime de soi.
Je dirais que la honte subie est toujours négative mais que celle que la personne nourrit rationnellement peut parfois l'aider dans ses choix.
Amicalement

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK384923/

https://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.505.5316&rep=rep1&type=pdf

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3792617/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4312064/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4158844/




https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7899070/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8555264/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5739839/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5981930/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3631156/ …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Le système de santé stigmatise les Personnes Utilisatrices de Drogues » 22 septembre 2022 à  12:26

[quote]Y'a pas de question de santé publique dans le contrôle des femmes ou des LGBT[/quote]
A part les violences conjugales ou homophobes, les restrictions à l'accès aux soins ou pour les LGBT les "traitements" forcés, entre autres.

[quote]le contre-exemple typique c'est l'alcool : 100% légal mais bon y'a aussi des stéréotypes négatifs sur les alcoolo-dépendants.[/quote]
L'exemple de l'alcool est tout à fait pertinent. Comme tu le soulignes les stereotypes concernent les alcoolo-dépendants pas les usagers non excessifs. Alors que pour les psychotropes illégaux le stereotype négatif concerne TOUS les usagers dépendants ou non. Certes l'heroine et la cocaine entrainent un taux de dépendance un peu plus élevé que l'alcool (15% vs 10% environ) mais ce n'est pas le cas du cannabis par exemple.
Donc la différentiation entre usage et dépendance est tout à fait pertinente. Et, comme le souligne l'article que tu cites, le contrôle de la honte et de la culpabilité peut favoriser le passage de l'usage abusif à l'usage non ou peu abusif. Donc la RdR !


Amicalement …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Le système de santé stigmatise les Personnes Utilisatrices de Drogues » 22 septembre 2022 à  10:06

Bonjour, voici la conclusion de l'article que tu cites. La honte est donc un sentiment nuisible. Amicalement

Résumé
Historique

Les associations bidirectionnelles entre des émotions négatives conscientes de soi telles que la honte, la culpabilité et la consommation de substances sont mal comprises. Des recherches longitudinales sont nécessaires pour examiner les causes, les conséquences et les modérateurs des émotions négatives conscientes de soi chez les personnes qui utilisent des substances.
Méthodes

À l'aide de la modélisation de la courbe de croissance latente des processus parallèles, nous avons évalué les associations bidirectionnelles entre la honte et la culpabilité et la consommation de substances (c'est-à-dire le nombre de jours au cours des 30 derniers usages de stimulants, l'alcool pour s'ivrer, d'autres substances ou les drogues injectables) ainsi que le rôle modérateur de l'émotion positive. Les émotions ont été évaluées à l'aide de l'échelle des émotions différentielles. L'échantillon incluait 110 hommes cisgenres appartenant à des minorités sexuelles ayant une utilisation récente de méthamphétamine biologiquement confirmée, inclus dans un essai contrôlé randomisé à San Francisco, en Californie. Les participants ont déclaré des émotions et des comportements récents de consommation de substances sur six périodes sur 15 mois.
Résultats

Des niveaux initiaux de honte plus élevés ont été associés à des diminutions plus lentes de l'utilisation des stimulants au cours du temps (b : 0,23, p : 0,041) et la culpabilité a été positivement associée à une utilisation de stimulants au cours du temps (- 0,85 pp : .0001). Les niveaux initiaux de culpabilité et de consommation d'alcool étaient positivement liés (b : 0,29, p : 0,40)., mais au fil du temps, ils avaient une relation négative (- . . p. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . De plus, des niveaux initiaux plus élevés d'autres utilisations de drogues ont été associés à des diminutions plus lentes de la honte au fil du temps (b : 0,02, p : 0,041). Tous les résultats étaient indépendants de la dépression, soulignant le rôle spécifique des émotions conscientes de soi.
Conclusions

[b]La honte et la culpabilité sont des obstacles à la réduction de l'utilisation des stimulants, et des efforts accrus sont nécessaires pour atténuer les effets délétères de ces émotions conscientes de soi dans la récupération d'un trouble de l'utilisation des stimulants.[/b] …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Le système de santé stigmatise les Personnes Utilisatrices de Drogues » 21 septembre 2022 à  15:01

[quote]Quand celles et ceux qui militent pour un changement de perspective se mettent à user des mêmes argumentaires ou raisonnement intellectuel que les extrêmes, on sent qu'on arrive au trait plat.[/quote]
exemple de trait plat

__________________________________________________________

Je ne vois toujours pas en quoi ça gêne que le trait soit plat !

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 09 septembre 2022 à  18:27

Sauf que

https://www.lapresse.ca/cinema/nouvelles/201207/17/01-4552890-hollywood-et-lindustrie-du-tabac-un-mariage-dargent.php

Pour Mychkine,

En fait tout dépend de ce que tu définis comme "maladie".
Si c'est quelque chose de négatif pour la personne, il appartient à la personne de le dire.
Mais si c'est quelque chose de négatif pour autrui (donc qui n'est pas la personne) on rentre dans un subjectivisme difficile à gerer. Pour beaucoup de personnes l'homosexualité, le handicap etc.. sont des "maladies".
Quelqu'un qui a, par exemple, une malformation d'une main est il malade ?

Donc plutot que d'utiliser des mots necessairement flous, utilisons des concepts mieux définis.
L'addiction est un problème de santé pour l'usager s'il le pense ainsi.
S'il ne le pense pas c'est une consommation problématique (et il faudra alors définir en quoi et pour qui).

Penses à la consommation d'alcool par exemple.
Définis tu TOUT buveur d'alcool comme un malade ?
Pour moi il y a les buveurs sains et les addicts alcooliques (ceux qui voudraient arreter le consommation et n'y arrivent pas). Pour moi un alcoolique est bien un "malade" (mais s'il refuse ce terme pourquoi insister pour lui imposer ?).
Et il y a les buveurs problématiques qui ne se considèrent pas comme alcooliques , bien qu'on puisse identifier des problèmes liés à l'usage.
La prise en charge médicale peut se faire sans necessité de coller une étiquette telle que "malade".

Pour le tabac c'est encore plus compliqué puisque le tabagisme n'est pas vraiment une maladie mais qu'il entraine des maladies reelles (cancer, cardiopathies etc..).
Un fumeur est il un "malade" ? La plupart repondront non et pourtant il en meurt 70 000 tous les ans.

Mais la "drogue" ce n'est pas pareil ! En fait la plupart des "drogues" n'entrainent pas plus d'addiction que l'alcool mais pour beaucoup de gens un usager est un "malade".

Ceci montre que quand le débat porte sur des concepts et pas sur la réalité c'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi. faut il soigner (contre leur volonté) les "malades drogués" comme le demande E Ciotti ? Il est clair que les "malades" pour E Ciotti ne le sont pas forcément dans la réalité.
De même de nombreux politiques veulent "protéger la jeunesse" en l'emprisonnant ou en leur interdisant une vie sociale et professionnelle épanoiue. Là encore on traite un concept flou et pas les gens reels.
Rejoins ma croisade contre le Mal !!! :boulet::boulet::boulet:

Amicalement …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 07 septembre 2022 à  10:40

Bonjour, comme l'aurait dit Freud "Quoi que vous fassiez vous ferez mal".

[img width=750 height=695]/forum/uploads/images/1662/9e9f3c13-365d-48b8-b0ea-e8121fee4207.jpg[/img]

Comme on ne peut pas y échapper, il est important dans la vie de tenter de faire un maximum de bien, pour compenser ! :peace::peace::peace:

Amicalement

Le blog de Unposcaille » J'ai lancé des pierres pour un sevrage mais je n'en ai pas envie » 07 septembre 2022 à  08:48

Bonjour, je pense qu'il est important, comme le dit, l'article suivant de reprendre un peu de contrôle sur sa journée. De plus en plus il y a en psychiatrie des "pairs aidants" qui soutiennent pour la programmation du quotidien. Peux etre y a t il dans ton coin une association d'aide ?

https://acteurdemasante.lu/fr/sante-mentale/prevenir-la-depression-structurer-sa-journee/

http://www.ch-epsan.fr/epsan/pair-aidant.html

Amicalement

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 04 septembre 2022 à  20:52

Bonjour, en fait je ne pense pas que les médecins soient très différents des autres citoyens et, comme le dit Marvin Rouge, certains sont très cultivés et d'autres non.
Par contre je crois aux effets du contexte professionnel sur le comportement.
Les médecins de notre siècle sont, je crois, éduqués à privilégier la "science" dure par rapport au ressenti et éduqués à être "les experts" tandis que les patients seraient réduits à un rôle passif d'obéissance, comme le suggère le terme même de "patients". Et surtout en matière de "drogue".
Ce biais d'éducation, d'ailleurs de moins en moins en phase avec l'evolution de la société, explique, je crois, un comportement professionnel parfois critiquable et que la profession devrait certainement plus remettre en question.
Voilà je retourne à mon "raki" , le vrai pastis c'est à dire celui de Pontarlier, en Franche Comté. Amicalement

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 03 septembre 2022 à  18:04

[quote]Chez nos amis les mammifères, quand t’es moche, rachitique, tout chétif et asymétrique, t’es pas dans la merde.[/quote]
D'un autre côté certains animaux te semblent très moches, à toi humain. Et pourtant pour leurs congénères ce sont les plus beaux. Ce qui montre bien que la beauté n'est pas "en soi" mais "pour un observateur".

[img width=720 height=540]/forum/uploads/images/1662/iguane.png[/img]


Amicalement

Le blog de CaptainCrox' » Il suffit d'un soignant... » 27 août 2022 à  16:16

J[quote]e suis conscient qu'il y avait d'autres solutions mais quand le physique va mal, que tu es psychologiquement attaqué, bah perso, je perds mon intelligence, je ne suis plus sûr de moi.[/quote]
Bonjour, ce que tu dis est typique de ce que le psychologue Shafir décrit comme les effets de la rareté (d'argent, de temps, de champ des possibles etc..). (cf ref ci dessous). C'est ainsi qu'il a trouvé que les paysans indiens cultivant la canne à sucre et payés une fois par an gagnent 10 poins de QI après le paiement.
Chez toi c'est probablement le manque de temps et de disponibilité d'esprit qui résulte de tes problèmes de santé et qui entraine un cercle vicieux. Plus on en a moins c'est facile de les gerer. La solution est de laisser les soignants (à une exception près) gerer pour baisser ta charge mentale. Et de te consacrer à ce que les soignants ne peuvent pas faire à ta place. Amicalement

https://behavioralscientist.org/scarcity-excerpt-mullainathan-shafir/



[quote]Cet article a été initialement publié sur The Psych Report avant de faire partie du Behavioral Scientist en 2017.

Scarcity cet extrait exclusif de : Why Have Too Little Means So Much , l'économiste de Harvard Sendhil Mullainathan et le psychologue de Princeton Eldar Shafir explorent le concept de rareté : son omniprésence, ses défis et sa doublure argentée.

Temps et argent

Sendhil grommelait à Eldar. Il avait plus de choses à faire que de temps pour les faire. Les délais étaient passés de "en retard" à "un retard alarmant". Des rendez-vous avaient été reprogrammés timidement. Sa boîte de réception se remplissait de messages qui nécessitaient son attention. Il pouvait imaginer le visage blessé de sa mère de ne pas recevoir même un appel occasionnel. Sa carte grise était périmée. Et les choses empiraient. Cette conférence à un vol de correspondance semblait être une bonne idée il y a six mois. Pas tellement maintenant. Prendre du retard était devenu un cercle vicieux. Ré-immatriculer la voiture était maintenant une chose de plus à faire. Un projet avait pris une mauvaise direction à cause d'une réponse tardive par e-mail ; le remettre sur les rails signifiait encore plus de travail. La pile de vie en souffrance grandissait dangereusement sur le point de s'effondrer.

L'ironie de passer du temps à déplorer le manque de temps n'a pas échappé aux Eldar. Cela n'a été qu'en partie perdu pour Sendhil qui, sans se décourager, a décrit son plan de sortie. Il endiguerait d'abord la marée. Les anciennes obligations devraient être remplies, mais les nouvelles pourraient être évitées. Il disait non à chaque nouvelle demande. Il préviendrait de nouveaux retards sur d'anciens projets en travaillant méticuleusement pour les terminer. Finalement, cette austérité serait payante. La pile de tâches se réduirait à un niveau gérable. Ce n'est qu'alors qu'il penserait même à de nouveaux projets. Et bien sûr, il serait plus prudent à l'avenir. "Oui" serait rare et prononcé seulement après un examen minutieux. Ce ne serait pas facile, mais c'était nécessaire.

Avoir fait le plan me faisait du bien. Bien sûr qu'il l'a fait. Comme Voltaire l'a noté il y a longtemps, « L'illusion est le premier de tous les plaisirs ».

Une semaine plus tard, un autre appel de Sendhil : deux collègues préparaient un livre sur la vie des Américains à faible revenu. "Ceci est une grande opportunité. Nous devrions écrire un chapitre », a-t-il déclaré. Sa voix, se souvient Eldar, manquait même d'une trace d'ironie.

Comme on pouvait s'y attendre, le chapitre était "trop beau pour être laissé passer", et nous avons accepté de le faire. Tout aussi prévisible, c'était une erreur, écrite à la hâte et en retard. De manière imprévisible, ce fut une erreur valable, créant une connexion inattendue qui a finalement conduit à ce livre. Voici un extrait de nos notes d'information pour ce chapitre :

Shawn, un directeur de bureau à Cleveland, avait du mal à joindre les deux bouts. Il était en retard sur un tas de factures. Ses cartes de crédit étaient épuisées. Son chèque de paie s'est épuisé rapidement. Comme il l'a dit, "il y a toujours plus de mois que d'argent". L'autre jour, il a accidentellement refusé un chèque après avoir surestimé l'argent sur son compte ; il avait oublié un achat de 22 $. Chaque appel téléphonique le crispait : un autre créancier appelant pour le « rappeler » ? Le manque d'argent affectait également sa vie personnelle. Parfois, au dîner, il mettait moins que sa juste part parce qu'il manquait. Ses amis ont compris, mais ça ne faisait pas de bien. Et il n'y avait pas de fin en vue. Il avait acheté un lecteur Blu-ray à crédit, sans paiement pendant les six premiers mois. C'était il y a cinq mois. Comment paierait-il cette facture supplémentaire le mois prochain ? Déjà, de plus en plus d'argent est allé au remboursement des anciennes dettes. Le chèque sans provision comportait des frais de découvert élevés. Les factures en retard signifiaient des frais de retard. Ses finances étaient un gâchis. Il était au plus profond du bassin de la dette et restait à peine à flot.

Shawn, comme beaucoup de personnes dans sa situation, a obtenu des conseils financiers de nombreuses sources, toutes assez similaires : ne vous enfoncez pas plus profondément. Arrêtez d'emprunter. Réduisez vos dépenses au minimum. Certaines dépenses peuvent être difficiles à réduire, mais vous devrez apprendre comment. Remboursez vos anciennes dettes le plus rapidement possible. Finalement, sans nouvelles dettes, vos paiements deviendront gérables. Après cela, restez vigilant pour ne pas retomber. Dépensez et empruntez à bon escient. Évitez les luxes inabordables. Si vous devez emprunter, soyez clair sur ce qu'il faut pour le rembourser. Ce conseil a mieux fonctionné en théorie qu'en pratique pour Shawn. Résister à la tentation est difficile. Résister à toutes les tentations était encore plus difficile. Une veste en cuir qu'il avait convoitée a été mise en vente à un prix avantageux. Lésiner sur le cadeau d'anniversaire de sa fille semblait moins sensé à mesure que la journée se rapprochait. Il y avait trop de façons de dépenser plus que ce qu'il avait prévu. Shawn est finalement retombé dans le pool de dettes.

Il ne nous a pas fallu longtemps pour remarquer la ressemblance entre le comportement de Sendhil et celui de Shawn. Les échéances manquées ressemblent beaucoup à des factures en souffrance. Les réunions à réservation double (vous n'avez pas de temps à consacrer) ressemblent beaucoup à des chèques sans provision (dépenser de l'argent que vous n'avez pas). Plus vous êtes occupé, plus vous avez besoin de dire non. Plus vous êtes endetté, plus le besoin de ne pas acheter est grand. Les plans d'évasion semblent raisonnables mais s'avèrent difficiles à mettre en œuvre. Ils nécessitent une vigilance constante - sur ce qu'il faut acheter ou sur ce qu'il faut accepter de faire. Lorsque la vigilance faiblit - la moindre tentation en temps ou en argent - vous vous enfoncez plus profondément. Shawn s'est retrouvé coincé avec une dette accumulée. Sendhil s'est retrouvé coincé sous des engagements croissants.

Cette ressemblance est frappante car les circonstances sont si différentes. Nous considérons normalement la gestion du temps et la gestion de l'argent comme des problèmes distincts. Les conséquences d'un échec sont différentes : une mauvaise gestion du temps entraîne de la gêne ou une mauvaise performance au travail ; une mauvaise gestion de l'argent entraîne des frais ou une expulsion. Les contextes culturels sont différents : prendre du retard et manquer une échéance signifie une chose pour un professionnel occupé ; prendre du retard et manquer le paiement d'une dette signifie autre chose pour un travailleur urbain à bas salaire. Les environs diffèrent. Les niveaux d'études diffèrent. Même les aspirations peuvent différer. Pourtant, malgré ces différences, le comportement final était remarquablement similaire. Sendhil et Shawn avaient une chose en commun : chacun d'eux ressentait les effets de la pénurie.

Par rareté, nous entendons avoir moins que ce dont vous pensez avoir besoin. Sendhil se sentit harcelé ; il sentait qu'il avait trop peu de temps pour faire tout ce qu'il devait faire. Shawn se sentait à court d'argent, avec trop peu d'argent pour toutes les factures qu'il devait payer. Ce lien commun pourrait-il expliquer leur comportement ? Se pourrait-il que la rareté elle-même ait conduit Sendhil et Shawn à se comporter de manière si similaire ?

Bande passante mentale

Imaginez que vous naviguez sur le Web sur votre ordinateur portable. Sur un ordinateur raisonnablement rapide, vous passez facilement d'une page à l'autre. Mais imaginez maintenant que de nombreux autres programmes s'ouvrent en arrière-plan. Vous avez de la musique en cours de lecture, des téléchargements de fichiers et un tas de fenêtres de navigateur ouvertes. Soudain, vous explorez, et non surfez, le Web. Ces programmes d'arrière-plan consomment des cycles de processeur. Votre navigateur boite parce qu'il a moins de puissance de calcul pour fonctionner.

La rareté fait quelque chose de similaire à notre processeur mental. En chargeant constamment l'esprit avec d'autres processus, cela laisse moins « d'esprit » pour la tâche à accomplir. La rareté réduit directement la bande passante - pas la capacité inhérente d'une personne, mais la quantité de cette capacité actuellement disponible pour utilisation.

Cela peut vous sembler étrange que la « capacité » d'une personne puisse être si facilement affectée, mais c'est précisément le point : nous sommes habitués à penser que la capacité cognitive est fixe, alors qu'en fait elle peut changer avec les circonstances. Pour voir l'effet de la rareté sur l'intelligence fluide, un aspect de la bande passante mentale, nous avons mené des études avec notre étudiant diplômé, Jiaying Zhao, où nous avons présenté aux gens d'un centre commercial du New Jersey des scénarios hypothétiques simples, comme celui-ci :

Imaginez que votre voiture ait des problèmes, ce qui nécessite un service de 300 $. Votre assurance auto couvrira la moitié des frais. Vous devez décider d'aller de l'avant et de faire réparer la voiture, ou de tenter votre chance et d'espérer qu'elle durera un peu plus longtemps. Comment feriez-vous pour prendre une telle décision ? Financièrement, serait-ce une décision facile ou difficile à prendre pour vous ?

Nous avons ensuite suivi cette question avec une série de problèmes de matrices de Raven, qui sont utilisés pour mesurer l'intelligence fluide et sont courants dans les tests de QI. En utilisant le revenu du ménage autodéclaré, nous avons divisé les sujets, par répartition médiane, en riches et pauvres. Dans cette configuration, nous n'avons trouvé aucune différence statistiquement significative entre les riches et les pauvres fréquentant les centres commerciaux. Bien sûr, il peut y avoir une certaine différence, mais elle n'était pas assez grande pour que nous la détections dans cet échantillon. Les riches et les pauvres semblaient tout aussi intelligents. Pour les autres amateurs de centres commerciaux, nous avons mené la même étude mais avec une légère torsion. On leur a donné cette question à la place :

Imaginez que votre voiture ait des problèmes, ce qui nécessite un service coûteux de 3 000 $. Votre assurance auto couvrira la moitié des frais. Vous devez décider d'aller de l'avant et de faire réparer la voiture, ou de tenter votre chance et d'espérer qu'elle durera un peu plus longtemps. Comment feriez-vous pour prendre une telle décision ? Financièrement, serait-ce une décision facile ou difficile à prendre pour vous ?

Tout ce que nous avons fait ici, c'est remplacer les 300 $ par 3 000 $. Fait remarquable, ce changement a affecté les deux groupes différemment. Trouver la moitié de 300 $ ou 3 000 $ était facile pour ceux qui étaient aisés. Ils pourraient simplement payer avec leurs économies ou les mettre sur une carte de crédit. Pour les moins nantis, trouver 150 $ pour un besoin important n'était pas trop difficile non plus. Pas de quoi les faire trop réfléchir à la rareté et à leurs propres finances. Ce n'est pas le cas pour les dépenses de voiture de 3 000 $ : trouver 1 500 $ allait être difficile pour les personnes à faible revenu. Une étude de 2011 a révélé que près de la moitié de tous les Américains ont déclaré qu'ils seraient incapables de trouver 2 000 $ en trente jours, même s'ils en avaient vraiment besoin.

Bien sûr, la question que nous avons posée aux répondants du centre commercial était hypothétique. Mais c'était réaliste et cela les a probablement amenés à réfléchir à leurs propres problèmes d'argent. Ils n'ont peut-être pas de voiture cassée, mais la pénurie d'argent signifierait qu'ils avaient des problèmes monétaires en tête. Une fois que nous avons chatouillé cette partie du cerveau, la réflexion trop réelle et non hypothétique sur la rareté se répandait. Trouver 1 500 $ serait difficile. Mes cartes de crédit sont épuisées. Déjà le paiement minimum dû est si grand. Comment vais-je effectuer le paiement minimum ce mois-ci ? Puis-je me permettre de rater un autre paiement ? Dois-je plutôt contracter un prêt sur salaire cette fois-ci ? Un petit chatouillement pourrait faire du bruit dans le cerveau. Et ce racket a affecté les performances. Les sujets aisés, sans raquette, s'en sont aussi bien sortis ici que s'ils avaient vu le scénario facile. Les sujets les plus pauvres, en revanche, ont fait nettement moins bien. Un petit chatouillement de rareté et tout d'un coup ils semblaient nettement moins intelligents. Préoccupés par la rareté, ils avaient des scores d'intelligence fluide plus faibles.

Nous avons mené ces études à de nombreuses reprises, toujours avec les mêmes résultats. Pour comprendre l'ampleur de ces effets, voici un benchmark issu d'une étude sur le sommeil. Dans cette étude, un groupe de sujets a été mis au lit à une heure normale. Un autre groupe a été forcé de rester éveillé toute la nuit. Faire une nuit blanche comme celle-ci est terriblement débilitant. Imaginez-vous après une nuit sans sommeil. Le lendemain matin, le groupe endormi a été réveillé et les deux groupes ont subi un test de Raven. Sans surprise, les personnes privées de sommeil ont fait bien pire. En comparaison, quelle était notre influence au centre commercial ? C'était encore plus grand. Imaginez-vous après une nuit sans sommeil. À quel point vous sentez-vous intelligent ? À quel point seriez-vous vif le lendemain matin ?

Notre étude a révélé que le simple fait de soulever des préoccupations financières pour les pauvres érode encore plus les performances cognitives que d'être gravement privé de sommeil.

Il existe une autre façon de comprendre la taille de nos résultats. Parce que le test de Raven est utilisé pour mesurer l'intelligence fluide, il a un analogue direct avec le QI. Nos effets correspondent à entre treize et quatorze points de QI. Selon les classifications descriptives les plus couramment utilisées du QI, treize points peuvent vous faire passer de la catégorie d'intelligence "moyenne" à une catégorie d'intelligence "supérieure". Ou, si vous vous déplacez dans l'autre sens, perdre treize points peut vous faire passer de "moyen" à une catégorie étiquetée "limite déficiente". Rappelez-vous : ces différences ne sont pas entre les pauvres et les riches. Nous comparons plutôt la performance d'une même personne dans différentes circonstances. La même personne a moins de points de QI lorsqu'elle est préoccupée par la pénurie que lorsqu'elle ne l'est pas. C'est la clé de notre histoire. Les pauvres ont réagi comme les riches quand la voiture coûtait peu à réparer, quand la rareté n'avait pas été mise en évidence. De toute évidence, il ne s'agit pas de capacité cognitive inhérente. Tout comme le processeur qui est ralenti par trop d'applications, les pauvres ici apparaissent pires car une partie de leur bande passante est utilisée ailleurs.

La doublure argentée

Les pauvres restent pauvres, les solitaires restent seuls, les occupés restent occupés et les régimes échouent. La rareté crée un état d'esprit qui perpétue la rareté. Si tout cela semble sombre, considérez le point de vue alternatif : les pauvres sont pauvres parce qu'ils manquent de compétences. Les solitaires sont seuls parce qu'ils ne sont pas aimables ; les personnes à la diète manquent de volonté; et les gens occupés sont occupés parce qu'ils n'ont pas la capacité d'organiser leur vie. Dans cette vision alternative, la rareté est la conséquence de problèmes personnels profonds, très difficiles à changer. La mentalité de rareté, en revanche, est un résultat contextuel, plus ouvert aux remèdes. Plutôt qu'un trait personnel, c'est le résultat de conditions environnementales provoquées par la rareté elle-même, conditions qui peuvent souvent être gérées. Plus nous comprenons la dynamique de la façon dont la rareté agit sur l'esprit humain, plus nous pouvons trouver des moyens d'éviter ou du moins d'atténuer le piège de la rareté.

Adapté de Rareté : pourquoi avoir trop peu signifie tellement . Copyright © 2013 par Sendhil Mullainathan et Eldar Shafir. Réimprimé en accord avec Times Books, une empreinte de Henry Holt and Company LLC.

Eldar Shafir est membre Psych Report du conseil consultatif du[/quote] …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 20 août 2022 à  19:28

Bonjour, je ne me place pas en porte parole de PA donc je parlerai pour moi.
Comme je l'ai dit dans mon texte nous constatons la consommation, qui d'ailleurs accompagne l'humanité depuis des millénaires. De nombreux textes ont été écrits sur les questions que tu poses et, pour moi, ils n'ont pas apportés de réponse définitive et universelle. Sinon le problème serait en voie de règlement.
Pourquoi certains sont anxieux, depressifs, usagers simples ou addicts, obèses , joueurs, adeptes de prises cde risque etc..et d'autres non ? Il y a du personnel, du "social", et des événements déclencheurs mais en quelle proportion, qui peut le dire ?

Ma devise n'est pas une invitation à ne pas chercher de solution, bien au contraire et en matière d'addiction certaine solutions sont connues et doivent être appliquées. Mais elles ne suppriment pas totalement le problème.
Dont l'action sociale tolérante dont je parle et la RdR.
Par contre la repression , notamment "à la Darmanin", est inefficace , ce n'est pas seulement moi qui le dit mais aussi l'OMS et la Commission Globale sur la politique des drogues.

L'utilité de ma devise par contre est de pousser les politiques à ne pas chercher désespérément une solution totale et définitive au problème de la drogue (éradiquer la drogue , comme ils disent, les cons !*) et à chercher plutot les règles d'une coexistence sereine.
Dans une formation à la thérapie brève nous avons parlé du problème de la punition, notamment celle de l'enfant.
Une punition légère suffit le plus souvent à arrêter un comportement dangereux.
Mais si cela ne marche pas il y a deux politiques
La politique traditionnelle qui consiste à augmenter les punitions jusqu'à l'obéissance (ou parfois la mort) (fouet, schwartz education allemande, parfois justice sauf justice des enfants ce qui la rend plus efficace etc..)
La politique souhaitée qui est de se rendre compte qu'il y a un problème et de chercher de meilleures solutions. La plupart des pays qui l'on fait en matière de toxicomanie ont de bien meilleurs résultats que nous.
C'est juste ce que je souhaite comme modification de la repression en France.

* ça parait peut etre excessif mais les mêmes sont incapables de juguler une consommation de tabac qui tue 150 000 français par an et ils voudraient "éradiquer la drogue".
Amicalement …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Depuis plusieurs semaines, l'ambiance se dégrade sur Psychoactif » 20 août 2022 à  13:50

[quote]Par contre, légitimer l'addiction, et la dépathologiser, ça, c'est une posture morale que je pense dangereuse. Mon amertume, si j'en ai, viens de notre incapacité à soigner correctement les gens atteints de cette pathologie. Ok, que vous ne soyez pas d'accord avec ça, que vous pensiez que ça soit du tout social ou je ne sais pas quoi d'autres, très bien. Mais je crois que c'est important de mettre ce message-là en regard du vôtre.[/quote]
Pour mettre les choses au point nous (à PA) ne légitimisons pas l'addiction. Mais [b]nous la constatons.[/b]
Ce serait donner trop d'importance à PA que de penser que les gens viennent sur le site avant de consommer. Mais ayant consommé ils cherchent de l'information.

Donc le problème n'est pas de légitimer ou dépathologiser mais d'accompagner au mieux. Or, l'expérience a montré que la critique ou la répression ne mènent que rarement à un arrêt ou une réduction de la consommation.
On le voit, notamment aux USA où la pratique courante du sevrage imposé (souvent sous Naltrexone) est bien moins efficace (crise des opioides avec une mortalité 40 fois supérieure à celle des autres pays du monde) que les TSO pratiqués en Europe. C'est donc en faisant attention à la personne et même en lui "donnant de la drogue" (TSO = Interdire de "donner de la drogue" c'est la position morale de beaucoup d'américains "religieux" qui explique la faiblesse des programmes TSO aux USA) qu'on obtient les meilleurs resultats. Et en lui permettant de survivre à sa consommation avec la RdR qui est le coeur même de PA.

Au total nous ne conseillons pas de consommer, nous ne dépathologisons pas la consommation et nous ne cachons pas ses risques mais nous respectons le forumer dans ses choix de vie et essayons de l'accompagner au mieux, jusqu'au sevrage s'il le veut et dans sa consommation tant qu'il le veut.(mais cela n'empeche pas de conseiller par exemple l'entretien motivationnel qui permet d'affiner ses choix)
C'est ce que devrait faire le système de santé mais qu'il ne fait pas toujours très bien.
Et malheureusement ce n'est pas ce que font beaucoup de citoyens mal informés qui expriment ouvertement leur mépris des "toxs" et qui ne font que nourrir le problème. C'est pourquoi nous , modérateurs, intervenons quand la "simple"critique vire au mépris exprimé.
Amicalement …

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