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Guerre aux drogues? Guerre contre des personnes! (nous) 



Comme vous l'avez certainement ressenti dans mes précédents posts, j'ai beaucoup souffert de la prohibition des drogues (et de la guerre aux drogues, déclarée en 1971 par Richard Nixon, faisant de "la drogue" l'ennemi public n °1). Pendant longtemps, j'ai songé à  m'impliquer dans la lutte contre la prohibition.

Je me suis décidé en 2013. J'ai commencé par créer une page Facebook antiprohibitionniste avec des publications en plusieurs langues. J'y relaie les actualités et publications des autres acteurs dans le domaine au niveau international (en somme, ma page sert un peu de relais), mais je n'y publie rien de personnel (ça m'est arrivé une ou deux fois, mais en général, je m'en abstiens). lien vers la page: http://www.facebook.com/antiprohibitionist

La même année, j'ai commencé à  travailler en tant que stagiaire au Groupement Romand D'Étude des Addictions, une association des professionnels romands dans le domaine des addictions, qui est aussi engagée dans la lutte pour la fin de la guerre aux drogues. Lien vers le site du GREA: http://www.grea.ch/. J'y ai grandement accru ma connaissance du sujet, même si je ne partais pas de rien. (j'ai lu de nombreux rapports, articles scientifiques et autres sur les questions liées à  la guerre aux drogues.)

En 2014, j'ai été engagé comme volontaire à  l'International Drug Policy Consortium, une ONG internationale basée à  Londres qui représente 134 ONG dans le monde et qui se bat pour une réforme des politiques des drogues tout en étant une ressource au niveau documentaire pour les ONG et les dirigeants qui s'impliquent dans le combat pour une réforme des politiques des drogues. J'y ai encore bien accru ma connaissance du domaine. Lien vers le site de l'IDPC: http://idpc.net/

Cette organisation fait un travail formidable et mes anciens collègues sont à  l'image de leur travail. Cette organisation a aussi lancé la campagne Support. Don't punish, une campagne internationale de plaidoyer pour de meilleures politiques des drogues, fondées sur la santé publique et les droits humains. Avant de quitter Londres, j'ai fait part de ma volonté de continuer à  collaborer avec eux à  mon retour en Suisse. J'ai continué à  faire un peu de recherche documentaire pour eux et je me suis improvisé coordinateur de la campagne Support. Don't punish en Suisse romande (bénévolement), ce qui m'a permis de collaborer avec la plateforme de réduction des risques du GREA (qui regroupe les professionnels dans le domaine en Suisse romande). J'ai créé une page Facebook pour cette campagne en Suisse et je l'alimente régulièrement.

liens vers le site de la campagne Support. Don't punish: http://supportdontpunish.org/

lien vers la page Facebook de la campagne en Suisse: http://www.facebook.com/souteneznepunissezpasSuisse

Depuis quelques années, la guerre aux drogues est de plus en plus critiquée au niveau international et on peut dire que le consensus antérieur sur le sujet au sein de l'ONU est rompu, notamment grâce au travail formidable de la Commission Globale sur les Politiques en matière de Drogues, qui regroupe d'anciens chefs d'états, comme par exemple Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Suisse ou Fernando Henrique Cardoso, ancien président du Brésil, Ernesto Zedillo, ancien président du Mexique d'autres anciens dirigeants, mais aussi des personnalités ayant ou ayant eu des postes clé au sein des organisations internationale, comme Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, ou comme Michel Kazatchkine, ancien directeur exécutif du Fonds Global pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et la malaria, ou comme le milliardaire Richard Branson.

Lien vers le site de la Commission Global sur les politiques de drogues: http://www.globalcommissionondrugs.org/

Du 19 au 21 avril 2016, le système international de contrôle des drogues sera rediscuté au sein de l'ONU, dans le cadre d'une Session Extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies (UNGASS) sur les drogues. J'ai bon espoir que cela ouvre la voie à  une réforme du système (mais les choses ne se feront pas du jour au lendemain). Cependant, même si certaines associations d'usagers seront surement présentes, car cette fois, une implication de la société civile est souhaitée, il y a de fortes chances pour que les usagers (nous) soient largement exclus des débats. Or, il me semble que nous sommes les principaux intéressés: c'est de nous que l'on va parler. C'est nous que les prohibitionnistes utilisent pour justifier leurs politiques et c'est aussi de nous (mais pas seulement) que parlent les partisans d'une réforme des politiques des drogues.
Informations sur l'UNGASS: http://idpc.net/fr/incidence-politique/ … ue-de-2016

En ce qui nous concerne, plusieurs modèles vont être proposés par les uns et les autres. Certains, comme la Russie, prôneront un renforcement de la guerre aux drogues. D'autres préconiseront une dépénalisation (la consommation et la possession cessent d'être un délit pénal, mais deviennent une affaire de droit commun, pour laquelle on peut risquer une contravention). D'autres enfin, proposeront une régulation du marché des drogues, ce qui signifie que les drogues cessent d'être illégales mais qu'on met en place un système de contrôle et de régulation du commerce et de la production adapté à  chaque drogue. Par exemple, on pourrait imaginer que le cannabis soit vendu dans les mêmes lieux que le tabac, avec le même genre de restrictions (pas de vente aux mineurs ou aux personnes de moins de 16 ans), mais l'héroïne pourrait être fournie directement dans des locaux de consommation à  moindres risques réservés aux adultes.

Personnellement, c'est en faveur de cette dernière solution que je suis. C'est à  mon avis la seule solution si l'on veut se réapproprier le marché et mettre fin aux ressources financières qui en découlent et qui financent les cartels ou autres organisations criminelles; c'est aussi le seul moyen de contrôler efficacement la production (donc la qualité des produits) et la vente (notamment empêcher que ces substances soient vendues à  des mineurs). Mais surtout, cela aiderait beaucoup à  changer le regard que la société a sur nous: criminels, parias, etc...

Une chose me dérange tout de même au sein d'une partie des militants pour une régulation du marché des drogues. Souvent, le seul argument qui est mis en avant, c'est celui de la santé publique, alors qu'il y en a bien d'autres, comme par exemple les atteintes aux droits humains, la stigmatisation et les discriminations de toutes sortes à  l'encontre des usagers, l'accès aux médicaments contrôlés, etc. A mon avis, le risque si l'on ne met en avant que l'argument de la santé publique, c'est d'arriver à  un système où l'on considérera, de manière générale, les usagers de drogues comme des malades, alors que 90% des usagers n'ont aucun problème de dépendance (c'est attesté). En ce qui concerne les 10% restant, certains ont peut-être envie d'être aidés à  sortir de leur dépendance, mais peut-être que d'autre ne le veulent pas et il faut respecter leur choix. Peut-ont dire qu'ils sont tous des malades? Je ne le pense pas.

Comme dans un régime de prohibition stricte, nous sommes vus comme des criminels, que dans un régime de dépénalisation, nous devenons des hors la loi et que je ne veux pas que l'on fasse de nous une bande de malades, mon credo est devenu ni criminels, ni hors la loi, ni malades!

Dans ce post, j'aimerais traiter, progressivement, petit-à -petit, de ce vaste sujet qu'est la réforme de la politique des drogues. J'espacerai les publications de manière à  permettre une discussion après chaque publication.

Pour introduire le sujet, je commence par une petite présentation vidéo que j'ai réalisée pour la campagne Support Don't punish en Suisse. Cette vidéo présente la campagne tout en faisant le constat d'échec de la guerre aux drogues. Les différents aspects présentés dans cette vidéo seront les principaux points traités dans ce post, auxquels j'ajouterai certainement une partie sur le régime international de contrôle des drogues. Je complète cette vidéo par un reportage de la RTS, réalisé en collaboration avec le GREA, sur l'échec de la prohibition des drogues.


Catégorie : L'enfer c'est les autres - 24 septembre 2015 à  00:19



Commentaires
#1 Posté par : duannes 25 septembre 2015 à  12:04
salut jean je te conseille un beau documentaire qui est disponible sur youtube qui s'intitule la route de l'opium !!!!il parle de l'afganistan et des champs de pavot ca va jusqu'a vancouver ou montreal je ne sis plus tres bien !!!petite memoire!!!ou ils y montre une salle de shoot une clinique pour les dependants aux opiacés!!!!il parle aussi du portugal qui a la législation la moin dure d'europe sur les drogues!!!tres bon docu
en tous cas ca montre bien que la prohibition ne marche pas avec tout l'argent gaspiller!!!

a plus
prends soin de toi

born to loose,live to win
lemmy kilmister

 
#2 Posté par : Jean C. 25 septembre 2015 à  14:53
Merci Duannes!

Je vais le regarder.

En effet, la prohibition ne marche pas. En ce qui concerne la guerre aux drogues, certains disent que ce n'est pas un échec car ça permet de financer avec des budgets énormes des organisations internationales telles que l'ONUDC (organe de l'ONU responsable de l'application des conventions internationales sur les drogues), ou la DEA, etc., qui n'existeraient pas sans la guerre aux drogues... Donc, ça permet à  des personnes de se construire de belles carrières professionnelles sur notre dos...

En tous cas, ce post est loin d'être terminé. Pour le moment, j'ai seulement introduit le sujet, mais je vais étoffer progressivement...

Du 18 au 21 novembre, je serai à  Washington pour l'International Drug Policy Reform Conference. J'essayerai de vous faire profiter de mes notes sur ce blog.

Lien vers la page de la conférence: http://www.reformconference.org/

Toi aussi, prends soin de toi, et passe une très bonne journée!

 
#3 Posté par : bighorsse 26 septembre 2015 à  00:03
Pour ma part il y a déjà  longtemps que je considere la drogue comme une arme de destruction utilisées par des états pour contrôler certains pays ( par ex toute l Amérique latine devait être plonge ds le chaos pour ne pas faire d ombre aux USA )
Et museler des pans entiers de la jeunesse surtout celle qui est pauvre ..

On remarque aussi l importance de l usage de drogues puissantes par mes militaires milices en tout genre etc...pour mener des exactions terrifiants les population visée ..

Le mouvement hippie des années 70 à  bascule à  partir du moment où l hero fut introduite ds les communautés ..l idéologie pacifiste étant jugée trop dangereuse pour les états dominés par le capitalisme

Contrôler...surveiller et punir....voilà  les trois mamelles auxquelles nous sommes attachés , l état se posant en censeur moral afin de remplir son obligation vis à  vis des lois et rassurer les braves gens  ..

 
#4 Posté par : JeRe 26 septembre 2015 à  18:14
Perso j'ai toujours pensé que cette "guerre a la drogue" etait une hypocrisie totale. J'etais tombé sur un mec de l'ofdt ( office francaise des drogues et toxicomanies http://www.ofdt.fr/) qui me disaient que dans les années 80 il l'entendait souvent des politiques dirent en privé qu'ils préfèraient des junkies se piquer chez eux et ne plus bouger du canapé que être dans la rue a faire la révolution et à  la télé dirent que c'était un vrai malheur.

 
#5 Posté par : Jean C. 28 septembre 2015 à  18:36
Jere,

C'est vrai que cette guerre à  la drogue est une hypocrisie totale, et comme le dit Bighorsse, elle a aussi servi à  donner une légitimation à  la "délégitimation" et à  la répression des idées des hippies, mais encore plus à  donner une légitimation au racisme anti-noir et anti-latino aux USA (lire par exemple High price de Carl Hart et Chasing the scream, de Joan Hari).

Et c'est vrai que l'économie de la drogue est souvent utilisée par certaines organisations gouvernementales. Elle déstabilise et nuit également à  la stabilité de pays entiers, où la corruption est généralisée.

Mais c'est aussi chez ceux qui ont initié la guerre aux drogues, les USA, que l'implication d'organisations gouvernementales dans le trafic de drogues est courant. Sur ce sujet, je vous conseille vivement l'ouvrage de Peter Dale Scott, La machine de guerre américaine; La politique profonde, la CIA, la drogue, l'Afghanistan,...

En attendant, je souhaite partager avec vous cet article de Peter Dale Scott sur le sujet, publié sur le Réseau Voltaire:

http://www.voltairenet.org/article167734.html

 
#6 Posté par : Jean C. 28 septembre 2015 à  23:21
Duannes,

Merci beaucoup pour la suggestion. C'est un très bon documentaire. (Je l'avais déjà  vu mais je ne m'en souvenais pas). Je le partage:




 
#7 Posté par : Jean C. 30 septembre 2015 à  14:30
Comme je l'ai déjà  dit avant, sur ce sujet, je vais publier progressivement et vous laisser le temps de commenter les publications. J'aimerais bien développer les différents aspects de la thématique en fonction de vos commentaires. Je trouve que ça serait une manière intéressante d'approfondir ce vaste sujet.

En attendant, pour vous donner une idée des différents aspects liés à  la réforme des politiques des drogues, (qui seront notamment discutés dans le cadre de l'UNGASS de 2016 sur les drogues), je publie le lien vers le dernier rapport de la Commission globale sur les politiques en matière de drogues:

http://www.gcdpsummary2014.com/accueil/ … e-chair-fr

J'attends avec impatience vos questions, commentaires, remarques, etc.

Très bonne journée à  tous les psychos!

 
#8 Posté par : bighorsse 30 septembre 2015 à  17:45
c est bien de nous mettre un doc mais de là  à  le lire ...le mieux quand meme dans les blogs c est de mettre qq unes de tes idees ou que tu as lu afin de debattre après
non?

 
#9 Posté par : Jean C. 30 septembre 2015 à  18:49
En fait, je cherchais surtout à  introduire la thématique pour creuser les différents aspects ensuite. Les principales raisons pour lesquelles il faudrait réformer les politiques des drogues sont expliquées dans ma petite présentation vidéo (elle reprend en grande partie les conclusions du rapport de la Commission Globale).

Pour le rapport, le lien direct va vers le résumé (pas trop long), mais il y a aussi un lien vers le rapport. Je pensais que c'était une bonne introduction parce qu'il explique de manière très synthétique les raisons pour lesquelles il faudrait réformer les politiques des drogues et les options qui sont proposées actuellement.

Mais je prends note de ta remarque.

En fait les principaux aspects à  développer sont les suivants:

1) Histoire de la prohibition des drogues et système international de contrôle des drogues

2) Malgré la volonté affichée dans les Conventions internationales sur les stupéfiants d'arriver à  un monde sans drogues, globalement, depuis le début de la prohibition, l'offre et la demande de drogues ont augmenté constamment. A cela, il faut ajouter que les sociétés humaines consomment des drogues depuis des millénaires. On peut aussi ajouter le fait que les Etats sont incapables de faire face aux flux de nouvelles substances psychoactives qui apparaissent sur le marché.

3) La guerre aux drogues est une menace pour la sécurité:
le marché des drogues est très largement entre les mains du crime organisé, de groupes armés divers ce qui a comme conséquence qu'il est très violent. (Rien qu'au Mexique, depuis la guerre contre les cartels initiée en 2006, plus de 100'000 personnes sont mortes et la plupart sont des victimes collatérales, dont beaucoup d'enfants. La marché mondial de la drogue représente plusieurs centaines de milliards.

4) Menace pour la santé publique: les usagers qui auraient besoin d'aide sont criminalisés au lieu d'être aidés; l'accès aux services de rdr est rendu plus difficile par la prohibition (p. ex. lorsque des flics rôdent autour des services de distribution de matériel stérile dans des pays où, comme aux USA, le simple fait de posséder une seringue est considéré comme un élément à  charge prouvant que la personne a commis un délit (consommation). Donc, plus de risques de contamination VIH, HepC et autres dans un régime de prohibition. A cela, il faut ajouter les drogues frelatées ou coupées avec n'importe quoi en raison d'absence de contrôle et les risques d'overdoses accrus: p.ex.: peur d'appeler du secours quand un usager est confronté à  une overdose ou indisponibilité de la Naloxone (l'antidote aux opiacés: permet de faire revenir à  la vie quelqu'un qui fait une overdose)

5) Accès aux médicaments contrôlés: en raison du système international de contrôle des drogues, plus de 5,5 milliards de personnes dans le monde n'ont pas accès aux médicaments dont ils ont besoin (p. ex., morphine)

6) Discrimination et atteintes aux droits de l'homme: la peine de mort pour des délits liés aux drogues est encore appliquée dans 33 pays et plus de 1000 personnes sont exécutées chaque année dans le monde pour de tels motifs; la guerre aux drogues fait exploser la population carcérale dans le monde et les femmes sont particulièrement nombreuses et particulièrement surreprésentées pour les délits liés aux drogues que pour les autres délits; de nombreuses personnes sont internées dans des camps de réhabilitation forcée (encore plus inhumains que les prisons; photos dans la vidéo de présentation); la guerre aux drogues affecte de manière disproportionnées les minorités ethniques, pour citer le rapport: "Aux États-Unis, les Afro-américains constituent 13 % de la population, pourtant ils comptent pour 33,6 % des arrestations liées à  la drogue et 37 % des personnes incarcérées pour des condamnations liées à  la drogue. Des disparités raciales similaires ont été observées ailleurs, y compris au Royaume-Uni, au Canada et en Australie."; on peut d'ailleurs ajouter que les USA emprisonnent plus de "noirs" que l'Afrique du Sud et que la majorité sont incarcérés pour des délits non violents liés aux drogues.

7) Entrave au développement, source de conflits et économies minées: guerre contre les cartels et autres; alimentation des instabilités régionales car les groupes armés se financent souvent avec l'argent de la drogue; corruption généralisée qui entrave le fonctionnement de nombreux états dans le monde; le commerce illégal de drogues crée un environnement hostiles pour les affaires légales (nuit au tourisme, décourage les investissements, etc.); l'accent mis sur des politiques anti-drogues qui ne fonctionnent pas détourne d'importants fonds publics qui pourraient être investis dans des politiques sociales qui fonctionnent

8) Atteintes à  l'environnement: pour détruire les cultures de coca dans les pays producteurs, la pulvérisation aérienne de glifosate (Roundup) est une pratique courante (non seulement il détruit tout ce qui pousse dans le coin mais en plus, quand les cultures sont aspergées, il y a souvent des personnes en-dessous et le glifosate est très mauvais pour la santé, entre autres, il est cancérigène. Ses pratiques ont généralement comme seule conséquence de déplacer les cultures vers d'autres lieux et la production ne diminue pas. A cela on pourrait ajouter le fait que les cultures illégales de coca s'étendent de plus en plus dans la forêt amazonienne, comme par exemple, en Bolivie, dans le Territoire Indigène et Parc National Isiboro Secure (TIPNIS) et que les cocaleros pratiquent généralement la culture sur brûlis: ils crament tout et plantent de la coca...

9) Différents modèles de régulation ou de réforme (p. ex. dépénalisation) proposés

Donc, ma question serait quelle thématique aimeriez-vous que je développe en premier? Et, de quelle manière préféreriez-vous que ces thématiques soient abordées: dialogue (en répondant aux commentaires); articles; rapports; documentaires; petits articles que j'écrirais moi-même, etc.?

 
#10 Posté par : Jean C. 30 septembre 2015 à  19:32
Par quel aspect aimeriez vous que je commence?

 
#11 Posté par : Jean C. 30 septembre 2015 à  19:52
Un très bon documentaire sur l'histoire de la prohibition, avec Line Bauchesne, professeure titulaire au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa. Elle étudie la prohibition des drogues depuis plus de 20 ans. Elle évoque surtout les débuts de la prohibition (comment elle s'est mise en place), mais elle aborde aussi différentes thématiques liées à  la prohibition. Cela permet de commencer à  poser quelques jalons...

Reputation de ce commentaire
 
Une vidéo de ce post a été selectionnée pour être mise en valeur sur la page d'accueil. (f

 
#12 Posté par : Jean C. 30 septembre 2015 à  23:27
Cette très bonne présentation de Marie Nougier, de l'International Drug Policy Consortium sur l'UNGASS et les politiques internationales en matière de drogues permettra d'approfondir cette première partie sur le système international de contrôle des drogues (c'est pour ça que je la place là ) et l'histoire de la prohibition.
Et si vous travaillez pour une ONG, demandez à  ce qu'elle s'implique dans les débats de l'UNGASS...


 
#13 Posté par : Jean C. 01 octobre 2015 à  01:03
En fait, vous aurez peut-être remarqué que souvent, les gouvernements ou ONG qui demandent une réforme des politiques des drogues mettent l'accent principalement sur la santé publique.

En ce qui me concerne, je pense que le risque est de faire de nous des malades alors que la grande majorité des usagers de drogues (environ 90%) n'en ont pas une consommation problématique et que le modèle de l'addiction comme une maladie commence à  être contesté.

Je n'ai aucune envie que l'on fasse de nous des malades. J'aimerais plutôt que nous mettions en avant la citoyenneté, l'inclusion sociale, l'égalité des chances, etc., mais pas en tant que malades, en tant que citoyens comme les autres.

D'autre part, le discours "santé publique" a tendance à  partir implicitement du principe que chacun devrait accorder une grande importance à  sa santé, que nous devrions en quelque sorte la placer au centre de nos préoccupations. Personnellement, je revendique le droit de ne pas placer ma santé au centre de mes préoccupations. Je préfère vivre intensément que longtemps et je revendique ce droit.

Quelques articles scientifiques (en anglais) qui remettent en cause le modèle de l'addiction comme une maladie (mentale! >>> la conception qui prédomine actuellement!!!) (juste pour donner une idée. Je ne cherche pas à  être exhaustif):

http://www.thefix.com/content/addiction … ulsion8091

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3969751/

http://www.researchgate.net/profile/Cra … aecbab.pdf

Je compléterai cet article de Vice: des témoignages sur les expériences cool que l'on peut avoir avec les drogues:

http://www.vice.com/fr/read/la-drogue-c … e=vicefrfb

Alors, selon-vous, prenons-nous des drogues parce que nous sommes des malades mentaux ou parce que nous aimons ça? (Même si parfois, nous les aimons un peu trop... wink  )

 
#14 Posté par : Jean C. 03 octobre 2015 à  01:38
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SÉMINAIRE EHESS 2015-2016 – LA PROHIBITION DES DROGUES : APPROCHE TRANSVERSALE

L’EHESS et ASUD co-organisent ce séminaire gratuit ouvert à  tous d’octobre 2015 à  juin 2016.
2015 : 7 octobre / 12 novembre / 10 décembre
2016 : 7 janvier / 11 février / 10 mars / 7 avril / 12 mai / 9 juin
Lieu : Amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris / 11h-14h

PROGRAMME ET INTERVENANTS

7/10/2015 > LA PROHIBITION DES DROGUES : APPROCHE TRANSVERSALE

Alessandro Stella, historien, directeur de recherche au CNRS
Michel Kokoreff, sociologue, professeur à  l’Université Paris 8
Fabrice Olivet, directeur d’ASUD
Laurent Appel, journaliste, membre d’ASUD
12/11/2015 > LA PROHIBITION DES DROGUES ET DE L’ALCOOL EN PAYS CHRÉTIEN ET MUSULMAN : APPROCHE HISTORIQUE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition du peyotl par l’Inquisition de Mexico »
Nessim ZNAàEN, historien, doctorant à  l’EHESS
« La prohibition de l’alcool et des drogues en pays d’Islam »
Discutant : Jean-Pierre ALBERT, anthropologue, DE à  l’EHESS, Toulouse

10/12/2015 > LA PROHIBITION DE L’OPIUM EN CHINE ET EN INDOCHINE

Xavier PAULES, historien, MC à  l’EHESS de Paris
« La prohibition de l’opium en Chine »
Philippe LE FAILLER, historien, MC de l’Ecole française d’Extrême-Orient
« La prohibition de l’opium en Indochine »
Discutant : François-Xavier DUDOUET, sociologue, CR au CNRS

7/01/2016 > LA PROHIBITION DE L’ALCOOL AUX ÉTATS-UNIS ET EN EUROPE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition de l’alcool aux États-Unis »
Matthieu LECOUTRE, historien, chercheur associé à  l’Université de Tours
« Le statut de l’ivresse en France aux XIXe-XXe siècle»
Discutante : Véronique NAHOUM-GRAPPE, anthropologue, chercheuse à  l’EHESS

11/02/2016 > USAGE COUTUMIER ET RÉSISTANCE À LA PROHIBITION : LE CAS DU KHAT

Franck MERMIER, anthropologue, DR au CNRS
« Le khat au Yémen »
Géraldine PINAULDT, anthropologue, post-doctorante EHESS
« Le khat en Somalie »
Discutant : Olivier MAGUET, consultant en actions sociales et de santé, administrateur de Médecins du Monde

10/03/2016 > LA PROHIBITION DANS LES PAYS DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION SÉCULIÈRE

Claude MARKOVITS, historien, DR au CNRS
« Production, usages et prohibition de l’opium en Inde »
Pierre-Arnaud CHOUVY, géographe, CR au CNRS
« Entre tolérance et prohibition : impacts sur les territoires traditionnels de production, Maroc, Triangle d’or, Croissant d’or »
Discutant : Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS

7/04/2016 > LA PROHIBITION DES DROGUES COMME INSTRUMENT DE STIGMATISATION AUX ÉTAT UNIS ET EN FRANCE

Carl HART, neuro-psychopharmacologue, Columbia University (sous réserve)
« La prohibition des drogues au service de l’oppression raciale aux États-Unis »
Fabrice OLIVET, directeur d’ASUD
« La criminalisation raciale des usagers de drogues en France »
Discutant : Michel KOKOREFF, sociologue, professeur d’Université à  Paris 8

12/05/2016 > L’ÉCONOMIE CRIMINELLE DE LA DROGUE EN AMÉRIQUE LATINE ET EN EUROPE

Edgardo MANERO, sociologue, CR au CNRS
« Prohibition, criminalité et criminalisation en Amérique latine »
Fabrice RIZZOLI, politologue, chercheur au Centre Français de Recherche sur le Renseignement
« Italie : d’une mafia à  l’autre »
Discutant : Laurent APPEL, journaliste, membre d’ASUD

9/06/2016 > LA RÉGULATION POST-PROHIBITION, MODÈLES ET PRATIQUES

Christian BEN LAKHDAR, économiste, MC Université de Lille 2
« Les modèles de régulation du marché du cannabis selon le think tank Terra Nova »
Laurent APPEL, journaliste, membre d’ASUD
« La régulation du marché par l’industrie globalisée du cannabis »
Discutante : Anne COPPEL, sociologue, présidente d’honneur de l’Association Française pour la Réduction des Risques

Venez nombreux...

Plus d'info:

http://www.asud.org/2015/10/07/seminair … nsversale/

 
#15 Posté par : Cusco 03 octobre 2015 à  04:03
Psychoactif n y participe pas ? Ou Pierre ?
C est domage... sad
J essayerai de m y rendre vu qu'il y a plusieurs dates je vais bien en trouver une adéquate avec mon emploi du temps.

 
#16 Posté par : filousky 03 octobre 2015 à  14:19
Pas mal de sujets intéressants.

Si je peux en 2016,je viendreais à quelques conférences. Mais 1200 km A/R à chaque fois.

Fil

 
#17 Posté par : mona987 05 octobre 2015 à  23:11
Tu as oublié un argument de taille : il n'y a pas de raison que les drogués soient exempté de tva et les dealers doivent payer leurs impôts comme tous le monde ;-)

 
#18 Posté par : Mental Distorsion 06 octobre 2015 à  11:44
Effectivement, la drogue c'est cool jusqu'à  ce qu'on devienne accroc. C'est généralement à  ce moment là  qu'on se dit "ah si j'avais su". OK, c'est très "cliché". A vrai dire, je n'aurai jamais pensé écrire ça il y a encore quelques années. Bref, le modèle de régulation du marché des drogues est tentant pour la majorité des UD qui ont une consommation "récréative". Je suis d'avantage sceptique pour les UD qui sont dans l'addiction. Qui plus est quand il s'agit d'une addiction aux stims... Quand je vois comment je lutte pour me débarrasser de la coke (en sniff pourtant), je parle même pas des ROA et des prods encore plus cracra : Coke IV, Meth.
Me débarrasser de la marron, ca a été une partie de plaisir à  coté. (forcément : bupre inside)

 
#19 Posté par : Jean C. 09 octobre 2015 à  09:31
Mona,

Effectivement, dans un système régulé, les drogues seraient taxées, ce qui fournirait un revenu supplémentaire à  l'état. Actuellement, on peut déjà  dire que les usagers paient une taxe, mais ils la paient aux dealers et au crime organisé, sous forme de produits de coupe. A chaque étape du trafic, une "taxe" est perçue...

Dans un système régulé, les dealers deviendraient, pour certaines drogues en tout cas, de simples vendeurs, qui seraient effectivement soumis à  l'impôt et à  certaines règles. Pour d'autres drogues, on pourrait imaginer un autre système, comme par exemple, l'extension de la prescription médicale d'héroïne ou la possibilité de s'approvisionner en héroïne uniquement dans des locaux de consommation à  moindres risques.

 
#20 Posté par : Jean C. 09 octobre 2015 à  09:53
Mental Distorsion,

Je commencerai par te répondre en te posant une question: La prohibition a-t-elle été en mesure de te rendre les drogues inaccessibles? Pense-tu vraiment que les drogues sont moins accessibles dans un marché noir? En ce qui concerne la Suisse, je peux te dire que dans plusieurs villes, il suffit à  un adolescent de se promener un moment au centre ville pour trouver de l'héro ou de la coke. Il n'aura même pas besoin de chercher parce que plusieurs personnes vont lui en proposer spontanément.

Il me paraît aussi nécessaire de préciser un point important: réguler le marché des drogues ne signifie pas que l'on trouvera un rayon drogues au super marché du coin. Cela signifie que l'on mettrait en place un système de régulation adapté à  chaque drogue. Si on peut imaginer que le cannabis soit vendu dans des officines semblables à  des bureaux de tabac, l'héroïne pourrait par exemple être disponible uniquement dans des locaux de consommation à  moindres risques, où du matériel stérile et des professionnels de la santé et du domaine des addictions seraient présents pour aider les usagers qui en ont besoin. Dans un tel système, une personne dépendante à  l'héroïne n'aurait pas à  courir après son matos toute la journée et aurait beaucoup de temps pour faire autre chose. Pour de nombreux usagers exclus, ça serait aussi un bon moyen de rencontrer d'autres personnes, d'être moins isolés. Les usagers auraient accès à  des drogues dont la qualité serait contrôlée et constante, ce qui limiterait non seulement les risques liés aux produits de coupe, mais aussi les risques d'overdose. Ils regagneraient aussi en citoyenneté alors qu'aujourd'hui, ils sont au pire considérés comme des criminels ou des parias  et au mieux comme des malades. Cela donnerait peut-être aux usagers dépendants davantage de possibilités d'avoir une activité professionnelle ou autre en dehors de leur consommation de drogues, car on leur ferait plus de place dans la société et ils ne devraient pas non plus passer leur journée à  chercher du matos et à  en consommer. La drogue ne serait plus utilisée comme excuse pour stigmatiser les habitants des banlieues, l'argent dépensé actuellement dans la répression serait disponible pour la réduction des risques, le traitement et la prévention, ...

Je suis donc convaincu que l'un des principaux bienfaits d'une régulation du marché des drogues serait l'amélioration des conditions d'existence des usagers dépendants.
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Bienfaits sanitaires, économiques,sociaux et j'en passe...mas

 
#21 Posté par : Jean C. 09 octobre 2015 à  10:05
La première séance du séminaire sur la prohibition des drogues (voir affiche plus haut) était très intéressante et ce n'était que la séance introductive présentant les différentes parties qui seront abordées.

Je vous invite donc à  venir nombreux aux prochaines séances:

12 novembre / 10 décembre
2016 : 7 janvier / 11 février / 10 mars / 7 avril / 12 mai / 9 juin
Lieu : Amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris / 11h-14h

Programme:

7/01/2016 > LA PROHIBITION DE L’ALCOOL AUX ÉTATS-UNIS ET EN EUROPE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition de l’alcool aux États-Unis »
Matthieu LECOUTRE, historien, chercheur associé à  l’Université de Tours
« Le statut de l’ivresse en France aux XIXe-XXe siècle»
Discutante : Véronique NAHOUM-GRAPPE, anthropologue, chercheuse à  l’EHESS

11/02/2016 > USAGE COUTUMIER ET RÉSISTANCE À LA PROHIBITION : LE CAS DU KHAT

Franck MERMIER, anthropologue, DR au CNRS
« Le khat au Yémen »
Géraldine PINAULDT, anthropologue, post-doctorante EHESS
« Le khat en Somalie »
Discutant : Olivier MAGUET, consultant en actions sociales et de santé, administrateur de Médecins du Monde

10/03/2016 > LA PROHIBITION DANS LES PAYS DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION SÉCULIÈRE

Claude MARKOVITS, historien, DR au CNRS
« Production, usages et prohibition de l’opium en Inde »
Pierre-Arnaud CHOUVY, géographe, CR au CNRS
« Entre tolérance et prohibition : impacts sur les territoires traditionnels de production, Maroc, Triangle d’or, Croissant d’or »
Discutant : Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS

7/04/2016 > LA PROHIBITION DES DROGUES COMME INSTRUMENT DE STIGMATISATION AUX ÉTAT UNIS ET EN FRANCE

Carl HART, neuro-psychopharmacologue, Columbia University (sous réserve)
« La prohibition des drogues au service de l’oppression raciale aux États-Unis »
Fabrice OLIVET, directeur d’ASUD
« La criminalisation raciale des usagers de drogues en France »
Discutant : Michel KOKOREFF, sociologue, professeur d’Université à  Paris 8

12/05/2016 > L’ÉCONOMIE CRIMINELLE DE LA DROGUE EN AMÉRIQUE LATINE ET EN EUROPE

Edgardo MANERO, sociologue, CR au CNRS
« Prohibition, criminalité et criminalisation en Amérique latine »
Fabrice RIZZOLI, politologue, chercheur au Centre Français de Recherche sur le Renseignement
« Italie : d’une mafia à  l’autre »
Discutant : Laurent APPEL, journaliste, membre d’ASUD

9/06/2016 > LA RÉGULATION POST-PROHIBITION, MODÈLES ET PRATIQUES

Christian BEN LAKHDAR, économiste, MC Université de Lille 2
« Les modèles de régulation du marché du cannabis selon le think tank Terra Nova »
Laurent APPEL, journaliste, membre d’ASUD
« La régulation du marché par l’industrie globalisée du cannabis »
Discutante : Anne COPPEL, sociologue, présidente d’honneur de l’Association Française pour la Réduction des Risques

 
#22 Posté par : Mental Distorsion 09 octobre 2015 à  16:52
@ Jean,
Je te rejoins sur tout ce que tu as évoqué : inefficacité de la prohibition, danger des produits de coupe, réduction des OD, resocialisation des UD. Tout cela s’applique plutôt bien pour une population «précaire » et pour certains produits : cannabis, heroine par exemple.
Par contre, c’est un modèle qui me semble inadapté pour les stimulants. Je m’explique point par point :
1.    L’heroine (pure) : n’est pas neurotoxique vs toxicité avérée sur le plan cardiovasculaire et neurologique des stimulants.
2.    L’addiction  à  l’héroine peut être traitée via TSO. Ce n’est pas le cas pour les stimulants.
3.    Quid de l’usage des stimulants en milieu professionnel ? Le restaurateur, le routier qui prend de la coke pour tenir au boulot par exemple. Ce serait légitimer une forme de « dopage » d’une certaine manière.
Du coup, je pense effectivement que la légalisation des drogues type « downers » ou même « psychédéliques » serait judicieuse. J’ai par contre un sérieux doute pour ces fameux stimulants…

 
#23 Posté par : Jean C. 09 octobre 2015 à  19:24
Concernant les stimulant (et les autres drogues également), on peut déjà  se poser les questions suivantes.

1) Seraient-elles plus accessibles dans un marché régulé?

Actuellement, un ado peut facilement acheter de la coke au milieu de la nuit dans de nombreuses villes.

2) Y-a-t'il plus de risques pour l'usager dans un marché régulé ou dans le contexte d'un marché noir?

Dans un marché noir, la qualité des drogues est variable, ce qui induit des risques liés aux produits de coupe et accroît le risque d'overdose. Dans un marché régulé, les usagers pourraient se procurer leurs produits dans des lieux prévus à  cet effet, avec accès aux services de réduction des risques et de prévention (pour limiter tous les autres risques, notamment ceux de transmission de maladies infectieuses).

3) Le bien-être et la sécurité de la population sont-ils mieux garantis dans un pays où le marché des drogues est régulé ou dans un pays où les drogues sont vendues au marché noir?

Si l'on prend l'exemple du Colorado, la criminalité a baissé de manière significative après la légalisation de la production, vente et possession de cannabis pour la consommation récréative alors que dans le même temps les cartels mexicains délaissaient la culture de cannabis, dont ils ne tirent plus suffisamment de revenu, pour la remplacer par la culture du pavot à  opium. Dans un système où les drogues sont régulées, la criminalité liée à  la consommation (vols, petits trafics, etc.) baisse, tout comme celle liée au trafic parce que les trafiquants se voient privés de leur principale source de revenu.

4) On peut aussi ajouter à  cela qu'il serait plus facile pour les services aux usagers  d'atteindre les usagers qui en ont besoin si ceux-ci n'ont plus à  se cacher et qu'ils n'ont plus peur d'être vus à  proximité de ces services.

Il y a certainement encore d'autres raisons pour lesquelles il serait préférable pour tout le monde, à  l'exception du crime organisé, des mouvements armés, des responsables corrompus, etc., de réguler le marché des drogues.
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je suis entièrement dacord avec ce qui est dit, psycho!

 
#24 Posté par : Jean C. 16 octobre 2015 à  12:24
En Suisse, le deal de rue, en ce qui concerne la coke, ne représente que 25 à  40% du trafic de ce produit selon Olivier Guéniat, chef de la police judiciaire du canton de Neuchâtel et membre de la Commission fédérale sur les questions liées aux drogues. Pourtant, la grande majorité des actions de répression sont dirigées contre les réfugiés africains qui vendent ça dans la rue en grande partie parce qu'on ne leur donne pas le droit de travailler (d'exercer une activité légale). En Suisse, cela fait plusieurs décennies que le deal de rue est principalement le fait de réfugiés. Les nationalités de ces réfugiés change en fonction des conflits et de la situation internationale, mais dans l'esprit des suisses, le deal a été l'affaire des libanais, puis des ressortissants d'ex-Yougoslavie et maintenant, de pays africains. On n'admet pas facilement que le deal de rue n'est que la partie la plus visible du trafic. A chaque nouvelle vague de réfugiés, à  chaque fois que le deal de rue change de mains, on met l'accent sur la nationalité des réfugiés qui s'adonnent à  ce trafic, mais on ne met jamais en avant le fait que ce sont des réfugiés à  qui l'on ne donne pas le droit d'exercer une activité professionnelle. On a de la peine à  réaliser que s'ils gagnaient vraiment beaucoup d'argent avec le deal de rue, ils payeraient d'autres personnes pour le faire à  leur place parce que c'est une activité risquée. On peut en conclure qu'en Suisse aussi, la guerre aux drogues est profondément raciste.

http://www.hebdo.ch/hebdo/cadrages/deta … se-romande

 
#25 Posté par : Jean C. 25 octobre 2015 à  14:38
Pour ceux qui ont loupé l'info, le dernier rapport de la Commission Globale sur les Questions Liées aux Drogues a publié son dernier rapport sur l'impact du régime international de contrôle des drogues sur l'accès aux médicaments contrôlés (p.ex., morphine, analgésiques,...)

Vous trouverez le rapport (et les précédents) ici: http://www.globalcommissionondrugs.org/reports/

 
#26 Posté par : Jean C. 25 octobre 2015 à  14:41
Pour ceux qui lisent l'anglais, Amira Armenta et Martin Jelsma ont écrit, pour le Transnational Institute, un article très complet et intéressant sur l'histoire de la construction du système international de contrôle des drogues:

http://www.tni.org/en/publication/the-u … onventions

 
#27 Posté par : Jean C. 25 octobre 2015 à  14:45
Ne loupez pas la prochaine séance du séminaire sur la prohibition des drogues organisé par ASUD.

12/11/2015 > LA PROHIBITION DES DROGUES ET DE L’ALCOOL EN PAYS CHRÉTIEN ET MUSULMAN : APPROCHE HISTORIQUE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition du peyotl par l’Inquisition de Mexico »
Nessim ZNAàEN, historien, doctorant à  l’EHESS
« La prohibition de l’alcool et des drogues en pays d’Islam »
Discutant : Jean-Pierre ALBERT, anthropologue, DE à  l’EHESS, Toulouse

http://www.facebook.com/events/1499770870317113/

 
#28 Posté par : Jean C. 04 novembre 2015 à  15:24
Vidéo de la séance d'introduction au séminaire sur la prohibition des drogues coorganisé par l'EHESS et ASUD.

http://www.canal-u.tv/video/ehess/1_la_ … ale.19197#

Ne loupez pas la prochaine séance:

12/11/2015 > LA PROHIBITION DES DROGUES ET DE L’ALCOOL EN PAYS CHRÉTIEN ET MUSULMAN : APPROCHE HISTORIQUE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition du peyotl par l’Inquisition de Mexico »
Nessim ZNAàEN, historien, doctorant à  l’EHESS
« La prohibition de l’alcool et des drogues en pays d’Islam »
Discutant : Jean-Pierre ALBERT, anthropologue, DE à  l’EHESS, Toulouse

http://www.facebook.com/events/1499770870317113/ - See more at: https://www.psychoactif.org/blogs/Guerr … html#b1540

 
#29 Posté par : Jean C. 05 novembre 2015 à  09:06
Hier, la cour suprême mexicaine a autorisé la consommation, la production et la possession du cannabis destinées à  un usage récréatif et non lucratif.

Aux USA, l'Ohio a malheureusement voté non à  une régulation du marché du cannabis.


MEXICO – Faire pousser du cannabis, en posséder et en consommer pour des fins récréatives est légal au Mexique en vertu des libertés individuelles de la personne, a statué le plus haut tribunal du pays, mercredi.

http://www.lapresse.ca/international/am … nnabis.php

http://journalmetro.com/actualites/nati … st-legale/

 
#30 Posté par : Jean C. 05 novembre 2015 à  09:09
Le lien pour le documentaire d'Arte, la route de l'opium ne fonctionne plus. Voici un nouveau lien:


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Une vidéo de ce post a été selectionnée pour être mise en valeur sur la page d'accueil. (f

 
#31 Posté par : Jean C. 10 novembre 2015 à  09:52
Petite réflexion du matin: en diabolisant les drogues illégales nous banalisons les drogues légales.

Chaque année, dans le monde, le tabac tue environ 5 millions de personnes, et l'alcool 1,5 millions. L'ensemble des drogues illégales tuent environ 200'000 personnes dans le monde chaque année. (David Nutt, Drugs without the hot air; Minimising the harms of legal and illegal drugs,Cambridge: UIT, 2012, p.280)

Beaucoup de drogues illégales sont moins dangereuses que l'alcool et le tabac (cannabis, champignons hallucinogènes, MDMA, speed, ...).

 
#32 Posté par : Jean C. 10 novembre 2015 à  09:55
Ne loupez pas la prochaine séance du séminaire sur la prohibition des drogues coorganisé par ASUD et l'EHESS à  Paris jeudi, amphithéâtre François Furet, 105 Bd Raspail, 11h-14h

12/11/2015 > LA PROHIBITION DES DROGUES ET DE L’ALCOOL EN PAYS CHRÉTIEN ET MUSULMAN : APPROCHE HISTORIQUE

Alessandro STELLA, historien, DR au CNRS
« La prohibition du peyotl par l’Inquisition de Mexico »
Nessim ZNAàEN, historien, doctorant à  l’EHESS
« La prohibition de l’alcool et des drogues en pays d’Islam »
Discutant : Jean-Pierre ALBERT, anthropologue, DE à  l’EHESS, Toulouse

http://www.facebook.com/events/1499770870317113/

 
#33 Posté par : Jean C. 22 novembre 2015 à  02:38
Grâce à  l'excellent travail mené par l'équipe de Drug reporter, les premières vidéo de la Drug policy reform sont en ligne. Je n'ai pas beaucoup de temps maintenant. Mais vous aurez bientôt mon retour personnel sur cette merveilleuses conférence.

http://drogriporter.hu/en

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